vendredi 25 janvier 2019

Le Bossu de la Morgue / El Jorobado de la Morgue

Photo empruntée sur Google, appartenant au site scifi-movies.com

de Javier Aguirre. 1973. Espagne. 1h22. Avec Jacinto Molina (Paul Naschy), Rosanna Yanni, Victor Alcazar, Maria Elena Arpon, Maria Perschy, Alberto Dalbés.

Sortie salles France: 22 Janvier 1975. Espagne: 13 Juillet 1973

FILMOGRAPHIE SELECTIVEJavier Aguirre Fernandez est un réalisateur, écrivain, compositeur, directeur de photographie, producteur, scénariste espagnol, né le 13 Juin 1935. 1965: Los oficios de Candido. 1967: Los Chicos con las chicas. 1968: Los Dué tocan el piano. 1969: Una vez al ano ser hippies ne Dano Lievre. Soltera y madre en la vida. 1970: De profesion, sus labores. El Astronauta. Pierna Creciente, falda Menguante. 1972: Soltero y padre en la vida. 1973: Le Bossu de la Morgue. Volveré une nacer. 1974: El Insolito embarazo de los Martinez. Le Grand Amour du Comte Dracula. Vida Intima de séducteur de l'ONU cinico. 1977: Acto de posesion. 1981: Rocky Carambole. 1987: La Députée. 1988: El Amor si tiene cura. 1991: Voz. 2002: Zéro / Infinito. 2003: Variaciones 1 / 113. 2006: Médée. Dispersion de la Luz.


Film phare du cinéma ibérique des Seventies réalisé par un cinéaste prolifique, Le Bossu de la Morgue est un ovni rare et précieux pour les amateurs de bisserie déviante au mauvais goût assumé. Ainsi, la légende évoque qu'un véritable cadavre eut été utilisé lors d'une séquence morbide où notre bossu Gotho décapite au couteau un vieillard dans une chambre d'hôpital (personnellement, je n'y crois pas une seconde même si l'effet répulsif s'avère assez réaliste). D'autre part, pour rapporter d'autres anecdotes (cette fois-ci fiables !), une vraie morgue fut utilisé avec l'accord du directeur de l'établissement, quand bien même les rats utilisés dans le film sont de véritables rongeurs sacrifiés pour l'occasion, c'est à dire brûlés vifs dans une totale négligence ! Un parti-pris aussi éhonté qu'impardonnable évidemment. Quant au pitch halluciné, il est à inscrire dans les annales du grotesque le plus impayable ! Jugez en ! Gotho est un bossu déficient exerçant pour l'entretien d'une morgue. Amoureux d'une jeune amie d'enfance, ce vagabond solitaire lui ramène des fleurs depuis qu'elle est hospitalisée pour une grave pathologie. Malheureusement, la fille décède mais Gotho, fou de chagrin, décide d'enlever son cadavre pour s'occulter sous les catacombes d'une abbaye. Avec l'aide d'un chirurgien sans vergogne qui lui promet de rendre la vie à sa défunte, le bossu devra profaner divers cadavres, assassiner des innocents puis ravir des jeunes femmes pour ainsi pouvoir créer un être artificiel !  


En revoyant aujourd'hui Le Bossu de la Morgue, on se surprend toujours de l'incroyable alchimie qui s'y dégage. Entre le nanar involontairement risible (Paul Naschy en séducteur déficient est irrésistible de cabotinage !) et la série B/Z d'exploitation engagée dans l'outrance putassière et le délire dégingandé, cette farce morbide doit son salut à un scénario anarchique proprement halluciné ! Car en brassant les thèmes de l'immortalité, de la monstruosité humaine et de la nécrophilie pour l'enjeu de l'amour (on peut d'ailleurs songer par moments au célèbre Blue Holocaust de Joe d'Amato !), ce bordel outrageant se vautre dans le grand guignol, le mauvais goût et l'horreur gothique avec une surprenante décontraction. Ainsi donc, influencé par le mythe de Frankenstein et Notre Dame de parisJavier Aguirre nous rajeunit un bijou d'horreur glauque avec cette touche ibérique si singulière pour l'illustration ostentatoire de cadavres putréfiés, catacombes décaties, nécropole nocturne, chambre des tortures et auberge mal fréquentée piquetés de scènes gores incroyablement putrides pour l'époque (si bien qu'elles continuent encore aujourd'hui de nous fasciner !). Or, il fallait donc oser confier le premier rôle à un bossu rétrograde perpétrant d'horribles méfaits pour l'amour d'une défunte depuis qu'un médecin mégalo lui aura garanti sa résurrection. Dès lors, on ne sait plus s'il faut s'apitoyer sur son sort ou à contrario le condamner à travers ses exactions sanguinaires d'autant plus sadiques !


Et lorsque Gotho est naturellement courtisé par une jolie blonde éprise d'empathie, on se dit que la vraisemblance s'avère constamment au point mort dans cette production incongrue affiliant romance déchue et horreur crapoteuse. Et ce jusqu'à y introduire un monstre visqueux friand de chair humaine mais confiné dans un cachot, fruit des expériences diaboliques du médecin licencieux. A ce titre, le point d'orgue hilarant est digne de figurer dans les anthologies du craignos monsters ! Mais le charme probant du Bossu de la morgue provient également de l'interprétation surjouée de Paul Naschy  (considérée ici comme l'un de ses rôles majeurs ! Ah bon ?) ! Car en forçant le trait sur son amertume et sa tristesse élégiaque d'avoir perdu sa compagne d'enfance, l'acteur épouse pour autant un penchant autrement malsain lorsqu'il est contraint d'assassiner des médecins railleurs de son infirmité ou lorsqu'il doit ravir d'innocentes victimes pour l'offrande d'un glouton hybride toujours plus carnassier ! Enfin, et pour parachever, l'ambiance gothico-morbide s'avère franchement perméable si bien que Javier Aguirre dépeint avec une attention formelle monuments de pierre en ruine renfermant dans les sous-sols éclairés de bougies un labo décrépi au sein d'un petit village autrichien nappé de brouillard. Quand bien même notre bossu tapi dans l'ombre déambule la nuit afin de cibler sa nouvelle proie ou encore un peu plus tard profaner un cadavre putréfié !


A travers ses scènes gores incroyablement couillues (du moins dans sa version intégrale), son ambiance putride insensée et parfois même épeurante (les apparitions moribondes des 2 victimes vitriolées m'impressionnent à chaque visionnage), ses acteurs cabotins, ses incohérences narratives intarissables et sa mélodie métronome, Le Bossu de la Morgue fait mouche pour s'imposer en perle de l'horreur ibérique réfractaire au politiquement correct ! Car baignant dans un perpétuel racolage putassier (ah, ces deux nymphettes se fouettant le torse en guise de masochisme !), Le bossu... s'achemine sans complexe vers le nanar hybride afin de combler les fétichistes d'ovni aussi bien sulfureux que décadent !

Remerciement à Artus Films

*Bruno
25/01/19. 3èx
01.02.12. 332 v

mercredi 23 janvier 2019

Climax. Prix du Meilleur Film, Catalogne 2018.

