lundi 4 janvier 2021

Shadow in the Cloud

                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site Facebook

de Roseanne Liang. 2020. U.S.A. 1h23. Avec Chloë Grace Moretz, Taylor John Smith, Beulah Koale, Nick Robinson, Callan Mulvey.

Sortie salles U.S: 1er Janvier 2020

FILMOGRAPHIE: Roseanne Liang est une réalisatrice, productrice et scénariste américaine. 2011: My Wedding and Other Secrets. 2020: Shadow in the Cloud. 

Excellente surprise que cette petite série B que l'on aime privilégier un samedi soir entre amis; Shadow in the Cloud demeure le digne héritier des années 80. Dans la mesure où la cinéaste, férue d'amour pour le genre, nous concocte une oeuvre modeste mais sincère et au charisme cinégénique. A l'instar de sa percutante partition électro que l'on croirait extraite d'une oeuvre de Carpenter (la musique colle donc aux images dans la mouvance du video-clip) et de sa direction d'acteurs sobrement impliqués dans leur commune aventure périlleuse. Stylisé de par sa réalisation soignée saturée d'une photo davantage flamboyante (le crépuscule de sa 1ère partie cède ensuite à une horizon solaire orangée), Roseanne Liang parvient surtout à donner chair à son univers belliciste à travers sa sagacité de croire à ce qu'elle raconte. Car véritable hommage à un épisode anthologique de la 4è Dimension, Shadow in the cloud transpire l'amour du travail bien fait lorsqu'il s'agit par exemple d'exploiter ses FX en CGI souvent réussis afin de donner vie à des gremlins résolument fascinants (quel charisme délétère !). Car il s'agit bien là de l'attraction majeure du film que la cinéaste exploite discrètement en oscillant expectative et confrontations dantesques dans les airs (et ce avec parfois 1 ou 2 idées démentielles). 

Un peu dommage d'ailleurs que le mano a mano final fasse preuve de réalisme perfectible car la séquence délirante, étonnamment fortuite, demeure aussi jouissive que spectaculaire. Ainsi, adoptant en 1er acte le principe du huis-clos exigu lorsque Chloë Grace Moretz embarquée à bord d'un avion se retrouve confinée dans une tourelle, Shadow in the Cloud fait preuve de suspense latent en y plantant son décorum restreint et ses personnages machistes se brimant sans modération de leur invitée surprise. Quand bien même cette passagère clandestine venait d'embarquer avec un mystérieux sac que ceux-ci retiennent avec une curiosité suspicieuse. Ainsi, par petites touches d'appréhension que Chloë Grace Moretz exprime sobrement lorsqu'elle pense voir l'improbable, Shadow in tyhe Cloud conjugue les genres du fantastique et de la guerre à travers des séquences d'actions toujours plus intenses et décoiffantes. Et bien qu'une partie de spectateurs agités risquent d'être déçus par son absence d'esbroufe, tant et si bien que l'action reste au service narratif (rare pour ne pas le souligner !), on ne peut nier les intentions louables de la réalisatrice à renouer avec un cinéma de divertissement fleurant bon l'amour du Fantastique au sens noble. Pour autant, on aurait tout de même préférer que l'aventure incongrue émaillée de séquences vertigineuses (attention à ceux souffrant du vertigo" !) se prolonge d'une bonne vingtaine de minutes tant et si bien que sa durée écourtée laisse tout de même un léger sentiment de frustration (1h15 de bobine sans compter le générique de fin).  

A tous les amoureux des années 80 ayant été bercés par de modestes séries B résolument touchantes, intègres, charmantes et réalistes, Shadow in the Cloud est conçu pour vous offrir un moment bonnard en compagnie d'une Chloë Grace Moretz offrant toute la mesure de son talent en baroudeuse intrépide, entre fragilité maternelle et héroïsme (inopinément) stoïque ! On peut même d'ailleurs évoquer un superbe portrait de femme féministe chargée d'humilité, de loyauté et de surpassement de soi. Super sympatoche donc malgré son goût de trop peu pour autant pardonné quand on s'adonne au sacerdoce. 

*Bruno

vendredi 1 janvier 2021

Night and Day

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Knight and Day" de James Mangold. 2010. U.S.A. 1h56 (version longue) 1h49 (version courte). Avec Tom Cruise, Cameron Diaz, Peter Sarsgaard, Jordi Mollà, Viola Davis, Paul Dano, Falk Hentschel. 

