Photo empruntée sur Google, appartenant au site en.wikipedia.org
de Antonio Margheriti. 1980. Italie/Espagne. 1h36. Avec John Saxon, Elizabeth Turner, Giovanni Lombardo Radice, Cinzia De Carolis, Tony King.
FILMOGRAPHIE: Antonio Margheriti (Anthony M. Dawson) est un réalisateur italien, né le 19 septembre 1930 à Rome, décédé le 4 Novembre 2002 à Monterosi.
1960: Le Vainqueur de l'espace. 1962: Les Derniers jours d'un empire. 1963: La Vierge de Nuremberg. 1964: La Sorcière Sanglante. 1964: Les Géants de Rome. 1964: Danse Macabre. 1968: Avec Django, la mort est là. 1970: Et le vent apporta le Violence. 1971: Les Fantômes de Hurlevent. 1973: Les Diablesses. 1974: La brute, le colt et le karaté. 1975: La Chevauchée terrible. 1976: l'Ombre d'un tueur. 1979: l'Invasion des Piranhas. 1980: Pulsions Cannibales. 1980: Héros d'Apocalypse. 1982: Les Aventuriers du Cobra d'Or. 1983: Yor, le chasseur du futur. 1985: L'Enfer en 4è vitesse.
Sorti en pleine mouvance du gore transalpin, (Blue Holocaust, Anthropohagous, l'Avion de l'Apocalypse, Zombie Holocaust), quand bien même L'Enfer des Zombies venait de remporter un succès international et que Cannibal Holocaust allait semer la controverse à travers le monde, Antonio Margheriti exploite les filons du cannibalisme et du zombie movie (on empruntera plutôt ici le thème d'infecté !) afin de rameuter les foules.
Le Pitch: Retenus prisonniers dans un camp de Vietcongs, le sergent Bukowski et son acolyte sont atteints d'anthropophagie lorsque qu'une jeune victime trébuche incidemment dans leur cachot. Sauvés in extremis par leur capitaine, les deux acolytes finissent par retourner dans leur pays pour suivre un traitement psychiatrique. Libéré de l'hôpital, Bukowski se rend dans un cinéma au moment même où ses pulsions meurtrières le rappellent à la démence.
Dans le sillage de Rage, Rambo, et Vorace, Pulsions Cannibales nous décrit le calvaire de vétérans du Vietnam subitement atteints d'un étrange mal, l'anthropophagie. Ainsi, en abordant les thématiques sociales du traumatisme de la guerre et de la difficile réinsertion des vétérans US, Antonio Margheriti en exploite un film d'action horrifique typiquement Bis dans sa facture débridée laissant libre court à une poignée de séquences chocs décomplexées.
Sciemment complaisant mais spectaculaire et jouissif, le sang est ici traité avec générosité, d'autant plus que le travail artisanal effectué par Giannetto De Rossi demeure encore aujourd'hui des plus impressionnants. Petite perle de l'horreur transalpine encensée par Quentin Tarantino, Pulsions Cannibales allie donc horreur sociale et action ludique parmi l'efficacité d'une mise en scène nerveuse. Car mené sur un rythme sans faille, cette série B tire parti de sa vigueur à travers sa scénographie urbaine pour osciller fusillades sanglantes, altercations musclées, poursuites et meurtres en série sous l'autorité erratique d'un quatuor de cannibales incapables de refréner leurs pulsions ! Il faut dire qu'en pleine agglomération, la pagaille est de mise depuis que le sergent Bukowski infecta quelques victimes de son étrange maladie. Sans doute un virus méconnu qu'il choppa au fin fond de la jungle lorsqu'il n'était qu'une machine de guerre. Cette maladie contagieuse auquel les assassins sont pourvus d'une addiction incontrôlée pour dévorer la chair provoquant une fascination malsaine, de par leur comportement aussi instable qu'incontrôlé, et par leur instinct viscéral à consommer la viande humaine. Traqués par les forces de l'ordre puis finalement retranchés dans les égouts de la ville, nos cannibales n'auront de cesse d'user de bravoure et constance pour riposter et tenter de survivre.
De par son attachante galerie de personnages aimablement cabotins (la jeune voisine du capitaine, le chef de police et ses collègues zélés, l'éminent médecin trop influençable ainsi que notre quatuor criminel commandé par un John Saxon sobrement impliqué), Pulsions Cannibales parvient à divertir grâce au savoir-faire de sa réalisation aussi efficace que nerveuse déployant des séquences horrifiques du plus bel effet sanguinolent. Si bien que les amateurs de gore aux rognons (du moins, dans sa version uncut) continueront de se réjouir de l'aspect émétique de certaines situations scabreuses lorsque nos cannibales usent de sadisme pour alpaguer voracement leurs proies.
07.11.24. vf. 5èx
17.02.23.
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