mercredi 11 janvier 2012

Le corniaud


de Gérard Oury. 1964. France. 1h50. Avec Bourvil, Louis De Funès, Venantino Venantini, Henri Genès, Saro Urzi, Daniela Rocca, Lando Buzzanca, Henri Virlojeux, Michel Galabru, Jacques Ary.

Récompense: Prix du Meilleur Scénario au festival de Moscou en 1965.

Sortie en salles en France le 24 Mars 1965. U.S: 8 Octobre 1967

FILMOGRAPHIE: Gérard Oury (Max-Gérard Houry Tannenbaum) est un réalisateur, acteur et scénariste français né le 29 avril 1919 à Paris, décédé le 20 Juillet 2006 à Saint-Tropez.
1960: La Main Chaude. La Menace. 1962: Le Crime ne paie pas. 1965: Le Corniaud. 1966: La Grande Vadrouille. 1969: Le Cerveau. 1971: La Folie des Grandeurs. 1973: Les Aventures de Rabbi Jacob. 1978: La Carapate. 1980: Le Coup du Parapluie. 1982: L'As des As. 1984: La Vengeance du Serpent à Plumes. La Joncque (inachevé). 1987: Levy et Goliath. 1989: Vanille Fraise. 1993: La Soif de l'or. 1996: Fantôme avec chauffeur. 1999: Le Schpountz.
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Numéro 1 au box-office français avec 11,74 millions d’entrées !
L’un des premiers longs-métrages de Gérard Oury accède rapidement au statut de classique de la comédie populaire, porté par un atout de prestige : le duo De Funès / Bourvil, dont la complémentarité est devenue proverbiale (ce dernier toucha d’ailleurs un cachet trois fois supérieur à son comparse).
À l’origine, le film s’inspire d’un fait divers survenu en 1962, lorsqu’un présentateur de la télévision française fut arrêté aux États-Unis au volant d’une Buick contenant 50 kilos d’héroïne pure — même si, lors de son interpellation, la drogue ne fut jamais retrouvée. Ayant plaidé coupable, l’animateur de l’émission Paris-Club écopa de cinq ans de prison, l’enquête ayant démontré qu’il avait touché 10 000 dollars pour cette transaction.
Fort du succès colossal rencontré en 1965, les Américains proposèrent à Gérard Oury de produire un remake avec Dean Martin et Jack Lemmon. Mais malgré une offre financière généreuse, il déclina.

Le pitch :
Après un accident de voiture avec un riche homme d’affaires, un quidam ingénu accepte, en guise de dédommagement, de convoyer sa Cadillac de Naples à Bordeaux. Ce directeur sans vergogne est en réalité un important contrebandier, ayant décidé d’utiliser un “corniaud” pour transporter sa marchandise. S’ensuit une folle équipée à travers l’Italie, sous la poursuite de nos joyeux lurons.
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Immense succès populaire, multi-diffusé depuis sa sortie, Le Corniaud mérite amplement sa réputation de phénomène. On a beau le revoir à l’envi, cette aventure rocambolesque menée par un duo d’acteurs nés pour déclencher l’éclat de rire conserve intacte sa fraîcheur. Il y a dans ce film une alchimie rare entre cocasserie et tendresse, qui s’exprime dans une simplicité désarmante. Jusqu’aux seconds rôles, tous inoubliables : cet Italien jaloux à l’extrême, la blondinette à l’accent germanique férue d’auto-stop, le policier autoritaire mais ahuri, les complices de Saroyan, les deux fripouilles à la trogne de “Laurel et Hardy”, ou encore leur rival bègue, secoué d’un débit anarchique.

En mariant le cinéma d’aventure, la comédie burlesque, le road movie et l’enquête policière sur un canevas truffé de péripéties, Gérard Oury trouve le dosage parfait. En prime, il nous offre une escapade touristique à travers Rome, Naples, Pise, la Villa d’Este, le château Saint-Ange, la Toscane, puis le Sud de la France : Carcassonne, et enfin Bordeaux. Cette course-poursuite effrénée entre un brave candide et deux bandes de malfrats — dignes héritiers des Pieds Nickelés — ne laisse aucun répit, enchaînant les rebondissements débridés avec une énergie communicative.


Côté casting, la bonhomie de Bourvil, son innocence docile, insufflent une tendresse irrésistible au personnage du corniaud, débordant de générosité et de maladresses amoureuses. Sa drague empotée avec l’Italienne puis l’Allemande voluptueuse donne lieu à des scènes d’une fragilité touchante, empreintes d’une émotion sincère. Son tempérament gaffeur génère quiproquos et catastrophes, déjouant malgré lui les plans de contrebandiers aussi minables qu’acharnés.
En face, Louis de Funès déploie son génie : irascible, mesquin, déchaîné dans ses mimiques et ses crises nerveuses. Flanqué de deux acolytes incultes, il tente de suivre en voiture son convoyeur insaisissable, dans un ballet de ratés et de contretemps à travers l’Italie et la France provinciale.


Mené à un rythme effréné, Le Corniaud doit sa jubilation avant tout à son duo mythique : Bourvil / De Funès.
La mécanique intrépide du scénario, l’inventivité des gags, la tendresse des personnages secondaires et la beauté des décors naturels participent d’un charme intemporel, hautement sympathique. Deux ans plus tard, le trio Oury / De Funès / Bourvil récidivera avec La Grande Vadrouille : un doublé historique pour trois figures légendaires du 7ᵉ art.

*Bruno
11.01.12. 3èx.


1 commentaire:

  1. 1 classique! Hilarant et cocasse, un duo d'acteurs qui fonctionne à merveille. La scène d'ouverture est bien entendu devenue culte. Je suis fan de De Funès et ce film fait partie de mes favoris. Je l'ai vu de nombreuses fois et je ris tjs autant. Indemodable!

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