de Quentin Tarantino. 2003. U.S.A. 1h51. Avec Uma Thurman, David Carradine, Daryl Hannah, Michael Madsen, Vivica A. Fox, Sonny Chiba, Julie Dreyfus, Chiaki Kuriyama, Chia Hui Liu, Lucy Liu, Julie Manase.
Sortie en salles en France le 26 Novembre 2003. U.S: 10 Octobre 2003.
FILMOGRAPHIE: Quentin (Jérome)Tarantino est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain, né le 27 Mars 1963 à Knoxville dans le Tennessee.
1992: Réservoir Dogs. 1994: Pulp Fiction. 1995: Groom Service (segment: The Man from Hollywood)
1997: Jacky Brown. 2003: Kill Bill 1. 2004: Kill Bill 2. 2007: Boulevard de la Mort. 2009: Inglorious Basterds. 2012: Django Unchained (tournagé débuté en Mai 2011). 2014: Kill Bill: Volume 3
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La vengeance est un plat qui se mange froid
Six ans après son hommage à la Blaxploitation dans Jacky Brown, Quentin Tarantino s'approprie de l'univers nippon du Wu Xia Pian (film de sabre ou de chevalier-errant) et du film de samouraï pour illustrer avec Kill-Bill un concentré d'action orgasmique enchaînant les moments d'anthologie en crescendo. Ce revenge movie flamboyant est également privilégié par le profil subversif d'un "mamba noir" personnifié par la prestance virile d'Uma Therman. L'histoire d'une vengeance implacable et méthodique d'une jeune mariée sauvée in extremis d'une mort certaine. Par ordre chronologique, elle décide de supprimer les importants membres d'une organisation nommée Détachement International des Vipères Assassines. Un réseau mafieux commandité par leur chef Bill qui avait décidé de massacrer la famille de son ancienne tueuse à gage repentie, Mamba Noire.
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Quentin Tarantino, plus motivé que jamais à se réapproprier instinctivement de ces références cinématographiques, nous concocte une fois de plus un jubilatoire jeu de massacre transcendé par le cheminement d'une mariée ensanglantée, unique survivante d'un massacre de masse. Après avoir sombré dans un coma durant plus de quatre ans, l'épouse préalablement enceinte décide d'accomplir une vengeance impitoyable envers les responsables de la mort de son mari et de sa fille. Cette ancienne tueuse à gage, experte en maniement du sabre et du kung-fu va amorcer un parcours du combattant pour affronter un à un des membres mafieux tout aussi robustes et pugnaces. Pour ce premier opus impeccablement structuré avec un soin technique d'une inventivité virtuose, Tarantino mise l'accent sur l'action jouissive des chorégraphies d'art martial d'une beauté épurée. S'il soigne de manière assidue chaque ébauche spectaculaire confrontée aux combats de sabre ou aux armes blanches, il ne dénigre pas pour autant la caractérisation délétère de certains personnages. Comme ce mystérieux leader sans visage répondant au nom de Bill, ou encore cette reine de la pègre de Tokyo, O-Ren Ishii, au passé galvaudé. Une matriarche insidieuse (Lucy Liu, impériale de noirceur raffinée) auquel son enfance avilie nous sera remémorée sous la forme d'un livret d'animation pour illustrer la mort inéquitable de ses parents, perpétrée sous ses yeux par des assassins sans vergogne. Un somptueux conte laconique dépeint à la manière d'un manga ultra gore et violemment stylisé pour mieux décupler la souffrance morale d'une fillette prochainement livrée à l'errance meurtrière.
