samedi 2 mars 2013

JUST LIKE A WOMAN


de Rachid Bouchareb. 2012. France / Angleterre. 1h46. Avec Sienna Miller, Golshifteh Farahani, Bahar Soomekh, Tim Guinee, Roschdy Zem, Chafia Boudraa.

Récompense: Prix d'interprétation Féminine pour Sienna Miller et Golshifteh Farahani au Festival de la Fiction TV de La Rochelle.

Diffusé le 14 Décembre 2012 sur Arte

FILMOGRAPHIE: Rachid Bouchared est un réalisateur et producteur franco-algérien, né le 1er Septembre 1953 à Paris.
Longs métrages / 1985: Bâton Rouge. 1991: Cheb. 1994: Poussières de vie. 2001: Little Senegal. 2006: Indigènes. 2009: London River. 2010: Hors la loi
Télé-films / 1992: Des Années déchirées. 1997: l'Honneur de ma famille. 2012: Just like a woman.


Deux amies désespérées, l'une américaine, l'autre arabe, décident de quitter leur foyer conjugal pour partir à l'aventure, vers les contrées isolées des Etats-Unis proches de la frontière indienne. Durant leur itinéraire semé de rencontres impromptues, elle vont devoir faire face à l'intolérance et au racisme d'une Amérique puritaine, réfractaire à la religion musulmane. Soudées aux valeurs de l'amitié et de la solidarité, elles décident de rester ensemble pour tenter leur chance vers d'autres horizons. 


Un road movie naturaliste transcendé par le talent de deux actrices touchées par la grâce (Sienna Miller et Golshifteh Farahani). De jeunes épouses désemparées au bord du marasme, débordantes de fragilité humaine mais aussi de persévérance dans leur envie de vaincre. La filiation avec Thelma et Louise est évidente (elles sillonnent les routes des Etats-Unis parce que l'une est accusée de meurtre alors que l'autre est trahie par son mari infidèle) mais le réalisateur ne le plagie à aucun moment tant le parcours des héroïnes diffère dans leur requête professionnelle. Illustrant l'amertume de ses aventurières remplies d'humilité, couramment jugées et incriminées par des quidams machistes ou xénophobes, Rachid Bouchareb délivre un superbe portrait de femmes stimulées par la danse orientale. Mais derrière cette fuite en avant, il dresse également un tableau peu reluisant d'une Amérique indépendante engluée dans l'orgueil et l'égoïsme sous le témoignage pacifiste des amérindiens. Les blancs préférant juger l'apparence des étrangers que d'accepter la tolérance pour leur différence culturelle.


Un drame social profondément humain et désenchanté mais aussi une aventure pleine d'espoir pour la postérité de ces femmes soumises, tributaires de mentalités réactionnaires au sein d'un monde en crise identitaire. 
Préparez vos mouchoirs pour l'épilogue bouleversant, sa conclusion éludant habilement le défaitisme dans la bravoure d'oser défier ces propres responsabilités.

Bruno Matéï
02.03.13





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