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Gaspard Noé. 2018. France. 1h37. Avec Sofia Boutella, Romain Guillermic, Souheila Yacoub, Kiddy Smile, Claude-Emmanuelle Gajan-Maull, Giselle Palmer.

Sortie salles France: 19 Septembre 2018 (Interdit - 16 ans).

FILMOGRAPHIEGaspar Noé est un scénariste, producteur et réalisateur italo-argentin, né le 27 décembre 1963 à Buenos Aires en Argentine. 1998 : Seul contre tous. 2002 : Irréversible. 2010 : Enter the Void. 2015 : Love. 2018 : Climax.


Avertissement ! Ames vulnérables et émotives, n'absorbez aucune substance psychotrope ni boissons alcoolisées avant la séance maximaliste, si bien que même à jeun la gueule de bois est de rigueur passé le générique de fin !

"Tous les esprit fonctionnent entre démence et imbécilité, et chacun dans les 24h, frôlent ces extrêmes." Expérience psychédélique hallucinée faisant office de bad trip irréversible, Climax est la nouvelle oeuvre provocatrice du franc-tireur Gaspard Noé rarement à court d'idées vrillées et de concept saugrenu. A l'instar du pitch d'une simplicité enfantine: un groupe de danseurs professionnels se réunissent un soir de beuverie. Or, durant la soirée (prioritairement) techno, quelqu'un a versé une substance psychotrope dans la Sangria. Depuis, chaque danseur sombre dans une démence incontrôlée. Pur ovni dépressif monstrueux et décadent, à mi-chemin entre Eraserhead, Possession (Noé réinterprète d'ailleurs la fameuse anthologie de transe erratique iconisée par Isabelle Adjani !), la Montagne Sacrée et bien d'autres raretés aussi marginales qu'underground, Climax nous plonge dans un maelstrom d'images agressives où les corps extatiques laissent libre court à une expression gestuelle aussi bien picturale que fantasmatique. Constamment sensitif sous l'emprise du LSD que chaque danseur déglutit contre son gré, Climax nous immerge dangereusement dans un univers surréaliste incessamment incommodant.


Si bien que le spectateur hypnotisé par les chorégraphies salaces et démoniales perd rapidement pied avec la réalité quotidienne éclairée de néons flashy, et ce en ayant la désagréable impression d'y égarer sa propre identité ! Autant dire que le pulsatile Climax n'a jamais aussi bien décrit à travers sa caméra contemplative les effets corporels et cérébraux du LSD depuis la fameuse Montagne Sacrée de Jodorowsky ! Techniquement virtuose auprès d'une caméra reptilienne adepte des plans séquences ou tarabiscotés, Climax s'accapare donc de nos sens avec une délétère maîtrise formelle. Quand bien même nous nous identifions facilement aux personnages juvéniles méconnus du public si bien que les comédiens s'avèrent pour la plupart amateurs lorsque Gaspard Noé les recruta durant ses 15 jours de tournage. Et donc à travers son manifeste contre les dangers du LSD, notamment prétexte à moult clips expérimentaux matérialisés par des esprits intoxiqués, Climax donne finalement chair à un univers à la fois spirituel et métaphysique où plane un mal-être existentiel plutôt actuel. De par les angoisses et affres insurmontables de chacun des protagonistes déambulant tels des fantômes errants pour ensuite céder à des pulsions contrairement sauvages, Climax suggère avec audace les effets potentiellement fructueux (pour ne pas dire extraordinaires) de la mort après avoir franchi le seuil de l'au-delà pour y déceler l'absolue vérité !


"Mourir est une expérience extraordinaire"
Expérience traumatique avec notre moi conscient enivré par les effets pervers de l'alcool et de la drogue, Climax nous ensorcelle l'âme, le coeur et la chair avec une alchimie aussi bien délétère que dévastatrice. Eu égard de sa puissance visuelle hyper tangible, l'expérience bipolaire est à déconseiller aux esprits vulnérables, notamment à travers sa chétive romance que fait naître sa poignante conclusion lorsque Noé filme la beauté des corps épuisés de larmes et de souffrances. Une claque émotionnelle donc infiniment atypique et cauchemardesque si bien que nos nerfs sont subtilement mis à rude épreuve lorsque Gaspard Noé parvient littéralement à nous posséder à travers cette vision métaphysique de corps lubriques en soif d'amour impalpable. 

Dédicace à Dany Dumont

*Bruno

Récompenses: Festival international du film fantastique de Neuchâtel 2018 : Prix H. R. Giger Narcisse du meilleur film et Méliès d'argent du meilleur long métrage européen.
Festival international du film de Catalogne 2018 : Prix du meilleur film.

mardi 22 janvier 2019

Les Veuves

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Widows" de Steve McQueen. 2018. 2h09. Avec Viola Davis, Michelle Rodríguez, Elizabeth Debicki, Cynthia Erivo, Colin Farrell, Brian Tyree He.

Sortie salles France: 28 Novembre 2018. U.S: 16 Novembre 2018

FILMOGRAPHIE: Steve Rodney McQueen est un artiste et réalisateur anglais, né le 9 Octobre 1969 à Londres. 2008: Hunger. 2011: Shame. 2013: Twelve years a slave. 2018: Les Veuves.


Hunger / Shame / Twelve years a slave, Steve Mc Queen enchaîne les réussite tel un métronome, si bien que Les Veuves confirme à nouveau qu'il peut-être à la fois un cinéaste aussi engagé que talentueux en s'essayant ici pour la première fois au cinéma de genre. Car si on lui reprocha le classicisme de sa mise en scène avec l'éprouvant Twelve years a slave, les Veuves s'avère autrement inventif et stylé de par sa réalisation alambiquée exploitant moult cadrages en y imprimant sa personnalité avisée. Film de braquage à l'ancienne si j'ose dire, de par son refus du spectaculaire (en dépit de son immersif prologue homérique et de l'ultime braquage éminemment intense et haletant),  Steve Mc Queen prend son temps pour planter son univers et ses personnages marginaux sous l'impulsion d'une orchestration musicale prégnante où pointe parfois une émotion chétive. Tant et si bien qu'au-delà de ses quelques éclairs de violence étonnamment brutaux, il y cultive avec tendresse un magnifique portrait de femme désabusée qu'incarne avec retenue émotionnelle la bouleversante  Viola Davis transie de sentiments torturés. Une femme déchue profondément esseulée depuis son inconsolable deuil après avoir entamé une relation aussi passionnelle qu'équivoque quant à l'éventuelle culpabilité de l'époux en concertation vénale. 


