Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
de Ti West. 2022. U.S.A. 1h43. Avec Mia Goth, David Corenswet, Tandi Wright, Matthew Sunderland, Emma Jenkins-Purro, Alistair Sewell.
Sortie salles France: ?. U.S: 16 Septembre 2022
FILMOGRAPHIE: Ti West (né le 5 octobre 1980 à Wilmington, Delaware) est un réalisateur, scénariste et producteur américain surtout connu pour ses films d'horreur. 2005: The Roost. 2007: Trigger Man. 2009: Cabin Fever 2. 2009: The House of the Devil. 2011: The Innkeepers. 2012: The ABCs of Death (segment M Is for Miscarriage). 2012 : V/H/S (segment Second Honeymoon). 2013: The Sacrament. 2022: X. 2022: Pearl.
A peine
X réconcilia les fans d'horreur vintage à travers son hommage respectueux à
Massacre à la Tronçonneuse et au cinéma porno des Seventies que
Ti West enchaina la même année avec
Pearl sans jamais se répéter dans la facilité de la redite. Si bien qu'ici nous avions d'abord affaire à un véritable drame psychologique transplanté dans le cadre d'une horreur caustique accouplée aux comédies musicales et au cinéma muet dont Pearl, l'antagoniste féminine, s'efforce de conquérir du haut d'un podium dénué d'empathie. Sévère diatribe donc contre le showbiz à la fois cupide, élitiste et corrupteur,
Pearl demeure un étrange OVNI inquiétant, charmant, douloureux, cruel, sans concession d'y dresser le portrait pathétique d'une jeune métayère en déréliction depuis une démission parentale engluée dans le rigorisme d'une existence autiste. Outre le stylisme de sa mise en scène constamment inventive où rien n'est laissé au hasard,
Pearl puise sa force et son intérêt auprès de l'incroyable
Mia Goth incarnant une psychotique en herbe avec une vérité humaine mise à nu.
A ce titre corrosif aussi bien poignant, son monologue final s'étirant sur plus d'une dizaine de minutes demeure un morceau d'anthologie csrupuleux que de nous délivrer face écran, plan serré, ses états d'âme meurtris, sa confession en berne, son cri d'alarme contre une société sournoise et des parents rétrogrades à oser s'intéresser à sa personnalité fragile militante pour ses talents de danseuse prometteuse au coeur des années 20. D'ailleurs,
Ti West n'as pas de peine à reconstituer sa scénographie rétro, rappelant parfois les classiques immuables des années 50 parmi lequel
Le Magicien d'Oz pointe parfois le bout de son nez; aussi minimaliste soit son budget de série B. Bref, tout ça pour dire que l'on croit à cette étonnante féérie esthétisante qui plus est saturée d'une photo rutilante nous illuminant la vue sous l'impulsion d'une ange meurtrière avide d'amour, de reconnaissance, de main secourable qu'elle ne parviendra jamais à approcher dans sa condition davantage fielleuse à se compromettre à une vendetta aveugle. L'incroyable image finale, silencieusement hystérisante, nous laissant sur le carreau de s'attarder sur le rictus (oh combien) malaisant de
Mia Goth littéralement habité par la folie alors que le générique défile sans remarquer cette imagerie mobile de plus en plus malsaine par sa temporalité exténuante.
Etonnant divertissement macabre entièrement soumis à son interprète marginale se livrant corps et âme comme nulle autre criminelle emblématique; Pearl ne peut laisser indifférent les fans d'horreur adulte adepte des profils psychologiques finement étudiés sous un vernis polychrome incessamment renouvelé. En attendant un 3è opus probablement aussi personnel et inspiré que prometteur et flamboyant.
*Bruno
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