lundi 19 juin 2017

ON L'APPELLE JEEG ROBOT. Prix du Jury, Gerardmer 2017.

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site justaword.eklablog.com

"Lo chiamavano Jeeg Robot" de Gabriele Mainetti. 2015. Italie. 1h57. Avec Claudio Santamaria,
Luca Marinelli, Ilenia Pastorelli, Stefano Ambrogi, Maurizio Tesei, Francesco Formichetti, Daniele Trombetti.

Sortie salles France: 3 Mai 2017. Italie: 25 Février 2016

FILMOGRAPHIE: Gabriele Mainetti est un réalisateur, acteur, compositeur et producteur de cinéma italien, né le 7 novembre 1976 à Rome. 2015 : On l'appelle Jeeg Robot


Précédé d'une réputation flatteuse dans les festivals où il fut projeté si bien qu'il remporta plusieurs récompenses (voir en fin d'article !), On l'appelle Jeeg Robot réinvente le film de super-héros avec subversion pour un genre si traditionnellement familier. Détournant les codes avec malice et provocation, Gabriele Mainetti conjugue efficacement action et romance sous l'impulsion de personnages superbement dessinés, et ce avec une dimension humaine bouleversante si je me réfère à sa magnifique histoire d'amour que se partage l'anti-héros avec une jeune déficiente. L'intrigue brossant une galerie d'antagonistes peu recommandables au sein d'une pègre sans vergogne assoiffée de haine et de vengeance. On peut d'ailleurs relever la nature brutale des règlements de compte ultra violents car s'avérant d'un réalisme assez cru pour choquer un public trop jeune. Mais grâce à cette violence plutôt malsaine, le film gagne en réalisme et intensité, notamment si je me réfère au sort des personnages les plus loyaux. Au coeur de leur conflit pour le pouvoir, un marginal solitaire, Enzo Ceccotti, tente tant bien que mal de survivre en perpétrant quelques larcins. Mais sa vie va pour autant basculer sur le trajet d'une course poursuite lorsqu'il plongera dans les eaux d'un canal renfermant des fûts toxiques. Depuis, il détient une force physique surhumaine au moment même de se lier d'amitié auprès de la fragile Alessia !


Quelle bouffée d'air frais que de savourer un film de super-héros aussi hétérodoxe au sein d'un genre conventionnel usé jusqu'à la corde ! D'un charisme ordinaire, les malfrats qu'on nous décrit sans fard (à l'exception du narcissique "le gitan" !) insufflent d'autre part de la vigueur dans leur gueule plus vraie que nature évoluant au sein de la banalité d'un quotidien urbain livré en prime au terrorisme. Quant bien même notre super-héros génialement incarné par le renfrogné Claudio Santamaria ne correspond nullement à l'archétype du genre dans son jeu d'expressions ordinaires, à l'instar de son apparence lambda dénuée de combinaison flashy. Ce dernier, solitaire, paumé, introverti, placide et individualiste, résidant dans un appartement précaire avec comme seul refuge le visionnage de films pornos et la consommation de crème dessert. Par le biais de son profil à la fois évasif et contrarié, On l'appelle Jeeg Robot en extrait une forme d'hymne aux laissés-pour-compte sous le pilier d'une romance candide qu'il va partager avec une jeune fille autrefois abusée. Enzo, de prime abord peu enclin à protéger les autres et sauver l'humanité, apprenant à côtoyer l'amour, la loyauté et l'héroïsme d'une noble cause lors d'un éveil de conscience dont la vengeance confirmera son désir de modifier sa voie. Ce qui converge à un affrontement au sommet entre lui et le gitan (quel olibrius à l'expression faciale outrancière !) afin de déjouer un attentat dans un stade de foot. Là encore, si les scènes d'action sont jouissives et spectaculaires, Gabriele Mainetti n'abuse pas pour autant de surenchère pour nous combler afin de préserver aussi une forme de réalisme chez ses super-héros sans panoplie.


Captivant et passionnant grâce à l'habileté de son ossature narrative tributaire du cheminement des personnages, On l'appelle Jeeg Robot parvient sans esbroufe à rendre plausible l'improbabilité du "super-héros" nanti de supers pouvoirs comme le fut autrefois Superman de Donner si je peux me permettre cette allusion (mélancolique). Car le film ayant parvenu avec vibrante émotion (et sans naïveté !) à m'évader et me bouleverser sous le vernis d'une intensité dramatique imputée au caractère pur, authentique d'une love story que je ne suis pas prêt d'oublier. On est d'autant plus surpris de s'attacher à cet anti-héros anti système et de constater son évolution, sa chaleur humaine pour le vénérer ensuite avec dignité comme le souligne son plan final aussi révélateur que rédempteur. Du vrai et beau cinéma avec un coeur qui bat sous couvert d'hommage touchant au manga (rétro) des années 80 (une frange du public français se remémorera Goldorak avec nostalgie !)

Bruno Dussart.

Récompenses: David di Donatello:
David di Donatello du meilleur réalisateur débutant (Gabriele Mainetti)
David di Donatello du meilleur producteur (Gabriele Mainetti)
David di Donatello du meilleur acteur (Claudio Santamaria)
David di Donatello de la meilleure actrice (Ilenia Pastorelli)
David di Donatello du meilleur acteur dans un second rôle (Luca Marinelli)
David di Donatello de la meilleure actrice dans un second rôle (Antonia Truppo)
David di Donatello du meilleur monteur (Andrea Maguolo)
Bari International Film Festival :
Prix Ettore Scola du meilleur réalisateur débutant
8½ Festa do Cinema Italiano de Lisboa :
Prix de la critique du meilleur film
Prix du public du meilleur film
Festival du film fantastique d'Amsterdam :
Silver Scream Award
Festival du film italien de Villerupt (2016)
Amilcar du jury
Festival International du film fantastique de Gérardmer (2017)
Prix du jury (ex-æquo)

vendredi 16 juin 2017

LOVE HUNTERS

                                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

"Hounds of Love" de Ben Young. 2016. Australie. 1h48. Avec Ashleigh Cummings, Emma Booth, Stephen Curry, Susie Porter, Damian de Montemas, Harrison Gilbertson.

Sortie salles France: 12 Juillet 2017. U.S: 11 Mars 2017. Australie: 1er Juin 2017

FILMOGRAPHIE: Ben Young est un réalisateur, acteur et scénariste australien.
2016: Love Hunters.


