vendredi 21 juin 2013

ANOTHER DAY IN PARADISE. Grand Prix du Jury à Cognac, 1999

                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site moviepostershop.com

de Larry Clark. 1998. U.S.A. 1h45. Avec James Woods, Melanie Griffith, Vincent Kartheiser, Natasha Gregson Wagner, James Otis, Lou Diamond Phillips.

Récompense: Grand Prix du Jury au Festival du film policier de Cognac, 1999

FILMOGRAPHIE: Larry Clark est un réalisateur, photographe, directeur de la photographie, né le 19 Janvier 1943 à Tulsa dans l'Oklahoma. 1995: Kids. 1998: Another Day in Paradise. 2001: Bully. 2002: Teenage Caveman (télé-film). 2002: Ken Park. 2004: Wassup Rockers. 2006: Destricted (segment Impaled). 2012: Marfa Girl (uniquement dispo sur le net). 2012: The Smell of us.


Trois ans après la révélation Kids, Larry Clark revisite le malaise existentiel d'une jeunesse désoeuvrée dans Another day in paradise. Véritable descente aux enfers filmée à la manière d'un doc, ce drame criminel est une épreuve psychologique toujours plus abrupte dans sa description tranchée d'une famille marginale compromise au vol et au meurtre en roue libre. Un couple d'adolescents à la dérive se retrouve embrigadé par un duo d'amants asociaux habitués à commettre de gros cambriolages. Si le début de leur relation s'avère des plus hospitalières, entre sorties éméchées dans les boites branchées et consommation de came, leur itinéraire va les mener dans une impasse meurtrière irréversible. Film choc d'un réalisme cru parfois insupportable,  Another Day in Paradise  nous illustre sans fioriture l'équipée sauvage de deux couples vers les paradis artificiels de la drogue et de l'argent facile. Par sa mise en scène hyper réaliste et le jeu authentique de ces acteurs, Larry Clark transcende les clichés inhérents au genre pour nous immerger de plein fouet dans le monde crapuleux du vrai banditisme.



Parmi l'influence autoritaire d'un couple avenant de quinquagénaires, deux adolescents en perte de repère familial s'inculquent à jouer dans la cour des grands à travers la déontologie de la criminalité immorale. Avec son atmosphère toujours plus tendue et poisseuse, le réalisateur nous saisit à la gorge lorsqu'il met en exergue le portrait immoral d'un père perfide, délibéré à entraîner de jeunes gamins pour l'unique profit pécuniaire. Toujours insatiable à décrocher un prochain butin faramineux, ce junkie alcoolique et intraitable va peu à peu entraîner sa petite famille dans une virée sauvage où l'unique issue de secours s'imposera par l'esprit d'individualité. Larry Clark nous confrontant ici à la déchéance humaine, l'influence de la vie facile parmi les drogues dures et l'argent sale, l'avilissement d'une jeunesse désespérée en quête éperdue d'amour parental. Si le spectateur semble vivre en direct cette effroyable odyssée meurtrière au réalisme étonnamment vicié, c'est également pour mieux nous interpeller sur la conduite marginale de ses parents influents vivant au jour le jour avec une aversion pour le genre humain.


A bout de souffle
D'une violence rugueuse à point tel que le spectateur semble subir un calvaire moral irrespirable, Another day in paradise perdure son acuité dramatique grâce à l'exceptionnelle contribution du casting 4 étoiles (James Woods habité par sa décadence misanthrope, Melanie Griffith autrement empathique dans son instinct maternel à secourir la fragilité d'adolescents rebelles criants de vérité !). Scandé d'une soul music entêtante, ce road movie au vitriol nous laisse au terme un goût amer dans la bouche si bien qu'il nous largue sur un sentiment d'abandon des plus fourbes. 

21.06.13. 3èx
Bruno Matéï


jeudi 20 juin 2013

VORACE (Ravenous)

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site mymediawelt.de

de Antonia Bird. 1999. U.S.A/Angleterre. 1h41. Avec Guy Pearce, Robert Carlyle, Jeffrey Jones, David Arquette, Jeremy Davies, John Spencer, Stephen Spinella.