Car au-delà de l'aspect ludique du genre policier soigneusement conté et illustré parmi la force de caractère de femmes en requête de dignité, les Veuves se voue donc à l'engagement féministe à travers l'humanité aussi bien fragile que fébrile de ces anti-héroïnes bravant l'interdit en pur désespoir de cause. Ainsi, si le pitch d'apparence orthodoxe présage un honorable divertissement (des veuves de braqueurs sont contraintes de céder elles mêmes au braquage afin de payer les dettes de leurs défunts maris), Steve Mc Queen pimente l'intrigue de rebondissements finauds difficilement prévisibles, et ce jusqu'à sa bouleversante conclusion. Notamment en y faisant intervenir au-delà de la caste féminine la corruption auprès d'un notable en candidature pour devenir maire que Colin Farrell développe avec cupidité immorale. Notamment eu égard de sa cruelle condescendance auprès de son paternel (incarné avec densité morale par le vétéran Robert Duvall en septuagénaire dépassé par l'exubérance politique de son rejeton). C'est donc avant tout un superbe témoignage de femmes révoltées que nous conte scrupuleusement Steve Mc Queen dans leur désir désespéré de reprendre leur destin en main en dépit de stratagèmes criminels d'une audace limite suicidaire.


Solide film policier transcendé par le portrait de ces femmes criminelles livrées à leur condition soumise, Les Veuves demeure une bouleversante odyssée féministe aussi crépusculaire que rédemptrice. A ne pas rater. 

*Bruno

Box Office France: 399 604 entrées

lundi 21 janvier 2019

Trio de Terreur / Qui gagne perd, qui perd gagne

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Pinterest.com

"Twice-told Tales" de  Sidney Salkow. 1963. Angleterre. 2h00. Avec Vincent Price, Sebastian Cabot, Brett Halsey, Beverly Garland, Richard Denning, Mari Blanchard.

Sortie salles France: ?. U.S: 30 Octobre 1963

FILMOGRAPHIE: Sidney Salkow est un réalisateur, scénariste et producteur américain né le 16 juin 1909 à New York (État de New York), mort le 18 octobre 2000 à Valley Village (Californie). 1938 : Tempête sur le Bengale. 1939 : She Married a Cop. 1941 : Tillie the Toiler. 1943 : La Cité sans hommes. 1947 : Millie's Daughter. 1952 : Une fille à bagarres. 1952 : Le Faucon d'or. 1952 : Le Trappeur des grands lacs. 1953 : Le Roi pirate. 1954 : Sitting Bull. 1963 : Trio de terreur. 1964: Je suis une légende. 1965 : Le Massacre des sioux. 1965 : The Murder Game.


Trio de Terreur (ou Qui gagne perd, qui perd gagne) est composé de 3 sketchs d'après les écrits de  Nathaniel Hawthorne. Outre la qualité indiscutable de son casting, on retrouve dans chacune des histoires le gentleman Vincent Price dans un triple rôle véreux à la mesure de son talent. Quant au réalisateur plutôt méconnu du public, il est toutefois réputé d'avoir signé Je suis une légende, la meilleure adaptation ciné d'après Matheson réalisée 1 an après la sortie de Trio de Terreur.

L'Expérience du docteur Heidegger
Veuf éploré jamais remis de la mort de son épouse, Carl Heidegger parvient à accomplir l'impossible: ressusciter cette dernière grâce à une eau de jouvence découverte dans la crypte. 
Sympathique segment assez efficace et plutôt bien structuré à travers les rebondissements du second acte, l'Expérience du Dr Heidegger traite des thèmes du jeunisme, de l'amour et de l'amitié sous couvert de vendetta et d'adultère. Son cheminement dramatique parvenant à instiller une certaine empathie auprès du Dr Heidegger sévèrement mis à mal à travers sa destinée aussi funeste que galvaudée. Magnifiquement éclairé d'une photo flamboyante (il en est de même pour les 2 autres opus !), Vincent Price / Sebastian Cabot se fondent dans le décor gothique de manière solennelle si bien qu'ils se disputent leur amitié pour la muse Mari Blanchard ballottée par un fourbe compromis.


La Fille de Rappaccini
Romance saillante à travers l'impossible liaison amoureuse de 2 amants infortunés, la Fille de Rappaccini dépeint le calvaire de Béatrice contrainte de rester cloîtrer chez elle depuis les expériences immorales de son père anéanti par son divorce. Un beau jour, un inconnu fait la cour à Béatrice et en tombe amoureux. Original à travers son idée incongru (empoisonner le corps d'une personne pour se prémunir de tout contact humain), intense et d'une dramaturgie sans concession (le final n'y va pas par quatre chemin), La Fille de Rappaccini s'avère aussi beau qu'élégiaque. Tant auprès de son vaste jardin de fleurs vénéneuses que de la condition soumise de Béatrice asservie par un père aussi fourbe qu'égoïste. Au-delà du jeu toujours aussi impliqué de Vincent Price en paternel à mi-chemin de la démence, le récit gagne en intensité dramatique grâce à la remarquable performance de Joyce Taylor, sosie d'Ava Green si j'ose dire d'une beauté aussi épineuse qu'ensorcelante. Rien que pour elle, le récit particulièrement captivant vaut assurément le détour, d'autant plus qu'il s'agit selon mon jugement de valeur du meilleur épisode de la trilogie.


La maison aux 7 pignons
Après 17 ans d'absence, Gerald Pyncheon revient dans la maison de son enfance en compagnie de son épouse. Accueilli par sa soeur, il lui déclare qu'il est bel et bien déterminé à trouver la cachette de l'ancien propriétaire de la demeure décédé dans d'étranges circonstances. Jouant avec les codes de la demeure hantée (Amityville s'en est d'ailleurs peut-être inspiré à travers une idée horrifique démonstrative), la Maison aux 7 pignons compte sur l'art et la manière de conter son histoire (un chouilla complexe et nébuleuse) avant d'amorcer un rythme nerveux lors de son final spectaculaire. Là encore, la distribution prédomine car elle s'avère toujours aussi spontanée; notamment auprès du jeu névralgique de Beverly Garland naviguant entre ses sentiments d'intuitions, de prémonitions et de visions surnaturelles. Dommage que l'ensemble soigneusement réalisé manque d'une certaine densité et d'originalité au niveau de l'intrigue car il s'agit probablement du sketch le plus ambitieux. En tout état de cause, la Maison aux 7 pignons nous laisse pour autant sur un sentiment plutôt positif à défaut d'avoir pu nous combler comme le souligne souvent l'ultime récit du genre omnibus.

*Bruno

vendredi 18 janvier 2019

Le Cirque des Horreurs

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Circus of Horrors" de Sidney Hayers. 1960. Angleterre. Avec Anton Diffring, Erika Remberg, Yvonne Monlaur, Donald Pleasence, Jane Hylton, Kenneth Griffith.

Sortie salles France: 1er Mars 1961. U.S: 31 Août 1960

FILMOGRAPHIESidney Hayers est un réalisateur, monteur, producteur et scénariste britannique, né le 24 août 1921 à Édimbourg (Écosse, Royaume-Uni), et mort le 8 février 2000 à Altea (Espagne). 1958 : Violent Moment. 1959 : The White Trap. 1960 : Le Cirque des horreurs. 1960 : The Malpas Mystery. 1961 : Echo of Barbara. 1961 : Les Gangsters. 1962 : Brûle, sorcière, brûle ! 1963 : This Is My Street. 1965 : Three Hats for Lisa. 1966 : The Trap. 1966 : Finders Keepers. 1969 : L'étoile du sud. 1970 : Mister Jerico (TV). 1971 : The Firechasers. 1971 : Revenge. 1971 : Assault. 1972 : All Coppers Are...1974 : Cet emmerdeur de Charly. 1974 : Mortelle rencontre. 1975 : Diagnostic : Meurtre. 1975 : King Arthur, the Young Warlord. 1976 : One Away. 1979 : The Seekers (TV). 1980 : Conquest of the Earth (TV). 1980 : Condominium (TV). 1982 : Le Trésor d'Al Capone (Terror at Alcatraz) (TV).