Quel Trip d'avoir assisté à un thriller horrifique si maîtrisé, aussi diablement intense qu'implacable, surtout venant d'un cinéaste néophyte puisqu'il s'agit de son premier long-métrage ! Sur le papier, Love Hunters avait de quoi laisser dubitatif par son impression de déjà vu déjà 1000 fois traités à l'écran avec plus ou moins de bonheur. Une jeune fille tombant dans les mailles du filet d'un couple de serial-killers experts dans l'art de kidnapper les fugueuses indociles pour les séquestrer dans leur cocon conjugal. Seulement ici, l'australien Ben Young impose sa patte personnelle à travers une réalisation aussi inspirée que stylisée (notamment cette bande-son monocorde, tel un battement de coeur irrégulier, parvenant à nous hypnotiser par son intensité auditive), quand bien même sa distribution au physique "ordinaire" parvient remarquablement à apporter un cachet d'authenticité. Aussi bien les rôles principaux (le couple et leur victime) que les seconds-rôles (la famille de la disparue et la police locale). Outre sa facture visuelle particulièrement soignée et non exempt d'expérimentation (ses longs plans filmés au ralenti pour imprimer la banalité d'un quotidien étrangement serein), Love Hunters bénéficie en prime de rebondissements particulièrement inventifs (la tentative d'évasion dans la salle de bain puis un peu plus tard celle du viol, les rapports tendus avec un voisin, l'intimidation d'un dealer) afin de surprendre le spectateur trop habitué aux codes éculés du genre.


Sur ce point, Love Hunters ne ressemble d'ailleurs à rien de connu à peu de choses près si bien que le réalisateur s'attache à nous brosser scrupuleusement, et au travers d'un climat aussi bien austère que feutré, le portrait d'un couple de tueurs dans leur stricte intimité. Entre étreinte amoureuse, jalousie rivale et goût pervers pour une sexualité morbide. Car au centre de leur relation passionnelle, leur nouvelle victime va malgré elle devenir un élément perturbateur si bien que l'époux assez sournois et manipulateur auprès de sa muse semble lui éprouver un soupçon de sentiments. C'est au fil de cette dissension conjugale que Love Hunter gagne en tension et dramaturgie sous l'impulsion d'un suspense émoulu que nous endurons sans pouvoir deviner l'évolution de cette guerre des sexes. Un spectateur attentif car totalement impliqué dans l'action, partagé entre contrariété, appréhension, empathie puis terreur pour la destinée de la victime dont on ne saurait présager un heureux dénouement. Quant à cette terreur psychologique que nous éprouvons pour sa condition de vie miséreuse, entre sévices sexuels et détérioration corporelle, Ben Young privilégie toujours le hors-champs (en dehors d'une seule séquence sanglante particulièrement crue lors de son point d'orgue) afin de ne pas sombrer dans la complaisance que nombre de cinéastes ont tendance à abuser pour choquer le plus facilement. Le jeu expressif et viscéral de la victime en déliquescence morale (Meilleure Actrice pour Ashleigh Cummings au Fedeora Award !) instaurant en prime un sentiment de désespoir qui ira crescendo jusqu'à sa dernière partie tendue comme un arc, et à nouveau imprévisible quant à l'intervention de nouveaux personnages et l'éventuelle issue dramatique. A ce titre, sa conclusion plutôt bouleversante insuffle une émotion candide au rythme d'une illustre chanson pop toute aussi gracile.


Mother and child. 
Constamment tendu et désespéré, psychologiquement fouillé (et inopiné) quant aux rapports de force que s'improvise le trio conjugal (notamment la caractérisation fébrile de l'épouse en requête impossible de maternité !), Love Hunters créé la surprise avec une maîtrise, une intelligence et un réalisme cauchemardesque peu commun si bien que l'horreur des situations perpétuellement suggérée ne nous empêche pas de plonger avec effroi dans une descente aux enfers exiguë. Ajoutez à cela la singularité d'une ambiance lourde oppressante parfois désamorcée de tubes pop mélancoliques où perce une émotion fragile et vous obtenez une perle du psycho-killer (indépendant) à découvrir d'urgence ! En attendant le nouveau projet de ce réalisateur fort prometteur car pétri d'ambition, de foi et d'intégrité dans son amour pour le genre ! 

Dédicace à Cid Orlandu
Bruno Matéï

jeudi 15 juin 2017

ALIBI.COM

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Philippe Lacheau. 2017. France. 1h30. Avec Philippe Lacheau, Élodie Fontan, Tarek Boudali, Julien Arruti, Vincent Desagnat, Nathalie Baye, Didier Bourdon, Nawell Madani, Kad Merad, Michèle Laroque, Philippe Duquesne, Jo Prestia, Christian Bujeau, Norman Thavaud, Joey Starr, La Fouine, Medi Sadoun, Alice Dufour, Chantal Ladesou, Frédéric Achard, David Bancel, Valériane de Villeneuve.

Sortie salles France: 15 Février 2017

FILMOGRAPHIEPhilippe Lacheau est un acteur, réalisateur, scénariste et animateur de télévision français. 2014 : Babysitting coréalisé avec Nicolas Benamou. 2015 : Babysitting 2 coréalisé avec Nicolas Benamou. 2017 : Alibi.com.


Après avoir co-réalisé Babysitting 1 et 2, l'acteur Philippe Lacheau retourne derrière la caméra pour diriger individuellement Alibi.com. Une comédie débridée menée à 100 à l'heure si bien que le public en liesse l'ovationna avec plus de 3 580 918 entrées. Opposant d'illustres acteurs issus de l'ancienne école (Nathalie Baye, Didier Bourdon, Chantal Ladesou, Michèle Laroque) avec la nouvelle génération (Philippe Lacheau, Élodie Fontan, Tarek Boudali, Julien Arruti, Vincent Desagnat ainsi que la néophyte Nawell Madani pétrie de fringance et spontanéité !), sans compter quelques apparitions clins d'oeil parmi lesquelles Jo Prestia, Joey Starr, Philippe Duquesne et La Fouine, Alibi.com transpire la bonne humeur par leur complicité fougueuse à enchaîner gags et quiproquos que n'aurait pas renié l'équipe ZAZ ! Tant et si bien que Philippe Lacheau, devant et derrière la caméra, dépoussière le genre populaire, entre frénésie visuelle et inventivité de gags aussi bien folingues que politiquement incorrects.


Partant d'une idée loufoque prometteuse (trois associés créent l'entreprise Alibi.com afin de couvrir les adultères quand bien même l'entrepreneur devra redoubler de stratégies pour protéger un père infidèle au moment de tomber amoureux de sa fille), Alibi.com s'inspire d'une même société commerciale résolument cynique, aussi improbable que cela puisse paraître ! Généreux en diable et constamment drôle ou pittoresque, Alibi.com ne constitue pas pour autant un chef-d'oeuvre du genre. Car tourné sans prétention mais avec beaucoup de peps et de sincérité, Philippe Lacheau compte simplement sur l'efficacité en roue libre d'un pitch extravagant où infidélité, mensonges et trahison s'avèrent les ressorts d'une mécanique de rire semée de mésaventures et dommages collatéraux ! Et ce en insérant dans les pattes des protagonistes une bonne dose de dérision cartoonesque où parfois le (bon) mauvais goût risque de faire grincer quelques dents (notamment les militants de la cause animale !). Si tout n'est évidemment pas de la meilleure saveur, son dépaysement visuel (la scénographie exotique de Cannes et ses environs, ses boites de nuit en plein air), son rythme musical (notamment ces tubes entêtants des années 80) et surtout sa pléthore de gags parfois parodiques (le duel aux lasers façon Star Wars dans la caravane d'un gitan, la course-poursuite automobile en mode Fast and Furious, le clip anachronique d'une chanteuse en herbe jouant sa diva !) transcendent ses menus couacs.


