vendredi 10 août 2018

Meurtres à la Saint-Valentin / My Bloody Valentine. Uncut Version.

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site cultreviews.com

de George Mihalka. 1981. Canada. 1h33 (Uncut). Avec Paul Kelman, Lori Hallier, Neil Affleck, Keith Knight, Alf Humphreys, Cynthia Dale, Helene Udy, Rob Stein, Thomas Kovacs, Terry Waterland, Carl Marotte...

Sorti en France le 10 Mars 1982. U.S.A: 11 Février 1981.

FILMOGRAPHIE: George Mihalka (1953 en Hongrie - ) est un réalisateur et producteur québécois.    
1980 : Pick-up Summer, 1981 : Meurtres à la St-Valentin (My Bloody Valentine) 1982 : Scandale, 1983 : Le Voyageur (The Hitchhiker) (série TV) 1985 : The Blue Man (TV) 1986 : Adventures of William Tell (TV)1988 : Hostile Takeover, 1987: Midnight Magic, 1988 : Le Chemin de Damas, 1988 : Crossbow (série TV) 1989 : Straight Line, 1990 : Wish You Were Here (série TV) 1991 : The Final Heist (TV) 1992 : Scoop (série TV) 1992 : Psychic, 1993 : La Florida, 1994 : Relative Fear, 1995 : Bullet to Beijing, 1995 : Deceptions II: Edge of Deception, 1996 : Windsor Protocol (TV) 1996 : L'Homme idéal, 1998 : Thunder Point (TV) 1999 : Omertà - Le dernier des hommes d'honneur (série TV) 2000 : Haute surveillance (série TV) 2000 : Dr Lucille - La remarquable histoire de Lucille Teasdale (Dr. Lucille) (TV) 2001 : Watchtower, 2001 : "Undressed" (1999) TV Series, 2002 : Galidor: Defenders of the Outer Dimension (série TV) 2005 : Charlie Jade (série TV) 2005 : Les Boys IV.
                                         

Sorti en pleine vogue du psycho-killer natif d'Halloween et de Vendredi 13Meurtres à la St-Valentin s'attelle à l'académisme pour emprunter le schéma du film de Sean S. Cunningham. Là encore, le succès en salles est au rendez-vous à la surprise générale des créateurs alors que Meurtres à la St-Valentin sort en version hélas tronquée de ses effets sanglants partout dans le monde. Pour autant, sa réputation d'honnête divertissement horrifique va gentiment accroître au fil des ans. Or, tant en France qu'Outre-Atlantique, ce fort sympathique whodunit n'eut jamais l'honneur de voir le jour dans sa version rigoureusement intégrale. Chose réparée aujourd'hui chez nos voisins ricains à l'occasion de ses sorties Dvd et Blu-ray certifiée Uncut. Et cela change la donne !

Le PitchLe jour de la St-Valentin, lors d'un bal local, cinq mineurs se retrouvent coincés dans leur carrière à la suite d'une violente explosion. Seul, un survivant, Harry Warden, est parvenu à s'extraire des décombres. Depuis, chaque année, il décide de se venger des jeunes étudiants qui auront l'audace de renouveler la fête des amoureux durant la sauterie promotionnelle. 


Lorsque l'on assiste pour la première fois à la version non censurée de Meurtres à la St-Valentin, on est heureux de constater avec une certaine stupeur la teneur malsaine de ces homicides graphiques ! Les nombreux meurtres qui émaillent l'intrigue s'avérant incisifs dans leur violence gore, non exempts d'inventivité dans l'art et la manière de décimer la prochaine victime. Pioche perforant un sein ou un gosier, femme empalée par la bouche d'un robinet, écorchement d'un coeur bien frais, pratique de cannibalisme, tranchage de bras en guise d'épilogue sardonique, tête vivante ébouillantée dans une marmite ou transpercée de clous, et enfin corps brûlé dans une lessiveuse. Ainsi, grâce à cette surenchère épique au stylisme morbide, Meurtres à la St-Valentin se pare d'une texture autrement plus insolente. Par cette occasion, on se rend compte que parfois un métrage bénéficie d'un ton racoleur pour rendre l'aventure plus sombre et délétère, de manière aussi à accentuer la crainte redoutée du tueur, faute de sa cruauté ostentatoire. En dehors de l'aspect fun des FX artisanaux, on retrouve les clichés habituels du psycho-killer routinier avec son meurtrier exterminant de manière méthodique une victime tous les quarts d'heure. Notamment la caricature impartie aux étudiants stéréotypés, du dragueur insolent au plaisantin farceur, de l'aguicheuse au rondouillard médiateur, du flic protecteur au fameux tenancier sollicité à mettre en garde tous ces garnements risquant un grave danger.

                                         

Pour autant, ces protagonistes s'avèrent moins superficiels que de coutume même si une sirupeuse amourette entre trois amants viennent légèrement ternir l'esprit mature de leur posture héroïque (notamment si je me réfère à sa formidable dernière partie claustro de plus de 30 mns). Ainsi, durant les 2/3 du récit, le cheminement balisé ne fera donc que dépeindre les réunions amicales et étreintes amoureuses de nos jeunes étudiants pendant qu'un tueur les décimera un à un lors d'exactions grands-guignolesques. Quand bien même ses 38 dernières minutes, plus vigoureuses à travers son suspense haletant et son atmosphère nocturne agréablement insécure, confinera l'essentiel de l'action dans l'environnement opaque d'une ancienne mine. Une dernière partie atmosphérique car utilisant judicieusement ses corridors lugubres à l'ambiance inquiétante tout en distillant un suspense latent aussi immersif que captivant. L'aspect patibulaire du meurtrier n'est pas non plus à négliger si bien qu'il ajoute un charme singulier à son accoutrement vestimentaire (alors qu'il aurait pu sombrer dans le ridicule). Affublé d'une combinaison de mineur, d'un casque de lampiste sur la tête et d'un masque à gaz constamment imposé sur son visage, sa présence obscure nous inspire fascination, appréhension et révolte, notamment de par sa détermination si fourbe à décimer un à un tous les étudiants en liesse sans faire preuve de concession.


Réalisé sans génie particulier mais honnêtement troussé et plein de charme car sincère, 1er degré et efficace si bien que l'action rebondit agréablement lors de sa dernière partie confinée dans un huis-clos caverneux, Meurtres à la St-Valentin mérite l'attention des fans, aussi mineur soit-il (jeu de mot à l'appui). Quand bien même ses effets-gores audacieux au sein de sa version Uncut vont permettre d'y insuffler une aura malsaine étonnamment couillue en guise de cerise sur le gâteau sanguin. Enfin, le concept inédit d'ironiser sur la fête sirupeuse des amoureux est savoureusement détourné au profit d'un humour noir caustique (rictus outrancier à l'appui en guise de clin d'oeil morbide faisant écho avant le lever de rideau). 