Sortie salles France: 7 Juillet 1999. U.S: 19 Mars 1999

FILMOGRAPHIE: Antonia Bird est une réalisatrice et productrice anglaise, né en 1959 à Londres.
1994: Prêtre. 1995: De l'amour à la folie. 1997: Face. 1999: Vorace. 2006: The Meat Trade


Echec commercial à sa sortie d'autant plus mésestimé par une partie de la critique, Vorace est un ovni incongru à la douce folie furieuse. Sous couvert de western au vitriol, le film d'Antonia Bird ose braver ce genre académique dans un contexte purement horrifique ! Cette audace de juxtaposer deux genres antinomiques et d'autant plus couillue qu'elle aborde un thème peu traité à l'écran: le cannibalisme ! A partir d'une légende indienne particulièrement reconnue en Amérique du Nord, la réalisatrice s'inspire ici du Wendigo pour justifier la capacité surnaturelle que nos protagonistes entreprennent afin de guérir rapidement de leurs graves blessures et combattre frontalement leurs adversaires. Durant la guerre américano-mexicaine de 1867, le capitaine John Boyd se retrouve muté dans un fort isolé après avoir été décoré pour sa bravoure au champ de bataille. Sur place, il est recueilli par le colonel Hart et quelques comparses. Un jour arrive un étranger, Colqhoun, unique survivant de ses compagnons de voyage qui s'étaient réfugiés dans une grotte, faute d'un climat hivernal rigoureux. Il prétend que tous les membres du groupe ont été contraints de pratiquer des actes de cannibalisme pour subvenir à leur survie. Au fil des mois, leur leader autoritaire aurait dévoré tous ses compagnons jusqu'à ce que Colqhoun réussisse à s'échapper.


Pourvu d'un scénario original fort bien construit et toujours imprévisible, Vorace est une farce macabre horriblement sarcastique dans son esprit cynique, parabole sur l'accoutumance, le vampirisme et la mégalomanie de l'homme régie par sa société individualiste. Tour à tour oppressant, terrifiant et haletant, Antonia Bird nous entraîne ici dans la descente aux enfers d'un capitaine déchu de remords mais délibéré à récupérer sa dignité. Ereinté par une guerre sanglante et belliqueuse, ce survivant avait préalablement réussi à feindre sa mort pour déjouer l'ennemi. Aujourd'hui, il va à nouveau devoir transcender ses peurs pour affronter un nouvel antagoniste surgi de nulle part et d'autant plus coriace: l'anthropophage ! Dans un climat anxiogène inquiétant et palpable, Vorace nous confronte à une peur viscérale, celle d'être mangée par l'homme féru de cannibalisme ! Puisqu'à l'instar d'une drogue puissante irrésistiblement addictive, celui qui ose dévorer son voisin est condamné à ne plus pouvoir se passer de chair humaine. Tel un épicurien culinaire, il est ici destiné à perpétrer cette pratique agressive dénuée de moralité dans une nouvelle philosophie égotiste. Stoïque, athlétique et pourvu d'une énergie toujours plus cuisante, le cannibale épris de démence est ici totalement tributaire de sa dépendance à daigner assassiner les pèlerins, ingurgiter leur sang et ainsi accéder à l'omnipotence ! Cet atmosphère hostile qui règne sur tout le récit, Antonia Bird l'a peaufine grâce à une mise en scène acérée et son interprétation de premier choix. Car il faut bien souligner que l'acteur Robert Carlyle excelle à incarner un personnage aussi cynique que sournois car dénué de vergogne. Littéralement habité par le Mal, son jeu délétère de cannibale insatiable laisse planer une ambiance aussi malsaine qu'erratique pour ses exactions sanguinaires. En capitaine indécis mais gagné par la hargne de vaincre ses démons, Guy Pearce lui donne la réplique en s'initiant à la constance et la pugnacité. Durant leur cheminement, ils forment à eux deux une rivalité particulièrement dense et impitoyable avant un ultime baroud d'honneur d'une rare sauvagerie !