Soignant aussi bien le fond que la forme sur le principe déjanté des ZAZ, Alibi.com est un festival de drôlerie et de fantaisie sous le pilier d'une aventure haute en couleurs où perce à terme la rédemption d'une tendre romance. Philippe Lacheau se permettant en filigrane de rendre hommage à la pop-culture des années 80 en hissant notamment la série B Bloodsport au rang de chef-d'oeuvre bourrin ! Frais et tonique, constamment inventif et souvent grotesque dans le bon sens du terme, Alibi.com demeure un concentré de folie et de bonne humeur sous couvert d'une réflexion sur le pardon dans le cas d'une adultère. 

Dédicace à Stephane Passoni
Eric Binford

mercredi 14 juin 2017

TOUT, TOUT DE SUITE

                                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Richard Berry. 2017. France/Belgique/Luxembourg. 1h54. Avec Richard Berry, Steve Achiepo, Marc Ruchmann, Idit Cebula, Matila Malliarakis, Romane Rauss.

Sortie salles France, Belgique, Luxembourg: 11 Mai 2016

FILMOGRAPHIE: Richard Élie Benguigui1, dit Richard Berry, est un acteur, réalisateur et scénariste de cinéma français, né le 31 juillet 1950 à Paris. 2000 : L'Art (délicat) de la séduction
2003 : Moi César, 10 ans ½, 1m39. 2005 : La Boîte noire. 2010 : L'Immortel. 2015 : Nos femmes. 2016 : Tout, tout de suite.


Retraçant l'interminable séquestration d'Ilan Halimi, un juif humilié et torturé à mort par Youssouf Fofana et sa bande surnommés le "Gang des barbares", Tout, tout de suite nous immerge de plein fouet dans une descente aux enfers jusqu'au-boutiste que l'acteur Richard Berry retranscrit avec souci documenté. Ce dernier relatant les faits aussi bien du point de vue de la victime et des tortionnaires que de la police et de la famille s'efforçant mutuellement de retarder la demande de rançon (faute d'une somme astronomique et du refus des forces de l'ordre à céder au chantage) en alternant en parallèle les interrogatoires de chaque coupable après le drame. Véritable électro-choc émotionnel éludé de toute complaisance (Berry suggérant les séquences de tortures en privilégiant les hurlements de la victime réduite à l'état animal au sein de taudis insalubres), Tout, tout de suite est une épreuve cinématographique insupportable si bien qu'à mon sens peu de cinéastes dans l'hexagone (Gaspard Noé et Pascal Laugier faisant l'exception) ont su parvenir à distiller un malaise aussi viscéral sans lâcher prise la gorge du spectateur aussi gêné que lourdement éprouvé par cette épreuve inhumaine.


Et ce en dépit de quelques seconds-rôles imputés au corps policier dictant leur réplique dans une élocution un peu trop théâtrale il me semble. Pour autant, la manière scrupuleuse dont Berry retranscrit le calvaire de Ilan Halimi tombé dans les mailles du traquenard parmi la complicité d'une vingtaine de banlieusards est rehaussé du jeu naturel de jeunes acteurs inconnus parvenant sans outrance à se fondre dans la peau de marginaux dénués de raisonnement, d'éthique et d'empathie (à l'exception d'un geôlier) quant à la condition recluse de leur victime quotidiennement molestée afin de monnayer ses parents d'un magot. D'une intensité dramatique permanente, tant auprès de la victime affligée de douleur et désespoir durant un laps de temps disproportionné (quasi 1 mois de détention dans des conditions sordides d'hygiène et de malnutrition !) que des parents totalement impuissants face à une situation d'extrême urgence, Tout, tout de suite interpelle et scandalise quant aux postures sournoises d'une racaille adepte de l'argent facile afin de survivre dans leur ghetto.


Cri d'alarme contre une violence urbaine en chute libre où la nationalité juive en paye ici le lourd tribus, Tout, tout de suite manifeste un bouleversant témoignage (jusqu'au larmes de délivrance du fait de la trop forte pression psychologique exercée par ce chemin de croix !) à sa victime sacrifiée au nom d'une haine antisémite. Richard Berry brossant notamment sans concession le portrait pathétique d'une machine à tuer au pouvoir d'influence délétère si bien que les laissés pour compte les plus perméables oseront se compromettre aux stratégies financières de nombreux rapts (ils n'en n'étaient pas à leur premier coup d'essai). Hypnotique, profondément malsain, glaçant et traumatisant par sa cruauté aussi bien morale que physique (pourtant non graphique !), la déprime est de mise dans ce triste constat sociétal imputé à une jeunesse impudente à la fois fantasque et capricieuse (notamment ces deux gamines décervelées considérées comme des tapins par leur propre leader)
Pour public averti

Bruno Matéï
Remerciement à Christophe Cosyns

mardi 13 juin 2017

A CURE FOR LIFE

                                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site nerdist.com

"A Cure for Wellness" de Gore Verbinski. 2017. U.S.A/Allemagne. 2h27. Avec Dane DeHaan, Jason Isaacs, Mia Goth, Celia Imrie, Harry Groener, Adrian Schiller.

Sortie salles France: 15 Février 2017. U.S: 17 Février 2017

FILMOGRAPHIEGregor « Gore » Verbinski est un réalisateur et producteur américain né le 16 mars 1964. 1997 : La Souris. 2001 : Le Mexicain. 2002 : Le Cercle : The Ring. 2003 : Pirates des Caraïbes: La Malédiction du Black Pearl. 2005 : The Weather Man. 2006 : Pirates des Caraïbes: Le Secret du Coffre maudit. 2007 : Pirates des Caraïbes: Jusqu'au bout du Monde. 2011 : Rango. 2013 : Lone Ranger, naissance d'un héros. 2017 : A Cure for Life.


Psycho thriller (aquatique) sous couvert de satire caustique sur la compétition financière, A cure for Life joue la carte du suspense horrifique sous le pilier d'un scénario complètement mad ! Et ce en dépit d'une dernière partie emprunt de facilités dans ses rebondissements anticipés et l'absence de perspicacité du héros à démêler le vrai du faux. Pour autant, l'intrigue machiavélique et ses thèmes impartis à l'éternelle jeunesse préservent son pouvoir de fascination dans sa faculté à susciter l'inquiétude sans esbroufe, et ce en dépit de séquences-chocs viscérales à la limite du supportable ! (la chirurgie dentaire ou encore le lavage d'estomac que le patient endure à déglutir de visqueuses anguilles). Ayant pour mission de rapatrier son patron parti en cure dans un sanatorium germanique, Lockhart se retrouve pris au piège au sein de cet établissement renfermant un obscur passé quant à la relation incestueuse des anciens propriétaires des lieux. Un éminent baron avide de pureté et sa soeur condamnée au bûcher par les villageois. D'une durée conséquente de 2h27, A cure for Life nous immerge dans un cauchemar anxiogène résolument captivant en sus d'instaurer une fulgurance visuelle d'un onirisme baroque. Tant auprès d'un panorama montagneux à donner le vertige que des pièces de la clinique constituées de piscine, d'un réfectoire, de couloirs limpides et passages souterrains secrets. Pour un peu, on se croirait à la croisée de Suspiria et du Fantôme de l'Opéra, notamment si je me réfère à sa dernière partie flamboyante (valse en trois temps à l'appui !), pur hommage à une épouvante archaïque réactualisée dans un contexte moderne.


