vendredi 11 novembre 2011

LES RUES DE FEU. Prix de la Meilleure Actrice, Amy Madigan à Catalogne, 1984.


de Walter Hill. 1984. U.S.A. 1h33. Avec Michael Paré, Diane Lane, Rick Moranis, Amy Madigan, Willem Dafoe, Deborah Van Valkenburgh, Richard Lawson, Rick Rossovich, Bill Paxton, Lee Ving.

Sortie en salles en France le 14 Novembre 1984. U.S: 1er Juin 1984
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Récompense: Prix de la meilleure Actrice pour Amy Madigan au Festival international du film de Catalogne en 1984.

FILMOGRAPHIE: Walter Hill est un producteur, réalisateur et scénariste américain, né le 10 janvier 1942 à Long Beach, en Californie (États-Unis).
1975 : Le Bagarreur (Hard Times),1978 : Driver,1979 : Les Guerriers de la nuit, 1980 : Le Gang des frères James,1981 : Sans retour, 1982 : 48 heures, 1984 : Les Rues de feu,1985 : Comment claquer un million de dollars par jour,1986 : Crossroads, 1987 : Extrême préjudice, 1988 : Double Détente, 1989 : Les Contes de la crypte (1 épisode),1989 : Johnny belle gueule,1990 : 48 heures de plus,1992 : Les Pilleurs,1993 : Geronimo,1995 : Wild Bill, 1996 : Dernier Recours,1997 : Perversions of science (série TV),2000 : Supernova, 2002 : Un seul deviendra invincible, 2002 : The Prophecy, 2004 : Deadwood (série TV).


Deux ans après son buddy movie célébré par le duo impayable Nick Nolte / Eddy Murphy  (alors qu'il s'agissait pour ce dernier de son 1er rôle à l'écran !), notre briscard invétéré Walter Hill réalise une série B effrénée. Mixture improbable entre le film de bandes des sixties, le western moderne et la romance classique sur fond de musique pop et de rock n'roll. Le tout enraciné dans une époque indéfinissable, à situer à mi-chemin entre la rébellion des blousons noirs des années 50 et 60 et l'excentricité polychrome des néons flashys des années 80. La chanteuse Ellen Aim est kidnappée en plein concert par l'odieux Raven devant une foule médusée ! Après avoir mis à feu et à sang la ville, le gang se réfugie à proximité d'un quartier malfamé. Une barman décide d'écrire à son frère pour l'avertir que son ex petite amie a été enlevée par la bande de motards, les "bombers". Tom Cody, homme solitaire et marginal, se rend fugacement sur les lieux et décide de proposer une transaction avec le manager d'Ellen, Billy Fish. 
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Mis en scène avec une frénésie évoluant au rythme de tubes pop des années 80 et du rock des années 60, Les Rues de feu débute de manière explosive, via un préambule monté de main de maître par un réalisateur assidu à authentifier son univers dérivé de la bande dessinée et du western. En pleine retranscription d'un concert starisé par la mélomane Ellen Aim, une bande de motards affublés de cuir s'empare de la belle tout en foutant le zouc au sein de la petite banlieue, histoire de montrer aux citadins que toute tentative de rébellion est une peine perdue d'avance. Action et violence échevelées sont menées sur un rythme trépidant alors qu'une musique rock vrombissante va exacerber cette estocade culminant sa déchéance explosive en plein centre urbain ! Le suite de l'histoire reste d'une simplicité éculée ! Un rebelle décide de sauver son ex kidnappée par ces "Bikers". Après l'avoir sauvé, notre héros va être confronté à la menace du leader de la bande particulièrement rancunier, ce dernier lui proposant de se battre au corps à corps lors d'un prochain combat. Pour alimenter cette intrigue archi balisée et rendre l'aventure aussi excitante qu'exaltante, Walter Hill privilégie le montage millimétré et compte sur une galerie de personnages irrésistiblement attachants, davantage en nombre grandissant durant l'épreuve de force de la mission périlleuse. Que ce soit la soeur candide et loyale convoquant un héros renfrogné au grand coeur, la chanteuse lascive à la voix langoureuse, la baroudeuse inflexible aux allures de garçonne, le manager imbus et vaniteux, la fan "pot de colle" futilement hystérique de son égérie, et un sympathique groupe de Blacks à la voix uniforme. Alors que du côté antagoniste, la bande des "Bombers" est représentée par une équipée motorisée, menée par la pugnacité d'un dur à cuir impassible du nom ténébreux de Raven. Avec une originalité risquée, le réalisateur fait évoluer nos héros dans une époque indéterminée sans flirter miraculeusement l'invraisemblance. Durant leur trajet semé d'embûches pour s'emparer de la belle Ellen, notre petite communauté va user de subterfuge et stratagèmes pour combattre les "Bombers" mais aussi déjouer les forces de l'ordre déployées en nombre dans les contrées adjacentes. Entrecoupé de morceaux musicaux interprétés par de véritables artistes comme Dave Alvin, Cy Curnin, Stevie Nicks, Jim Steinman, Tom Petty, Kennie Vance ou encore Dan Hartman, l'aventure épique pleine de fantaisies et de réparties cinglantes nous insuffle une irrésistible empathie face à la bonhomie de nos héros aussi chaleureux que vaillants.


Quand au point d'orgue escompté, il s'achemine de manière débridée vers un combat homérique entre Tom et Raven, tous deux armés de pioche pour mieux s'entretuer avant d'achever leur cinglant affrontement à poings nus. Pour parachever cette épopée flamboyante, nous aurons ensuite l'aubaine d'écouter une ultime fois la voix mélodieuse de notre chanteuse confinée dans sa salle de concert à guichet fermé. Niveau interprétation, l'excellent Michael Pare endosse avec sa trogne bellâtre le personnage viril d'un cow-boy solitaire intraitable, quand bien même sa partenaire Diane Lane lui prête la vedette dans une prestance suave et lamentée, car dépitée du caractère téméraire de son ex amant rancunier. Récompensée du Prix de la meilleure actrice à Catalogne pour son rôle inébranlable de soldat de fortune, Amy Madigan crève l'écran et harmonise spontanément l'ambiance de camaraderie engendrée par sa fidèle équipe. L'impayable Rick Moranis s'attribue d'une présence pittoresque dans sa posture de petit patron cupide à l'esprit présomptueux pour s'entacher de mener la bande avec risible autorité. Enfin, en bandit ténébreux vêtu de cuir noir, Willem Dafoe apporte une dimension belliqueuse lors de ses exactions marginales conçues sur l'ultra violence, la perversion et l'égotisme.

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Avec une efficacité optimale pour pallier la maigreur de son script, et une vigueur musicale pour écheveler l'action rocambolesque, Walter Hill rend hommage au cinéma d'action au sein de l'univers hybride du western moderne et de la BD. La multitude des genres imbriqués dans cet époque sans âge et sa flamboyance impartie à la scénographie rutilante édifiant l'ovni en fable romanesque de rock and roll. Pour parachever, pourrait-on omettre de souligner l'omniprésence du score électrique confectionné par l'illustre Ry Cooder !

11/11/11. 6èx
Bruno Matéï
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