Formidablement soutenu par un score mélodique en contrepoint et agrémenté de paysages naturels grandioses, Vorace peut enfin accéder au rang de film culte tant son intensité et sa densité psychologique nous immergent de plein fouet au sein d'un western gore terriblement sardonique !

Dédicace à
Christophe Cosyns
20.06.13. 3èx
Bruno Matéï

INFO WIKIPEDIA: Définition de Wendigo:
Le wendigo (pluriel : wendigowak / wendigos) est une créature surnaturelle, maléfique et cannibale, issue de la mythologie des Amérindiens algonquiens du Canada, qui s'est étendue à tout lefolklore d'Amérique du Nord. Cette légende est partagée par plusieurs tribus amérindiennes et peut désigner la transformation physique d'un humain après la consommation de viande humaine comme une possession spirituelle. Le wendigo a aussi renforcé le tabou autour de la pratique du cannibalisme chez ces peuples. Les wendigowak (wendigos) vivent dans les profondeurs de la forêt et apparaissent dans des contes où le surnaturel côtoie des choses inhumaines et atroces. Parmi les histoires qui circulent, ils sont solidement ancrés dans les légendes amérindiennes où ils tiennent une place importante. De nombreux lieux et lacs portent ce nom, tel le parc national du wendigo, et de nombreuses œuvres modernes s'en inspirent dans la littérature comme au cinéma, bien que ces wendigowak puissent avoir des caractéristiques différentes de ceux des légendes originelles.


mercredi 19 juin 2013

SUPERMAN 2. La version de Richard Donner.

                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site kahramanlarsinemada.com

de Richard Donner. 1980. U.S.A. 1h56. Avec Christopher Reeve, Margot Kidder, Gene Hackman, Jackie Cooper, Marc McClure, Ned Beatty, Terence Stamp, Sarah Douglas.

Sortie salles France: 10 Décembre 1980. U.S: 19 Juin 1981

FILMOGRAPHIE: Richard Donner (Richard Donald Schwartzberg) est un réalisateur et producteur américain, né le 24 Avril 1930 à New-York. 1961: X-15. 1968: Sel, poivre et dynamite. 1970: l'Ange et le Démon. 1976: La Malédiction. 1978: Superman. 1980: Superman 2 (non crédité - Richard Lester). 1980: Rendez vous chez Max's. 1982: Le Jouet. 1985: Ladyhawke, la femme de la nuit. 1985: Les Goonies. 1987: l'Arme Fatale. 1988: Fantômes en Fête. 1989: l'Arme Fatale 2. 1991: Radio Flyer. 1992: l'Arme Fatale 3. 1994: Maverick. 1995: Assassins. 1996: Complots. 1998: l'Arme Fatale 4. 2002: Prisonnier du temps. 2006: 16 Blocs. 2006: Superman 2 (dvd / blu-ray).


Enfin exhumée de l'anonymat depuis 2006, la fameuse version de Richard Donner tant escomptée par les fans du monde entier a pu voir le jour même si 30% de scènes manquantes resteront à jamais sous scellés ! Ainsi, cette suite trépidante haute en couleurs privilégie cette fois l'action homérique si bien que Superman doit non seulement faire face à l'intarissable génie du crime, Lex Luthor, mais surtout  combattre un trio de supers méchants ayant ses mêmes capacités de pouvoir surnaturel ! Cette confrontation titanesque culminant son apothéose au centre d'une mégalopole urbaine auquel notre justicier devra multiplier les rixes démentielles face à l'arrogance d'adversaires impitoyables ! Les nombreux FX, parfois désuets, réussissent néanmoins à impressionner de par leur vigueur incisive et les moyens artisanaux déployés. Mais avant ce dernier acte particulièrement jouissif, Richard Donner aura pris soin d'étoffer le rapport familial de Superman avec son père si bien qu'il décide de rendre sa panoplie et ainsi perdre ses pouvoirs pour l'amour de Lois Lane afin de vivre tel un citoyen terrestre. Avec une touche de cocasserie et de romance, le réalisateur accorde notamment l'avantage de la suspicion envers Lois Lane, davantage persuadée que Clark Kent est bel et bien le justicier volant. Pour se faire, elle décide en désespoir de cause de mettre sa vie en péril en provoquant une série d'incidents majeurs afin qu'il puisse la sauver et divulguer sa véritable identité ! 