Gore Verbinski stylisant à merveille le cadre ésotérique du château par le truchement d'une photo blafarde d'un vert criard. Retraçant scrupuleusement la lente descente aux enfers morale du jeune cadre témoin d'évènements irrationnels si bien qu'on lui soupçonne une pathologie paranoïaque à daigner coûte que coûte imputer la responsabilité d'une disparition (Mr Pembroke) au corps médical, A cure for a life fait illusion au moins durant 90 mns. Chargé d'un mystère latent autour d'hallucinations cauchemardesques qu'éprouve celui-ci dans son esprit contrarié, et auprès d'une présence féminine famélique sortie d'un conte de fée vitriolé, A cure for Life baigne dans un climat aussi bien dérangeant que malsain. La présence naturelle et omniprésente de "l'eau", élément purificateur que chaque patient s'adonne goulûment nous suscitant un trouble sentiment de méfiance puis de malaise viscéral ! Là où le bat blesse un peu (voir beaucoup chez les plus aguerris), c'est que sa dernière partie plus démonstrative s'avère moins habile et surprenante quant aux tenants et aboutissants de l'entreprise médicale et la manière malhabile de suspecter l'éventuelle psychose du héros. Cependant, cette ambiance schizo indécrottable et sa facture visuelle éminemment ensorcelante culminant au règlement de compte autrement horrifique parviennent à instaurer une emprise démoniaque aussi bien vénéneuse que charnelle (la dernière image évocatrice la conclut de manière corrosive !).


Les Amants d'outre-tombe
Servi par une distribution convaincante dont le charisme interlope fonctionne sans fard, A cure for Life affiche un réalisme cauchemardesque au sein d'un thriller méphitique chargé de malaise. Certes imparfait lors de sa dernière demi-heure mais pour autant fascinant dans son alliage de conte de fée frelaté et de variation moderne du vampirisme. 

Dédicace à Ruuffet Nelly
Bruno Matéï

La critique de Nelly Ruuffet:
Lockhart est un jeune cadre ambitieux. Il doit retrouver un certain Pembroke, son patron, qui a disparu dans un mystérieux centre dans les Alpes suisses. Lockhart se retrouve alors pris au piège de cet étrange institut et de son corps médical. On lui diagnostique le même mal qui habite l’ensemble des pensionnaires. Lockhart est obligé de se soumettre à l’étrange cure délivrée par le centre.

Un thriller fantastique à l’ambiance vénéneuse et au visuel incroyable ! Dès le début du film, le ton est donné, le spectateur sait d’emblée qu’il va être immergé dans un univers malsain voire psychotique où l’eau tient un rôle majeur et nous sera montrée sous un angle inédit particulièrement dangereux pour la santé. Le visuel est majoritairement verdâtre et sombre au sein de l’institut – ce qui provoque une impression de malaise - et les scènes en extérieur dans le jardin de la cure nous paraissent paradoxalement malsains, dérangeants. On scrute tout, comme Lockhart, qui comprend au fur et à mesure du film à quel point tout est manigancé pour le faire tourner en bourrique. L’ambiance horrifique est omniprésente, le spectateur n’a pas une seconde de répit et l’on sait très vite que l’on a affaire à un film hors du commun pour son temps qui sort des sentiers battus.

Verbinski semble avoir digéré de multiples références allant de Shining (la scène sur le route avec ce point de vue surplombant au-dessus des montagnes) aux films de Cronenberg (Volmer nourri aux anguilles, les morts vivants que deviennent les patients, le côté expérimental, notamment au cours de la scène où Lockhart est immergé dans une cuve et où ses visions sont mêlées à l’imaginaire érotique et malsain de l’homme et de la femme censés surveiller l’expérience) et à l’esthétique gothique (la musique dans le bar où Hannah et Lockhart s’échouent, la cure en elle-même qu’on rapproche très facilement d’une maison aux prises avec des esprits malins, le sous-sol etc). L’ambiance sonore du film est elle aussi démente tant elle nous tient sur les nerfs pendant presque 2 heures 30 : bruits anxiogènes de glaçons dans une carafe filmée en gros plan lorsque Lockhart s’évanouit dans la salle du réfectoire, craquements des dents des patients au contact de la nourriture, déglutitions, bruits angoissants d’une mécanique pulsée etc. Sans compter le fameux air chantonné par Hannah que l’on entend dès les premières minutes du film et qui est directement associé à la mort.

Le personnage d’Hannah est fascinant, il fait directement penser à l’univers d’Alice au pays des merveilles mais une Alice désenchantée, perdue, entourée d’une aura funeste qui perdurera jusqu’à la fin du film. Elle restera un des noyaux qui fait tenir l’intrigue en parallèle des pérégrinations de Lockhart, toutes + anxiogènes les unes que les autres. Les personnages se meurent dans un univers entre cauchemar et réalité, ce qui fait d’ailleurs écho symboliquement à la ballerine peinte par la mère de Lockhart qui, en décrivant la figurine, affirmait qu’elle vivait dans un rêve sans le savoir.

Le film est peuplé de scènes fortes que personne n’oubliera après le visionnage : que dire de la scène du dentiste et du bourrage d’anguilles, très difficilement supportables ! D’autant que le choix des plans est très fin, on voit Lockart d’un œil surplombant, on se retrouve face au regard horrifié de l’homme d’affaires et de ses gémissements désespérés. Les scènes où l’on voit les patients immergés dans des cuves d’eau, figés comme des rats de laboratoires coupent le souffle également ! Le spectateur est pétrifié.

Le seul bémol se situe dans les dernières 45 minutes avec des ficelles un peu trop faciles même si elles n’en perdent pas pour autant leur pouvoir envoûtant et vénéneux. La scène de « révélation » aux patients est somme toute attendue mais bien menée tout autant que la fulgurance de la scène funèbre du bal, dont le classicisme apparent est pénétré d’une esthétique baroque très bien menée, alternant avec la poursuite de l’intrigue. Une œuvre très riche, captivante, très esthétisée et fascinante à bien des niveaux !!! Une petite merveille !

lundi 12 juin 2017

UN SAC DE BILLES

                                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Christian Duguay. 2017. France/Canada/République Tchèque. 1h52. Avec Dorian Le Clech, Batyste Fleurial Palmieri, Patrick Bruel, Elsa Zylberstein, Bernard Campan, Kev Adams, Christian Clavier.

Sortie salles France: 15 Janvier 2017

FILMOGRAPHIE: Christian Duguay est un réalisateur, directeur de la photographie, monteur et compositeur québécois, né en 1957 à Montréal (Québec, Canada). 1991: Scanners II. 1992: Scanners III. 1992 : Live Wire. 1995: Planète hurlante. 1997: Contrat sur un terroriste. 2000: L'Art de la guerre. 2002: The Extremists. 2007: Suffer Island. 2013: Jappeloup. 2015: Belle et Sébastien, l'aventure continue. 2017 : Un sac de billes.


