vendredi 11 janvier 2019

Emmanuelle et Françoise

                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site 

"Le sorelline/Emanuelle's Revenge" de Joe d'Amato. 1972. Italie. 1h37. Avec George Eastman, Rosemarie Lindt, Karole Annie Edel, Patrizia Gori, Mary Kristal, Massimo Vanni.

Sortie salles France: 21 Septembre 1975 ou 77 (Int - 18 ans). Italie: 1975

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Joe d'Amato (né Aristide Massaccesi le 15 décembre 1936 à Rome, mort le 23 janvier 1999) est un réalisateur et scénariste italien. 1975: Emmanuelle et Françoise. 1977 : Emanuelle in America, 1977 : Viol sous les tropiques, 1979: Buio Omega (Blue Holocaust), 1980: Anthropophagous, La Nuit Erotique des morts-vivants, Porno Holocaust, 1981: Horrible, 1982: 2020, Texas Gladiator, Caligula, la véritable histoire, Ator l'invincible, 1983: Le Gladiateur du futur.


Exhumé de l'oubli par l'éditeur Le Chat qui fume si bien que personnellement j'ignorai l'existence de cet ovni signé du petit maître du ketchup dégueulbif, Joe d'Amato (Blue Holocaust / Horrible / Anthropophagous restent dans toutes les mémoires des cinéphages), Emmanuelle et Françoise s'avère une bien étrange curiosité que les fans d'érotisme sulfureux devraient sans doute adhérer. Car si personnellement je ne suis pas fervent de ce genre de produit d'exploitation volontiers racoleur, voir même putassier auprès de son érotisme de carte postale à la lisière du porno (2/3 plans hard le prouvent vulgairement), j'avoue qu'Emmanuelle et Françoise est soigneusement conté, mis en scène et interprété (George Eastman dans l'un de ses rôles - bicéphales - les plus intenses se dispute la vedette parmi 2 charnelles beautés italiennes sobrement incarnées par Rosemarie Lindtsi en némésis goguenarde et la tendre Patrizia Gori en soumise éplorée), si bien qu'il s'agit probablement d'une des meilleures réalisations de Joe d'Amato.


Baignant dans une superbe photo sépia éclairée de nuances pâles, Emmanuelle et Françoise relate la romance tragique de Françoise éperdument amoureuse de son amant sans vergogne puisque la réduisant en esclave lubrique avec l'appui de disciples érotomanes. Noyé de douleur morale et de chagrin, cette dernière décide de se suicider sous les rails d'un train (le prologue s'avère d'ailleurs particulièrement touchant auprès de son intensité mélancolique expressive). Après les funérailles, sa fidèle soeur Emmanuelle s'empresse de séduire son bourreau Carlo afin de le séquestrer dans sa demeure derrière un miroir sans teint. S'ensuit donc entre 2 flash-back explicatifs (pour la rencontre et les liaisons d'asservissement entre Carlo et Françoise) une succession de situations érotiques à la fois sulfureuses et malsaines. Notamment eu égard des fantasmes déviants de Carlo couramment drogué et contraint de faire le voyeur en témoignant de sa geôle vitrée d'inlassables étreintes sexuelles bâties sur le streap tease, le triolisme, le cannibalisme et le lesbianisme. Et ce avant que la dernière demi-heure ne converge vers l'horreur pure (feuille de boucher à l'appui !) avec une dérision sardonique aussi punitive que prévisible.


Renaissant de ces cendres grâce à sa superbe copie HD (même si le réducteur de bruit s'avère un brin trop appuyé selon mon jugement de valeur), Emmanuelle et Françoise se décline comme une étrange curiosité Bis. Sorte de rape and revenge personnel dans sa combinaison d'érotisme scabreux (irriguant toute l'intrigue) et d'horreur grand-guignolesque, marque de fabrique du petit artisan de la provocation typiquement transalpine, Joe d'Amato

*Bruno

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