Sortie salles France: 28 Juillet 2010 

FILMOGRAPHIE: James Mangold, de son vrai nom James Allen Mangold, est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain né le 16 décembre 1963 à New York, dans l'État de New York, aux (États-Unis). 1995: Heavy. 1997: Copland. 1999: Une vie volée. 2001: Kate et Léopold. 2003: Identity. 2005: Walk the Line. 2007: 3 h 10 pour Yuma. 2010: Night and Day. 2013: Wolverine: Le Combat de l'immortel. 2017: Logan. 2019: Le Mans 66. 

Réalisateur touche-à-tout d'une pléthorique filmo en terme qualitatif (Copland, Une Vie volée, Walk the Line, Logan, Le Mans 66), James Mangold possède un indéniable savoir-faire de cinéaste passionné. Tant en terme d'oeuvre appliquée que de divertissement décomplexé comme le démontre avec générosité Night and Day pour le meilleur et pour le rire. Réunissant à l'écran le tandem idoine Tom Cruise / Cameron Diaz (et ce pour la 2 seconde fois au cinéma), Night and Day carbure à l'action semi-parodique lors des situations débridées toutes plus improbables les unes que les autres que le duo cumule avec un peps à  la fois décontracté et effréné. Ainsi, l'intrigue simpliste a beau être standard, James Mangold parvient pour autant à réguler une efficacité constante au fil d'un cheminement fertile en péripéties et rebondissements inventifs. Une manière leste de relancer action et romance à mi-parcours de par la caractérisation finalement ambigüe de Tom Cruise en agent secret pourchassé tous azimuts pour l'enjeu d'une batterie révolutionnaire, et l'émancipation précipitée de Cameron Diaz en otage malgré elle s'adonnant au jeu de l'aventure avec un goût du risque davantage addictif.

Tant et si bien que les rôles finiront par s'inverser à travers un énième jeu du chat et de la souris que nos compères affronteront à travers l'itinéraire éclectique de contrées exotiques solaires. Complètement folingue de par son action déjantée ultra inventive transcendée d'une dérision appuyée, Night and Day carbure à l'adrénaline afin de nous divertir sans nous laisser le temps de souffler (à 2/3 accalmies près). Et il faut bien avouer qu'à ce jeu (semi) parodique teinté de sarcasme le tandem glamour Cruise / Diaz fonctionne à merveille à travers leur confrontation houleuse, entre crêpage de chignon et réconciliation fructueuse de par leur soutien mutuel. Tom Cruise endossant la caricature d'un James Bond avec une classe à la fois tranquille et pittoresque si bien que l'on s'étonne de rire à moult reprises de sa décontraction à rassurer sa partenaire lors des moments les plus alertes. Cameron Diaz incarnant la gourde effarouchée suivie d'une héroïne en herbe avec un aplomb charnel d'une simplicité naturelle.  

Divertissement du samedi soir inscrit dans la légèreté du Blockbuster décalé, Night and Day fonctionne efficacement 1h49 durant de par son action en roue libre sciemment débridée que Tom Cruise (casse-cou infaillible plaisamment distingué) / Cameron Diaz (quelle posture à la fois sémillante et rafraichissante !) renchérissent généreusement sans jamais nous lasser. 

Dédicace à Nikko Larson

*Bruno

mercredi 30 décembre 2020

Quai des brumes

                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Marcel Carné. 1938. 1h31. Avec Jean Gabin, Michèle Morgan, Michel Simon, Pierre Brasseur, Édouard Delmont, Aimos, Robert Le Vigan. 

Sortie salles France: 17 Mai (ou 12 Septembre) 1938. U.S: 29 Octobre 1939.

FILMOGRAPHIE: Marcel Carné est un réalisateur et scénariste français, né le 18 août 1906 à Paris, décédé le 31 octobre 1996 à Clamart. 1929 : Nogent, Eldorado du dimanche. 1936 : Jenny. 1937 : Drôle de drame. 1938 : Le Quai des brumes. 1938 : Hôtel du Nord. 1939 : Le jour se lève. 1942 : Les Visiteurs du soir. 1945 : Les Enfants du paradis. 1946 : Les Portes de la nuit. 1947 : La Fleur de l'âge (inachevé). 1950 : La Marie du port. 1950 : Juliette ou la Clé des songes. 1953 : Thérèse Raquin. 1954 : L'Air de Paris. 1956 : Le Pays d'où je viens. 1958 : Les Tricheurs. 1960 : Terrain vague. 1962 : Du mouron pour les petits oiseaux. 1965 : Trois chambres à Manhattan. 1968 : Les Jeunes Loups. 1971 : Les Assassins de l'ordre. 1974 : La Merveilleuse Visite. 1977 : La Bible. 1991 : Mouche (inachevé). 

