de John Badham. 1979. U.S.A/Angleterre. 1h49. Avec Frank Langella, Laurence Olivier, Donald Pleasence, Kate Nelligan, Trevor Eve.
Sortie salles U.S.A: 20 Juillet 1979
FILMOGRAPHIE: John Badham est un réalisateur et producteur britannique, né le 25 Août 1939 à Luton. 1976: Bingo. 1977: La Fièvre du samedi soir. 1979: Dracula. 1981: C'est ma vie après tout. 1983: Tonnerre de feu. 1983: Wargames. 1985: Le Prix de l'exploit. 1986: Short Circuit. 1987: Etroite Surveillance. 1990: Comme un oiseau sur la branche. 1991: La Manière Forte. 1992: Nom de code: Nina. 1993: Indiscrétion Assurée. 1994: Drop Zone. 1995: Meurtre en suspens. 1997: Incognito. 1998: Road Movie.
Avec la splendeur d’une photographie désaturée aux teintes sépia et blafardes, John Badham embrasse une ambition formelle rare et livre un spectacle flamboyant mené tambour battant. Déployant des visions poétiques, diaphanes ou limpides, à travers les brumes crépusculaires d’une nature livide ou les alcôves d’un château noyé de bougies, Dracula devient une invitation au voyage jusqu’au bout de la nuit. La puissance de ces images picturales, la richesse de ces décors, la rigueur de la mise en scène, tout participe à un souffle exaltant, porté par des comédiens habités. Laurence Olivier campe un Van Helsing vulnérable, Donald Pleasence incarne un directeur d’asile à la présence secondaire mais touchante, Kate Nelligan s’abandonne à une sensualité trouble pour incarner la maîtresse corrompue, et Trevor Eve offre l’assistance vigoureuse de l’amant téméraire. Mais c’est Frank Langella qui ensorcelle durablement, dans la peau d’un prince des ténèbres à l’élégance inédite. Son regard noir, curieusement voilé, impose un jeu perfide, suave, délétère, accentuant avec un naturel troublant le magnétisme érotique qui nimbe le film.
Jalonné de péripéties haletantes — l’héroïsme pugnace des protagonistes face à l’entité infernale — et d’épisodes insolites — le prologue meurtrier à bord du navire, le tunnel sépulcral creusé sous le cimetière, l’apparition spectrale de Mina ! —, Dracula s’embrase aussi d’une sensualité baroque : l’étreinte charnelle des deux amants, baignée dans les lueurs rutilantes d’un crépuscule carmin, atteint un sommet d’érotisme funèbre. Et la traque s’achève sur un point d’orgue d’une cruauté diabolique (et ô combien inventive !) : la mise à mort du vampire, cloîtré dans l’antre métallique d’un navire…
Récompense: Licorne d'Or au Festival du film fantastique de Paris
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