de Antonia Bird. 1999. U.S.A/Angleterre. 1h41. Avec Guy Pearce, Robert Carlyle, Jeffrey Jones, David Arquette, Jeremy Davies, John Spencer, Stephen Spinella.
Sortie salles France: 7 Juillet 1999. U.S: 19 Mars 1999
FILMOGRAPHIE: Antonia Bird est une réalisatrice et productrice anglaise, né en 1959 à Londres.
1994: Prêtre. 1995: De l'amour à la folie. 1997: Face. 1999: Vorace. 2006: The Meat Trade
À partir d’une légende indienne profondément ancrée dans le folklore nord-américain, la réalisatrice s’inspire du Wendigo pour justifier les capacités surnaturelles que certains protagonistes développent — se régénérer, survivre, affronter frontalement l’ennemi.
Pitch: Durant la guerre américano-mexicaine de 1867, le capitaine John Boyd, décoré pour sa bravoure, est muté dans un fort isolé. Sur place, recueilli par le colonel Hart et quelques comparses, il tente de se reconstruire. Jusqu’au jour où surgit Colqhoun, étrange rescapé d’un groupe de voyageurs piégés par l’hiver. Il affirme que ses compagnons, acculés par la faim, ont sombré dans le cannibalisme… avant qu’un leader autoritaire ne les dévore tous. Colqhoun prétend avoir fui juste à temps.
Doté d’un scénario original, dense et constamment imprévisible, Vorace est une farce macabre, horriblement sarcastique, une parabole cruelle sur l’addiction, le vampirisme et la mégalomanie de l’homme broyé par une société individualiste. Tour à tour oppressant, terrifiant, haletant, Antonia Bird nous entraîne dans la chute d’un capitaine rongé par le remords, mais prêt à reconquérir sa dignité. Éreinté par une guerre belliqueuse, ce survivant, qui jadis avait feint la mort pour échapper à l’ennemi, devra cette fois affronter une menace plus retorse : l’anthropophage.
Dans un climat anxiogène, pesant, Vorace convoque une peur viscérale — celle d’être mangé par l’homme. Car ici, comme une drogue irrésistible, celui qui goûte à la chair humaine est condamné à l’addiction. Telle une philosophie hédoniste détournée, ce cannibalisme devient un art de vivre monstrueux. Stoïque, athlétique, dévoré par une énergie carnassière, le cannibale, possédé, se laisse emporter dans une quête sanglante vers l’omnipotence. Assassiner les pèlerins, boire leur sang, se repaître de leur corps : il ne sait plus vivre autrement.
Cette atmosphère hostile et délétère, Antonia Bird la sculpte à la lame. Sa mise en scène acérée, son casting de premier ordre achèvent de cristalliser l’horreur. Robert Carlyle excelle en cannibale cynique, dénué de la moindre vergogne, littéralement habité par le Mal — son jeu glacé sature l’air d’une tension malsaine. En face, Guy Pearce incarne un capitaine hésitant, hanté, qui trouvera dans l’épreuve la constance et la rage. Leur affrontement, brutal, devient l’axe incandescent du récit, jusqu’à un dernier baroud d’honneur d’une rare sauvagerie.
Dédicace à Christophe Cosyns
20.06.13. 3èx
Bruno
INFO WIKIPEDIA: Définition de Wendigo:
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