En rapport à la version de Richard Lester, le montage de Donner diffère largement dans une sobriété moins axée sur la dérision, de manière à gagner en profondeur et cohérence pour une structure narrative en filiation avec le premier volet. A titre d'exemple, la cause dont le général Zod et ses comparses ont réussi à s'extraire de leur prison de verre diffère ici complètement et entretient une cohésion avec la fin originelle de son modèle (le largage d'un des missiles que Superman parvint à projeter dans l'espace va malencontreusement libérer ce trio d'assassins !). Ou encore la manière plus substantielle dont Superman va pouvoir se réapproprier ses pouvoirs face au discours moral d'un père déçu mais clément. Enfin, l'épilogue émouvant s'avère en l'occurrence moins démonstratif, plus crédible à travers la liaison romantique impartie au couple d'amants. Car pour préserver sa fameuse identité, il n'est plus question pour Superman d'invoquer à Lois Lane un simple baiser magique mais de reprendre une course rotative autour de la terre (l'alibi temporel préalablement entrepris à la fin du premier volet !). 


Si aujourd'hui Superman 2 parait moins attractif à travers sa surenchère spectaculaire, faute de trucages aujourd'hui obsolètes, (en particulier sa dernière demi-heure fertile en destruction massive), il reste un spectacle plein de charme de par son esprit bienveillant où humour, action et émotion (notamment les adieux poignants de Lois et Superman) s'harmonisent avec simplicité.  
19.06.13. 5èx
Bruno Matéï

mardi 18 juin 2013

SUPERMAN, LE FILM

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site forum.nanarland.com

de Richard Donner. 1978. U.S.A/Angleterre. 2h31. Avec Christopher Reeve, Marlon Brandon, Gene Hackman, Ned Beatty, Jackie Cooper, Glenn Ford, Trevor Howard, Margot Kidder.

Sortie salles France: 26 Janvier 1979. U.S: 15 Décembre 1978

FILMOGRAPHIE: Richard Donner (Richard Donald Schwartzberg) est un réalisateur et producteur américain, né le 24 Avril 1930 à New-York. 1961: X-15. 1968: Sel, poivre et dynamite. 1970: l'Ange et le Démon. 1976: La Malédiction. 1978: Superman. 1980: Superman 2 (non crédité - Richard Lester). 1980: Rendez vous chez Max's. 1982: Le Jouet. 1985: Ladyhawke, la femme de la nuit. 1985: Les Goonies. 1987: l'Arme Fatale. 1988: Fantômes en Fête. 1989: l'Arme Fatale 2. 1991: Radio Flyer. 1992: l'Arme Fatale 3. 1994: Maverick. 1995: Assassins. 1996: Complots. 1998: l'Arme Fatale 4. 2002: Prisonnier du temps. 2006: 16 Blocs. 2006: Superman 2 (dvd / blu-ray).