Evoquant avec beaucoup d'émotions la fuite de deux enfants juifs de Paris durant l'occupation allemande en 42, Un sac de billes relate leur parcours d'endurance sans s'apitoyer sur leur sort. Réalisateur éclectique natif du Quebec à qui l'ont doit Scanners 2 et 3, Planète Hurlante, l'Art de la Guerre et Belle et Sébastien, Christian Duguay réadapte le roman de Joseph Joffo avec un humanisme plein de sensibilité quant au portrait d'une famille juive incessamment ballottée par le spectre du nazisme. L'histoire étant bâtie du point de vue des enfants délocalisés d'une région à une autre pour fuir la mort, on peut compter sur l'innocence naturelle de Dorian Le Clech et Batyste Fleurial Palmieri afin de provoquer la vibrante empathie chez deux frères solidaires. De par leur posture fragile et torturée à redouter le pire mais toutefois jamais avares d'espoir et de courage dans leur initiation de survie que leur père est parvenu à inculquer avant de les lâcher dans une nature hostile. 


D'une belle sobriété dans un rôle paternel prévenant à l'idée de préserver leur vie, Patrick Bruel surprend agréablement par sa posture autoritaire pleine de dignité, quand bien même son visage buriné de quinquagénaire sur le qui-vive nous impose une intensité faciale quant à l'irruption improvisée des allemands chez son cocon familial. En épouse aimante d'origine russe et en mère aussi attentionnée, Elsa Zylberstein lui partage la vedette avec pudeur et assurance si bien qu'elle se révèle parfois poignante à préserver la vie de ses enfants avec un désespoir sous-jacent. Quant à la participation secondaire de Kev Adams dans un court rôle, j'ai été extrêmement surpris par sa spontanéité et sa fringance à se fondre dans le corps d'un résistant amical (sa relation avec Joseph et Maurice), et ce avant de laisser exprimer des émotions rigoureuses autrement contradictoires pour sa prochaine fonction victimisée. 


De par sa réalisation plutôt consciencieuse (notamment lorsque Christian Duguay ausculte les regards contrariés par le biais d'un habile montage) et sa jolie reconstitution agrémentée de paysages ruraux ensoleillés, Un sac de billes se réserve le patho autour de séquences émotionnelles parfois intenses (Bruel martyrisant un court instant son fils afin de tester sa résilience face à l'ennemi) ou cruelles (les exécutions de juifs face aux regards infantiles). Leçon de courage et d'espoir d'après l'histoire vraie d'une initiation à la survie de la guerre, Un sac de billes nous rappelle avec force, retenue (en dépit d'une violence parfois difficile) et devoir de mémoire la condition extrêmement précaire du peuple juif Français durant l'occupation nazie (quand bien même les collabos ne manquaient pas de trahir les siens en guise de racisme !). Le score au clavier d'Armand Amar rehaussant notamment l'émotion fragile que nous procurent avec humilité chaque acteur intelligemment dirigés pour insuffler un humanisme à fleur de peau auprès des valeurs fraternelles et familiales.  

Eric Binford

samedi 10 juin 2017

L'ASCENSION. Grand Prix au Festival international du film de comédie de l'Alpe d'Huez.

                                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site senscritique.com

de Ludovic Bernard. 2017. France. 1h44. Avec Ahmed Sylla, Alice Belaïdi, Nicolas Wanczycki, Kevin Razy, Waly Dia.

Sortie salles France: 25 Janvier 2017

FILMOGRAPHIE: Ludovic Bernard est un réalisateur et scénariste français. L'Ascension est sa première réalisation.


Leçon de courage et du dépassement de soi sous le pilier d'une romance jamais sirupeuse, L'Ascension constitue une bouffée d'air frais au travers d'un périple haut en couleurs que va devoir traverser une poignée d'itinérants cosmopolites. Car si le côté prévisible du récit s'avère joué d'avance (on flaire à 100 kms le cheminement rigoureux du jeune héros et son happy-end inévitablement victorieux et rédempteur !), on ne peut s'empêcher de s'y impliquer et éprouver l'empathie quant à l'épreuve de force que se résigne Samy à parcourir le mont Everest. Et ce dans une posture persévérante de banlieusard gagné par l'optimisme, quand bien même sa famille et la populace de sa région lui vouent une scrupuleuse attention quant à son itinéraire forcené, notamment lorsque qu'une chaîne de radio locale le débriefe en intermittence afin de le promouvoir. Le réalisateur exploitant en prime la disparité d'un panorama naturel (les montagnes du Nepal) à travers une visite touristique guidée par des mentors locaux plus vrais que nature et d'attachants seconds-rôles (les australiens !) sobrement pittoresques.


Outre son esthétisme bucolique à couper le souffle (le film regorge de vastes paysages solaires et enneigés idylliques !) et ses diverses péripéties aussi plaisantes que rigoureuses (surtout sa dernière partie inscrite dans la pugnacité !), on peut largement compter sur la vibrante bonhomie du nouveau talent prometteur, Ahmed Sylla afin d'insuffler à l'aventure une dimension humaine aussi poignante que bouleversante. Ce dernier se refusant à caricaturer son identité sénégalaise native du ghetto parmi la juste mesure de sentiments où innocence et tendresse se chevauchent sous des réparties cocasses jamais outrancières. Outre le caractère si attachant de ce personnage lambda voué à accomplir un exploit sportif afin de conquérir le coeur d'une dulcinée, on peut autant compter sur l'incroyable prestance de Alice Belaïdi (déjà très impressionnante dans La Taularde dans un rôle à contre-emploi), offrant une palette d'émotions à travers son sourire sémillant. Véritable oasis de fraîcheur, de tendresse et de gaieté dans le petit corps d'une banlieusarde intègre, l'actrice insuffle une vigueur exaltante à témoigner avec humilité du parcours fulgurant de son prétendant, et ce jusqu'au torrent d'émotions de son dénouement salvateur (mouchoirs à prescrire aux plus sensibles !).


Inspiré de l'histoire vraie de Nadir Dendoune, premier franco-algérien à avoir pu atteindre le sommet le 25 mai 2008, l'Ascension nous transfigure ce destin singulier au travers d'une comédie d'aventures profondément humaine et dépaysante, et ce sans se laisser gagner par l'"émotion programmée" d'un hymne à l'amour (alors que nombre de cinéastes franchouillards se seraient facilement vautrées dans la bluette sentimentale). On ne peut d'ailleurs qu'encourager le débutant Ludovic Bernard manipulant sa caméra avec maîtrise et inventivité (envolées lyriques à l'appui !) tout en dirigeant ses comédiens expansifs avec l'habileté de les dessiner sans fard. Sans aucune prétention, l'Ascension parvient donc à conquérir nos coeurs sous l'impulsion d'une fantaisie aussi légère que candide où sa simplicité suscite un charme indéfectible. 

Bruno Dussart

Récompenses: Grand Prix, Prix du Public, Festival international du film de comédie de l'Alpe d'Huez.