*Bruno
19.04.24. 4èx
10/08/18
19.03.11 (382 vues)

jeudi 9 août 2018

LE JUSTICIER DE MINUIT

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"Ten to Midnight" de Jack Lee Thomson. 1982. U.S.A. 1h41. Avec Charles Bronson, Lisa Eilbacher, Andrew Stevens, Gene Davis, Geoffrey Lewis, Wilford Brimley, Robert F. Lyons, Bert Williams, Iva Lane, Ola Ray, Kelly Preston.

Sortie salles France: 13 Juillet 1983 (Int - 18 ans). U.S: 11 Mars 1983

BIO: Jack Lee Thomson, de son vrai nom John Lee Thompson, est un réalisateur, scénariste et producteur britannique né le 1er août 1914 à Bristol (Royaume-Uni), décédé le 30 août 2002 à Sooke (Canada). Avec 47 longs-métrages, le cinéaste aborda tous les genres avec plus ou moins de bonheur dont certains sont qualifiés de chefs-d'oeuvre. Pour ses titres les plus notoires, on peut citer Les Canons de Navarone, Les Nerfs à vif, la Conquête de la planète des singes, la Bataille de la Planète des singes, le Bison Blanc, l'Empire du Grec, Monsieur St-Yves, Passeur d'hommes et Happy Birthday (son unique incursion dans le slasher). Il signera en outre une illustre série de films d'action particulièrement violents, le "vigilante movie" parmi son acteur fétiche Charles Bronson (Le Justicier de Minuit, l'Enfer de la Violence, la Loi de Murphy, le Justicier braque les dealers, le Messager de la mort et Kinjite, sujets tabous).


"La meilleure façon de se venger d'un ennemi est de ne pas lui ressembler". 
Un an après le second volet d'Un Justicier dans la ville, et en attendant son 3è opus cartoonesque toujours réalisé par Michael WinnerCharles Bronson renoue avec son rôle de vindicateur meurtrier dans le Justicier de Minuit. Interdit au moins de 18 ans à l'époque, cette solide série B créa son p'tit effet auprès du public particulièrement friand de thriller horrifique si bien que Jack Lee Thompon (les Canons de Navarone, les Nerfs à Vif) parvient efficacement à gérer suspense policier et angoisse inquiétante jusqu'au dénouement d'une rare brutalité. Un psychopathe sème la terreur dans une contrée ricaine en assassinant de jeunes innocentes. Sa particularité est d'y perpétuer ses meurtres à l'arme blanche dans son plus simple appareil ! L'inspecteur Léo Kessler s'efforce de le faire coffrer quel qu'en soit les moyens mis en oeuvre. Après les éclairs de violence expéditifs des 3 premiers opus Death WishCharles Bronson perdure la tradition d'une justice individuelle en s'accoutrant d'un rôle de flic véreux délibéré à envoyer dans la chambre à gaz un psychopathe.


Ca commence fort avec un préambule poisseux largement influencé par le slasher si bien que notre tueur entièrement dévêtu épie par la vitre d'un camping-car un couple en coït avant de les trucider de sang froid. On se surprend d'ailleurs de la verdeur des mises à mort (pour autant hors-champs !) sur les victimes sauvagement poignardées ou éventrées au couteau et auquel la tenue du tueur, dépouillée de vêtements, accentue son caractère trouble/nauséeux. Maîtrisant habilement son intrigue car tout à fait inspiré, notamment auprès du caractère attachant de ses personnages assez spontanés (le duo  Laurie Kessler / Paul McAnn en éveil sentimental), Jack Lee Thompson nous dépeint ensuite une captivante enquête criminelle que l'inspecteur Leo Kessler régente avec son collègue en herbe, Paul Mc Cann afin d'appréhender le tueur affublé d'un solide alibi. Tant et si bien que durant ses premiers homicides, Warren Stacey s'était entre temps réfugié dans une salle de ciné face au témoignage d'une caissière et de deux spectatrices, avant, pendant et après la projection du film. Spoil ! Alors qu'un troisième assassinat est déjà perpétré, et tandis que Mc Cann roucoule avec la fille de l'inspecteur, Kessler tente de fabriquer des preuves pour mieux compromettre son criminel. Fin du Spoil


A travers cette fraude couillue, Jack Lee Thompson aborde les pratiques illégales d'un notable inspecteur pour tenter de culpabiliser fissa son criminel. A savoir, falsifier une preuve contre sa déontologie et pratiquer sans état d'âme l'oppression morale en persécutant quotidiennement le présumé coupable. Et les deux individus de s'atteler au jeu mesquin du chat et de la souris (avec comme point commun: la vengeance !) avant que le détraqué ne se résigne une ultime fois à intenter à une vie innocente. La traque finale de ces derniers culminant  Spoil ! avec le massacre de trois infirmières sauvagement poignardées dans un appartement auquel Laurie Kessler s'y était réfugiée. Un final horrifique étonnamment intense et terrifiant rehaussée d'une violence escarpée de par son réalisme sordide, ses cadrages inventifs et la dextérité du montage. Enfin, pour parachever dans la provocation avec un goût aigre dans la bouche (suffit d'écouter le score tragique du générique de fin pour appuyer l'erreur morale de Kessler influencé par sa haine !), le réalisateur poussera le bouchon plus loin dans la dérogation auprès d'un épilogue radical adepte d'une violence expéditive. Fin du Spoil. Outre l'affrontement tendu (voir également railleur) entre Kessler et le tueur, et la dramaturgie imparable du récit résolument horrifique lors de sa 1ère et dernière partie d'un réalisme tranchant, le Justicier de Minuit est d'autant mieux scandé d'une partition électro/pop/disco typique des eighties.


Réalisé avec solide efficacité de par son rythme haletant, son concept incongru (un gynophobe entièrement nu au moment de ses exactions) son ambiance inquiétante et sa plaidoirie imputée à la démence (du point de vue perfide de l'avocat !) et aux droits juridiques du présumé coupable, Le Justicier de Minuit aborde le psycho-killer de manière aussi brutale que finalement réactionnaire (le flic perdant son sang-froid lors d'une ultime seconde de bravade). Le charisme terriblement magnétique de notre indéfectible Charles Bronson se disputant l'autorité parmi l'ombrageux Gene Davis (le frère de Brad Davis !) en inoubliable psychopathe monolithique (contrastant avec une musculature d'airain) s'affrontant dans une psychologie viciée, perfide et insidieuse. Si bien que sa morale douteuse militant en prime pour l'auto-défense fera une fois encore jaser (ou mieux, fantasmer) une frange du public déjà bien ébranlé par cet inhabituel condensé de Vigilante movie et de Psycho-killer (qui tâche !). Et pour la génération 80, sachez que le spectacle superbement mené n'a pas pris une ride, notamment auprès de sa densité atmosphérique surfant avec le malsain !  

P.S: A noter la courte apparition de la chanteuse Jeane Manson dans le rôle d'une prostituée ! (poitrine dénudée à l'appui s'il vous plait !)

Box office France: 578 000 entrées

* Bruno
09.08.18. 5èx
20.03.12 (305 vues)

mercredi 8 août 2018

LE SANCTUAIRE

                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site silverferox.blogspot.fr

"La Chiesa / The Church" de Michele Soavi. 1989. 1h42. Italie. Avec Barbara Cupisti, Tomas Arana, Hugh Quarshie, Giovanni Lombardo Radice, Asia Argento, Feodor Chaliapin Jr, Antonella Vitale.

