mercredi 11 avril 2018

LAURIN

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinebisart.blogspot.fr

de Robert Sigl. 1989. Allemagne. 1h24. Avec Dóra Szinetár, Károly Eperjes, Brigitte Karner, Hédi Temessy.

Sortie salles Allemagne de l'Ouest: 30 Novembre 1989

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Robert Sigl est un réalisateur, acteur et scénariste allemand né le 11 Juillet 1962. 1989: Laurin.


Au début du siècle dernier dans un petit village portuaire, la petite Laurin subit les aléas de son père entre ses activités de pêcheur et ses retours, trop brefs, au foyer familial. Désespérée des départs de son mari, la mère de Laurin se perd dans la nuit noire et se retrouve alertée par des cris d’enfants déchirant la forêt environnante ; quant à sa fille, elle aperçoit le visage d’un petit garçon hurlant à la mort à travers la fenêtre de sa chambre, avant de voir une ombre l’emporter…à tout jamais. Cette même nuit, la mère de Laurin décède dans de mystérieuses circonstances...


Curiosité germanique méconnue chez nous, Laurin traite des thèmes de la perte de l'innocence, de la pédophilie et du meurtre infantile sous le pilier d'un climat d'étrangeté très particulier. Notamment faute d'un rythme monocorde et feutré qui risque de déplaire à une frange de spectateurs peu habitués à fréquenter du cinéma d'auteur singulier pétri d'ambition et de bonnes intentions. Narré du point de vue d'une fillette placide superbement campée par la troublante Dóra Szinetár (son regard noir  magnétique y doit beaucoup !), Laurin empreinte au conte de fée mâtiné d'horreur éthérée si on écarte son étonnant dénouement explicite aussi sensible que crépusculaire. Formellement très soigné (tant auprès de sa photo flamboyante que des décors domestiques ou naturels chargés d'onirisme), il laisse au final une étrange impression de rêve éveillé où le cauchemar pointe parfois le bout de son nez avec une bizarre retenue. A découvrir et à revoir afin de mieux saisir toute l'essence de cet inquiétant ovni porté à bout de bras par des protagonistes tantôt interlopes et anxiogènes, tantôt mélancoliques et fragiles.

* Bruno

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