Considéré comme l'une des oeuvres les plus célèbres de l'histoire du cinéma, Quai des Brumes n'a point usurpé sa légendaire réputation, dans la mesure où l'ayant découvert pour la toute première fois ce soir (j'ai tellement honte mais comme on dit si bien: "il n'est jamais trop tard" ^^), je reste transi d'émoi sous l'impulsion du couple proverbial Jean Gabin / Michèle Morgan. Histoire d'amour passionnelle entre une jeune paumée de 17 ans et un déserteur de 34 ans, Quai des Brumes est illuminé de ce duo mythique transperçant l'écran à chacune de leurs fébriles apparitions. Et si le spectateur néophyte doute encore de la magie du 7è art, il ferait mieux d'aller jeter un oeil sur ce bouleversant mélo que Marcel Carné transfigure à l'aide d'une atmosphère crépusculaire napée de brouillard à proximité d'un port feutré. De par sa photo expressionniste et ses décors exigus peu recommandables car notamment fréquentés par des marginaux, criminels et ivrognes sans repères, Quai des Brumes est un régal formel tant le noir et blanc parvient à poétiser ses images opaques, notamment à travers la suavité de Michel Morgan (quelle douceur de miel dans son regard virginal !) éprise d'amour pour un Jean Gabin bourru et indomptable mais rapidement fervent d'amour pour cette fragile inconnue (quelle force de caractère infaillible en soldat stoïque !). 

Quand bien même dans celui du salaud chafouin dénué de scrupule, l'immense Michel Simon moleste sa filleule avec une jalousie fielleuse. Ainsi, autour de ce trio maudit apte à se confronter pour un enjeu sentimental, trois truands arpentent les alentours afin de retrouver un certain maurice, l'ancien amant de Nelly (Michèle Morgan) subitement disparu. Outre l'intensité de son récit davantage houleux mais un brin prévisible quant au dénouement tragique (un écueil vite pardonné), Quai des Brumes demeure avant tout un film d'acteurs au diapason épaulé des (insatiables) dialogues ciselés de Prévert. Jean Gabin et Michèle Morgan parvenant à nous communiquer leurs ardents sentiments avec un naturel résolument trouble. Tant et si bien que l'on reste ensorcelé par leurs tourments amoureux où s'y mêlent cependant tendresse, espoir et bienveillance à travers leurs étreintes soyeuses. Cette chaleur humaine si communicative et davantage prédominante, nous la ressentions de  manière somme toute alchimique sous l'oeil onirique de Marcel Carné auscultant leurs états d'âme avec une délicate innocence romantique. Tels des enfants dociles d'avant guerre emportés par l'ivresse de sentiments davantage incontrôlables. 


"La tendresse est une soie enveloppante et infroissable."
Chef-d'oeuvre de romance éperdue sublimé par la puissance de son atmosphère baroque littéralement envoûtante, Quai des Brumes nous transfigure dans sa facture monochrome l'un des plus beaux couples d'amants que le cinéma nous ait offert. Jean Gabin / Michel Morgan marquant de leur empreinte inextinguible une insoluble histoire d'amour compromise par le vice, la convoitise, l'hypocrisie et la lâcheté. Et ce en compagnie d'un fidèle compagnon canin que Gabin apprivoise malgré tout, tout le long de son parcours précaire. C'est d'ailleurs auprès de l'échappée furtive du chien que Carné conclue son récit culminant vers une solitude indécise.    

*Bruno

TOP 12 / FLOP 9 : CINE + SERIES TV

 Top 1: 


Top 2: 


Top 3: (ex aequo)                                              "Drunk"                                                      
 
Dans le désordre : 




"Je veux manger ton Pancréas"
"L'un des Notres"



L'oublié de 2019: 



                    FLOP 2020 - FLOP 2020 - FLOP 2020










    TOP SERIES TV - TOP SERIES TV - TOP SERIES TV

TOP 1: 


TOP 2: 


TOP 3: 


TOP 4: 


                                  Dans le désordre: 












mardi 29 décembre 2020

Drunk. Meilleur Film, Prix du Cinéma Européen, 2020.

