vendredi 22 avril 2011

CHASSE SANGLANTE (HUNTER'S BLOOD)


de Robert C. Hughes. 1986. U.S.A. 1h41. Avec Sam Bottoms, Clu Gulager, Mayf Nutter, Joey Travolta, Ken Swofford.
FILMOGRAPHIE: Robert C. Hughes est un réalisateur, scénariste, producteur et compositeur de musique américain.
1986: Chasse Sanglante. 1988: Memorial Valley Massacre. 1989: Zadar ! Cow from hell. 1990: Down the Drain.

                                   

Dans la mouvance de Délivrance, Sans retour, Survivance, Trapped ou du méconnu mais oh combien excellent Rituals, Chasse Sanglante (à ne pas confondre avec le p'tit classique de Peter Collinson) est un pur film d'exploitation sorti un peu à la traine en rapport aux films-cités. Ce qui justement l'empêchera d'empreinter une certaine notoriété alors que ce petit B movie s'avère sympathique et pourvu d'un vrai sens du rythme dans sa partie revenge. Une bande de potes ont décidé de profiter de leur week-end pour partir à la chasse dans une contrée bucolique. Après s'être arrêté dans un bar miteux, ils ont une altercation avec quelques citadins alcoolisés. Sans se laisser influencer, l'un de nos touristes riposte dans une bagarre improvisée. Après cette violente rixe, ils décident de continuer leur route en partant se réfugier en pleine forêt pour camper loin de l'urbanisation. C'est alors qu'un groupe de rednecks bouseux, des braconniers sans scrupule, ont décidé eux aussi de les provoquer de façon beaucoup plus pernicieuse. Dès lors, une lutte meurtrière incessante pour la survie s'engage entre les deux camps. Pour ceux qui s'attendent à un long métrage original et créatif peuvent de suite passer leur chemin, le succédané dénué de prétention étant une simple série B efficacement troussée avec son lot de clichés éculés compromis au thème de la survivance.

                                     

Là ou de prime abord Chasse Sanglante attise l'attention c'est dans la sélection de comédiens de seconde zone bien connus des amateurs, à l'instar du frère cadet de l'acteur Timothy BottomsSam Bottoms (Josey Wales hors la loi, Apocalypse Now, Bronco Billy, Jardins de pierre), décédé le 16 Décembre 2008, Clu Gulager (l'inoubliable interprète du Retour des morts-vivants), Ken Swofford (Annie, Thelma et Louise, le Mystère Andromède) ou encore Billy Drago (le perfide salopard des Incorruptibles, Pale Rider, Invasion U.S.A, Vamp, Freeway). La narration académique est donc sommairement planifiée avec une sobre première partie nous amenant à prendre connaissance avec nos touristes entre deux échauffourées contre des machistes arriérés ! Paradoxalement, notre équipée de chasseurs n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds et n'aura de cesse de se rebiffer contre ces autochtones primaires. Une idée plutôt contraire au traditionnel héros apeuré, inlassablement traqué par l'ennemi pour se laisser attendrir par la mort en guise d'épuisement. Mais c'est dans la seconde partie que Chasse Sanglante va pouvoir nous divertir et se présenter comme un survival efficacement mené grâce aux péripéties nerveuses. De surcroît, quelques effets gores percutants, comme ces impacts de balles explosant dans les chairs, sont harmonieusement mis en valeur par des FX plutôt réussis. Il y a d'ailleurs une séquence bluffante qui retient particulièrement l'attention lorsqu'un gars se fait littéralement aplatir la tronche par une balle de chevrotine tirée à bout portant ! La séquence extrême est toutefois éludée du hors champs mais sa résultante sanglante est réellement impressionnante de réalisme morbide. Un plan concis qui voit la victime inanimée sur le sol se mettre à convulser lors de ses dernières secondes de vie. Le côté débridé qui fait également le petit plus de cet aimable survival émane du groupe de tueurs régi par une famille inculte, attardés rejetons de l'Amérique rurale !


Hormis son scénario archi rebattu, ses facilités requises (le train de marchandise arrivant comme un cheveu dans la soupe) et grosses ficelles inhérentes au genre (comme ces deux héros se déliant facilement les main), Chasse Sanglante est une bonne surprise pour l'amateur de bisserie. De surcroît, malgré l'insuffisance des dialogues (la VF y est elle pour quelque chose ?), l'utilisation habile de ses scènes d'action sont adroitement exploitées au sein de son environnement forestier et parviennent à nous y impliquer avec une certaine émotion.

22.04.11.
B-D
                                 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire