jeudi 8 juin 2017

LA MALEDICTION DES PHARAONS

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site papyblues.com

"The Mummy" de Terence Fisher. 1959. Angleterre. 1h28. Avec Peter Cushing, Christopher Lee, Yvonne Furneaux, Eddie Byrne, Harold Goodwin, John Stuart, Raymond Huntley, Felix Aylmer.

Sortie salles France: 30 Décembre 1959. Angleterre: 25 Septembre 1959.

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Terence Fisher est un réalisateur britannique né le 23 février 1904 à Londres (Maida Vale), et décédé le 18 juin 1980 dans la même ville. 1957 : Frankenstein s'est échappé, 1958 : Le Cauchemar de Dracula , 1958 : La Revanche de Frankenstein , 1959 : Le Chien des Baskerville , 1959 : L'Homme qui trompait la mort , 1959 : La Malédiction des pharaons, 1960 : Le Serment de Robin des Bois , 1960 : Les Étrangleurs de Bombay, 1960 : Les Maîtresses de Dracula, 1960 : Les Deux Visages de Docteur Jekyll , 1961 : La Nuit du loup-garou, 1962 : Le Fantôme de l'Opéra , 1962 : Sherlock Holmes et le collier de la mort, 1963 : The Horror of It All, 1964 : La Gorgone , 1965 : The Earth Dies Screaming, 1966 : L'Île de la terreur , 1966 : Dracula, prince des ténèbres , 1967 : La Nuit de la grande chaleur , 1967 : Frankenstein créa la femme, 1968 : Les Vierges de Satan, 1969: Le Retour de Frankenstein, 1974 : Frankenstein et le monstre de l'enfer.


La Momie revue et corrigée par la célèbre firme Hammer ne pouvait donner lieu qu'à un excellent spectacle à défaut du chef-d'oeuvre qu'ils ont coutume de nous livrer dans leur noble tradition. Car si le scénario linéaire s'avère sans surprise (la vengeance d'une momie à supprimer les profanateurs de la princesse Ananka), l'art de le conter avec souci historique (le flash-back nous remémorant les circonstances morbides de la prêtresse et sa relation interdite avec Kharis) et rigueur technique (photo et décors flamboyants en sus d'une réalisation studieuse) rend l'aventure exaltante. Et ce en dépit d'une action modérée mais pour autant spectaculaire lors d'affrontements meurtriers que la créature commet sous l'allégeance d'un égyptien fanatique. Terence Fisher en profitant en filigrane d'y dénoncer l'intégrisme de ce dernier voué à sacraliser sa divinité dans une idéologie criminelle.


Nanti d'une taille corpulente et d'un regard noir monolithique, Christophe Lee parvient sobrement à se fondre dans le corps de la momie déambulant dans une nature crépusculaire parmi la souplesse de sa démarche mécanique. Ce qui nous permet de croire à sa présence surnaturelle lors d'effractions fulgurantes perpétrées au domicile des victimes (ce dernier éclatant portes et fenêtres par la seule force de ses poignées !). Quand bien même Peter Cushing lui partage dignement la vedette avec le stylisme qu'on lui connait sous sa silhouette famélique. J'aimerai d'ailleurs relever à travers son improvisation subtile d'investigateur l'affrontement psychologique qu'il oppose avec l'égyptien Mehemet Bey qu'incarne avec orgueil mesuré George Pastell. A mes yeux, la séquence la plus intense et captivante dans leur jeu de regards à la fois suspicieux, placides et sournois. Le film culminant en prime vers une course poursuite haletante lorsque la momie décide de s'en prendre à la maîtresse de John Banning, faute de son étrange ressemblance avec la prêtresse Ananka. Si cette idée éculée empruntée à la saga des Dracula instaure l'impression de déjà vu, on peut toutefois compter sur la maîtrise de la mise en scène de Fisher pour tolérer son alibi narratif d'autant plus transfiguré d'un onirisme flamboyant.


Entièrement dédié à l'efficacité d'un récit aussi cohérent que structuré, La Malédiction de la Momie parvient à ressusciter son icône séculaire avec classe et brio d'une firme anglaise insatiablement soucieuse à respecter ses fans. Comme quoi même un Hammer mineur constitue un spectacle de choix ! 

Eric Binford
2èx

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