Découvrir à l'âge de 8 ans les premiers exploits de Superman à travers l'écran géant tient du prodige pour les yeux d'un enfant, ébloui de pouvoir enfin s'exaucer un rêve qui n'existait que dans les pages de BD ou dans ses songes les plus fous. Observer avec émerveillement les pouvoirs d'un homme surhumain vêtu d'une combinaison bleue et d'une cape rouge, capable de voler dans les airs à une vitesse supersonique ! Ce moment de grâce irréelle se révèle devant l'innocence d'un bambin une expérience atypique à jamais gravée dans son coeur et sa mémoire ! C'est en 1978 que Superman sort sur les écrans et pulvérise les records du box-office face à un public médusé ! Pourvu d'un budget de 55 000 000 de dollars, Richard Donner s'est acquis les gros moyens pour retranscrire avec ambition les aventures de l'homme volant, préalablement dessinées à travers la BD de Jerry Siegel et Joe Shuster. C'est notamment grâce à cette superproduction puissamment orchestrée par John Williams que les films de super-héros vont pouvoir se concrétiser afin d'exploiter le filon et tenter de réitérer le même exploit cinégénique. Se replonger 35 ans plus tard dans cette odyssée féerique inscrite dans la noblesse prouve à quel point l'oeuvre de Richard Donner est touchée par la grâce. Car Superman  suscite avec autant de poésie que de souffle épique un pouvoir d'enchantement immaculé. Cette tendresse immodérée que le réalisateur accorde à son personnage héroïque, partagé entre le devoir d'équité et la raison de ses sentiments, transcende des séquences d'une acuité émotionnelle rare ! A l'instar de cette envolée lyrique accomplie au dessus d'un ciel étoilé entre Superman et Lois Lane !


Cette séquence exaltante à la naïveté fantaisiste, à deux doigts de chavirer dans le ridicule, s'achemine pourtant en moment magistral d'émotion pure de par la magie de ces trucages, son sens d'émerveillement et la tendre complicité des amants. Quand aux scènes d'action spectaculaires qui émaillent et servent le récit, inspirées de la mouvance "catastrophe", elles s'avèrent encore impressionnantes (à deux, trois plans de carton pâte près) et réussissent aussi malgré le poids des années à crédibiliser les exploits aériens de notre super-héros parti combattre le génie du crime, Lex Luthor ! (Gene Hackman composant un numéro jubilatoire de méchant sardonique et mégalo !). Si Superman s'avère en l'occurrence toujours aussi prodigieusement exaltant, il le doit autant à la révélation saillante du mastard Christopher Reeve ! Cet acteur novice dont il s'agit ici de son second rôle à l'écran retransmet avec humilité le portrait d'un super-héros entièrement érigé sur les valeurs de vérité, de justice et d'idéal américain. Cette notion de héros idéaliste, le comédien la transcende avec une conviction naturelle trouble épaulée d'une touche d'humour particulièrement attendrie ! Il EST superman et aucun acteur au monde ne parviendra à accomplir cette même performance auprès du genre ludique. Quand à la prestance de sa compagne enjouée, Margot Kidder véhicule un charme de séduction badin de par son jeu spontané et sa douce naïveté en journaliste insolente. A eux deux, ils forment un duo émouvant proprement proverbial où la dimension humaine prime avant les élans de bravoure homériques.


Chef-d'oeuvre du film de super-héros, Superman constitue un miracle cinématographique ayant marqué de son empreinte lyrique la génération 80. En l'occurrence, cette même génération ayant su préserver son âme d'enfant continuera de rêvasser (jusqu'aux larmes de mélancolie !) des exploits aériens du plus grand super-héros de sa précieuse enfance ! C'est en tous cas le point de vue subjectif d'un cinéphile émotif qui vous le proclame si bien que son émotion vibrante perdure au-delà des décennies et des progrès numériques. 
Alors ce soir contemplez bien le ciel ! Un Kryptonien volant veille sur notre terre primitive, si cruelle et fragile ! 

Cette critique est dédiée à la mémoire de Christopher Reeve, sans qui nous n'aurions jamais cru qu'un homme était capable de voler...

La critique de Superman 2http://brunomatei.blogspot.fr/2013/06/superman-2-la-version-de-richard-donner.html

Dédicace à Olivier Dussart
18.06.13. 4èx
Bruno Matéï

vendredi 14 juin 2013

THE KISS (The Host)

                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site todoelterrordelmundo.blogspot.com

de Pen Desham. 1988. U.S.A/Canada. 1h40. Avec Joanna Pacula, Meredith Salenger, Mimi Kuzyk, Nicholas Kilbertus, Sabrina Boudot.