Production américano-brittish (le financement est en parti crédité par Samuel Z. Arkoff), le Cirque des Horreurs est un film d'épouvante d'une perversité étonnante pour l'époque à travers une intrigue aussi vrillée que capillotractée. Ainsi, après le succès flamboyant des Hammer-Film, le réalisateur   Sidney hayers semble habité d'une idéologie outrancière afin d'y détailler une certaine violence sanguine (même si en de rares occasions) et un érotisme soft assez effronté du point de vue du tueur mégalo multipliant les conquêtes féminines. Après avoir défiguré accidentellement une de ses patientes, le Docteur Rossiter est contraint de racheter un cirque français pour poursuivre ses travaux de chirurgie esthétique. Avec l'appui de ses acolytes Angela et Martin, ce médecin affublé d'une nouvelle identité s'emploie à recruter des marginaux désargentés pour sa nouvelle entreprise afin de mieux les compromettre au chantage et ainsi préserver son identité. Mais lorsque l'un d'eux décide de quitter le cirque, Schueler et ses comparses n'hésitent pas à provoquer un accident meurtrier. Or, un inspecteur, un journaliste et une ancienne victime vont bientôt rejoindre le chapiteau pour tenter de le démasquer. De prime abord, le scénario du Cirque des Horreurs a de quoi rebuter de par son aspect décousu n'hésitant pas à employer quelques grosses ficelles (Schueler accidentellement défiguré au moment où sa patiente vitriolée est sur le point de le dénoncer, les prochaines victimes se souciant peu de leur propre sort en dépit de la réputation infortunée du cirque, et enfin le nombre surélevé de marginaux défigurés même si l'action s'y déroule après la guerre !).


En prime, l'idée atypique pour Schueler d'y perpétrer ses travaux de chirurgie plastique dans l'antre d'un cirque puis de provoquer de façon récurrente la mort de ses employées envieuses fascine autant qu'il laisse perplexe quant au souci de vraisemblance de celles-ci aveuglées par la notoriété dirions nous afin de les excuser de leur faute de discernement. Pour autant, cette série B cynique baignant dans une perpétuelle perversité sournoise sous l'impulsion de l'acteur Anton Diffring (les Prédateurs de la nuit, Borsalino and Co, les Diablesses, Quand les aigles attaquent) réussit largement à atteindre son but. C'est à dire divertir, amuser et captiver à travers un spectacle forain aussi bien malsain et sardonique que flamboyant et vertigineux (certains numéros d'acrobatie nous donnant le vertige). Il faut avouer que sa splendide photo "technicolor" ajoute un charme saillant auprès de sa scénographie festive peu abordée dans le genre horrifique. Mais c'est surtout parmi sa galerie peu recommandable de personnages envieux, opportunistes, couards, maîtres chanteurs ou mégalos que le Cirque des Horreurs tire son épingle du jeu à travers un diabolique jeu de massacre où la quête du pouvoir inflige des stratégies criminelles éhontées. Et ce si même si l'incident aléatoire est parfois de mise ! Foutraque, fou, débridé, le Cirque des Horreurs est notamment rehaussé de l'interprétation notoire d'Anton Diffring dans un rôle génialement machiavélique. A l'instar d'une des meilleures séquences du film lorsque Schueler hésitera avec une subtile ambiguïté à sauver la vie du propriétaire du cirque sauvagement agressé par un ours. Sa posture de séducteur machiste aux yeux de saphir perçant, sa soif de popularité, son désir d'asservir la gente féminine ainsi que son flegme autoritaire illustrant de façon raffinée un corrupteur à la fois burné et dérangé. On peut aussi relever en préambule l'interprétation légitime du regretté Donald Pleasance endossant modestement le patron fauché très porté sur l'alcool mais nanti d'une intégrité paternelle pour sa fille défigurée.


Sous le plus grand chapiteau maudit !
En dépit de son intrigue peu subtile mais pour autant assez jouissive auprès de sa facture à la fois grand-guignolesque et décomplexée, Le Cirque des Horreurs demeure un cas unique dans le paysage horrifique des Sixties. De par son parti-pris provocateur à dépeindre des personnages licencieux souvent dénués de vergogne et son florilèges de rebondissements impeccablement rythmés, le Cirque des Horreurs divertit fertilement sous l'impulsion d'un solide casting en concertation pernicieuse. 

*Bruno
18.01.19. 3èx
01.05.12. 160 v

jeudi 17 janvier 2019

S.O.S Fantômes

                                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Notrecinema.com

"Ghosbusters" d'Ivan Reitman. 1984. U.S.A. 1h45. Avec Bill Murray, Dan Aykroyd, Harold Ramis, Sigourney Weaver, Rick Moranis, Annie Potts, William Atherton, Ernie Hudson.

Sortie salles France: 12 Décembre 1984. U.S: 8 Juin 1984

FILMOGRAPHIE: Ivan Reitman est un réalisateur canadien, né le 27 Octobre 1946 à Komarno en Tchécoslovaquie. 1971: Foxy Lady. 1973: Cannibal Girls. 1979: Arrête de ramer, t'es sur le sable. 1981: Les Bleus. 1984: SOS Fantômes. 1986: L'Affaire Chelsea Deardon. 1988: Jumeaux. 1989: S.O.S. Fantômes 2. 1990: Un Flic à la Maternelle. 1993: Président d'un Jour. 1994: Junior. 1997: La fête des pères. 1998: 6 Jours, 7 nuits. 2001: Evolution. 2005: Ma Super ex. 2011: Sex Friends.


Succès planétaire de l'année 84 (il bat même les recettes d'Indiana Jones et le Temple maudit !), au même titre que son tube interprété par Ray Parker, JRS.O.S. Fantômes s'est rapidement imposé en statut culte, de par son concept original et la complicité amicale de redresseurs de tort pas comme les autres. Trois professeurs sur la dèche décident de créer leur propre entreprise axée sur les phénomènes paranormaux. Avec l'aide de leurs équipements ultra sophistiqués et de leur véhicule de fonction, ils parcourent la ville afin de débusquer le moindre fantôme. Alors que des spectres farceurs importunent la tranquillité de certains résidents, une menace beaucoup plus délétère se profile à l'horizon au point de daigner anéantir toute la ville de New-York ! Partant d'une idée aussi saugrenue qu'improbable (la création de la société S.O.S Fantômes !), Ivan Reitman y transfigure une farce autour de l'héroïsme de scientifiques en herbe, délibérés à déclarer la guerre aux fantômes tous azimuts ! En ce qui concerne le look excentrique de ces derniers, le réalisateur s'en donne à coeur joie pour donner chair à des revenants inspirés du cartoon (le glouton d'un vert fluorescent) alors que d'autres s'avèrent plus académiques (les créatures cerbères du Dieu Gozer !). Mais le clou du spectacle reste sans conteste l'apparition dantesque du Marshmallow, sorte d'immense bonhomme de neige en pâte de guimauve, subitement doué de vie à travers l'allégeance de Gozer !


