de E.L. Katz. 2013. U.S.A. 1h25. Avec Pat Healy, Ethan Embry, David Koechner, Sara Paxton, Amanda Fuller, Brighton Sharbino.
Sortie salles U.S: 24 Mars 2014
FILMOGRAPHIE: E.L. Katz est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain, né le 7 Janvier 1981 à New-York.
2013: Cheap Thrills. 2014: ABCs of Death 2.
... c'est incroyable à quel point la cupidité, l'envie, la prétention, la grossièreté, l'avidité et, en général, tout cet ensemble d'attributs qui forment la condition humaine, transparaissent sur un visage, dans une démarche, dans un regard. Ernesto Sabato.
Craig et Vince sont deux amis d'enfance ayant de sérieux soucis financiers. Alors qu'un soir ils se retrouvent par hasard dans un bar, ils rencontrent un couple richissime qui leur propose de participer à des paris d'argent. Ce qui commençait comme une distraction bon enfant va rapidement se transformer en jeu de massacre impitoyable.
Craig et Vince sont deux amis d'enfance ayant de sérieux soucis financiers. Alors qu'un soir ils se retrouvent par hasard dans un bar, ils rencontrent un couple richissime qui leur propose de participer à des paris d'argent. Ce qui commençait comme une distraction bon enfant va rapidement se transformer en jeu de massacre impitoyable.
Comédie au vitriol d'une férocité dérangeante, Cheap Thrills est à deux doigts d'effleurer le registre dramatique tant les situations de défi que se relèvent nos protagonistes ne prêtent vraiment pas à rire. Avec ces personnages antipathiques, tantôt losers, tantôt nantis, E.L. Katz distille un malaise tangible toujours plus inconfortable lorsque deux acolytes sans le sou sont prêts à aller jusqu'au bout de l'interdit pour s'accaparer d'un juteux butin. Pendant cette rivalité, un couple fortuné observe la grossière attraction avec un cynisme presque impassible ! (reflet de leur lassitude à se vautrer depuis longtemps dans leur confort). Satire sociale dénonçant les effets pervers du pouvoir et de l'argent, que ce soit au niveau du nanti (régisseur d'un jeu grotesque pour évacuer son ennui), que du côté des paumés (dindons de la farce confrontés aux gageures toujours plus audacieuses), E.L. Katz n'y va pas avec le dos de la cuillère pour montrer à quel point le citoyen fauché est capable de transcender les barrières de la tolérance. Si certaines situations de défi toujours plus absurdes pourraient paraître un peu fortes de café, nos deux énergumènes usent de courage et se retrouvent impliqués dans une réaction en chaîne toujours plus fructueuse afin de se disputer la mise. L'ambiance malsaine que le couple aisé a insidieusement mis en place en guise d'anniversaire (celui de célébrer sa femme !), l'emprise de drogue et d'alcool qui y coule librement, l'audace risquée des bravades et l'épreuve de force que les participants doivent se mesurer finissent par nous convaincre de leur détermination. Dès lors, l'amitié qu'ils se partageaient depuis leur enfance va se dissoudre et voler en éclat jusqu'au point de non retour. Outre la modestie de sa mise en scène exploitant avec efficacité l'intérieur du huis-clos, on peut mériter la conviction des comédiens communément impliqués dans les sentiments de vice, de provocation et d'individualisme.
Les uns font semblant de se ruiner ; c'est pour émouvoir la compassion des gens simples. Les autres font semblant de s'enrichir ; c'est pour surexciter les instincts d'envie et de cupidité des masses.
Farce caustique d'une ironie profondément dérangeante, Cheap Thrills retrace la descente aux enfers de deux comparses perdants peu à peu le contrôle de leurs actes et leur probité afin d'accéder à la prospérité. Il en émane un délire de comptoir rase-bitume d'une effroyable noirceur pour fustiger l'influence de l'argent et son insidieuse corruption.
Farce caustique d'une ironie profondément dérangeante, Cheap Thrills retrace la descente aux enfers de deux comparses perdants peu à peu le contrôle de leurs actes et leur probité afin d'accéder à la prospérité. Il en émane un délire de comptoir rase-bitume d'une effroyable noirceur pour fustiger l'influence de l'argent et son insidieuse corruption.
Bruno Matéï
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