de Hans Horn. 2007. Allemagne. 1h38. Avec Susan May Pratt, Richard Speight Jr, Niklaus Lange, Ali Hillis, Cameron Richardson, Eric Dane, Wolfgang Raach, Alexandra Raach, Alfred Cuschieri.
Sortie en salles en France le 27 Juin 2007.
FILMOGRAPHIE: Hans Horn est un réalisateur, producteur et scénariste allemand.
1994: Wolpodzilla
1999: Piège en sous-sol
2006: Dérive Mortelle
2009: Tod aus der Tiefe
2011: Die Tote im Moorwald
Fausse suite d'Open Water, Dérive Mortelle ne souhaite pas renouer avec la peur du squale narguant un duo d'amants confinés au milieu de l'océan. Néanmoins, il reprend l'astuce de l'évènement réel pour illustrer une poignée de protagonistes séquestrés dans les flots car incapable de remonter à bord de leur yacht après avoir plongés sans déplier l'échelle de secours ! Un groupe d'amis s'invitent en croisière à bord d'un yacht le temps d'un week-end. Après avoir plongé dans l'eau en guise de loisir, ils ont omis de déployer l'échelon. Emprisonnés dans l'eau glacé, ils vont tenter par tous les moyens de remonter en interne du bateau, sachant en outre qu'un bébé endormi s'y trouve dans l'une des cabines.
Avec peu de moyens, une équipe de comédiens à la trogne aseptisée et un scénario incongru réfutant l'esbroufe, Dérive Mortelle souhaite nous éprouver en interne d'une croisière en enfer. Cette série B dédiée à la claustration accentuant son caractère intense par une atmosphère anxiogène au bord du marasme. Avec l'entremise d'une trame saugrenue tirée d'un évènement réel, ce survival maritime rivalise de tension et de malaise tangible dans la vaine tentative de nos héros s'efforçant par tous les moyens de remonter par la coque coulissante de leur bateau. Avec un pitch aussi insensé dans son sarcasme alloué, le réalisateur allemand Hans Horn en tire un métrage d'une belle acuité émotionnelle, en dépit du manque de profondeur de certains personnages. La conduite du récit implacable est tellement efficiente dans son ambition de nous immerger parmi nos héros au coeur d'un enfer bleu qu'elle nous confine au malaise sensoriel. De prime abord, la succession d'évènements malchanceux découlant de l'anxiété de nos protagonistes peut au départ irriter à force d'accumuler les bourdes. Mais la tension dramatique davantage fléchissante transcende ces menus défauts pour nous plonger tête baissée au coeur d'un cauchemar jusqu'au-boutiste.
Une épreuve de survie inlassable auquel nos victimes vont devoir faire face à leur bravoure pour réprimer la peur de trépasser, l'engourdissement du froid, l'épuisement de la fatigue, la déshydratation, la faim et la colère du désespoir. Quand bien même notre héroïne principale va être contrainte d'affronter sa pire phobie pour tenter de transcender un trauma infantile qui causa la mort de son paternel. Mais quand il n'y a plus de solution à envisager, ne reste donc pour certains qu'à tolérer le suicide en désespoir de cause. En prime, pour exacerber cette situation désespérée sévèrement endurée, le réalisateur va insérer la présence d'un autre otage, un bambin enfermé à l'intérieur du bateau alors que la mère blottie dans l'eau se trouve dans l'incapacité de pouvoir lui porter assistance. Chaque minute de l'intrigue nous place donc dans une situation d'inconfort accrue face aux tentatives de nos héros pour se dépêtrer d'un piège aussi insidieux. D'autant plus que son atmosphère claustrophobique administrée par le déchaînement naturel de l'eau comprimant les victimes se transmet viscéralement sur notre psyché.
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Hormis un prologue laborieux, son final équivoque et quelques invraisemblances rudimentaires, Dérive Mortelle distille le malaise et une tension omniprésente face à une situation extravagante digne d'une farce de comptoir. Hormis un manque évident de maîtrise dans la réalisation conventionnelle, la sincérité du cinéaste à nous concocter un suspense cuisant nous prend littéralement au tripes pour ne plus nous lâcher jusqu'au point d'orgue en demi-teinte. Un concentré d'angoisse d'une belle dimension humaine car dédié à la bravoure d'un instinct de survie.
A découvrir !
Dédicace à Isabelle Rocton
13.01.12
Bruno Matéï
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