FILMOGRAPHIE: Pen Desham est un réalisateur, scénariste et producteur, né en 1947 en Angleterre.
1998: Houdini (télé-film). 1996: Moll Flanders. 1988: The Kiss. 1985: The Zoo Gang.


L'arrivée fortuite d'une tante au sein d'une famille endeuillée va provoquer une succession d'étranges incidents meurtriers afin d'intenter à la jeunesse d'Amy par le biais d'un baiser !


B movie symptomatique des années 80 dans son esprit ludique dénué de prétention, The Kiss est une petite production horrifique érigée sur le principe du vaudou parmi la présence symbolique d'un chat maléfique. Si sa réalisation maladroite et le jeu superficiel des comédiens accusent d'autant plus le poids des années, cette oeuvre mineure dégage tout de même un charme non négligeable dans sa naïveté ainsi que l'attitude attachante des protagonistes. Que ce soit l'adolescente candide incarnée par la jolie Meredith Salenger, le paternel versatile passablement interprété par Nicholas Kilbertus ou la mégère perfide campée par une Joanna Pacula ensorcelante. Si cette ancienne mannequin d'origine polonaise s'avère plutôt fade pour interpréter son rôle de mécréante, le charisme sensuel qu'elle y insuffle, renforcé par un regard félin, réussit néanmoins à imposer une posture hostile.
Outre la futilité d'une intrigue rebattue mais assez efficacement menée, The Kiss déploie une petite montée progressive d'un suspense haletant vers sa dernière demi-heure. Si les 2/3 du récit se cantonnent à un jeu de suspicion entre une jeune fille pubère et l'arrivée surprise de sa tante, Pen Desham agrémente ce conflit familial de séquences chocs spectaculaires parfois sanglantes (à l'image de cette mère de famille violemment projetée contre une vitrine par une voiture pour y être ensuite encastrée !). Si les apparitions délirantes du chat erratique prêtent plutôt à sourire, ses exactions furibondes s'avèrent assez bien rendues par l'efficacité d'un montage véloce. Enfin, le soin alloué à sa photographie chargée de nuances chaudes laisse parfois transparaître une photogénie lyrique (à l'image de son préambule solaire !).


Plaisir coupable gentiment attractif ou nanar rigolard selon l'humeur du jour, The Kiss est une production mineure des eighties n'ayant pour but que de distraire son public dans un procédé éculé. Néanmoins, la bonhomie des comédiens, le charme singulier de Joanna Pacula, l'efficacité modeste de sa structure narrative et des scènes chocs (supervisées par Chris Wallas !) réussissent à rendre sympathique ce pur produit d'exploitation.

14.06.13. 3èx
Bruno Matéï

jeudi 13 juin 2013

V/H/S 2

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site collider.com

de Simon Barrett (Tape 49), Jason Eisener (Slumber party alien abduction), Gareth Evans (Safe Haven), Gregg Hale (A ride in the park), Eduardo Sanchez (A ride in the park), Timo Tjahjanto (Safe Haven), Adam Wingard (Phase 1 Clinical Trials). 2013. U.S.A. 1h35. Avec Kelsy Abbott, Hannah Al Rashid, Fachry Albar, Oka Antara, Devon Brookshire, Samantha Gracie, L.C. Holt, Hannah Hughes.

Sortie salles US: 6 Juin 2013

Ce found foutage de gueule bat tous les records de la nullité !
1H35 de vacuité abyssale !
Les amateurs de gore hardcrad façon Ogrish trouveront tout de même matière à sauter des pieds joints !
Bon courage pour la découverte et bonne sieste pour ceux qui avaient déjà rendu les armes avec son modèle.

Bruno Matéï
13.06.13

mercredi 12 juin 2013

THE CALL

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinema.jeuxactu.com

de Brad Anderson. 2013. U.S.A. 1h35. Avec Halle Berry, Abigail Breslin, Morris Chestnut, Michael Imperioli, Ella Rae Peck, Michael Eklund.