Sortie salles Italie: 10 Mars 1989

FILMOGRAPHIE: Michele Soavi est un réalisateur italien né le 3 Juillet 1957 à Milan, (Italie). 1985: The Valley (vidéo). 1985: Le Monde de l'horreur (Documentaire). 1987: Bloody Bird. 1989: Le Sanctuaire. 1991: La Secte. 1994: Dellamorte Dellamore. 2006: Arrivederci amore, ciao. 2008: Il sangue dei vinti.


Deux ans après s'être fait remarqué avec Bloody Bird, slasher onirique récompensé du Prix de la Peur à Avoriaz, le néophyte Michele Soavi aborde cette fois-ci l'horreur gothique avec Le Sanctuaire  produit par son maître influent Dario Argento. Modeste série B entièrement conçue sur l'efficacité d'un florilège d'évènements horrifico-occultes que des protagonistes tentent (infructueusement) de déjouer au sein d'une cathédrale maudite, le Sanctuaire fait notamment appel au survival lors de sa seconde partie aussi fertile en péripéties morbides que Soavi met parfois en image avec stylisme pictural. Et donc si l'intrigue somme toute simpliste (à la suite d'une malédiction ancestrale, des victimes d'hérésie sont réveillés des siècles plus tard par l'inadvertance d'un bibliothécaire au sein d'une cathédrale en rénovation) n'est guère originale et s'influence même d'une certaine manière de la fameuse Forteresse Noire de Michael Mann dans le "défoulement" des forces du Mal (un plan symbolique y est d'ailleurs carrément piqué au gré d'un éclairage bleuté !), Michele Soavi renouvelle l'action dans de multiples trajectoires sinueuses. 


Notamment en exploitant brillamment le cadre tentaculaire, si délétère, d'une cathédrale jonchée de souterrains et pièces secrètes en proie à l'influence du Mal. Véritable pochette surprise où horreur, gore et fantastique communient avec une insolence parfois abrupte (certaines scènes chocs sont d'une verdeur viscérale), le Sanctuaire fascine et inquiète mutuellement dans son panel de situations souvent hallucinatoires si bien que les protagonistes à la merci du Mal s'avèrent impuissants à départager la réalité de la chimère. D'une recherche visuelle pléthorique (notamment auprès son prologue moyenâgeux volontiers cruel, malsain et épique lors de châtiments intentés contre des métayers sans défense !), le Sanctuaire baigne dans un délire morbide idoine sous l'impulsion du score sépulcrale (et éclectique) du groupe Goblin accompagné de Keith Emerson (illustre compositeur d'Inferno d'Argento). 


En dépit du sentiment parfois foutraque qu'insufflent certains protagonistes monomanes et de son récit fourre-tout multipliant sans modération les séquences horrifiques ou ombrageuses avec une invention parfois incongrue (une des victimes mordues par un gros poisson carnassier, une autre violée par un bouc humain), le Sanctuaire embrasse l'épouvante gothique avec souci d'immersion crépusculaire. Soavi, très impliqué dans ses travaux formels (notamment à l'aide de sa réalisation tarabiscotée ou subjective), nous offrant une forme de trip émotionnel où la fascination morbide gagne toujours plus du galon. Et si le caractère brouillon de l'intrigue avait gagné à être plus substantielle, le spectacle bigarré décuplant les incidents meurtriers mérite largement le détour si bien que Soavi y imprime sa personnalité latine avec un goût prononcé pour l'onirisme morbide.

Bruno
5èx

mardi 7 août 2018

La Féline (Cat People)

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Paul Schrader. 1982. U.S.A. 1h58. Avec Nastassja Kinski, Malcolm McDowell, John Heard, Annette O'Toole, Ruby Dee, Ed Begley Jr, Scott Paulin, Frankie Faison, Ron Diamond, Lynn Lowry.

Sortie salle France: 8 Septembre 1982. U.S: 2 Avril 1982

FILMOGRAPHIEPaul Schrader est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 22 Juillet 1946 à Grand Rapids (Michigan). Blue Collar: 1978. 1979: Hardcore. 1980: American Gigolo. 1982: La Féline. 1985: Mishima. 1987: Light of Day. 1988: Patty Hearts. 1990: Etrange Séduction. 1992: Light Sleeper. 1994: Witch Hunt (télé-film). 1997: Touch. 1997: Affliction. 1999: Les Amants Eternels. 2002: Auto Focus. 2005: Dominion. 2007: The Walker. 2008: Adam Resurrected. 2013 : The Canyons. 2014 : La Sentinelle. 2016 : Dog Eat Dog. 2017 : Sur le chemin de la rédemption. 2021 : The Card Counter. 


"L'amour a fait d'elle une bête érotique". 
Etrange film que cette Féline, remake (ou plutôt variation !) du chef-d'oeuvre (contrairement éthéré) de Jacques Tourneur. Car en abordant avec une certaine ambiguïté les thèmes de l'inceste et du refoulement sexuel, Paul Schrader entreprend un film fantastique à la charge érotique invariante sous l'impulsion charnelle de Nastassja KinskiIrena retrouve son frère Paul après de longues années d'absence. Passées les retrouvailles, celui-ci tente rapidement de la convaincre qu'une malédiction les unis. Spoil ! Parce que leurs ancêtres accordaient le sacrifice d'enfants à des panthères, les âmes infantiles grandissaient dans le coeur et le corps de ces félins pour peu à peu devenir des humains. Ainsi, afin d'éviter la prochaine métamorphose, le frère et la soeur devaient avoir une relation incestueuse. Fin du Spoil. Irena, déconcertée par ces révélations improbables repousse les avances de son frère. Le lendemain, une jeune prostituée est sauvagement blessée par un animal dans une chambre d'hôtel. A la vue de cette version modernisée assez trouble et sulfureuse, voir parfois  spectaculaire, le cinéaste adopte un parti-pris démonstratif à contre-emploi de son modèle de suggestion. Si bien qu'en l'occurrence les quelques scènes chocs qui jalonnent le récit s'avèrent d'un réalisme intense à défaut du racolage bon marché (la métamorphose, l'arrachage du bras ou l'éviscération de la panthère concoctés par de superbes FX de Tom Burman !). Quand bien même l'érotisme qui en émane est décuplé par la posture électrisante d'une Nastassja Kinski mise à nu !