L'avis de Seb Lake:
Premier film en tant que réalisateur pour Ludovic Bernard qui raconte l'histoire vraie d'un jeune banlieusard du 93 qui à la suite d'un pari amoureux décide de grimper au sommet de l'Everest. Voilà le genre de film auquel il ne faut absolument pas se fier à l'affiche qui pourrait nous faire penser à une simple comédie sans saveur et vite oubliée,ce n'est pas du tout le cas ,on est en présence d'un grand film!! Oui j'ai bien dit un grand film,L'ascension nous plonge dans un récit rempli d'émotions et d'aventures au delà de nos frontières. Parti d'une cité de la banlieue parisienne ce jeune homme va affronter toutes ces peurs dans une leçon de courage et d'amour en grimpant à 8848 mètres d'altitude dans des conditions extrêmes et en ayant jamais mis les pieds à la montagne. Ahmed Sylla s'en sort assez bien dans son premier grand rôle au cinéma même si on voit bien qu'il est plus humoriste qu'acteur mais vu les conditions de tournage (il a perdu 7 kilos durant le tournage, il a fait un malaise et s'est perdu en pleine montagne où il a mis 4 heures pour retrouver son chemin ) on ne peut que le féliciter et l'encourager pour la suite de sa carrière d'acteur. L'ascension est mon premier gros coup de coeur de 2017, une aventure à voir absolument au cinéma si on veut être en totale immersion avec les magnifiques paysages enneigés et découvrir des peuples coupés du monde aux qualités plus qu'humaines... Le sourire aux lèvres avec les yeux humides,voilà ce qui vous attends durant les 1h45 de ce magnifique film qu'est L'ascension. 5/6

jeudi 8 juin 2017

LA MALEDICTION DES PHARAONS

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site papyblues.com

"The Mummy" de Terence Fisher. 1959. Angleterre. 1h28. Avec Peter Cushing, Christopher Lee, Yvonne Furneaux, Eddie Byrne, Harold Goodwin, John Stuart, Raymond Huntley, Felix Aylmer.

Sortie salles France: 30 Décembre 1959. Angleterre: 25 Septembre 1959.

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Terence Fisher est un réalisateur britannique né le 23 février 1904 à Londres (Maida Vale), et décédé le 18 juin 1980 dans la même ville. 1957 : Frankenstein s'est échappé, 1958 : Le Cauchemar de Dracula , 1958 : La Revanche de Frankenstein , 1959 : Le Chien des Baskerville , 1959 : L'Homme qui trompait la mort , 1959 : La Malédiction des pharaons, 1960 : Le Serment de Robin des Bois , 1960 : Les Étrangleurs de Bombay, 1960 : Les Maîtresses de Dracula, 1960 : Les Deux Visages de Docteur Jekyll , 1961 : La Nuit du loup-garou, 1962 : Le Fantôme de l'Opéra , 1962 : Sherlock Holmes et le collier de la mort, 1963 : The Horror of It All, 1964 : La Gorgone , 1965 : The Earth Dies Screaming, 1966 : L'Île de la terreur , 1966 : Dracula, prince des ténèbres , 1967 : La Nuit de la grande chaleur , 1967 : Frankenstein créa la femme, 1968 : Les Vierges de Satan, 1969: Le Retour de Frankenstein, 1974 : Frankenstein et le monstre de l'enfer.


La Momie revue et corrigée par la célèbre firme Hammer ne pouvait donner lieu qu'à un excellent spectacle à défaut du chef-d'oeuvre qu'ils ont coutume de nous livrer dans leur noble tradition. Car si le scénario linéaire s'avère sans surprise (la vengeance d'une momie à supprimer les profanateurs de la princesse Ananka), l'art de le conter avec souci historique (le flash-back nous remémorant les circonstances morbides de la prêtresse et sa relation interdite avec Kharis) et rigueur technique (photo et décors flamboyants en sus d'une réalisation studieuse) rend l'aventure exaltante. Et ce en dépit d'une action modérée mais pour autant spectaculaire lors d'affrontements meurtriers que la créature commet sous l'allégeance d'un égyptien fanatique. Terence Fisher en profitant en filigrane d'y dénoncer l'intégrisme de ce dernier voué à sacraliser sa divinité dans une idéologie criminelle.


Nanti d'une taille corpulente et d'un regard noir monolithique, Christophe Lee parvient sobrement à se fondre dans le corps de la momie déambulant dans une nature crépusculaire parmi la souplesse de sa démarche mécanique. Ce qui nous permet de croire à sa présence surnaturelle lors d'effractions fulgurantes perpétrées au domicile des victimes (ce dernier éclatant portes et fenêtres par la seule force de ses poignées !). Quand bien même Peter Cushing lui partage dignement la vedette avec le stylisme qu'on lui connait sous sa silhouette famélique. J'aimerai d'ailleurs relever à travers son improvisation subtile d'investigateur l'affrontement psychologique qu'il oppose avec l'égyptien Mehemet Bey qu'incarne avec orgueil mesuré George Pastell. A mes yeux, la séquence la plus intense et captivante dans leur jeu de regards à la fois suspicieux, placides et sournois. Le film culminant en prime vers une course poursuite haletante lorsque la momie décide de s'en prendre à la maîtresse de John Banning, faute de son étrange ressemblance avec la prêtresse Ananka. Si cette idée éculée empruntée à la saga des Dracula instaure l'impression de déjà vu, on peut toutefois compter sur la maîtrise de la mise en scène de Fisher pour tolérer son alibi narratif d'autant plus transfiguré d'un onirisme flamboyant.


Entièrement dédié à l'efficacité d'un récit aussi cohérent que structuré, La Malédiction de la Momie parvient à ressusciter son icône séculaire avec classe et brio d'une firme anglaise insatiablement soucieuse à respecter ses fans. Comme quoi même un Hammer mineur constitue un spectacle de choix ! 

Eric Binford
2èx

mardi 6 juin 2017

THE INCREDIBLE TORTURE SHOW

                                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Blood Sucking Freaks" de Joel M. Reed. 1976. U.S.A. 1h30. Avec Seamus O'Brien, Viju Krem, Niles McMaster, Dan Fauci, Alphonso DeNoble, Ernie Pysher, Luis De Jesus.

Sortie salles U.S: 3 Novembre 1976

FILMOGRAPHIE: Joel M. Reed est un réalisateur américain né en 1933 à New York. 1968 : Sex by Advertisement. 1969 : Career Bed. 1971 : Wit's End ou The G.I. Executioner. 1976 : Blood Bath. 1976 : The Incredible Torture Show. 1981 : Night of the Zombies.


"Sorti sur les écrans américains en 1976 avec un classement X, les producteurs invitèrent l'association féministe Women Against Pornography à manifester contre le film dans le but de faire de la publicité autour de ce dernier. S'ensuivit un scandale et le retrait du film." (source Wikipedia).

