mardi 12 février 2013

L'EVADE D'ALCATRAZ (Escape from Alcatraz)

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site pariscine.com

de Don Siegel. 1979. U.S.A. 1h52. Avec Clint Eastwood, Patrick McGoohan, Roberts Blossom, Jack Thibeau, Fred Ward, Paul Benjamin, Larry Hankin.

Sortie salles France: 31 Octobre 1979. U.S: 22 Juin 1979

FILMOGRAPHIE: Don Siegel (Donald Siegel) est un réalisateur et producteur américain, né le 26 Octobre 1912 à Chicago en Illinois, décédé le 20 Avril 1991 à Nipoma, en Californie.
1956: l'Invasion des Profanateurs de Sépultures. 1962: l'Enfer est pour les Héros. 1964: A bout portant. 1968: Police sur la ville. 1968: Un Shérif à New-York. 1970: Sierra Torride. 1971: Les Proies. 1971: l'Inspecteur Harry. 1973: Tuez Charley Varrick ! 1974: Contre une poignée de diamants. 1976: Le Dernier des Géants. 1977: Un Espion de trop. 1979: l'Evadé d'Alcatraz. 1980: Le Lion sort ses griffes. 1982: Jinxed.


Pour la 5 fois, la collaboration Eastwood/Siegel converge au chef-d'oeuvre pour un suspense carcéral d'une intensité rarement égalée. Récit véridique de trois taulards ayant réussi à s'échapper d'une forteresse blindée, l'Evadé d'Alcatraz nous retranscrit leur exploit avec une science du suspense incisive !


Dans une mise en scène affûtée à l'efficacité inébranlable, ce modèle du film de prison nous illustre une tentative d'évasion qui relève de l'improbabilité tant le nombre de risques encourues pour chacun des détenus laisse présager la déroute. La manière documenté dont Don Siegel fait preuve pour retranscrire cette escapade charpentée nous immerge de plein fouet dans l'enceinte d'un pénitencier insulaire réputé inviolable. De prime abord, le réalisateur s'attache à nous décrire la condition de vie totalitaire que chaque détenu est contraint de subir sous l'allégeance d'un directeur pointilleux incapable d'indulgence. C'est le notable Patrick McGoohan qui incarne tout en magnétisme le rôle d'un dirigeant impassible auquel son intransigeance ordonne une discipline de fer chez les surveillants. Dans celui du prisonnier rusé et flegmatique, Clint Eastwood impose une posture inflexible afin de se mesurer aux provocations incessantes d'un taulard méprisable et de son directeur impérieux. Loyal et tolérant, il insuffle par ailleurs une dimension humaniste lorsqu'il se prend d'empathie pour un peintre désabusé et qu'il se lie d'amitié avec un archiviste noir condamné pour sa couleur de peau. Enfin, avec sagacité et patience, il détermine une dimension héroïque pour concrétiser un plan d'évasion où aucun détail n'est laissé au hasard (c'est avec un cure ongle que sa stratégie peut de prime abord aboutir !). Pour exacerber cette tension permanente qui émane des agissements frauduleux de prisonniers occasionnant des risques insensés, le score monocorde de Jerry Fielding est constitué d'une partition quasi insonore. Enfin, le point d'orgue impartie à l'insoluble escapade est un moment d'anthologie échevelé où les nerfs du spectateur sont mis à rude épreuve.


Passionnant et éprouvant, l'Evadé d'Alcatraz est un gros morceau de cinéma d'une puissance émotionnelle et d'une rigueur technique infaillible. Le récit authentique d'une seule évasion entreprise avec succès par des détenus utopistes (même si nous ne saurons jamais s'ils s'en sont sortis vivants !) au sein d'une île pénitentiaire intangible. C'est d'ailleurs après cette impensable défaite qu'Alcatraz clôturera définitivement ses portes pour se reconvertir en site historique !

12.02.13. 4èx
Bruno Dussart

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