Sa silhouette lascive magnétisant l'écran dans une fragilité candide, de par sa personnalité timorée et torturée à s'éveiller aux autres puis tenter de percer le mystère qui entoure sa filiation maudite. Car en quête identitaire et de désir sexuel, Irena est profondément troublée par les allégations de son frère compromis par une étrange malédiction. Quand bien même sa romance toujours plus ardente et passionnelle auprès d'un vétérinaire de zoo l'accule à passer à l'acte sexuel afin d'y perdre sa virginité. Mais à quel prix ? Tant et si bien que cette troublante relation entre eux découle sur une étrange rédemption répressive où la passion des sentiments ne peut toutefois se résoudre à les séparer. Ainsi, à travers ses plages fantasmagoriques stylisées accentuées de l'entêtant score de Giorgio Moroder (les images chimériques s'avèrent d'une flamboyance ensorcelante), La Féline fascine et séduit parmi l'élément perturbateur de l'inceste et du désir torride qu'instille le triangle amoureux. La présence patibulaire du génial Malcolm McDowell (une fois de plus habité par son rôle équivoque de dominateur !) renforçant le climat insolite que Schrader parvient avec élégance à mettre en images (photo léchée en sus). Notamment auprès de sa première partie tantôt macabre illustrant ses virées nocturnes et exactions meurtrières avec machisme condescendant (ses nuits de débauche avec de jeunes prostituées). Le second acte aussi captivant se focalise enfin vers l'initiation sexuelle d'Irena prise entre le dilemme de son instinct primitif et son amour irrépressible pour son amant. Ce qui nous vaudra d'ailleurs une originale transformation de la belle en bête avant d'osciller entre le crépuscule d'une traque urbaine et d'un ultime coït mélancolique.


"Femme en cage". 
Troublante métaphore sur l'emprise sexuelle par le biais d'un amour interdit, réflexion sur la perte de virginité par le biais d'une angoisse du désir, de l'engagement et de la passion, La Féline transfigure le portrait névrosé d'une jeune vierge assujettie à sa malédiction ancestrale. Objet de désir et de fantasme, Natassja Kinski  irradie l'écran de sa beauté aussi bien virginale que concupiscente. Cette charge érotique constante, son climat diaphane inusité et l'efficacité de son script à la fois couillu et vénéneux élevant La Féline au Classique du Fantastique contemporain (quasi impénétrable).

Gaïus
07/08/18. 6èx
02.07.12. 5èx (209 vues)

lundi 6 août 2018

PARASITE

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinematerial.com

de Charles Band. 1982. U.S.A. 1h25. Avec Cheryl Smith, Demi Moore, Cherie Currie, Vivian Blaine, Scott Thomson.

Sortie salles France: 28 Juillet 1982. U.S: 12 Mars 1982

FILMOGRAPHIECharles Band est un producteur de cinéma, réalisateur et scénariste américain, né le 27 décembre 1951 à Los Angeles.1973 : Last Foxtrot in Burbank. 1977 : Crash!. 1982 : Parasite
1983 : Metalstorm. 1984 : Trancers. 1985 : The Dungeonmaster. 1986 : L'Alchimiste. 1990 : Synthoïd 2030 (vidéo). 1990 : Meridian : Le Baiser de la Bête (vidéo). 1991 : Trancers II. 1992 : Doctor Mordrid. 1993 : Prehysteria!. 1993 : Dollman vs. Demonic Toys (vidéo). 1996 : Le Cerveau de la famille. 1997 : Mystery Monsters. 1997 : Hideous!. 1997 : The Creeps. 1999 : Blood Dolls. 2000 : NoAngels.com (vidéo). 2002 : Pulse Pounders. 2003 : Puppet Master: The Legacy (vidéo). 2004 : Dr. Moreau's House of Pain (vidéo). 2005 : Decadent Evil (vidéo). 2005 : Doll Graveyard. 2005 : The Gingerdead Man. 2006 : Petrified (vidéo). 2006 : Evil Bong. 2007 : Ghost Poker. 2007 : Decadent Evil II (vidéo). 2011 : Killer Eye: Halloween Haunt


Hit video des années 80 sous la bannière étoilée Hollywood video, Parasite est une modeste série B  peu ambitieuse comme de coutume chez l'habitué des séries Z, Charles Band. Exploité à sa sortie  salles en 3D (relief argentique à l'ancienne !), Parasite conjugue timidement science-fiction post-apo et horreur gore, faute d'un pitch étique peu embarrassé par les invraisemblances (notre héros toujours en vie après l'explosion de son estomac, il fallait oser !) et les ellipses. A savoir qu'un médecin porteur d'un terrible parasite tente de trouver un sérum pour l'annihiler. Pour cela, afin de lui prélever du sang, il doit retrouver la trace d'un autre parasite dérobé par un gang. Egaré dans une petite bourgade désertique, il tente de se débarrasser de ces loubards et d'un étrange homme en noir travaillant pour le gouvernement. C'est alors qu'il se lie d'amitié avec un tenancier et une jeune fille solitaire. Baignant dans le cadre désertique d'un climat solaire irrespirable, Parasite séduit la vue si j'ose dire auprès de l'amateur de nanars attentif au soin apporté aux décors limités, faute de son budget low-cost.


Truffé de séquences inutiles mais pour autant assez sympas et ludiques (les loubards hyper cabotins s'adonnant aux récurrentes bastons auprès des citadins), Parasite insuffle une charmante fantaisie auprès de la posture excentrique de ces antagonistes jouant les méchants avec un sérieux involontairement cocasse. Quand bien même le duo héroïque formé par Robert Glaudini (il possède un charisme flegmatique saillant en dépit de sa posture inexpressive) et Demi Moore, assez convaincante en faire-valoir prévenante, parviennent à nous impliquer dans leurs enjeux de survie  d'une cause humanitaire. Et donc grâce à son aspect visuel relativement accrocheur, ces petits détails techniques délirants (les armes lasers, les mutations du parasite !) et à sa foule de personnages assez cartoonesque (leur chassé-croisé vire à la loufoquerie), Parasite emporte l'adhésion. Tout du moins chez l'inconditionnel de plaisir coupable sensible à la sincérité de l'auteur respectant la série B candide avec un second degré assumé. Et pour pimenter le récit avare en surprise et au suspense timoré (la quête redondante du scientifique à retrouver le parasite meurtrier inspire pour autant un côté attachant dans sa posture atone et soumise), Charles Band procède à d'étonnants FX artisanaux pour parfaire quelques séquences chocs parfois très impressionnantes. A l'instar du parasite s'extirpant de la tête d'une victime ou d'un autre s'ôtant de l'estomac du héros (les 2 séquences étant filmées en gros plan gorasse). 


Nanar bonnard assez immersif dans sa tentative de rationaliser un univers post-apo au sein d'un contexte horrifique, Parasite tire parti de son budget précaire grâce à l'intégrité de Charles Band confectionnant une aimable petite série B d'un charme naïf étonnamment cinégénique. 

Gaïus
2èx

Box Office France: 283 141 entrées

vendredi 3 août 2018

CONTAMINATION


de Luigi Cozzi (Lewis Coates). 1980. Italie/Allemagne. 1h35. Avec Ian McCulloch, Louise Marleau, Marino Masé, Siegfried Rauch, Gisela Hahn, Carlo De Mejo, Carlo Monni.