Son sourire badin et sa manière apathique de se déplacer à travers les immeubles pour aller piétiner les habitants déclenche la surprise hilarante ! Quand à l'accoutrement futuriste de nos chasseurs de fantômes en combinaisons customisées et équipés d'appareils expérimentés (la boite à fantômes, l'unité de confection), ils inspirent cette identique effronterie, à l'instar de leurs armes laser qu'ils utilisent aveuglément (et sans modération !) afin d'éradiquer l'ennemi ! Grâce à la dérision du second degré et à la spontanéité des comédiens décomplexés (particulièrement Bill Muray en dragueur invétéré et Rick Moranis en gaffeur timoré taillé dans le célibat), S.O.S Fantômes insuffle une énergie exubérante de par son lot de péripéties (l'invasion des fantômes en plein centre urbain après s'être évadé de l'unité de confection !) où l'enjeu final (épargner la fin du monde !) culmine vers une confrontation démoniaque (nos chasseurs pris à parti avec la déesse Gozer sur le toit de l'immeuble !). Si les gags plus ou moins drôles font souvent mouche, c'est surtout l'attitude fantaisiste des protagonistes qui inspire autant la distraction qu'une sympathie résolument communicative. Sans compter la présence charnelle d'une Sigourney Weaver transie d'émoi car asservie par un esprit démoniaque mais aussi importunée par un voisin de palier en mal d'amour et de reconnaissance ! (avec son physique peu avantageux, l'impayable Rick Moranis impose une maladresse impérieuse !).


De par la grande complicité amicale des comédiens et la panoplie délirante des revenants espiègles ou menaçants, S.O.S. Fantômes n'a rien perdu de sa ferveur et de sa fantaisie délurée. D'autant plus que le soin accordé aux effets-spéciaux (révolutionnaires pour l'époque !) permettent à l'aventure de la rendre toujours aussi pétulante. Une comédie miraculeuse donc à travers son concept ubuesque transcendée d'une fraîcheur et d'une bonne humeur infiniment guillerettes ! 

A Harold Ramis...

*Bruno
4èx (80)

mercredi 16 janvier 2019

L'Arme Fatale 2

                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Lethal Weapon 2"de Richard Donner. 1989. U.S.A. 1h54. Avec Mel Gibson, Danny Glover, Joe Pesci, Joss Ackland, Derrick O'Connor, Patsy Kensit, Darlene Love, Traci Wolfe, Steve Kahan.

Sortie salles France: 2 Août 1989. U.S: 7 juillet 1989

FILMOGRAPHIE: Richard Donner (Richard Donald Schwartzberg) est un réalisateur et producteur américain, né le 24 Avril 1930 à New-York. 1961: X-15. 1968: Sel, poivre et dynamite. 1970: l'Ange et le Démon. 1976: La Malédiction. 1978: Superman. 1980: Superman 2 (non crédité - Richard Lester). 1980: Rendez vous chez Max's. 1982: Le Jouet. 1985: Ladyhawke, la femme de la nuit. 1985: Les Goonies. 1987: l'Arme Fatale. 1988: Fantômes en Fête. 1989: l'Arme Fatale 2. 1991: Radio Flyer. 1992: l'Arme Fatale 3. 1994: Maverick. 1995: Assassins. 1996: Complots. 1998: l'Arme Fatale 4. 2002: Prisonnier du temps. 2006: 16 Blocs. 2006: Superman 2 (dvd / blu-ray).


Réalisé 2 ans après le premier volet avec un identique succès commercial (1 844 828 vs 1 857 521 entrées), l'Arme Fatale 2 demeure une séquelle à la hauteur de son modèle avec toutefois un goût plus prononcé pour l'humour (Joe Pesci en trublion gentiment vénal jouant le faire-valoir) et la violence teintée de sadisme si j'ose dire. D'ailleurs, sur ce dernier point, on s'étonne de la brutalité de certaines mises à mort de la part d'un divertissement si fun et plutôt familial, principalement lors de sa dernière demi-heure fertile en règlements de compte hargneux. Mel Gibson se taillant une fois de plus une carrure borderline en flic vindicatif transgressant sa déontologie en lieu et place de deuils inconsolables. Autant dire que ça déménage en diable à travers une ribambelle de gunfights et cascades toujours aussi épiques de par leur vigueur chorégraphique. On apprécie d'autre part l'intensité et la précision de ses bruitages explosifs sous l'impulsion d'une partition musicale aux sonorités souvent jazzy !


Et donc à travers une intrigue typiquement simpliste (gentils vs méchants lors d'un incessant jeu d'intimidations et de règlements de compte sanglants), quoique un chouilla originale (un consulat  d'Afrique du Sud et ses sbires profitent de leur immunité diplomatique afin de parfaire leur juteux trafic de drogue en plein Los Angeles), Richard Donner dose très efficacement action, humour, romance (qui peut oublier le charme longiligne de la chanteuse anglaise Patsy Kensit !) et violence sous l'impulsion du duo policier le plus sympa de l'histoire du Buddy Movie ! Ainsi donc, si le divertissement rondement mené ne fait preuve d'aucune subtilité (même s'il y dénonce en filigrane l'apartheid); tant auprès de la romance plutôt furtive et sirupeuse entre Riggs et Rika, du numéro de bateleur que Joe Pesci endosse dans un rôle parodique à contre emploi, des réparties bonnards que Roger et Riggs renchérissent ou encore de quelques gags aimablement ubuesques (Roger cloîtré sur la cuvette de son WC piégé, sa fille aînée s'exhibant en bikini dans une pub pour préservatifs !), l'Arme Fatale 2 remplit aisément son contrat de pur divertissement grâce à sa fougue et sa vigueur généreusement sémillantes. C'est donc avec réel plaisir qu'on s'impatiente déjà du 3è opus (toujours réalisé par l'émérite Richard Donner 3 ans plus tard), et ce même si aujourd'hui on se rapproche davantage du plaisir coupable (du samedi soir) qu'à l'époque de sa sortie primeur.

*Bruno

Ci-joint la chronique de l'Arme Fatale : http://brunomatei.blogspot.fr/2016/08/larme-fatale.html

mardi 15 janvier 2019

A star is born

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Bradley Cooper. 2018. U.S.A. 2h16. Avec Lady Gaga, Bradley Cooper, Sam Elliott, Rafi Gavron, Andrew Dice Clay, Dave Chappelle.

Sortie salles France: 3 Octobre 2018. U.S: 5 Octobre 2018

FILMOGRAPHIEBradley Cooper est un acteur, réalisateur et producteur de cinéma américain, né le 5 janvier 1975 à Philadelphie. 2018: A star is born.