Considéré comme l'une des oeuvres les plus controversées de Troma si bien qu'elle fut classée X dès sa discrète exploitation en salles (en France nous en serons d'ailleurs privés !), The Incredible torture show baigne dans le sordide et le mauvais goût dans une décontraction assumée. Série Z underground uniquement endossée par des acteurs amateurs (pas si mauvais !), Joel M. Reed se complaît dans le divertissement crapoteux avec un sadisme jovial. A l'égard du nabot badin d'origine porto-ricaine et de son mentor surjouant les rictus diaboliques sous une moustache affinée. Seamus O'Brien se fondant dans le corps de maître Sardu avec une ironie perverse qui risque de faire grincer des dents, et ce même si les numéros les plus extrêmes sont souvent désamorcés par le ton décalé d'une mise en scène grand-guignolesque où tortionnaires et Streapteaseuses laissent libre court à leurs fantasmes meurtriers dans leur condition droguée !


Car propriétaire d'un théâtre underground, Maître Sardu kidnappe avec le financement de la mafia de jeunes filles pour les soumettre à son autorité et les torturer à sa guise devant un public médusé. Inquiet de la disparition de sa petite amie, Tom alerte la police locale pour leur indiquer qu'un étrange théâtre est le fruit de spectacles SM particulièrement sanglants. Nanti de sombres décors particulièrement insalubres autour du huis-clos exigu d'une cave, d'un cachot et d'une scène de fortune, The Incredible Torture Show distille une ambiance aussi bien glauque que malsaine sous l'impulsion de personnages grotesques tous plus extravagants les uns les autres. Les jeunes esclaves débauchées et décervelées étant quotidiennement soumises à des jeux sexuels inventifs (le tir aux fléchettes dans l'anus !) avant de s'adonner à l'anthropophagie (??? !!!) lors d'une hystérie collective de trophée masculin ! Tout un programme scabreux donc ! Entrecoupé de tortures gores craspecs (arrachages de dents, membres sectionnés à la scie, coups de pied dans la tronche jusqu'au trépas, coup de marteau sur la nuque, cerveau foré à la perceuse, etc...) que n'aurait pas renié le pionner du genre Herschell Gordon Lewis (on retrouve ce même côté bricolé efficacement percutant dans la résultante morbide !), The Incredible torture show distille l'effarement amusé si le spectateur non dupe du délire douteux se laisse amadouer par les facéties macabres de ce nouveau marquis de Sade au QI en berne !


Improbable, fantasque, trivial, putassier et d'une crétinerie assumée, The Incredible torture show constitue une sympathique curiosité redoublant d'insolence et d'exubérance pour qui aime les expériences déviantes conçues dans le système D. 
Pour public averti

Bruno Dussart.
3èx

lundi 5 juin 2017

BREEDERS

                                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site avaxhome.unblocker.xyz

de Tim Kincaid. 1985. U.S.A. 1h17. Avec Teresa Yvon Farle, Lance Lewman, Frances Raines, Natalie O'Connell, Amy Brentano, LeeAnne Baker, Matt Mitler

Sortie salles U.S: Mai 86

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Tim Kincaid est un réalisateur, scénariste, acteur et producteur américain né le 2 Juillet 1944 à Santa Barbara, California, USA. 2015: Dad Out West (Video).  2008/I Chainsaw (Video). 2008 Mens Room III: Ozark Mtn. Exit 8 (Video). 2008 Home Invasion (Video). 2008 Slow Heat in a Texas Town (Video) (as Joe Gage). 2005 Alabama Takedown (Video). . 2004 Mens Room: Bakersfield Station (Video). 2002 Closed Set: The New Crew (Video).  2001 Tulsa County Line (Video). 1989 She's Back. 1988 The Occultist. 1987 Riot on 42nd St. 1987 Mutant Hunt (Video). 1986 Breeders. 1986 Robot Holocaust. 1986 Bad Girls Dormitory. 1985 ...In the Name of Leather. 1985 Orange Hanky Left. 1984 Closed Set 2. 1982 Heatstroke. 1982 501. 1981 Cellblock #9. 1981 Handsome. 1981 Oil Rig #99. 1981 Red Ball Express. 1980 Closed Set. 1979 Los Angeles Tool and Die. 1978 El Paso Wrecking Corp. 1976 Le secret des routiers. 1973 The Female Response.


Nanar Z des années 80 confectionné par un habitué du genre, Breeders fit les beaux jours de la Cinq lors de sa diffusion TV. A Manhattan, des filles sont retrouvés sauvagement violentées par un mystérieux individu. Un détective et une doctoresse s'associent pour enquêter. Ce qui les amènent à fréquenter une origine extra-terrestre ! Si le métrage risible se réduit à une compilation de séquences-chocs qui se suivent et se ressemblent, il distille néanmoins l'amusement grâce à la cocasserie involontaire qui en émane et à l'aspect gore d'FX sympas conçus par l'illustre Ed French. Son casting bovin plutôt inexpressif (mention spéciale au flic et à la doctoresse dénués de charisme dans leur fonction autoritaire !) rehaussant le ridicule des situations avec un sérieux inébranlable. Qui plus est, les dialogues scolaires involontairement décalés valent aussi bien leur pesant de cacahuètes par le biais de répliques percutantes à faire pâlir Tarantino ! On peut également apprécier le côté gentiment envoûtant de son score électro typique des eighties et se rincer l'oeil d'un défilé de nymphettes s'exhibant sans complexe dans leur plus simple appareil. 


A voir d'un oeil distrait, de préférence aviné. 

Bruno Matéï

vendredi 2 juin 2017

LIFE: ORIGINE INCONNUE

                                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

de Daniel Espinosa. 2017. U.S.A. 1h44. Avec Jake Gyllenhaal, Rebecca Ferguson, Ryan Reynolds, Hiroyuki Sanada, Ariyon Bakare, Olga Dihovichnaya.

Sortie salles France: 19 Avril 2017. U.S: 24 Mars 2017

FILMOGRAPHIEDaniel Espinosa est un réalisateur, scénariste et producteur suédois, né le 23 mars 1977 à Transgund (Stockholm, Suède).  2017: Life: Origine inconnue. 2015: Enfant 44. 2012 Sécurité rapprochée. 2010 Easy Money. 2007 Uden for kærligheden. 2004 Babylonsjukan.


Bâti sur le même schéma narratif que l'illustre saga Alien, Life surprend promptement dans son jeu sardonique du chat et de la souris mené sans répit, et ce en dépit de son inévitable impression de déjà vu. En gros, l'équipage d'une station spatiale doit faire face à une créature hostile venu de Mars car délibérée à les exterminer un à un. Sorte de pieuvre extra-terrestre polymorphe, sa taille de prime abord minimaliste va quelque peu progresser au fil de ses exactions criminelles ne laissant aucune échappatoire à ses victimes. Au sein de leur huis-clos spatial, nos astronautes vont donc redoubler de courage et pugnacité à l'éradiquer dans un enjeu précaire de survie si bien qu'ils se déplacent en apesanteur au sein des corridors de la station (une touche bienvenue d'originalité si j'ose dire !). Sous le moule d'une série B de luxe nantie d'époustouflants FX et de décors naturels et technologiques plus vrais que nature (la terre vue de l'espace et la station richement détaillée n'ont rien à envier à la scénographie stellaire de Gravity !), Life insuffle une perpétuelle efficacité sous l'impulsion de séquences-chocs au service narratif.