Sortie salles France: 15 Juillet 1981. Italie: 2 Août 1980

FILMOGRAPHIE: Luigi Cozzi est un réalisateur et scénariste italien, né le 7 Septembre 1947 à Busto Arsizio (Italie). 1969: Le Tunnel sous le monde. 1973: Il Vicino di casa. 1975: L'Assassino è costretto ad uccidere ancora. 1976: Dedicato a una stella. 1976: La Portiera nuda. 1979: Starcrash. 1980: Contamination. 1983: Hercule. 1985: Les Aventures d'Hercula. 1988: Turno di notte (série tv). 1988: Nosferatu à Venise. 1989: Sinbad of the seven seas. 1989: Le Chat Noir. 1989: Paganino Horror. 1991: Dario Argento: Master of Horror. 1997: Il Mondo di Dario Argento 3: Il museo degli.  orrori di Dario Argento (video).

                                         

Gros hit des vidéos-club sous la bannière étoilée d'Hollywood Video, Contamination demeure l'un des classiques bisseux des années 80 que les fans de gore se sont empressés de louer grâce à l'aspect dégueulbif de sa jaquette explicite. Surfant sur le succès d'Alien réalisé un an au préalable, Luigi Cozzi en extirpe un jouissif ersatz transalpin dans sa manière ostentatoire d'étaler complaisamment une horreur cracra. Si bien qu'en l'occurrence, parmi l'appui stylisé du ralenti, les estomacs des victimes explosent leurs viscères au contact d'un acide découlant d'un oeuf étranger. Ainsi, à partir d'un argument incongru d'invasion extra-terrestre délibérée à conquérir notre planète, le réalisateur réexploite l'une des séquences anthologiques d'Alien (le xenomorphe s'extirpant de la cage thoracique de John hurt !) pour en extraire une anticipation horrifique beaucoup plus gore, et ce en réitérant cette mise à mort par intermittence. Entouré d'aimables seconds couteaux du ciné Bis (l'attachant trio badin Ian McCulloch, Louise Marleau, Marino Masé), Contamination  conjugue aventure exotique (leur expédition en Amérique du Sud afin de démanteler la société de café), suspense légèrement oppressant (la panique - assez peu crédible dans ses effets grossiers - de Stella recroquevillée dans sa salle de bain à proximité d'un cocon) et horreur cinglante (les corps déchiquetés volant en éclat parmi l'insistance du zoom au ralenti !).


Et si le récit s'avère linéaire, voir tracé d'avance, il est toutefois contrebalancé par l'efficacité de sa réalisation assez soignée (notamment au niveau de sa structure narrative ponctuée d'humour quant aux rapports contradictoires entre le colonel Stella et l'imbécile heureux Tony), un sens du rythme soutenu et le charisme familier (enfin pour les fans) des acteurs bisseux jouant les investigateurs héroïques avec autant de simplicité que de dérision. En prime, l'aspect niais de leurs répliques et l'humour lourdingue couramment prononcé par le cabotin Marino Masé irriteront facilement le spectateur lambda insensible aux productions Z. Pour autant, cette posture grossièrement pittoresque renforce le charme naïf, le second degré de l'entreprise "low-cost" conçue pour divertir l'aficionado d'une horreur à la fois crapoteuse et incongrue. Ainsi, les scènes gores spectaculaires font mouche de par leur aspect artisanal à dépeindre sans complexe les boyaux fraîchement fumés des victimes moribondes, quand bien même l'apparition finale du fameux cyclope impressionne franchement par son aspect éminemment délétère, visqueux, viscéral ! Face à cette icone monstrueuse résolument glauque, et grâce à un habile montage et à la conviction des protagonistes transis d'émoi, Luiggi Gozzi parvient à nous immerger dans un cauchemar malsain lors de son dernier quart-d'heure. Un point d'orgue homérique et hypnotique rehaussé d'FX artisanaux étonnamment convaincants si bien que l'on se surprend de sa vigueur réaliste.


L'invasion vient de Mars
Classique bisseux des années 80 au pouvoir de fascination morbide inextinguible, Contamination  préserve son attrait bonnard en jouant principalement sur l'effet "révulsif/appréhensif" de l'oeuf extraterrestre aussi blafard que méphitique. L'aspect verdâtre de sa physionomie s'exacerbant au tempo d'une respiration gutturale imprégnant toute la pellicule. Et les Goblin de parachever ces intonations macabres idoines parmi l'impact entêtant d'un score électro imprimé dans chaque mémoire !

* Gaïus
03.08.18. 7èx
29.07.13. (104 vues)

Luigi Cozzi

jeudi 2 août 2018

SILENT NIGHT BLOODY NIGHT / DEATHHOUSE

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site pinterest.fr

"Night of the Dark Full Moon" de Theodore Gershuny. 1972. U.S.A. 1h25. Avec Patrick O'Neal, James Patterson, Mary Woronov, Astrid Heeren, John Carradine, Walter Abel.

Sortie salles U.S: Novembre 1972

FILMOGRAPHIETheodore Gershuny est un réalisateur américain né le 30 Octobre 1933 à Chicago, décédé le 16 Mai 2007 à New-York. 1988-1990: Monsters (TV Series: 2 episodes). 1985-1987 Histoires de l'autre monde (TV Series: 5 episodes). 1985 Stephen King's Golden Tales (Video: segment "Strange Love"). 1973 Sugar Cookies. 1972 Silent night Bloody night. 1970 Kemek.


Rareté aussi oubliée que mésestimée en dépit de sa résurrection en Dvd chez l'éditeur Bach Films et de sa disponibilité en Blu-ray Outre-Atlantique; Silent night bloody night (à ne pas confondre avec le slasher Silent night Deadly Night natif des années 80 !) est une véritable perle horrifique comme on en voit peu de nos jours. Car imprégné d'une ambiance mortifère tangible au sein d'une demeure gothique chargée en silence, mystères et secrets inavoués,  Silent Night... est ce que l'on prénomme un pur film d'ambiance hérité de l'horreur Old school des Seventies (pellicule granuleuse à l'appui). Le réalisateur soignant son cadre domestique terriblement inquiétant avec l'appui de protagonistes équivoques; notamment auprès de leur charisme patibulaire si bien que l'on peine à éprouver une certaine compassion à l'un d'entre eux. Au niveau de l'intrigue assez confuse au premier abord (notamment au niveau de sa chronologie historique), l'auteur nous illustre la transaction d'une demeure de sinistre réputation qu'un petit fils s'efforce de revendre en compagnie de son avocat. Au préalable, quelques décennies plus tôt, son grand-père mourra immolé par le feu dans de mystérieuses circonstances. S'agit-il d'un suicide ou d'un crime prémédité sachant qu'au même moment une présence dans la maison y composa une mélodie au piano ? Alors que l'avocat et sa maîtresse profitent de l'isolement de la bâtisse pour y séjourner une nuit, un tueur échappé d'un asile rode aux alentours. 