Sortie salles France: 29 Mai 2013. U.S: 15 Mars 2013

FILMOGRAPHIE: Brad Anderson est un réalisateur, scénariste et monteur américain, né en 1964 à Madison (Connecticut).
1995: Frankenstein Planet Monster. 1996: The Darien Gap. 1999: Et plus si affinités. 2001: Session 9. 2001: Happy Accidents. 2005: The Machinist. 2008: Transsibérien. 2010: L'empire des ombres. 2013: The Call.


Réalisateur inégal à qui l'on doit au moins deux réussites perfectibles, Session 9 et The Machinist, Brad Anderson renoue au principe traditionnel du thriller effréné avec The Call afin de maintenir en haleine son spectateur.  

Par l'entremise du téléphone, une opératrice des urgences va tenter de porter secours à une jeune fille kidnappée par un maniaque. 

Dans la lignée des thrillers horrifiques initiés par Black Christmas, Terreur sur la Ligne,  ou encore Appels au meurtre, The Call étire sur une heure de métrage le concept de la victime démunie, oppressée par un maniaque et n'ayant comme seul recours un téléphone pour tenter d'invoquer de l'aide. Il ne s'agit donc pas ici du traditionnel harcèlement téléphonique conformément établi par un serial-killer mais de l'appel désespéré d'une otage auprès du service administratif des urgences.
Avec une efficacité infaillible et l'empathie éprouvée pour la complicité des interlocutrices (deux séquences s'avèrent même assez poignantes !), Brad Anderson exploite ce filon afin de mettre en place un suspense anxiogène quand une victime décide d'accorder sa confiance auprès d'une opératrice hésitante. Embrigadée dans le coffre d'un véhicule circulant sur autoroute, l'adolescente va tenter par tous les moyens d'invoquer sa présence parmi les automobilistes puis de s'y extraire afin d'échapper à une sentence inévitable.
Avec la tonitruance de sa bande son technoïde, le réalisateur insuffle une tension permanente dans cette situation alerte auquel nombre de rebondissements vont venir motiver l'intrigue avec vélocité. Et cela, en dépit de quelques grossières incohérences, comme le fait que le tueur laissera le soin à la victime de conserver son portable (potentiellement défectueux) durant la quasi totalité de sa séquestration !


Mené sans répit durant ses 2/3 de métrages, The Call renforce son caractère acerbe par une terreur persuasive (son prologue cinglant s'avère aussi intense que radical !) une violence parfois brutale  (deux meurtres nous sont illustrés avec un réalisme assez cru) et le jeu dépouillé des deux comédiennes principales. En priorité Halle Berry incarnant ici avec autant de fragilité humaine que de vaillance le rôle d'une opératrice préalablement contrariée par la culpabilité d'une faute professionnelle. En victime oppressée, contrainte de se terrer dans le coffre d'un véhicule, Abigail Breslin retransmet avec un désarroi fébrile son calvaire incessant ainsi qu'un désespoir de cause de daigner faire front à son tortionnaire.
Malheureusement, si The Call avait réussi jusque là à maintenir son intérêt dans l'agencement d'un suspense oppressant, sa dernière demi-heure retombe dans les ficelles balisées du genre avec nombre de revirements éculés (le trauma lié à l'enfance du tueur, sa confrontation dantesques avec ces deux  dernières victimes) et d'invraisemblances outrées (la facilité à laquelle l'héroïne trouve la planque du criminel). Qui plus est, son prélude militant pour l'apologie de la vengeance (les féministes pourront tout de même trouver matière à fantasmer d'une telle idéologie réac !) sombre vulgairement dans le ridicule. Néanmoins, cette dernière partie privilégiant une angoisse sous-jacente et l'action spectaculaire nous égaye l'esprit et parvient même à quelques occasions d'intensifier le jeu offensif d'affrontements sanglants.


Série B du samedi soir à voir entre amis ou de préférence avec sa nouvelle copine, The Call peut autant se savourer comme un thriller haletant en demi-teinte qu'un plaisir coupable entièrement bâti sur l'efficacité d'une réalisation alerte et de clichés rebattus (à l'instar du sympathique et rigolard Cellular). 

12.06.13
Bruno Matéï