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Druk" de Thomas Vinterberg. 2020. Danemark. 1h56. Avec  Mads Mikkelsen, Thomas Bo Larsen, Magnus Millang, Lars Ranthe, Maria Bonnevie, Helene Reingaard, Neumann, Susse Wold 

Sortie salles France: 14 Octobre 2020

FILMORAPHIE: Thomas Vinterberg, né le 19 mai 1969 à Copenhague, est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma danois. 1996 : Les Héros (De største helte). 1998 : Festen. 2000 : The Third Lie. 2003 : It's All About Love. 2005 : Dear Wendy. 2007 : Un homme rentre chez lui. 2010 : Submarino. 2012 : La Chasse. 2015 : Loin de la foule déchaînée. 2016 : La Communauté. 2018 : Kursk. 2020 : Drunk. 

L'homme, selon Kierkegaard, et une synthèse de l'âme et du corps. Son concept de l'angoisse met en évidence, entres autres, le lien qu'on entretient face à sa propre faillite. Il faut s'accepter comme sujet faillible pour aimer l'autre et la vie.

Claque émotionnelle que l'on ne voit pas arriver si bien que l'on reconnaît bien là la patte résolument vériste du réalisateur danois Thomas Vinterberg (qui peut oublier les tétanisants Festen et La Chasse ? !), Drunk nous laisse KO dès que le générique tire son rideau. L'auteur, au plus près des sentiments tourmentés de ses personnages, parvenant 1h56 durant à nous immerger dans la quotidienneté avinée de 4 professeurs testant la théorie d’un psy norvégien selon laquelle l’homme aurait un déficit d’alcool dans le sang de 0.5 grammes dès sa naissance. Si la première partie nous laisse dans une curieuse expectative à travers ce concept aussi improbable qu'irresponsable présageant des effets secondaires irrévocables, le second acte cède fatalement à une dramaturgie à la fois vertigineuse et tentaculaire eu égard des conséquences éthyliques et conjugales de l'un d'eux. J'évoque le plus timide et chétif, mais également le plus censé du groupe que Mads Mikkelsen endosse avec une sensibilité réservée infiniment bouleversante (pour ne pas dire déchirante si je me réfère à l'aparté avec son épouse dans un bar). Spoil ! Une confidence à fleur de peau lorsque deux êtres déchirés par la routine et l'incommunicabilité sont épris d'une angoisse névralgique face au constat de leur déroute sentimentale. Fin du Spoil

Car outre son inévitable réquisitoire contre l'éthylisme ciblant autant les lycéens que les adultes en (re)quête identitaire, Drunk traite également de la cellule familiale à travers la relation en perdition d'un couple au bord de la rupture. Ainsi, tout ce qui fait la force et la densité de son vénéneux récit, descente aux enfers dans les bas-fonds de la dégénérescence morale, émane de son réalisme documenté ainsi que du jeu criant de vérité des acteurs striés vivants leur rôle plus qu'ils ne le jouent. Il s'agit donc un véritable tour de force immersif que nous envoie en pleine face Thomas Vinterberg de par son brio d'une mise en scène expérimentale (caméra à l'épaule, plans serrés sur les pores des visages) et d'une direction d'acteurs hors-pair. Tant et si bien que l'on s'attache à ses personnages secrètement hantés comme s'il s'agissait de membres de notre famille eu égard du manque affectif que nous ressentions lors de son final festoyant. Pour autant pas si noir et morose donc en dépit de sa tragédie cafardeuse et de ses conséquences humaines désastreuses (tant personnelles qu'amicales et familiales), le réalisateur ne nous laisse guère dans la sinistrose quant au destin de ces professeurs érudits ayant tenté de réparer leurs lacunes personnelles par la désinhibition de l'alcool. Drunk traitant avec intelligence de tact et d'authenticité les thèmes de la timidité, de la peur du regard des autres, de nos angoisses et de la confiance en soi par le prisme de l'amour et de l'amitié. 

Estomaquant d'émotions ardues entre 2 scènes d'hilarité nerveuse alors que rien n'y était programmé,  Drunk nous grave en mémoire l'introspection sentencieuse d'un professeur introverti en pleine remise en question morale après avoir franchi les limites du tolérable. Mads Mikkelsen transperçant l'écran tel un enfant éperdu en quête d'une rédemption de dernier ressort. Rien que pour sa performance SOBREMENT viscérale et sensorielle, Drunk est à ne rater sous aucun prétexte. 

Dédicace à Frédéric Serbource

*Bruno

Récompenses: Festival international du film de Saint-Sébastien 2020 : Coquille d'argent du meilleur acteur pour Mads Mikkelsen, Thomas Bo Larsen, Lars Ranthe et Magnus Millang.