A travers un récit assez vrillé et douloureux au niveau de sa dramaturgie abrupte,  Theodore Gershuny y instaure un climat horrifique résolument ensorcelant au fil d'une investigation latente assez avare en indices. La fille du maire et le petit-fils du défunt propriétaire s'épaulant mutuellement à tenter de percer le mystère qui entoure la fameuse demeure restée trop longtemps inoccupée (un sentiment d'abandon et d'isolement que le réalisateur retranscrit à merveille à travers ses cadrages tarabiscotés et ses silences pesants). Quand bien même un tueur au téléphone y terrorise la police, une secrétaire et le bourgmestre avant de passer à l'acte criminelle (on apprécie d'ailleurs l'impact percutant - bien que habilement suggéré - du 1er double meurtre brutalement perpétré à la hache !). Ainsi, si l'intrigue ne fait pas preuve d'un rythme nerveux en privilégiant la caractérisation intimiste de ses personnages, la manière scrupuleuse dont le réalisateur s'efforce de consolider un climat d'insécurité perméable autour d'eux nous instille curiosité et sentiment de fascination irrépressible. A l'instar de son long flash-back tourné en sépia au gré d'un éclairage surexposé nous dévoilant des convives aussi égrillards que grossiers autour d'une table culinaire. Et ce avant qu'une explosion de violence n'y vienne semer le trouble et le chaos cauchemardesque. Autant dire que cette réminiscence à la fois glauque et malsaine fait office d'anthologie d'une horreur pestilentielle, notamment de par son réalisme expérimental. Quand bien même son surprenant final assez baroque (notamment auprès de l'accoutrement vestimentaire, victorien, d'un des protagonistes) nous laisse sur un sentiment d'impuissance, de malaise et de douce mélancolie. 


Psycho-killer crépusculaire préfigurant les tueurs au téléphone icônifiés dans Black Christmas et l'incroyable Terreur sur la Ligne, Silent Night Bloody Night conjugue avec une certaine originalité les thèmes de la famille dysfonctionnelle et de la hantise pour renchérir tourment et appréhension au sein d'une demeure gothique transie d'une présence démoniale. A découvrir d'urgence pour tous les amoureux de film d'ambiance sépulcrale native d'un ciné indépendant aussi discret et personnel qu'audacieux. 

Dédicace à Sandra Hameau

Gaïus

mercredi 1 août 2018

LES DIABOLIQUES. Prix Edgar-Allan-Poe du meilleur film étranger,1956

                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Henry Georges Clouzot. 1955. France. 1h57. Avec Simone Signoret, Véra Clouzot, Paul Meurisse, Charles Vanel, Pierre Larquey, Michel Serrault

Sortie salles France: 29 Janvier 1955

FILMOGRAPHIE: Henri-Georges Clouzot est un scénariste, dialoguiste, réalisateur, et producteur de cinéma français, né le 20 novembre 1907 à Niort, décédé le 12 janvier 1977 à Paris. 1942 : L'assassin habite au 21. 1943 : Le Corbeau. 1947 : Quai des Orfèvres. 1949 : Manon. 1949 : Retour à la vie (segment Le Retour de Jean). 1950 : Le Voyage en Brésil (inachevé). 1950 : Miquette et sa mère. 1953 : Le Salaire de la peur. 1955 : Les Diaboliques. 1956 : Le Mystère Picasso. 1957 : Les Espions. 1960 : La Vérité. 1964 : L'Enfer, inachevé. 1967 : Grands chefs d'orchestre. 1968 : La Prisonnière.


Chef-d'oeuvre du suspense horrifique made in France autant célébré par la critique (récompenses en sus répertoriée en fin d'article !) que par le public (3 674 380 entrées), Les Diaboliques constitue un modèle de mise en scène hitchcockienne si bien qu'Henri-Georges Clouzot joue avec nos nerfs et manipule notre raison par le biais d'un scénario cruel d'une redoutable perversité. Sans déflorer d'indice, le récit impeccablement charpenté tourne autour d'une stratégie criminelle que s'efforcent de parfaire 2 complices féminines (l'épouse, la maîtresse) avides de se débarrasser de leur amant épouvantablement machiste et tyrannique. Paul Meurisse se délectant avec condescendance à molester son épouse avec un art consommé de la provocation et de l'humiliation. Le hic, c'est qu'après l'avoir lâchement assassiné et englouti au fond d'une piscine, ce dernier disparaît sans laisser de traces. Tout du moins c'est ce que le réalisateur laisse planer dans un premier temps afin de distiller un suspense latent toujours plus inquiétant autour des interrogations infructueuses des criminelles. C'est dire si Henri-Georges Clouzot est digne de rivaliser avec sir Alfred Hitchcock, notamment dans son brio à distiller vers son dernier acte une angoisse oppressante plaquant littéralement au siège le spectateur.


Celui-ci jouant avec les effets d'ombres d'un jeu de lumières suggérant une silhouette fantomatique à travers des corridors étrangement aphones. Le récit étant en prime épargné de toute partition musicale afin de rehausser le caractère réaliste des situations et rebondissements parfois improbables mais pour autant scrupuleusement dépeintes si bien que Clouzot ne lâche jamais d'une semelle les faits et gestes de nos meurtrières afin de bien nous familiariser avec leur mutuelle contrariété, entre deux caractères opposés. Et donc, en abordant en filigrane le thème de la hantise, Henri-Georges Clouzot s'improvise en maître de l'angoisse horrifique dans sa manière retorse de jouer avec les codes du film d'épouvante (avec en sus une savoureuse notion "surnaturelle" lors de sa dernière minute !), et ce jusqu'à son dénouement grand-guignolesque inscrit dans la légende du 7è art. Au-delà de la solide prestance de Paul Meurisse en détestable amant phallocrate, les Diaboliques est transcendé par les performances de Simone Signoret en maîtresse commanditaire inscrite dans une force de caractère et surtout par la douce et fragile Véra Clouzot littéralement habitée en victime démunie incessamment persécutée par ses doutes, sa névrose et ses affres de l'incompréhension. Ajoutez également pour renforcer l'attrait lugubre de sa trajectoire narrative quasi surnaturelle un noir et blanc envoûtant afin de mieux vous immerger dans la psyché névralgique de Christina (Véra Clouzot) avec autant d'empathie que d'appréhension subtilement vénéneuse.


En dépit de son renversant effet de surprise dissipé au second visionnage, Les Diaboliques reste pour autant un savoureux jeu de peur et de perversité autour d'une intrigue implacable d'une cruelle ironie macabre que son casting proéminent transfigure avec une vérité humaine à la fois glaçante et couarde. On peut d'ailleurs aussi saluer en second-rôle chargé de dérision, et en guise de cerise sur le gâteau, la présence infaillible de Charles Vanel en commissaire avenant aussi discret que fin limier. 

Gaïus
2èx

Récompenses: Prix Louis-Delluc en 1954.
Prix du meilleur film étranger lors des New York Film Critics Circle Awards 1955.
Prix Edgar-Allan-Poe du meilleur film étranger en 1956.

mardi 31 juillet 2018

SCANNERS

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site toddkuhns.com

de David Cronenberg. 1981. Canada. 1h43. Avec Jennifer O'Neill, Stephen Lack, Patrick McGoohan, Lawrence Dane, Michael Ironside, Robert A. Silverman, Lee Broker, Mavor Moore, Adam Ludwig, Murray Cruchley...