Nos protagonistes jamais neuneus alternant stratégies de défense et d'attaque avec une vaillance vulnérable si bien que la chose extrêmement retorse et sournoise s'avère d'une diabolique agilité pour agripper et étouffer ses proies. Sans outrance ni esbroufe, Life s'avère d'autant plus sincère à réexploiter une trame convenue parmi l'intelligence d'une ossature narrative évoluant selon les choix périlleux des protagonistes parfois voués au sens du sacrifice. Angoissant et terrifiant par le biais de situations horrifiques désespérées, Daniel Espinosa (réalisateur natif de Suède !) conjugue adrénaline et claustrophobie avec une honorable intensité dramatique. Les comédiens impliqués dans la cohésion fraternelle affichant une dimension humaine parfois/souvent poignante dans leur témoignage d'assister aux défaites de chacun d'eux et dans leur bravoure de dernier ressort d'évincer le monstre hors de la station. Le réalisateur optant le parti-pris de ne leur laisser aucune concession (à l'instar de Ridley Scott dans le 1er Alien) quand bien même l'on redoute le prochain subterfuge criminel de la créature sensiblement photogénique dans son design anatomique !


Réalisé avec un savoir-faire technique indiscutable et dénué de prétention, Life demeure à mon sens le meilleur ersatz de la saga Alien, notamment grâce à la sobriété des comédiens ne parodiant jamais leur statut de survie, et au pouvoir de fascination imputé à une "chose" n'ayant point à rougir de son modèle. On est d'ailleurs plus près de The Thing que de l'oeuvre de H. R. Giger quant à sa morphologie tentaculaire. Une excellente surprise donc, rondement menée, haletante en diable et souvent tendue, quand bien même on appréciera d'autant plus le pessimisme de son dénouement cauchemardesque taillé dans le nihilisme ! 

Eric Binford.

jeudi 1 juin 2017

LES TRAQUES DE L'AN 2000

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site voracinephile.over-blog.com

"Turkey Shoot" de Brian Trenchard-Smith. 1982. 1h33. Australie. Avec Steve Railsback, Olivia Hussey, Michael Craig, Carmen Duncan, Noel Ferrier, Lynda Stoner, Roger Ward.

Sortie salles France: 15 Juin 1983. Australie: 14 Octobre 1982

FILMOGRAPHIEBrian Trenchard-Smith est un producteur, réalisateur et scénariste britannique et australien né en 1946 au Royaume-Uni. 1972 : The Marty Feldman Show (TV). 1974 : Kung Fu Killers (TV). 1975 : The Love Epidemic. 1975 : L'Homme de Hong Kong. 1976 : Stuntmen. 1976 : Deathcheaters. 1978 : Stunt Rock. 1978: Hospitals Don't Burn Down. 1979 : Le Jour des assassins. 1982 : Les Traqués de l'an 2000. 1983: Le Gang des BMX. 1986 : Jenny Kissed Me. 1986 : Frog Dreaming. 1986 : Le Drive in de l'enfer. 1988 : Strike of the Panther. 1988 : Day of the Panther. 1989 : Out of the Body. 1989 : Dangerfreaks. 1989 : Le Dernier assaut. 1994 : Official Denial (TV). 1994 : La Nuit des Démons 2 (vidéo). 1995 : Leprechaun 3 (vidéo). 1995 : Sahara (TV). 1996 : L'Affaire Ramzay(TV). 1997 : Leprechaun: Destination cosmos. 1997 : La Météorite du siècle (TV). 1998 : Atomic Dog (en) (TV). 1998 : Voyage of Terror (TV). 1999 : Happy Face Murders (en) (TV). 2000 : Britannic (TV). 2001 : Megiddo: The Omega Code 2. 2002 : Opération Wolverine: À la seconde près (TV). 2002 : Les Fantômes de High River (TV). 2003 : Panique sous les Tropiques (TV). 2003 : DC 9/11: Time of Crisis (TV). 2005 : Tides of War (TV). 2006 : In Her Line of Fire. 2006 : Long Lost Son (TV). 2011 : Un bungalow pour six (TV). 2013 : Meurtre à double face (TV).


Hit Vhs des années 80 sous la bannière de Liberty Video, les Traqués de l'An 2000 est ce que l'on nomme dans le langage cinéphile un "plaisir coupable" afin de justifier notre ferveur face à un spectacle barbare rivalisant de provocations assumées ! Pur produit d'exploitation comme il en pullulait en cette sacro-sainte époque, cette série B native d'Australie se complaît dans une violence limite cartoonesque avec une imagination aussi bien débridée que décomplexée ! Dans une époque futuriste, une dictature envoie de paisibles citoyens dans un camp de redressement où sont perpétrées des chasses à l'homme pour le plaisir de leurs dirigeants. Cinq prisonniers vont devoir user de vaillance, subterfuge et persévérance afin de déjouer les pièges machiavéliques qui empiètent leur chemin. A bout de souffle car pourchassés sans relâche, certains d'entre eux vont pour autant se surpasser afin de remporter la mise ! 


Sous l'impulsion d'un score épique composé par l'illustre Brian May et d'une poignée de seconds-couteaux s'en donnant à coeur joie dans le jeu outrancier, les Traqués de l'An 2000 emprunte le cheminement du survival hardcore avec un dynamisme intarissable ! Les tortures, sévices et humiliations du premier acte perpétrés sur les détenus cédant ensuite aux courses-poursuites et règlements de compte meurtriers au sein d'une nature hostile confinée en gigantesque terrain de chasse ! Brian Trenchard-Smith exploitant notamment à merveille la disparité de ses décors naturels au sein d'un cadre forestier et montagneux littéralement immersif ! Truffé de péripéties et pièges machiavéliques que nos héros "décérébrés" ne cessent de déjouer non sans maladresses, Les Traqués de l'an 2000 renchérit l'action des fusillades jusqu'au point d'orgue belliqueux n'ayant rien à envier à la mission de Rambo 2 ! Notre héros lambda à la carrure timorée parvenant avec une pugnacité suicidaire à renverser l'ennemi sans pour autant baisser sa garde ! (ou alors si peux !). Totalement décomplexé (j'insiste à me répéter), ce divertissement bisseux réactualise donc le thème de la chasse du comte zaroff dans un esprit second degré où gore et violence putassières communient afin de satisfaire nos bas instincts pervers !


Peuplé de situations insensées, de séquences-chocs saugrenues et de personnages rustres hauts en couleurs (le monstre de foire arrachant l'orteil de sa victime pour le croquer goulûment face caméra !!!), Les Traqués de l'An 2000 opte pour le divertissement foutraque avec une générosité sardonique ! Les personnages tous plus cons les uns que les autres parvenant à susciter des palettes d'émotions (peur, désarroi et révolte) avec un aplomb parfois/souvent cocasse. A revoir d'urgence si bien qu'aujourd'hui cette chasse à l'homme subversive digne d'une prod ritale semble encore plus déjantée qu'en 82 ! C'est dire si ce genre de Bisserie décadente à déserté nos écrans depuis la prolifération de nos multiplexes ! 

Bruno Matéï
4èx