mardi 18 avril 2023

Fight Club

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de David Fincher. 1999. U.S.A/Allemagne. 2h19. Avec Brad Pitt, Edward Norton, Helena Bonham Carter, Meat Loaf, Zach Grenier, Jared Leto 

Sortie salles France: 10 Novembre 1999. U.S: 15 Octobre 1999

FILMOGRAPHIE: David Fincher est un réalisateur et producteur américain, né le 28 Août 1962 à Denver (Colorado). 1992: Alien 3. 1995: Seven. 1997: The Game. 1999: Fight Club. 2002: Panic Room. 2007: Zodiac. 2008: L'Etrange histoire de Benjamin Button. 2010: The Social Network. 2011: Millénium. 2014: Gone Girl. 2020 : Mank. 2023 : The Killer. 


"Vous êtes la merde de ce monde prêt à servir à tout"
Tout a été dit sur ce film malade, ce film monstre en mutabilité sinueuse, ce film culte que toutes les critiques, ou presque, ont incendié à l'époque de sa sortie (Télérama, les Inrocks, les Cahiers du cinéma, pour citer les plus snobinards.), et ce avant qu'un bouche à oreille ne vienne tout remettre en question à l'international et lors de son exploitation Dvd. Objet filmique de toutes les controverses donc qui ne pouvait que scandaliser ou ébranler de plein fouet (euphémisme), Fight Club est un uppercut jusqu'au-boutiste qu'il est impossible d'omettre sitôt le générique bouclé. Une (ultra) violente charge contre le consumérisme et le capitalisme qu'Edward Norton / Brad Pitt (ces 2 là sont ici habités par leur idéologie -auto- destructrice) tentent de nous inculquer dans leur esprit dérangé d'un mal-être existentiel on ne peut plus actuel. Car 25 ans après sa sortie, Fight Club semble rajeunir de tous ses pores (j'en suis au 3è visionnage avec un oeil mature autrement déconcerté et démuni) pour devenir à nouveau encore plus percutant, plus dérangeant, malsain, malaisant, brutal (quelle crudité bon Dieu ces corps à corps insalubres usant de leurs poings pour renaître de plus bel) nauséeux, anarchiste au possible que lorsqu'il fut conçu lors de son échec critique / commercial. 


"Schizo dream"
Une pellicule reptilienne sépia s'immisçant lentement au sein même de notre encéphale pour ne plus nous lâcher jusqu'à la révélation finale inévitablement déstabilisante, crépusculaire, en roue libre totale au point d'y perdre nos repères. David Fincher jouant avec nos nerfs, triturant nos émotions troublées 2h19 durant sous l'impulsion d'un humour caustique à la fois frétillant et décomplexé, comme le souligne cette pléthore de dialogues corrosifs que se partagent nos marginaux (de la génération Z) usant de coups et blessures pour se sentir en vie afin de retrouver leur liberté épargné de matérialisme et d'attache féminine (certains/certaines n'hésiteront pas à qualifier aujourd'hui le film de misogyne, wokisme oblige). Sado-maso en diable au point parfois d'y provoquer la gêne, le désordre moral (les esprits fragiles feraient mieux de s'abstenir afin de ne pas reproduire ce sectarisme terroriste (apologie du terrorisme diront certains à l'époque) que David Fincher ne se prive pas de démontrer avec force, fracas, ambiguïté  bipolaire et une sacré dose d'humour vitriolé à faire vomir les pisses-froids et bien-pensants. Car si Fight Club demeure aujourd'hui aussi extraordinairement moderne, il le doit notamment à la maîtrise technique / formelle de son auteur livrant une oeuvre subversive littéralement expérimentale (les acteurs s'adressant parfois directement à nous) au point de se perdre dans ce labyrinthe mental aussi fascinant et capiteux que répugnant. Un pur film d'ambiance (hybride) également afin de mieux s'immerger dans cet univers rubigineux rempli de mâles testostéronés tentant de retrouver un sens à leur ornière quotidienne dénuée d'équilibre.


"Tout ce que tu possèdes finit par te posséder"
Expérience éprouvante avec soi-même au sein de notre condition d'oppression dans le cadre d'une immense farce vitriolée, Fight Club nous tire les vers du nez, rappelle nos instincts primitifs pour reconsidérer notre existence aliénante privée de toutes libertés (contrairement aux apparences fallacieuses de nos sociétés - davantage - totalitaires). Peut-être la plus (ultra) violente diatribe contre le système opérée au cinéma si bien que de nos jours ultra conservateurs un projet aussi hétérodoxe, anti-social et insurrectionnel serait inévitablement banni de nos écrans. KO debout.

*Bruno
3èx

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