Sortie salles France08 avril 1981  U.S.A: 14 janvier 1981

FILMOGRAPHIE: David Cronenberg est un réalisateur canadien, né le 15 mars 1943 à Toronto (Canada). 1969 : Stereo, 1970 : Crimes of the Future, 1975 : Frissons, 1977 : Rage, 1979 : Fast Company, Chromosome 3, 1981 : Scanners, 1982 : Videodrome, 1983 : Dead Zone,1986 : La Mouche, 1988 : Faux-semblants, 1991 : Le Festin nu, 1993 : M. Butterfly, 1996 : Crash, 1999 : eXistenZ, 2002 : Spider, 2005 : A History of Violence, 2007 : Les Promesses de l'ombre, 2011 : A Dangerous Method.


10 secondes... la douleur commence, 15 secondes... vous étouffez, 20 secondes... vous explosez !
Deux ans après l'éprouvant Chromosome 3, drame horrifique sur les conséquences d'un divorce névrotique générant une lignée monstrueuse, David Cronenberg continue d'explorer le thème de la mutation génétique avec ScannersLe docteur Paul Ruth, leader de l'organisation ConSec parvient à kidnapper un scanner du nom de Cameron, un SDF ignorant l'origine de ses dons de télépathe particulièrement destructeurs pour son entourage. Le médecin lui fait savoir ses capacités psychiques extrasensorielles qu'il peut contrôler tout en apaisant sa souffrance morale (un scanner entend de façon décuplée les voix et les pensées des autres). Pour cause, l'éphemerol, produit prescrit à la base pour favoriser l'accouchement des femmes enceintes, permet à Cameron de soulager ses effets secondaires mentaux. Mais une mission décisive lui est impartie: retrouver et tuer un dangereux scanner du nom de Darryl Revok à la tête d'une organisation criminelle. A travers ce pitch aussi passionnant que délirant, David Cronenberg nous entraîne à nouveau dans les méandres de la mutation biologique par le biais d'une enquête singulière alliant espionnage industriel, horreur (qui tâche) et science-fiction alarmiste. Avec une efficacité métronomique, Cronenberg nous dépeint une rivalité entre deux puissants cerveaux indépendamment régis par une organisation secrète. L'un, Cameron, exerçant son pouvoir à bon escient en s'efforçant de canaliser ses facultés mentales avec l'appui de son médecin pacifiste. L'autre, Revok, motivé à se servir de ce don pour créer une race nouvelle de mutants afin de dominer le monde, via l'entremise d'un produit pharmaceutique révolutionnaire.


Au sein de cette guerre des cerveaux se pose le problème d'y connaître les origines de leur faculté télépathique. S'agit-il des effets dévastateurs d'une quelconque radiation, d'un handicap mental ou d'un médicament suspicieux aux effets secondaires irréversibles ? A travers ce récit haletant impeccablement charpenté et riche en péripéties saugrenues, Cronenberg évoque les dangers de la médecine lorsque des thérapeutes s'empressent d'expérimenter sur le marché leur nouveau produit sans y connaitre les tenants et aboutissants sanitaires. Un problème d'éthique tristement actuel si bien que nous en avions porté les frais sur notre territoire français avec le fameux "Médiator" imposé aux diabétiques mais ensuite retiré du marché pour ses effets plus néfastes que bénéfiques sur notre santé. Au niveau du casting, Michael Ironside se glisse dans la peau d'un mégalo sournois daignant gouverner le monde en son patronyme. Un rôle patibulaire volontiers altier car jouant de manière cynique avec son impériosité notamment afin d'influencer son acolyte antinomique doué de discernement. De par son emprise magnétique, Stephen Lack lui vole quasiment la vedette en héros placide délibérer à déjouer ses ambitions immorales outre-mesures. Sa posture étrangement hagarde ainsi que son regard subtilement évasif rehaussant l'aura insolite de sa démarche martiale. Outre cet affrontement au sommet infiniment investi dans leurs rôles belliqueux (le final explosif nous laisse sur les rotules !), on apprécie également la présence si suave de la radieuse Jennifer O'Neill dans un rôle fragile de scanner en herbe en quête de quiétude. Enfin, le vétéran Patrick McGoohan  monopolise également l'écran de manière finalement équivoque eu égard de sa responsabilité morale en savant bicéphale faussement prévenant.
               

La Guerre des Cerveaux
Traitant avec une rare originalité de la mutation cérébrale à travers la télépathie, Scanners reste une référence absolue du genre aussi percutante que fascinante, de par son intensité visuelle et son intrigue singulière nous alertant des dérives des labos pharmaceutiques. Outre l'impact tonitruant de la partition d'Howard Shore, on peut notamment saluer l'incroyable travail effectué sur le son afin d'accentuer les effets psychiques des cerveaux des scanners (battements de coeur diffusés au ralenti, souffle lourd, échos aigus de voix éclectiques). Quant à son imagerie épique et/ou sanglante, Cronenberg est parvenu à nous façonner des morceaux de bravoures inusités ! Telles la séquence d'ouverture dans la cafétaria, l'expérience d'hypnose avec un professeur de Yoga, l'explosion de tête d'un assistant en plein colloque ou encore l'impensable faculté d'un bébé tentant de contrôler du ventre de sa génitrice l'esprit d'un scanner infiltré dans une salle d'attente. Et pour parachever, n'oublions pas de saluer son point d'orgue explosif déployant l'affrontement graphique entre deux scanners réduits à feu et à sang. Une expérience visuelle littéralement hallucinée auquel on s'incline auprès de l'efficacité du montage et de la qualité artisanale des FX de Dick Smith (en dépit des lentilles de contact d'un blanc trop laiteux pour crédibiliser un regard écarquillé).

Gaïus
31.07.18. 5èx24.02.11. (102 vues)

lundi 30 juillet 2018

DANS LA BRUME

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Daniel Roby. 2018. France/Québec. 1h25. Avec Romain Duris, Olga Kurylenko, Fantine Harduin, Michel Robin, Anna Gaylor.

Sortie salles France: 4 Avril 2018

FILMOGRAPHIEDaniel Roby est un réalisateur, directeur de photographie, producteur, metteur en scène et éditeur québécois, né le 25 octobre 1970 à Montréal. 2018 : Dans la brume. 2015 : Versailles (série télévisée). 2013 : Louis Cyr : L'homme le plus fort du monde. 2011 : Funkytown. 2004 : La Peau blanche. 2003 : Quelques instants de la vie d'une fraise.


Réalisé par le québécois Daniel Roby, Dans la Brume est une production Franco-québécoise s'essayant honnêtement au genre fantastique avec efficacité à défaut d'être transcendant. Car retraçant sans effets homérique (si on épargne son percutant préambule catastrophiste faisant écho à la Guerre des Mondes) mais avec un souci formel (atmosphère blafarde vitriolée planant au dessus de Paris) la survie d'un couple retranché au dernier étage de leur immeuble chez un couple âgé afin de fuir la brume toxique, Dans la brume gagne en réalisme en survival post-apo soigneusement conté. Et si on peut déplorer un manque de surprise et d'action d'après une trajectoire narrative privilégiant les caractérisations humaines de parents s'efforçant de protéger leur fille atteinte du syndrome de Stimberger (elle est confinée dans une gigantesque prison de verre dans l'appartement du dessous), Dans la Brume cultive une  dimension dramatique poignante au fil d'un compte à rebours de tous les dangers. La brume s'élevant toujours plus de quelques centimètres au niveau des toitures des habitations à chaque minute.