Prix du cinéma européen 2020:

Meilleur film

Meilleur réalisateur

Meilleur acteur pour Mads Mikkelsen

Meilleur scénariste


lundi 28 décembre 2020

La Boum 2. César du Meilleur Espoir Féminin, Sophie Marceau.

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Claude Pinoteau. 1982. France. 1h48. Avec Claude Brasseur, Brigitte Fossey, Sophie Marceau ,Olivier Pourcel, Pierre Cosso, Alexandre Sterling, Sheila O'Connor.

Sortie salles France: 8 Décembre 1982

FILMOGRAPHIE: Claude Pinoteau est un réalisateur et scénariste français, né le 25 mai 1925 à Boulogne-Billancourt, décédé le 5 octobre 2012 à Neuilly-sur-Seine. 1973 : Le Silencieux. 1974 : La Gifle. 1976 : Le Grand Escogriffe. 1979 : L'Homme en colère. 1980 : La Boum. 1982 : La Boum 2. 1984 : La Septième Cible. 1988 : L'Étudiante. 1991 : La Neige et le Feu. 1994 : Cache cash. 1997 : Les Palmes de monsieur Schutz. 2005 : Un abbé nommé Pierre, une vie pour les autres (documentaire).


Un hommage tendre et émouvant à la génération 80
2 ans après son triomphale succès, Claude Pinoteau offre une suite à la Boum si bien qu'elle cumule quasiment le même nombre d'entrées (4 071 585 vs 4 300 00). Mais un score mérité dans la mesure où la Boum 2 reprend les mêmes ingrédients que son modèle avec une similaire efficacité. Si bien que l'on peut même prétendre qu'elle y soit supérieure de par son esprit un peu plus mature (Vic parait aujourd'hui beaucoup moins nunuche du haut de ses 15 ans) et son habile dosage humour / romance sous l'impulsion de personnages au caractère bien trempé. Mais au-delà du plaisir éprouvé face à cette comédie de marivaudage pleine de fougue, d'insouciance et de bons sentiments, la génération 80 éprouvera assurément une nostalgie teintée de mélancolie à travers cette époque où internet et les smartphones n'existaient pas encore. Ainsi, une tendre émotion nous ébranle parfois la raison à travers ses détails du quotidien urbain (les cabines téléphoniques à pièce) et domestique (les disques 45 tours, les affiches de cinéma et les stars du showbiz sur les murs de la chambre de Vic), ses chansons ringardes et ses situations de légèreté où la drague, les slows et les disputent parentales nous remémorent notre propre adolescence. Par conséquent, de vagues souvenirs remonteront probablement à la surface de votre conscience émue dans la mesure où nous avions tous connu ce même genre de confrontations de drague entre fille et garçon au prémices de notre puberté.  

Vic, âgée de presque 16 ans (comme elle se vante si bien), étant aujourd'hui éprise d'amour pour un nouveau prétendant alors qu'elle cumulera les nouvelles rencontres galantes, ce qui attisera la jalousie de celui-ci. Une fois de plus, Sophie Marceau crève l'écran en ado rebelle pour autant équilibrée, rêveuse et envieuse de romance (la quête du prince charmant) à un âge propice aux moult rencontres d'un soir. Et si son tempérament naturel fait une fois encore illusion, les autres comédiens sont également de la partie pour nous transmettre leur fougue avec une bienveillance aujourd'hui révolue au cinéma. Tant auprès du regretté Claude Brasseur en papa bourru, parano et débonnaire depuis les absences répétées de sa fille, de Brigitte Fossey (quel regard de saphir !) en épouse bienveillante plus distante auprès de son époux car en retrait affectif, et de Denise Grey en mamie fringante au caractère à la fois bien trempé et attendrissant. Claude Pinoteau prenant également soin de les laisser s'exprimer avec des dialogues inventifs souvent cocasses ou autrement tendres. Car la Boum 2 est également imprégné de tendresse à travers ses personnages candides à la fois naïfs, touchants et si avenants (tant pour l'esprit de famille que de camaraderie) si bien que l'on regrette que cette époque plus basée sur la simplicité et les rapports humains soit aujourd'hui en berne à travers ses productions lucratives privilégiant la forme plutôt que le fond. 

*Bruno
2èx

Récompense: César du meilleur espoir féminin pour Sophie Marceau

Info wikipedia: Claude Pinoteau avait annoncé la réalisation de La Boum 2 lors du 85e anniversaire de Denise Grey auquel les jeunes comédiens étaient tous invités.
Sophie Marceau et Pierre Cosso sont réellement tombés amoureux l'un de l'autre durant le tournage du film.