de Luigi Cozzi (Lewis Coates). 1980. Italie/Allemagne. 1h35. Avec Ian McCulloch, Louise Marleau, Marino Masé, Siegfried Rauch, Gisela Hahn, Carlo De Mejo, Carlo Monni.
Sortie salles France: 15 Juillet 1981. Italie: 2 Août 1980
Entouré d’aimables seconds couteaux du ciné bis (le trio attachant Ian McCulloch, Louise Marleau, Marino Masé), Contamination conjugue aventure exotique (leur expédition en Amérique du Sud pour démanteler une société de café), suspense vaguement oppressant (la panique – assez peu crédible – de Stella recroquevillée dans sa salle de bain à proximité d’un cocon) et horreur cinglante (les corps qui volent en éclats, disséqués au ralenti parmi les zooms insistants !).
Et si le récit s’avère linéaire, voire tracé d’avance, il est contrebalancé par l’efficacité d’une mise en scène soignée (notamment dans la structure narrative rythmée d’humour, autour des rapports contradictoires entre la colonel Stella et l’imbécile heureux Tony), un tempo soutenu, et le charisme familier (du moins pour les aficionados) d’acteurs bisseux jouant les investigateurs héroïques avec autant de simplicité que de dérision. En prime, l’aspect niais des répliques et l’humour lourdingue lâché par le cabotin Marino Masé pourront vite irriter le spectateur lambda, peu sensible aux productions Z. Mais cette posture pittoresque, volontairement grossière, renforce le charme naïf et le second degré d’une entreprise low-cost, taillée pour divertir l’amateur d’horreur crapoteuse et incongrue.
Les scènes gore, spectaculaires, font mouche grâce à leur esthétique artisanale et leur absence de complexes : les boyaux fumants éclaboussent l’écran. Et l’apparition finale du fameux cyclope impressionne franchement par son aspect éminemment délétère, visqueux, viscéral. Face à cette icône monstrueuse, résolument glauque, et grâce à un montage habile, à la conviction d’acteurs transis d’effroi, Luigi Cozzi nous immerge dans un cauchemar malsain, un dernier quart d’heure homérique, hypnotique, rehaussé d’effets spéciaux étonnamment convaincants - si bien qu’on se surprend à croire à leur vigueur réaliste.
Classique bisseux au pouvoir de fascination morbide inextinguible, Contamination préserve son attrait bonnard en jouant principalement sur l’effet « révulsif / appréhensif » de l’œuf extraterrestre, aussi blafard que méphitique. L’aspect verdâtre de sa physionomie se tend au tempo d’une respiration gutturale qui imprègne toute la pellicule. Et les Goblin d’achever le sort : une pulsation électro, funèbre, imprimée à jamais dans les tympans des fidèles.
— le cinéphile du cœur noir
* Gaïus03.08.18. 7èx
29.07.13. (104 vues)
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Luigi Cozzi |
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