FILMOGRAPHIE: Pascal Frezzato est un réalisateur français de court-métrage, né le 4 Décembre 1972.
2010/11: Predator. 2012: Le Règne des Insectes. 2013: Memory of the dead.
Entreprise autrement plus ambitieuse que celle du Règne des Insectes (en rapport à sa scénographie plus hétérogène exploitant ici des décors naturels, ces comédiens amateurs plus nombreux et un planning de tournage plus imposant), Memory of the Dead est le troisième essai de Pascal Frezzato dans la cour des courts. La gestation de ce projet de longue haleine, nous la devons d'abord à la scénariste et comédienne Isabelle Rocton (jouant ici son 1er rôle à l'écran) qui souhaitait rendre hommage au mythe du zombie d'une manière toute intime.
Partant de la même théorie nihiliste que le Règne des Insectes (l'apocalypse sans espoir de rédemption), Memory of the Dead traite de la survie des infectés (on les prénomme ici les "Z") après que la 3è guerre mondiale ait éclaté. A partir de cet argument linéaire, Pascal Frezzato livre un hommage Bis au film de zombie dans sa pure tradition, à l'instar du pré-générique où quelques zombies déambulent au milieu des champs. A travers cette belle séquence filmée en plan large, on pense inévitablement à La Nuit des Morts-vivants de Romero, alors que la scène suivante (leur promenade sur le parking d'un supermarché) évoque le panthéon du genre: Dawn of the Dead.
Passée cette première ébauche du chaos, nous entrons ensuite de plein pied dans l'intimité d'un dîner particulièrement inconvenant ! Le repas dégueulbif de trois infectés avachis sur une victime éventrée ! De manière percutante, et à l'aide de gros plans insistant sur la chair des viscères, le réalisateur semble subitement habité par une audace graphique quelque peu expérimentale. Les effets spéciaux, bricolés et minimalistes, s'avèrent assez efficaces dans leur texture graphique, d'autant mieux privilégiés par un habile montage. A contrario, on peut tout de même reprocher que la caméra s'attarde un peu trop sur l'appétit vorace d'une zombie en particulier, lorsque cette dernière mâchouille longuement un intestin ! A noter également que la qualité des maquillages de latex confectionnés pour les zombies s'avère assez impressionnante (en priorité le faciès menaçant que Isabelle Rocton porte avec ténacité !).
Face à cette débauche gore complaisamment étalée, on peut songer aux effluves d'un Joe d'Amato en pleine renaissance ou d'un Jesus Franco pas encore remis de Mondo Cannibale. On imagine alors que la suite à venir sera sans doute du même acabit ! Que nenni, puisque durant sa dernière partie, le métrage bifurque diamétralement pour adopter une démarche très intime (à l'instar du final désenchanté du Règne des Insectes).
C'est durant ses 10 dernière minutes, face à l'errance solitaire d'une femme zombie, que Memory of the Dead va enfin pouvoir décoller pour dévoiler ses ambitions premières. A travers le cheminement instinctif d'une morte-vivante, le film va subitement explorer son état de conscience comme George Romero l'avait préalablement su traiter dans le Jour des Morts-vivants. La perte de l'être cher face à une réminiscence infantile ! C'est ce que cette infectée souhaite se remémorer durant la visite de son ancienne demeure, où sa démarche nonchalante va l'entraîner vers le refuge tamisé de sa chambre. A l'aide d'un magnifique score élégiaque, l'ambiance mortifère qui imprégnait le métrage va subitement altérer pour extérioriser une amertume délicate ! Tristesse, accablement, colère et regret sont les nouveaux sentiments exprimés du point de vue de ce cadavre rongé par le souvenir et sa nécrose. Ces séquences dramatiques de claustration durant laquelle cette dernière se retrouve recluse dans l'intimité d'une chambre nous saisit à la gorge par son regain d'humanité égaré dans le néant.
Si le jeu perfectible des comédiens aurait gagné à être plus charpenté, (la petite Camille est assez inexpressive face à la vue de sa maman zombifiée alors que Isabelle Rocton adopte une démarche un peu trop rigide pour se déplacer !) le désarroi fragile que nous véhicule l'actrice première nous bouleverse jusqu'aux larmes ! Face à cette décharge d'émotion et d'humanisme désespéré, on songe au magnifique psycho drame Moi, Zombie, Chronique de la douleur de Andrew Parkinson, alors que Pascal Frezzato ignorait l'existence de ce métrage British !
