de Norman Jewison. 1975. U.S.A. 2h05. Avec James Caan, John Houseman, Maud Adams, John Beck, Moses Gunn, Pamela Hensley, Barbara Trentham, Ralph Richardson.
Sortie salles France: 12 Novembre 1975. U.S: 25 Juin 1975
FILMOGRAPHIE: Norman Jewison est un réalisateur, acteur, producteur et scénariste canadien, né le 21 Juillet 1926 à Toronto (Canada). 1962: Des ennuis à la pelle. 1963: Le Piment de la vie. 1964: Ne m'envoyez pas de fleurs. 1965: The Art of love. 1965: Le Kid de Cincinnati. 1966: Les Russes Arrivent. 1967: Dans la chaleur de la nuit. 1968: l'Affaire Thomas Crown. 1969: Gaily, gaily. 1971: Un violon sur le toit. 1973: Jésus Christ superstar. 1975: Rollerball. 1978: F.I.S.T. 1979: Justice pour tous. 1982: Best Friends. 1984: A Soldier Story. 1985: Agnès de Dieu. 1987: Eclair de lune. 1989: Un Héros comme tant d'autres. 1991: Larry le liquidateur. 1994: Only you. 1996: Bogus. 1999: Hurricane Carter. 2003: Crime contre l'humanité.
"La brutalité est en chaque être humain. Plus un sport est violent, plus il paraît attirant. Notre histoire suit simplement la logique de cette tendance. Plus les gens sont à l'aise, plus leur besoin de violence augmente. D'ici la fin de ce siècle, la société aura donné aux gens le plus de confort possible, mais elle leur aura également ôté toute liberté personnelle. A l'instar de Rome, lorsqu'elle était au sommet de sa gloire tant au niveau politique, économique qu'artistique. C'était à cette période que, dans l'arène, le samedi après-midi, la violence éclatait."
Norman Jewison
Film culte générationnel, chef-d'oeuvre d'anticipation dystopique, Rollerball traite de notre rapport émotif face à la violence dans le milieu du spectacle. En l'occurrence, il s'agit d'un jeu sportif : le "Rollerball". Sorte de football américain combiné au hockey et au motocyclisme où chaque adversaire doit y récupérer une boule d'acier projetée à vive allure autour d'un piste afin de la déposer dans un panier aimanté. Car chaussés de patins à roulette et affublés de casques et gants cloutés, les joueurs circulent à pied ou en moto autour du circuit afin de marquer le plus de points.
Synopsis: Dans une société corporatiste sans guerre ni pauvreté, un jeu est créé afin de satisfaire les instincts pervers de sa population. Faute de son immense popularité, Jonathan, champion américain du Rollerball, est subitement contraint de démissionner sous les conseils du dirigeant Bartholomew. Déjà contrarié par la séparation orchestrée de sa femme, le joueur décide de braver les règles pour comprendre la raison de son expulsion et imposer sa dignité humaine.
Film d'action illustrant sans concession des matchs sportifs ultra violents sous couvert de réflexion alarmiste stigmatisant la société spectacle, Rollerball fascine terriblement autant qu'il inquiète sur ces dérives primitives. Car comparable aux jeux cruels du cirque romain, Norman Jewison conçoit ce jeu futuriste afin de mettre en exergue notre rapport voyeuriste face à la violence et notre goût addictif pour le risque du danger. Ainsi, à travers ce loisir dont les normes y sont sans cesse remaniées afin de dissuader le joueur d'accéder au rang de héros, le spectateur moderne y éprouve son intérêt ludique après avoir été comblé dans le confort matériel grâce à une corporation impérialiste. Dans une ambiance austère rythmée d'une mélodie classique élégiaque, le réalisateur met en lumière les effets pervers de cette multinationale déshumanisant ses honnêtes citoyens par le truchement du divertissement trivial. Avec ces hallucinantes séquences d'action d'une intensité rigoureuse, Rollerball oppose de furieuses rixes sanglantes et explosives que se disputent chaque membre de l'équipe au sein des matchs internationaux. Les combats échevelés demeurant davantage homériques au fil d'un enjeu où les règles deviennent plus intolérantes afin d'acheminer ces gladiateurs au sacrifice. De par son habileté à façonner un spectacle bougrement excitant, Norman J. Warren souhaite donc nous interpeller sur notre rapport intrinsèque au loisir épique et le pouvoir de fascination qu'il exerce sur notre inconscient. La terrifiante force du film résidant aussi dans cette ambivalence que nous entretenons face à l'imagerie violente d'un spectacle rigoureusement stimulant mais davantage cynique, vulgaire, nonsensique, complaisant, gratuit, barbare auprès de la perte de l'être aimé.