Au niveau du casting, Romain Duris monopolise l'écran avec autant de force de sûreté lors de ses stratégies héroïques pugnaces que d'humanité fébrile auprès de ses rapports précaires avec sa fille alitée (que Fantine Harduin nous retransmet avec un flegme timoré si bien qu'on a un peu de mal à y ressentir sa crainte du trépas et sa compassion parentale). Accompagné d'Olga Kurylenk en épouse contrariée, celle-ci fait notamment preuve d'un sang froid expressif lors de ses bravoures à prêter main forte à son mari avant de céder au sens du sacrifice. Enfin, derrière un vétéran du cinéma français habitué aux seconds-rôles (le Jouet, la Chèvre, le Marginal, l'Important c'est d'aimer) on apprécie également l'apparition émouvante de Michel Robin en voisin sclérosé prévenant au ton mélancolique.


Sans faire preuve d'intensité fulgurante mais laissant percer une émotion davantage poignante au fil de son récit alarmiste, Dans la Brume est une intéressante et sympathique contribution au Survival Post-apo made in France (avec un soutien Québécois !), correctement réalisée et interprétée. 

* Gaïus

vendredi 27 juillet 2018

HOUSE 2

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site devildead.com

"House 2: The Second Story" de Ethan Wiley. 1984. U.S.A. 1h28. Avec Arye Gross, Jonathan Stark, Royal Dano, Bill Maher, John Ratzenberger, Lar Park-Lincoln.

Sortie salles 18 Novembre 1987. U.S: 28 Août 1987.

FILMOGRAPHIE: Ethan Wiley est un réalisateur et scénariste américain. 1987 : House 2
1998 : Les Démons du maïs 5 : La Secte des Damnés. 2006 : Blackwater Valley Exorcism. 2007 : Brutal. 2012 : Elf-Man. 2015 : Journey to the Forbidden Valley.


Malgré ses bonnes intentions de divertir sans prétention, House 2 est une séquelle poussive qui ne contentera que les ados de moins de 12 ans. La faute à un humour potache constamment lourdingue plombant toute l'intrigue redondante (la quête d'un crane de cristal ballotté entre méchants et gentils afin que ces derniers préservent l'éternelle jeunesse d'un grand-père zombifié) et à des personnages ballots (leur charisme inoffensif s'y prête plutôt bien) dans leur vaine tentative de jouer les aventuriers (façon Indiana Jones) avec une maladresse comique. Qui plus est, en éludant toute dimension horrifique si habilement exploité dans son modèle par l'inégal Steve Miner, House 2 privilégie un public familial n'ayant aucune culture du genre fantastique. A oublier donc, surtout auprès de la génération 80 ayant été malgré tout timidement séduite lors de sa sortie en salles.

Gaïus.
3èx
                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Cinemovies.fr

de Steve Miner. 1986. U.S.A. 1h32. Avec William Katt, George Wendt, Richard Moll, Kay Lenz, Mary Stavin, Michael Ensign, Erik Silver, Mark Silver, Susan French, Alan Autry, Steven Williams.

Sortie salles France: 4 Juin 1986. U.S: 28 Février 1986

FILMOGRAPHIESteve Miner est un réalisateur américain, né le 18 Juin 1951 à Westport, dans le Connecticut. 1981: Le Tueur de Vendredi. 1982: Meurtres en 3 dimensions. 1986: House. 1986: Soul Man. 1989: Warlock. 1991: A coeur vaillant rien d'impossible. 1992: Forever Young. 1994: Sherwood's Travels. 1994: My Father ce Héros. 1996: Le Souffre douleur. 1998: Halloween, 20 ans après. 1999: Lake Placid. 2001: The Third Degree (télé-film). 2001: Texas Rangers, la revanche des Justiciers. 2002: Home of the Brave (télé-film). 2006: Scarlett (télé-film). 2007: Day of the Dead.


Récompensé à Avoriaz et au Rex après avoir remporté un joli succès en salles, House surfe sur le démoniaque Evil-dead depuis une nouvelle tendance d'horreur cartoonesque. Conçu à l'instar d'un train fantôme émaillé de chausse-trappe et revirements délirants, cette série B typiquement ludique s'approprie du thème de la demeure hantée en transcendant ses conventions auprès d'une dérision sarcastique assez finaude.  Après la disparition inexpliquée de son fils Jimmy qui aboutira au divorce de sa femme, et après la mort de sa tante, le célèbre écrivain Roger Cobb s'installe dans la demeure de la défunte pour écrire son dernier roman. Mais des phénomènes surnaturelles vont se manifester prouvant notamment que son fils est bel et bien toujours vivant, retenu prisonnier dans une dimension inconnue. Loufoque et débridé avec une générosité permanente, House constitue le divertissement idéal du samedi soir bâti sur un scénario inventif alléguant un déploiement de monstres ricaneurs en tous genres. Avec comme point de départ l'argument horrifique d'une demeure hantée occultant une disparition inexpliquée, Steve Miner dynamite les traditionnels clichés lors d'une succession de gags euphorisants.


La caractérisation des personnages excentriques étant exploitée à bon escient auprès de leur complicité amicale sournoise. Ainsi, notre vénérable romancier se retrouve épié par un voisin de palier investigateur et pleutre, quand bien même une bimbo désinvolte usera un peu plus tard de son charme pour lui soumettre la garde de son rejeton. Les vicissitudes improvisées qui en émanent, telle l'investigation des flics dans la maison de Roger, la visite surprise de son ex épouse ou encore la main baladeuse agrippée au dos du bambin, sont habilement acheminées avec une efficacité roublarde. La comédie horrifique aurait également pu se prénommer Monster in the Closet tant la maison recèle de pièces secrètes et sombres placards investis par des hordes d'esprits farceurs ! L'esprit cartoonesque ambiant (d'autant plus que la maison gothique ressemble en quelque sorte à un jouet grandeur nature), la fantaisie naïve que nos protagonistes nous expriment en toute spontanéité rendent l'aventure diablement réjouissante par son esprit déjanté. Epaulé d'effets spéciaux artisanaux, tant pour la confection singulière des monstres en latex que de l'environnement surnaturel d'une maison au seuil d'une 4è dimension (le saut dans le vide précipité par Roger de sa salle de bain abouti au repère hostile d'une jungle vietnamienne !), House dépayse, détonne et surprend avec une inventivité décomplexée.


Bougrement sympathique, atmosphérique et donc dépaysant, House festoie autour d'une horreur cartoonesque, de par son script dingo et ces comédiens avenants à la bonne humeur expansive. Quant à la contribution musicale de l'éminent Harry Manfredini, il y transfigure une cadence entêtante afin de renforcer l'intensité toujours plus barrée d'un train fantôme envahit d'itinérants récalcitrants.

Gaïus
26.07.12. 5èx

Récompenses: Prix de la Critique à Avoriaz, 1986
Grand Prix au Rex de Paris, 1986