La mère des Larmes
Avec l'intégrité du cinéaste et l'aimable participation des comédiens amateurs, Pascal Frezzato continue d'entamer la voie du court-métrage Z en livrant aujourd'hui un hommage aux films de Zombies dans une dramaturgie inattendue. En dépit de quelques défauts techniques évidents (fx de synthèse perfectibles, éclairages ternes), du jeu de prestance parfois hésitant (bien que Isabelle Rocton dégage une incroyable acuité émotionnelle !), Memory of the Dead empreinte la voie de Romero et Parkinson pour sa réflexion sur la conscience et transcende en dernier acte une élégie bouleversante sur le deuil infantile !
Avec l'intégrité du cinéaste et l'aimable participation des comédiens amateurs, Pascal Frezzato continue d'entamer la voie du court-métrage Z en livrant aujourd'hui un hommage aux films de Zombies dans une dramaturgie inattendue. En dépit de quelques défauts techniques évidents (fx de synthèse perfectibles, éclairages ternes), du jeu de prestance parfois hésitant (bien que Isabelle Rocton dégage une incroyable acuité émotionnelle !), Memory of the Dead empreinte la voie de Romero et Parkinson pour sa réflexion sur la conscience et transcende en dernier acte une élégie bouleversante sur le deuil infantile !
P.S: Attention ! Passé le générique de fin, un clin d'oeil surprise vous attend !
Le court-métrage est visionnable ici !
http://www.dailymotion.com/video/x18teot_memory-of-the-dead-sous-titrage-anglais_shortfilms
La critique de Mathias Chaput:
Après son très réussi « Règne des insectes », le talentueux et passionné Pascal Frezzato récidive dans le court en s’appropriant un thème maintes fois ressassé auparavant : le film de zombies…
Sauf que là, il a choisi le parti pris d’adopter un ton totalement différent et aux antipodes des films d’horreur contemporains en incluant à son œuvre une dimension métaphorique voire cristalline par le biais du personnage de la zombie femelle qui revoit son passé d’humaine après s’être vue dans un miroir…
Et la donne change radicalement !
Inspiré à l’extrême, Frezzato, outre une technique et un sens du cadrage très intéressants prend la symbolique de l’escalier, cet escalier où la « Z » gravite et monte comme une ASCENSION du mort vers son âme dans le ciel…
Et d’un coup, tout son passé, toute sa vie ressurgit ! sa fille enfant, le lit, la chambre, l’ours en peluche, autant d’allégories qui jaillissent du subconscient de cette zombie, frêle et mélancolique…
Les maquillages sont efficaces et les décors très soignés et « Memory of the dead » prend son essor véritablement dès l’entrée dans la maison, parvenant à démarquer le début gore à l’outrance pour partir dans une recherche à la démarche intelligente, cassant les hypothétiques redondances qui auraient pu foisonner si Frezzato n’avait pas exulté son imagination dès lors…
Habilement réalisé et au timing soutenu, « Memory of the dead » plonge le spectateur en immersion vers un voyage sans retour au sein de l’inconscient, dans le creux d’une vague ou d’un tremblement sismique et finalement parvient à apporter un réconfort et un apaisement à une situation douloureuse et énigmatique…
Nul doute que le parcours de « Memory of the dead » sera jalonné du plus grand intérêt des aficionados de films de zombies qui y verront là une approche et une thématique parfaitement novatrice, revigorante et très rigoureuse dans son traitement…
Note : 9/10
Pour ceux qui souhaitent découvrir le Règne des Insectes
http://brunomatei.blogspot.fr/2012/08/le-regne-des-insectes_13.html
et Pour une poignée de Spaghettis: http://brunomatei.blogspot.fr/…/per-un-pugno-di-spaghetti-p…
11.11.13
Bruno Matéï
Hâte hâte hâte de voir ça !!!
RépondreSupprimervu la critique,sa promet grave....la bande annonce est superbe !!!! j'ai trop hate de le voir.
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