de Sam Peckinpah. 1978. U.S.A/Angleterre. 1h47. Avec Kris Kristofferson, Ali MacGraw, Burt Young, Ernest Borgnine, Seymour Cassel, Franklyn Ajaye.
Sortie salles France: 16 Août 1978. U.S: 28 Juin 1978
FILMOGRAPHIE: Sam Peckinpah est un scénariste et réalisateur américain, né le 21 Février 1925, décédé le 28 Décembre 1984. 1961: New Mexico, 1962: Coups de feu dans la Sierra. 1965: Major Dundee. 1969: La Horde Sauvage. 1970: Un Nommé Cable Hogue. 1971: Les Chiens de Paille. 1972: Junior Bonner. Guet Apens. 1973: Pat Garrett et Billy le Kid. 1974: Apportez moi la tête d'Alfredo Garcia. 1975: Tueur d'Elite. 1977: Croix de Fer. 1978: Le Convoi. 1983: Osterman Week-end.
Avant-dernier film de Peckinpah, Le Convoi est un western moderne conçu pour divertir tout en distillant un sous-texte social contestataire. Le cinéaste s’intéresse ici à la condition des prolétaires, tributaires d’une politique insidieuse : un gouverneur opportuniste exploite la renommée d’un routier pour capter la sympathie ouvrière et engranger des voix. Longtemps sous-estimé pour son ton décalé et cartoonesque, le film a dérouté la critique qui s’attendait à une « horde sauvage » contemporaine. Pourtant, il s’impose comme un road movie homérique, d’une jubilation insolente, où les flics sont raillés sans répit, toujours à bout de souffle dans leur désir d’oppression. D'ailleurs on peut rappeler qu'en matière de potentiel ludique, le public, lui, fut conquis puisqu'il s'agit du plus grand succès commercial de son auteur.
Entre bastons de saloon, cascades effrénées et poursuites intrépides, Le Convoi ressuscite des figures familières du cinéma de genre : le baroudeur Kris Kristofferson, les vétérans Ernest Borgnine et Burt Young, sans oublier le charme lascif d’Ally McGraw, radieuse dans sa trentaine assumée. Le récit, qui démarre sur une simple infraction pour excès de vitesse, dégénère en cavale : Duck, routier frondeur, fuit vers le Nouveau-Mexique, rejoint en chemin par une horde de camionneurs solidaires. Tandis que son prestige grandit et rallie la population, un flic rancunier déchaîne toutes les forces de police, et un politicard véreux tente de récupérer cette révolte pour sa propre gloire.
Certes, le scénario bancal, souvent improbable, se résume à une longue traque automobile entre un cow-boy marginal et un shérif imbu de pouvoir. Mais la grande efficacité du spectacle, la maîtrise de sa réalisation, la bonhomie attachante des personnages et l’humour débridé qui en jaillit confèrent au film une énergie extrêmement communicative.
14.09.25. 5èx. 4K VOST
Pamphlet contre l’autorité dévoyée au cœur d’une Amérique raciste, Le Convoi rend hommage aux routiers exploités par un gouvernement mégalo où seul le pouvoir compte. On pouvait évidemment espérer plus de densité de Peckinpah, mais le film, un brin mélancolique dans sa seconde partie désabusée, demeure un sacré moment de détente exalté, nourri d’ironie, d'amertume et d’action : un western d’asphalte où les camions grondent comme des chevaux d’acier, guidés par des trognes téméraires et fraternelles. Shérif, fais-moi peur n’est pas loin, et je ne m'en plaindrai jamais.
P.S: sacré revirement de ton dans sa version originale STF.
— le cinéphile du cœur noir
14.09.25. 5èx. 4K VOST
06.03.13.
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