Bloodsport: tous les coups sont permis
Toujours aussi actuel et donc prophétique, Rollerball n'a rien perdu de sa fulgurance visuelle et de son impact psychologique pour dénoncer l'avilissement de l'être humain conditionnée par la suprématie médiatique. Au-delà de sa mise en scène sagace transcendant des combats anthologiques imprimés dans toutes les mémoires, il faut louer la prestance iconique de James Caan (Jonathan ! Jonathan ! Jonathan ! s'écrie la foule en liesse) dégageant une densité cérébrale inoubliable à travers son désespoir existentiel sur la valeur éperdue de l'amour et de regain humanitaire. Saisissant de brutalité putassière en crescendo, Rollerball est une gifle émotive dévastatrice aux effets secondaires à la fois troubles, dérangeants, déconfits. Car plus de 50 ans après sa sortie il reste un monument du cinéma n'ayant pas pris une ride.
*Bruno
Film d'action illustrant sans concession des matchs sportifs ultra violents sous couvert de réflexion alarmiste stigmatisant la société spectacle, Rollerball fascine terriblement autant qu'il inquiète sur ces dérives primitives. Car comparable aux jeux cruels du cirque romain, Norman Jewison conçoit ce jeu futuriste afin de mettre en exergue notre rapport voyeuriste face à la violence et notre goût addictif pour le risque du danger. Ainsi, à travers ce loisir dont les normes y sont sans cesse remaniées afin de dissuader le joueur d'accéder au rang de héros, le spectateur moderne y éprouve son intérêt ludique après avoir été comblé dans le confort matériel grâce à une corporation impérialiste. Dans une ambiance austère rythmée d'une mélodie classique élégiaque, le réalisateur met en lumière les effets pervers de cette multinationale déshumanisant ses honnêtes citoyens par le truchement du divertissement trivial. Avec ces hallucinantes séquences d'action d'une intensité rigoureuse, Rollerball oppose de furieuses rixes sanglantes et explosives que se disputent chaque membre de l'équipe au sein des matchs internationaux. Les combats échevelés demeurant davantage homériques au fil d'un enjeu où les règles deviennent plus intolérantes afin d'acheminer ces gladiateurs au sacrifice. De par son habileté à façonner un spectacle bougrement excitant, Norman J. Warren souhaite donc nous interpeller sur notre rapport intrinsèque au loisir épique et le pouvoir de fascination qu'il exerce sur notre inconscient. La terrifiante force du film résidant aussi dans cette ambivalence que nous entretenons face à l'imagerie violente d'un spectacle rigoureusement stimulant mais davantage cynique, vulgaire, nonsensique, complaisant, gratuit, barbare auprès de la perte de l'être aimé.
Bloodsport: tous les coups sont permis
Toujours aussi actuel et donc prophétique, Rollerball n'a rien perdu de sa fulgurance visuelle et de son impact psychologique pour dénoncer l'avilissement de l'être humain conditionnée par la suprématie médiatique. Au-delà de sa mise en scène sagace transcendant des combats anthologiques imprimés dans toutes les mémoires, il faut louer la prestance iconique de James Caan (Jonathan ! Jonathan ! Jonathan ! s'écrie la foule en liesse) dégageant une densité cérébrale inoubliable à travers son désespoir existentiel sur la valeur éperdue de l'amour et de regain humanitaire. Saisissant de brutalité putassière en crescendo, Rollerball est une gifle émotive dévastatrice aux effets secondaires à la fois troubles, dérangeants, déconfits. Car plus de 50 ans après sa sortie il reste un monument du cinéma n'ayant pas pris une ride.
*Bruno
18.03.13. 3èx
22.11.24. 4èx. 4K Vost
un coup de poing dans la gueule à chaque visionnage. CHEF D'OEUVRE
RépondreSupprimerMerci Bruno
Une œuvre visionnaire, autant que "Running Man" ou "Le Prix du Danger" à leur époque..
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