"Beau, sensible et tellement grave à la fois. On en sort plutôt bouleversé avec une pointe d'amertume morbide."
Gros succès critique et commercial (1 911 488 entrées rien que chez nous) ovationné par une pléthore de récompenses (voir en fin d'article), A Star is born n'aurait été sans doute qu'une bluette standard s'il n'eut été interprété par le couple vedette d'une fulgurance musicale et amoureuse vertigineuse. Quand bien même nous sommes instinctivement déconcertés de retrouver à l'écran une réunion somme toute singulière. A savoir un acteur bellâtre bankable (pour la 1ère fois devant et derrière la caméra !) se disputer la vedette auprès d'une (réelle) star de la variété en initiation filmique (Lady Gaga s'étant fit remarqué un peu plus tôt auprès des saisons 5 et 6 de la série American Horror Story). Car si Bradley Cooper manque malgré tout d'une pointe de sincérité lors de la seconde partie s'attachant à décrire sans outrance la descente aux enfers d'un chanteur toxico sur le déclin, Lady Gaga irradie l'écran à chaque apparition de par sa candeur gracile. Car magnifique portrait d'une étoile montante vouée à sa passion pour la musique à travers les paillettes du showbizz, Lady Gaga  bouleverse le plus naturellement. Tant et si bien qu'elle se livre corps et âme avec une émotion épurée eu égard de sa fragilité humaine et de son amour immodéré pour Jack qu'elle tentera pour autant de préserver avec une résilience stoïque. Bradley Cooper filmant divinement l'actrice avec un sentiment de vérité morale dénuée de toute forme de complaisance.


Au-delà de l'alchimie sentimentale que distille sans fard ce couple incandescent à travers des plages musicales d'une vigueur émotionnelle capiteuse (d'autant plus que Bradley Cooper façonne plusieurs images d'une beauté naturaliste, voir parfois même poétique); A Star is born soulève en digression une vraie réflexion sur l'addiction toxicologique (l'alcool ici mêlé à la coke) et ses conséquences par le biais de ce chanteur de country soucieux de sa déchéance à la fois physique et morale et de son complexe d'infériorité après avoir projeté sa muse sur les sunlights des projecteurs. Rongé par le poids de la culpabilité, jaloux d'une notoriété autrement pailletée, d'une extrême fragilité à céder une énième fois à la tentation de l'addiction, Jack osera franchir les limites de la moralité pour le seul enjeu de l'amour de sa vie. Spoil ! Dans la mesure où le final d'une noirceur inouïe s'avère inévitablement grave et bouleversant sans pour autant verser dans le pathos. Fin du Spoil. Bradley Cooper se refusant intelligemment à mettre en exergue une démonstration de force opportuniste puisqu'il empreinte le hors-champs lors des moments les plus durs et cruels. De par la pudeur de ce parti-pris anti stéréotypé, A star is born gagne ainsi en force émotionnelle pour retrouver l'authenticité de sa remarquable première heure habitée par la rencontre fusionnelle de l'émoi amoureux.


Portrait douloureux de deux artistes prodiges confrontés à deux univers musicaux plutôt antinomiques, A star is born est transcendé d'un florilège de séquences musicales ou intimistes d'une pudeur particulièrement expressive. Ainsi, si la seconde partie (la déchéance latente de Jack et sa remise en question finale) n'évite pas quelques clichés, Bradley Cooper parvient néanmoins à réinstaurer par moments l'émotion de sa première partie lors d'instants d'intimité autrement houleux, sentencieux ou désespérés. Et ce en dépit de son jeu parfois perfectible, son manque de substantialité à instiller une émotion fébrile ou névralgique. En tout état de cause, les spectateurs les plus sévères auront beau lui reprocher une certaine tendance à la facilité et la routine lors d'un second acte moins percutant, A star is born est néanmoins sauvé par l'intensité dramatique du thème de la déprise tout en resplendissant de 1000 feux sous l'impulsion "humaine" de Lady Gaga, plus belle et chaste que jamais ! Rien que par sa présence démiurge aussi bien fragile que pugnace, le spectacle musical taillé dans une perpétuelle tendresse sentimentale vaut assurément le détour ! 

P.S: A noter également dans un second rôle subtilement discret mais avenant et plutôt poignant, une des stars oubliés des années 70 et 80: Mr Sam Elliott !

*Bruno

Récompenses:
Critics' Choice Movie Awards 2019
Meilleure actrice : Lady Gaga
Meilleure chanson originale : « Shallow » interprétée par Lady Gaga et Bradley Cooper
Golden Globes 2019
Golden Globe de la meilleure chanson originale : « Shallow » interprétée par Lady Gaga et Bradley Cooper
Satellite Awards 2019
Meilleur film
Meilleure chanson originale : « Shallow » interprétée par Lady Gaga et Bradley Cooper
Meilleure photographie
National Board of Review 2018
Meilleur réalisateur : Bradley Cooper
Meilleure actrice : Lady Gaga
Meilleur acteur dans un second rôle : Sam Elliott
AFI Awards
Film de l'année
LVFCS Awards
Meilleure chanson originale : « Shallow » interprétée par Lady Gaga et Bradley Cooper
Meilleure actrice : Lady Gaga
Meilleur acteur dans un second rôle : Sam Elliott
Meilleure révélation réalisateur de l'année : Bradley Cooper
North Carolina Film Critics Awards 2018
Meilleure Musique de film

lundi 14 janvier 2019

Bloody Bird. Prix Section Peur, Avoriaz 1987

                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site antagonie.blogspot.com

"Deliria" de Michele Soavi. 1987. Italie. 1h31. Avec David Brandon, Barbara Cupisti, Domenico Fiore, Robert Gligorov, Mickey Knox, Giovanni Lombardo Radice, Clain Parker.

Sortie salles France: 11 Mars 1987. Italie: 22 Juillet 1987. Australie: 8 février 1987

FILMOGRAPHIEMichele Soavi est un réalisateur italien né le 3 Juillet 1957 à Milan, (Italie).
1985: The Valley (vidéo). 1985: Le Monde de l'horreur (Documentaire). 1987: Bloody Bird. 1989: Le Sanctuaire. 1991: La Secte. 1994: Dellamorte Dellamore. 2006: Arrivederci amore, ciao. 2008: Il sangue dei vinti.


Primé à Avoriaz, le premier film de Michele Soavi n'est point passé inaperçu auprès des fans grâce prioritairement à son esthétisme onirique et à l'extravagance de sa réalisation perfectible pour autant inspirée car inventive et dynamique. Ainsi, à partir d'un argument éculé, le réalisateur cède dans un premier temps au traditionnel psycho-killer influencé du giallo avec son lot quotidien de meurtres sanglants. Dans un théâtre, de jeunes interprètes répètent leur numéro sous l'allégeance d'un directeur castrateur. Axé sur un scénario morbide auquel un tueur perpétue ses exactions, un criminel s'est justement échappé de l'asile pour se réfugier dans ce séminaire. Déguisé avec le costume d'une tête de hibou dépouillée sur l'une de ces victimes, il décide de les assassiner un par un. Si le prologue jouait la carte de l'originalité en créant l'effet de surprise du faux semblant (l'assassinat de la prostituée n'était qu'un leurre face à l'iconographie d'une répétition théâtrale), la suite retombe dans les conventions avec cette troupe de comédiens embrigadée dans un lieux clos et confrontés au plus impitoyable des tueurs. Or, la réalisation expérimentale de Michele Soavi réussit malgré tout à instaurer une certaine efficacité de par le dynamisme du rituel meurtrier riche en effusions de sang, avec en prime, des décors aussi disparates que baroques. Quand bien même, avec une ironie assumée et pour contenter les amateurs de gore, chaque crime est perpétré avec une arme différente (hache, perceuse, tronçonneuse, couteau) alors que l'accoutrement vestimentaire du tueur déroute agréablement à travers son excentricité littéralement singulière.