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Mais c'est bien évidemment le jeu épidermique d'Uma Thurman dans sa fonction pugnace qui permet de transcender cette rancune vindicative aussi intense qu'haletante. Vêtue d'une combinaison jaune criarde et exacerbé d'un regard de louve imperturbable, sa hargne inflexible, son tempérament flegme et sa vélocité à combattre toute une armée de Yakusa éclabousse l'écran de la première à la dernière seconde. A la manière de Bruce Lee dans le Jeu de la Mort, notre Mamba Noir sera contrainte d'achever sa besogne dans une succession d'épreuves physiques toujours plus ardentes afin d'éradiquer en point d'orgue final la baronne de la pègre, O-Ren Ishii. La caractère insolite de nos personnages excentriques (les alliés masqués à la manière de Zorro, la collégienne en jupe écossaise accoutré d'une guillotine volante en forme de sphère, l'infirmière borgne au bandeau noir), physiquement affublés d'une tenue distinguée et empoignant des sabres aussi aiguisés qu'un rasoir acéré contribue à moderniser une quête vindicative inspirée d'une culture asiatique ancestrale. La recette hétéroclite fonctionne à plein régime, les couleurs sont fastes, la musique exalte l'ouïe, les péripéties bondissantes s'enchaînant nécessairement au service de l'histoire et leurs chorégraphies (supervisées par Yuen Woo-Ping, spécialiste des Wu Xia Pian) nous donnant le vertige.
La mariée était en jaune
Mené sans une once de répit avec le score de tubes entraînants, visuellement splendide et émaillé de personnages mécréants, Kill Bill est un savoureux concentré d'action ultra référentiel. En dehors de son spectacle généreux mis en exergue dans le défouloir décomplexé, Tarantino n'oublie pas pour autant de nous narrer une solide histoire de vengeance transcendée par le portrait d'une femme déchue en quête de justice expéditive. Avant de parfaire un deuxième opus plus dense pour l'achèvement du leader criminel et afin d'attiser notre expectative, un ultime coup de théâtre nous est habilement divulgué avant le générique de fin !
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02.01.12
Bruno Matéï
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Récompenses:
Prix du Public au festival du film de Catalogne en 2003.
Award du Meilleur Montage au San Diego Film Critics Society
Saturn award du meilleur film d'action et de la meilleur actrice (Uma Thurman) en 2004
MTV Movie Awards de la meilleur actrice (Uma Thurman), du meilleur combat (la mariée contre Gogo Yubari) et du meilleur méchant (Lucy Liu) en 2004
Meilleur Réalisateur et Meilleure Actrice (Uma Thurman) au Empire Awards en 2004
Sierra Award du meilleur montage au Las Vegas Film Critics Society en 2004
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Jolie critique, parfaitement représentative de ce défouloir décomplexé de Tarentino. Je cherche toujours à me procurer le montage Japonais de KILL BILL d'ailleurs, si quelqu'un le possède!
RépondreSupprimerMerci, je pensais à ce fameux montage nippon quand le carnage a décidé de se ternir en couleurs monocordes.
RépondreSupprimerJ'espère aussi qu'un jour je pourrais contempler cette fantaisie grand guignolesque.
@ Luke Iron Mars,
RépondreSupprimersalut amigo, on a un camarade commun qui possède le DVD japonais, l'ami Chris, maintenant je te laisse voir avec lui...
@ Bruno,
bonne année mon ami, en espérant te retrouver à Gérardmer!!!
Ciao...
Bonjour Hanzo, meilleurs voeux également à toi !
RépondreSupprimerPas de Gérardmer cette année l'ami !
La version Jap' peut etre dispo en téléchargement sur certains site..Moi ça doit faire 4 ans que je l'ai en divX mais je préfèrs le N&B au final ^^ http://btjunkie.org/torrent/Kill-Bill-Vol-1-2003-DVDrip-Deluxe-Uncut-Edition/3779eacc30dbc3839ce3e7c451adf3538e8942c131e7
RépondreSupprimerMerci pour le lien Adrien mais j'aimerai savoir pourquoi tu aimes la version originelle !
RépondreSupprimer@Hanzo : Merci du tuyau Amigo, je dois l'appeler justement aujourd'hui, je vais le harceler et le soudoyer le Chris!
RépondreSupprimer@Adrien : Merci beaucoup pour le lien! on m'a souvent dit la même chose que toi concernant cette version couleur, que finalement la noir et blanc était plus appropriée. Je suis encore plus curieux de la voir!
@Bruno : Pour info je l'avais trouvé dans une boutique Japonaise, je l'avais même dans les mains prêt à l'acheter... Mais la charmante vendeuse l'avait réservée pour elle... je l'ai trouvé moins charmante du coup :D