lundi 4 juillet 2016

GREEN ROOM

                                                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site delibere.fr

de Jeremy Saulnier. 2015. U.S.A. 1h35. Avec Anton Yelchin, Imogen Poots, Patrick Stewart, Alia Shawkat, Callum Turner, Joe Cole, Macon Blair.

Sortie salles France: 27 Avril 2016. U.S: 1er Avril 2016

FILMOGRAPHIEJeremy Saulnier est un réalisateur, scénariste et directeur de la photographie américain. 2007 : Murder Party. 2013 : Blue Ruin. 2015 : Green Room



Révélé par l'excellent Blue Ruin, Jeremy Saulnier nous revient 2 ans plus tard avec Green Room, un survival primitif d'une violence à couper au rasoir ! Après leur concert, un groupe de punks se retrouvent piégés à l'intérieur d'une chambre après avoir témoignés d'un meurtre. Refusant d'alerter la police, les responsables de la boite décident d'éliminer tous témoins gênants. Une course pour la survie s'engage entre victimes et assaillants. Thriller à suspense conçu sur l'efficacité d'affrontements bellicistes qu'un groupe de jeunes musiciens doit opérer en guise de survie, Green Room renoue avec le survival brut de décoffrage par son réalisme tranché. D'une ultra violence aussi barbare que sauvage, le récit multiplie les situations d'auto-défense et les exactions meurtrières sous le pilier d'une intensité dramatique en crescendo. Les victimes molestées et prises pour cibles tentant désespérément de s'extirper de leur tanière avec une bravoure suicidaire !


Fort d'un climat ombrageux déroutant et d'une tension permanente, Green Room insuffle un climat d'insécurité omniprésent au sein d'une scénographie opaque. Le réalisateur exploitant habilement les sombres corridors de l'établissement que nos héros arpentent avec une vigilance apeurée. En dépit de la facilité de certaines situations éculées faisant parfois preuve d'incohérences (l'un des héros faisant croire à son agresseur qu'il fait parti de son équipe !), Green Room parvient à susciter une tension alerte au fil d'un cheminement de survie précaire où la moralité n'a plus lieu d'être. Les victimes adoptant contre leur gré un comportement meurtrier toujours plus hargneux si bien que le réalisateur redouble de cruauté à les confronter au trépas de manière souvent impromptue et avec l'hostilité de chiens cerbères (l'agressivité primitive des pit-bulls). Insufflant une sobre empathie pour leur esprit de cohésion et leur ascension héroïque, les comédiens juvéniles témoignent d'expressivité viscérale pour faire naître l'émotion.


Si on peut regretter le classicisme de son intrigue conçue sur l'itérativité des affrontements meurtriers, Green Room redore le sens du survival primal en exploitant assez efficacement une ultra-violence en roue libre. Par le biais de cette épreuve de force déshumanisée émane également le caractère déroutant d'un climat baroque au confins du genre horrifique. 


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