D'ailleurs, le premier homicide commis en interne du théâtre rappelle la rigueur graphique des plus beaux meurtres d'Argento. Inspiré par son maître, Michele Soavi peaufine donc le cadre de ses décors théâtraux avec une ambition stylisée particulièrement épurée. Mais c'est lors de sa seconde partie singulière, lorsque la dernière survivante se retrouve seule avec le tueur, que Bloody Bird réussit admirablement à véritablement surprendre pour imposer un suspense émoulu au sein d'une ambiance délicieusement envoûtante. Notamment auprès de l'adresse de cette réal inventive qui perdure exploitant ses décors restreints et d'une intensité palpable octroyée à la quête désespérée de l'héroïne pour atteindre une clef en guise de liberté. La flamboyance crépusculaire de sa photographie (privilégiant le azur, le rouge et les teintes roses) déployant par moments des images picturales quand il ne s'agit pas de véritable ballet poétique. A titre d'anthologie restée dans toutes les mémoires, à un moment propice de tension latente, le tueur créera sa propre mise en scène macabre par l'entremise de plumes de duvet voltigeant au dessus de ces cadavres soigneusement regroupés sur l'estrade. Ces instants de poésie macabre bercés de l'ambiance onirique d'une mélodie envoûtante laissent en exergue des instants de grâce mortifère lorsque le tueur réinterprète la pièce lors de son parti-pris morbide.


Hormis le jeu sporadique toutefois attachant de la plupart des comédiens et la conformité de sa première partie néanmoins ludique, étrange et inquiétante, Bloody Bird réussit à surprendre, séduire,  déconcerter, avant de fulgurer ses ambitions techniques et formelles lors de son dernier chapitre. Ballet onirique et féerie macabre se télescopant pour la confrontation haletante entre la survivante et le tueur volatile. Premier essai finalement singulier si bien que certaines scènes étonnamment anthologiques marquent durablement les esprits, Bloody Bird laisse des traces dans l'encéphale sans jamais lasser l'initié au fil de ses moult revisionnages (j'en suis personnellement à la 6è) que le temps ne parvient pas à amoindrir. 

*Bruno
31.10.23. 6èx Version Anglaise STFR
14.01.19. 
01.04.13. (88 v)

Récompense: Prix Section Peur, Avoriaz 1987


vendredi 11 janvier 2019

Emmanuelle et Françoise

                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site 

"Le sorelline/Emanuelle's Revenge" de Joe d'Amato. 1972. Italie. 1h37. Avec George Eastman, Rosemarie Lindt, Karole Annie Edel, Patrizia Gori, Mary Kristal, Massimo Vanni.

Sortie salles France: 21 Septembre 1975 ou 77 (Int - 18 ans). Italie: 1975

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Joe d'Amato (né Aristide Massaccesi le 15 décembre 1936 à Rome, mort le 23 janvier 1999) est un réalisateur et scénariste italien. 1975: Emmanuelle et Françoise. 1977 : Emanuelle in America, 1977 : Viol sous les tropiques, 1979: Buio Omega (Blue Holocaust), 1980: Anthropophagous, La Nuit Erotique des morts-vivants, Porno Holocaust, 1981: Horrible, 1982: 2020, Texas Gladiator, Caligula, la véritable histoire, Ator l'invincible, 1983: Le Gladiateur du futur.


Exhumé de l'oubli par l'éditeur Le Chat qui fume si bien que personnellement j'ignorai l'existence de cet ovni signé du petit maître du ketchup dégueulbif, Joe d'Amato (Blue Holocaust / Horrible / Anthropophagous restent dans toutes les mémoires des cinéphages), Emmanuelle et Françoise s'avère une bien étrange curiosité que les fans d'érotisme sulfureux devraient sans doute adhérer. Car si personnellement je ne suis pas fervent de ce genre de produit d'exploitation volontiers racoleur, voir même putassier auprès de son érotisme de carte postale à la lisière du porno (2/3 plans hard le prouvent vulgairement), j'avoue qu'Emmanuelle et Françoise est soigneusement conté, mis en scène et interprété (George Eastman dans l'un de ses rôles - bicéphales - les plus intenses se dispute la vedette parmi 2 charnelles beautés italiennes sobrement incarnées par Rosemarie Lindtsi en némésis goguenarde et la tendre Patrizia Gori en soumise éplorée), si bien qu'il s'agit probablement d'une des meilleures réalisations de Joe d'Amato.


Baignant dans une superbe photo sépia éclairée de nuances pâles, Emmanuelle et Françoise relate la romance tragique de Françoise éperdument amoureuse de son amant sans vergogne puisque la réduisant en esclave lubrique avec l'appui de disciples érotomanes. Noyé de douleur morale et de chagrin, cette dernière décide de se suicider sous les rails d'un train (le prologue s'avère d'ailleurs particulièrement touchant auprès de son intensité mélancolique expressive). Après les funérailles, sa fidèle soeur Emmanuelle s'empresse de séduire son bourreau Carlo afin de le séquestrer dans sa demeure derrière un miroir sans teint. S'ensuit donc entre 2 flash-back explicatifs (pour la rencontre et les liaisons d'asservissement entre Carlo et Françoise) une succession de situations érotiques à la fois sulfureuses et malsaines. Notamment eu égard des fantasmes déviants de Carlo couramment drogué et contraint de faire le voyeur en témoignant de sa geôle vitrée d'inlassables étreintes sexuelles bâties sur le streap tease, le triolisme, le cannibalisme et le lesbianisme. Et ce avant que la dernière demi-heure ne converge vers l'horreur pure (feuille de boucher à l'appui !) avec une dérision sardonique aussi punitive que prévisible.


Renaissant de ces cendres grâce à sa superbe copie HD (même si le réducteur de bruit s'avère un brin trop appuyé selon mon jugement de valeur), Emmanuelle et Françoise se décline comme une étrange curiosité Bis. Sorte de rape and revenge personnel dans sa combinaison d'érotisme scabreux (irriguant toute l'intrigue) et d'horreur grand-guignolesque, marque de fabrique du petit artisan de la provocation typiquement transalpine, Joe d'Amato

*Bruno

jeudi 10 janvier 2019

Chats rouges dans un labyrinthe de verre

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Gatti rossi in un labirinto di vetro/Eyeball" d'Umberto Lenzi. 1975. Espagne/italie. 1h32. Avec Martine Brochard, John Richardson, Ines Pellegrini, Andrés Mejuto, Mirta Miller, Daniele Vargas, George Rigaud.

