lundi 21 janvier 2019

Trio de Terreur / Qui gagne perd, qui perd gagne

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Pinterest.com

"Twice-told Tales" de  Sidney Salkow. 1963. Angleterre. 2h00. Avec Vincent Price, Sebastian Cabot, Brett Halsey, Beverly Garland, Richard Denning, Mari Blanchard.

Sortie salles France: ?. U.S: 30 Octobre 1963

FILMOGRAPHIE: Sidney Salkow est un réalisateur, scénariste et producteur américain né le 16 juin 1909 à New York (État de New York), mort le 18 octobre 2000 à Valley Village (Californie). 1938 : Tempête sur le Bengale. 1939 : She Married a Cop. 1941 : Tillie the Toiler. 1943 : La Cité sans hommes. 1947 : Millie's Daughter. 1952 : Une fille à bagarres. 1952 : Le Faucon d'or. 1952 : Le Trappeur des grands lacs. 1953 : Le Roi pirate. 1954 : Sitting Bull. 1963 : Trio de terreur. 1964: Je suis une légende. 1965 : Le Massacre des sioux. 1965 : The Murder Game.


Trio de Terreur (ou Qui gagne perd, qui perd gagne) est composé de 3 sketchs d'après les écrits de  Nathaniel Hawthorne. Outre la qualité indiscutable de son casting, on retrouve dans chacune des histoires le gentleman Vincent Price dans un triple rôle véreux à la mesure de son talent. Quant au réalisateur plutôt méconnu du public, il est toutefois réputé d'avoir signé Je suis une légende, la meilleure adaptation ciné d'après Matheson réalisée 1 an après la sortie de Trio de Terreur.

L'Expérience du docteur Heidegger
Veuf éploré jamais remis de la mort de son épouse, Carl Heidegger parvient à accomplir l'impossible: ressusciter cette dernière grâce à une eau de jouvence découverte dans la crypte. 
Sympathique segment assez efficace et plutôt bien structuré à travers les rebondissements du second acte, l'Expérience du Dr Heidegger traite des thèmes du jeunisme, de l'amour et de l'amitié sous couvert de vendetta et d'adultère. Son cheminement dramatique parvenant à instiller une certaine empathie auprès du Dr Heidegger sévèrement mis à mal à travers sa destinée aussi funeste que galvaudée. Magnifiquement éclairé d'une photo flamboyante (il en est de même pour les 2 autres opus !), Vincent Price / Sebastian Cabot se fondent dans le décor gothique de manière solennelle si bien qu'ils se disputent leur amitié pour la muse Mari Blanchard ballottée par un fourbe compromis.


La Fille de Rappaccini
Romance saillante à travers l'impossible liaison amoureuse de 2 amants infortunés, la Fille de Rappaccini dépeint le calvaire de Béatrice contrainte de rester cloîtrer chez elle depuis les expériences immorales de son père anéanti par son divorce. Un beau jour, un inconnu fait la cour à Béatrice et en tombe amoureux. Original à travers son idée incongru (empoisonner le corps d'une personne pour se prémunir de tout contact humain), intense et d'une dramaturgie sans concession (le final n'y va pas par quatre chemin), La Fille de Rappaccini s'avère aussi beau qu'élégiaque. Tant auprès de son vaste jardin de fleurs vénéneuses que de la condition soumise de Béatrice asservie par un père aussi fourbe qu'égoïste. Au-delà du jeu toujours aussi impliqué de Vincent Price en paternel à mi-chemin de la démence, le récit gagne en intensité dramatique grâce à la remarquable performance de Joyce Taylor, sosie d'Ava Green si j'ose dire d'une beauté aussi épineuse qu'ensorcelante. Rien que pour elle, le récit particulièrement captivant vaut assurément le détour, d'autant plus qu'il s'agit selon mon jugement de valeur du meilleur épisode de la trilogie.


La maison aux 7 pignons
Après 17 ans d'absence, Gerald Pyncheon revient dans la maison de son enfance en compagnie de son épouse. Accueilli par sa soeur, il lui déclare qu'il est bel et bien déterminé à trouver la cachette de l'ancien propriétaire de la demeure décédé dans d'étranges circonstances. Jouant avec les codes de la demeure hantée (Amityville s'en est d'ailleurs peut-être inspiré à travers une idée horrifique démonstrative), la Maison aux 7 pignons compte sur l'art et la manière de conter son histoire (un chouilla complexe et nébuleuse) avant d'amorcer un rythme nerveux lors de son final spectaculaire. Là encore, la distribution prédomine car elle s'avère toujours aussi spontanée; notamment auprès du jeu névralgique de Beverly Garland naviguant entre ses sentiments d'intuitions, de prémonitions et de visions surnaturelles. Dommage que l'ensemble soigneusement réalisé manque d'une certaine densité et d'originalité au niveau de l'intrigue car il s'agit probablement du sketch le plus ambitieux. En tout état de cause, la Maison aux 7 pignons nous laisse pour autant sur un sentiment plutôt positif à défaut d'avoir pu nous combler comme le souligne souvent l'ultime récit du genre omnibus.

*Bruno

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