lundi 4 novembre 2013

LES FANTOMES D'HALLOWEEN (Lady in White / La dame blanche)

                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site forgottenflix.com

de Franck LaLoggia. 1988. U.S.A. 1h57 (version longue). Avec Lukas Haas, Len Cariou, Alex Rocco, Katherine Helmond, Jason Presson.

Sortie salles U.S: 22 Avril 1988. Angleterre: 16 Juin 1989

FILMOGRAPHIE: Franck La Loggia est un réalisateur, acteur, scénariste, producteur et compositeur américain, né le 12 Janvier 1954 à Rochester, New-York. 1981: Fear no Evil. 1988: Les Fantômes d'Halloween. 1995: Mother


Directement sorti en Vhs à la fin des années 80 et relativement passé inaperçu auprès des vidéophiles, Les Fantômes d'Halloween est une curieuse production d'un réalisateur méconnu puisque uniquement responsable de trois longs-métrages. Baignant dans le climat solaire d'une paisible bourgade ricaine, son prélude nous remémore inconsciemment l'esprit infantile de Spielberg lorsque des enfants farceurs batifolent dans leur quartier en toute insouciance. Mais un évènement dramatique va rapidement obscurcir cette impression de bonheur exaltant avec la réactualisation d'un fait divers crapuleux auquel le responsable n'eut jamais été réprimandé. Car 10 ans au plus tôt, une dizaine d'enfants fut lâchement exécutés par ce dangereux psychopathe. Suite à une mauvaise farce d'Halloween, un garçon embrigadé dans le sellier de son école se retrouve nez à nez avec l'apparition fantomatique d'une fillette. Précédemment violentée et assassinée, elle décide de rentrer en contact avec Frank afin qu'il puisse l'aider à retrouver la paix pour dévoiler au grand jour l'identité du meurtrier. Victime lui aussi d'une sauvage agression par ce même assassin, Frank va tenter de le démasquer avec l'entremise de son frère et d'une intrigante dame blanche. 


Ce qui au premier abord parait édénique avec les Fantômes d'Halloween, c'est son esprit de bonhomie hérité du conte fantastique si bien que les enfants en seront les principaux témoins. Particulièrement Frank, gosse docile élevé par un père prévenant mais bouleversé depuis la disparition de son épouse ! Et le jeune fils de se retrouver embarqué dans une situation improbable particulièrement alerte pour sa propre survie ! En confrontant l'amertume des fantômes plaintifs, l'innocence d'un gamin prude et les nouvelles stratégies horrifiques d'un criminel en fuite, les Fantômes d'Halloween oscille les genres parmi l'interférence de traits d'humour (les broutilles quotidiennes imparties aux grands parents de Frank depuis que l'aïeul consomme ses cigarettes en catimini). En prenant son temps pour structurer un cheminement narratif peu surprenant mais parfois cruel, le cinéaste fait également preuve d'une dramaturgie inattendue lorsqu'un présumé coupable est sur le point de retrouver sa liberté. En illustrant l'Amérique des années 60 corrompue par le racisme et la motivation expéditive d'une victime inconsolable, Frank Lallogia ternie à nouveau l'apparence aimable de cette bourgade que l'on s'était idéalisé au premier abord. Mais surtout, il met en exergue les affres d'un enfant fragile confronté à sa raison existentielle. Préalablement sauvé in extremis d'une mort certaine et opposé aux apparitions spirituelles des fantômes, Frank n'aura de cesse pour un si jeune âge d'affronter ses craintes afin de prêter main forte à une mère et une fille désunies ! En jouant sur la légende urbaine de la dame blanche, le réalisateur tente notamment d'agrémenter une petite énigme autour de ce symbole, ici redresseur de tort. Alors que le final ne manquera pas de provoquer une émotion poignante face au ton résolument féerique, libérateur de la situation.


Attachant et agréable à suivre mais néanmoins perfectible, Les Fantômes d'Halloween aurait pu être plus passionnant à travers ses sombres thématiques si la mise en scène chétive et une direction de seconds rôles parfois timorée eurent été plus maîtrisés. Pour autant, la beauté naturelle de certaines images, l'onirisme formel qui en découle tantôt, la bouille attachante du jeune Lukas Haas et surtout la volonté du réalisateur à ternir son récit emportent l'adhésion. 

Un grand merci à l'Univers Fantastique de la Science-fiction
04.11.13. 3èx
Bruno Matéï

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