Sortie salles France: 23 Octobre 1975. Italie: 24 Janvier 1975

FILMOGRAPHIE: Umberto Lenzi est un réalisateur et scénariste italien, né le 6 Aout 1931 à Massa Marittima, dans la province de Grosseto en Toscane (Italie). 1962: Le Triomphe de Robin des Bois, 1963: Maciste contre Zorro, Sandokan, le Tigre de Bornéo, 1964: Les Pirates de Malaisie, 1966: Kriminal, 1967: Les Chiens Verts du Désert, 1968: Gringo joue et gagne, 1969: La Légion des Damnés, Si douces, si perverses, 1970: Paranoia, 1972: Le Tueur à l'orchidée, 1972: Au pays de l'Exorcisme, 1973: La Guerre des Gangs, 1974: Spasmo, La Rançon de la Peur, 1975: Bracelets de Sang, 1976: Brigade Spéciale, Opération Casseurs, La Mort en Sursis, 1977: Le Cynique, l'infâme et le violent, 1978: Echec au gang, 1980: La Secte des Cannibales, l'Avion de l'Apocalypse, 1981: Cannibal Ferox, 1983: Iron Master, la guerre du fer, 1988: Nightmare Beach, la Maison du Cauchemar, 1991: Démons 3, 1996: Sarayevo inferno di fuoco.


Quelle heureuse surprise de découvrir par le truchement du Chat qui fume ce fort sympathique Chats rouges dans un labyrinthe de verre réalisé par l'éminent Umberto Lenzi plutôt avisé à inscrire sur pellicule un Giallo en bonne et due forme. Car s'inspirant des tous récents succès d'Argento, initiateur du genre neo-giallesque depuis l'Oiseau au plumage de Cristal, Umberto Lenzi nous confectionne avec stylisme raffiné (le travail flamboyant sur les couleurs contrastées ne cesse d'enivrer la vue !) une enquête policière aussi solidement menée que captivante. Ainsi donc, à travers une texture agréablement bisseuse, notamment auprès du jeu timoré de certaines victimes épeurées, Lenzi prend malin plaisir à nous balader à travers un whodunit fertile en rebondissements (notamment auprès du final binaire !) et séquences-chocs dont l'intensité monte parfois d'un échelon lorsque certaines victimes parviennent in extremis à s'extraire d'une mort brutale. Le procédé du maniaque s'avérant aussi sournois et vicié que radical et méthodique ! A savoir, arracher le globe oculaire gauche de sa victime et la larder de coups de poignards à l'aide de sa main droite gantée de rouge !


Multipliant à rythme métronomique faux coupables, fausses pistes et d'autres un peu plus habiles afin de nous douter du profil de chaque protagoniste (des pèlerins américains en voyage de groupe à Barcelone), Lenzi s'interroge de plus près vers Mark Burton. Un journaliste infidèle particulièrement inquiet quant à l'éventuelle disparition de son épouse débarquée également à Barcelone. Ainsi, nous apprendrons par ailleurs à travers une réminiscence que cette dernière fut 1 an plus tôt découverte par Mark inanimée aux abords d'une piscine, un poignard ensanglanté à la main. Voyageant avec sa maîtresse Paulette Stone, ils tenteront communément d'éclaircir cette longue liste de crimes avec l'appui d'un commissaire à l'affût des moindres suspects. Purement ludique à travers son intrigue horrifique impeccablement rythmée, Chats rouges dans un labyrinthe de verre exploite donc avec un savoir-faire technique et formel un Giallo assez sanglant distillant un mystère magnétique quant aux mobiles de l'assassin sans visage. La surprise s'avérera d'ailleurs d'autant plus percutante lorsque Spoiler ! le spectateur croira assister à la résolution de l'énigme avant que Lenzi n'y livre un ultime coup de théâtre à travers le fameux trauma psychotique. Fin du Spoiler. L'effet de surprise jouant à plein régime auprès du spectateur si ce dernier n'eut parvenu à suspecter son mystérieux profil. Et ce même si Lenzi se permit d'y inclure un audacieux indice lors de la première demi-heure.


C'est donc avec plaisir cinéphage que nous découvrons ce Giallo rarissime, qui plus est, dans une superbe version HD faisant honneur au travail stylisé de Lenzi, tant et si bien que Chats rouges dans un labyrinthe de verre peut même prétendre surpasser d'autres produits d'exploitation du même tonneau sanguin. A découvrir sans soupçon de réserve donc d'autant plus qu'à travers son défilé d'actrices italienne s'y détache la beauté laiteuse de la (convaincante) comédienne française Martine Brochard ! (avec en sus une apparition clin d'oeil en guise de préface du spectacle de samedi soir !). 

Dédicace à Céline Trinci
*Bruno

mercredi 9 janvier 2019

La Boum

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Claude Pinoteau. 1980. France. 1h51. Avec Claude Brasseur, Brigitte Fossey, Sophie Marceau, Alexandre Sterling, Denise Grey, Jean-Michel Dupuis, Dominique Lavanant, Bernard Giraudeau, Jacques Ardouin, Richard Bohringer.

Sortie salles France: 17 Décembre 1980

FILMOGRAPHIEClaude Pinoteau est un réalisateur et scénariste français, né le 25 mai 1925 à Boulogne-Billancourt, décédé le 5 octobre 2012 à Neuilly-sur-Seine. 1973 : Le Silencieux. 1974 : La Gifle. 1976 : Le Grand Escogriffe. 1979 : L'Homme en colère. 1980 : La Boum. 1982 : La Boum 2. 1984 : La Septième Cible. 1988 : L'Étudiante. 1991 : La Neige et le Feu. 1994 : Cache cash. 1997 : Les Palmes de monsieur Schutz. 2005 : Un abbé nommé Pierre, une vie pour les autres (documentaire).


Si j'avais en mémoire un joli souvenir d'ado en 1980 au moment de sa triomphante sortie commerciale (4 300 000 entrées !), La Boum me laisse aujourd'hui autant de marbre que profondément frustré. Faute d'une comédie romantique terriblement superficielle sous le pilier d'une réalisation supra académique, Claude Pinoteau compte sur un florilège de clichés souvent sirupeux pour séduire le spectateur prioritairement juvénile. Regorgeant de situations cocasses constamment grotesques ou outrancières et de personnages stéréotypés à la psychologique prémâchée (nous n'éprouvons aucune empathie pour la crise conjugale que se disputent avec redondance les parents de Vic Berreton, incarnée avec un certain charme naturel par la novice Sophie marceau), La Boum se vautre dans une indigeste niaiserie que les ados de - de 14 ans pourraient toutefois apprécier avec une naïveté assumée. Paradoxalement, dans un sursaut de timide intérêt, les 5 dernières minutes distillent une légère émotion candide à travers les fantasmes amoureux de cette ado versatile en quête identitaire, de séduction et de reconnaissance.

*Bruno
3èx