Sortie en France le 25 Mars 2011.
FILMOGRAPHIE: Jason Eisener est un réalisateur canadien. 2007: Hobo with a Shotgun. Trailer. 2008: Treevenge. Court-métrage. 2011: Hobo with a shotgun.
Il faut d'abord souligner qu'en 2007, un faux trailer surnommé Hobo with a shotgun, spécialement conçu pour le projet "Grindhouse" de l'association Tarantino / Rodriguez (avec leur diptyque Boulevard de la Mort / Planet Terror) se voit attribuer du grand prix du concours de bandes annonces afin de pouvoir figurer en guise d'interlude entre les projections en continu des deux péloches précités. Trois ans plus tard, son réalisateur Jason Eisener a l'opportunité d'en tirer un véritable long-métrage avec en tête d'affiche le vétéran Rutger Hauer ! Après le surestimé (pour ne pas dire semi-raté) Machete, c'est au tour d'une nouvelle production de rendre hommage à tout un pan de séries Z, spécifiquement les productions Troma des années 80, afin d'y déployer une trashitude outrancière rigoureusement insolente. Dans les ruelles malfamées de New-York, la délinquance, le prostitution, la corruption et les trafics de drogue font rage en toute impunité face à une police inéquitable. Mais cette folie meurtrière est commanditée par un leader notoire régnant en maître devant une population terrorisée. Un beau jour, un SDF témoin de la déchéance de son quartier et laminé de voir une ultra-violence davantage expansive décide de nettoyer les rues des criminels inflexibles à coups de chevrotine enragée !
Superbement photographié dans des teintes délibérément saturées, le sobre prélude annonce l'arrivée d'un clochard sortant illégalement d'un train avec un sac sur le dos pour longer un canal et rejoindre le nouveau quartier de Scum city. Cette séquence liminaire se déroule harmonieusement sous l'impulsion mélodieuse de Michael Holm. Une partition élégiaque entêtante rendue célèbre de par son ton décalé entrevue dans le classique horrifico-médiéval, La Marque du Diable de Michael Armstrong et Hoven Adrian. Arrivé à destination, le Sdf promène inlassablement son cadi famélique dans les ruelles sordides tandis que des voyous opèrent en toute impunité pour semer le désordre, la mort, voir le chaos. C'est après avoir été témoin d'un braquage brutal que notre défavorisé se décidera à prendre une arme à feu, spécialement un fusil de chasse, et tuer de sang froid les trois malfaiteurs sous les yeux médusés du commerçant et des badauds éberlués. Quand bien même quelques instant plus tard, il ira porter assistance à une jeune prostituée avec qui il se liera d'affection alors qu'une bande juvénile mafieuse tolérée par leur paternel illuminé jurera de leur trouer la peau.
Pour tous les amateurs de séries Z typiquement saugrenues et frénétiques, digne d'une production Tromaville donc, cet hommage bisseux est spécialement conçu pour vous ! De surcroît, si vous êtes fans invétérés de vigilante movies ayant sévi durant les années 70 et 80, alors Hobo saura vous convaincre à travers son délire assumé totalement décomplexé puisque baignant dans un perpétuel mauvais goût avec une chaleureuse spontanéité ! Là où Machete de Rodriguez se prétendait gros défouloir jouissif à peine sympathique dans sa combinaison d'actionner bourrin et de gore cartoonesque (souvenez vous du pathétique combat final contre Seagal !), Hobo with a shotgun va foutre un grand coup de pied bien plus acerbe et sardonique dans le politiquement incorrect, l'immoralité, le gore craspec percutant (FX remarquables !) et le mauvais goût vitriolé. A titre d'exemple, imaginez un instant deux voyous pénétrés à l'intérieur d'un car scolaire pour massacrer à coups de lance flamme une ribambelle de gamins terrorisés, pour l'instant d'après être carbonisés en suppliant leur cri d'agonie. Une scène impensable qui à de quoi surprendre et estomaquer l'amateur blasé ! Et ce, même si l'effet escompté est aseptisé auprès d'une dérision sarcastique quelque peu salvatrice (nous sommes dans un pur divertissement hardcore mais volontiers saugrenu et racoleur auprès d'adultes consentants !). Ainsi, nombre de scènes extrêmes sont adroitement concoctées avec pas mal d'efficacité et les situations les plus improbables s'enchaînent sans répit dans la joie d'action ultra violente et de gore putanesque. S'ensuit donc à rythme métronome un étalage de séquences chocs spectaculaires aussi violentes que cyniques car se vautrant royalement dans l'ironisme cinglant !
Les têtes coincées dans une bouche d'égout, broyées ou sectionnées volant en éclat, les corps explosant sous les impacts de balles à moins d'être éventrés ou électrocutés, les gorges et les mains sévèrement tranchées sans oublier un masticage de verre brisé du plus bel effet. Ce scénario volontairement idiot auquel les gentils coursent les méchants et vice versa constitue évidement un prétexte pour y déployer généreusement un florilège de quiproquos tous plus débridés les uns que les autres. Tel ce massacre méthodique commis dans un centre hospitalier auquel nos héros s'y sont réfugiés tandis que deux voyous déguisés en terminator et armés jusqu'aux dents décimeront un à un les membres du personnel. Au-delà de toutes ses qualités susnommées, le divertissement insolent réussit également à gagner notre ferveur grâce à la formidable complicité de l'excellent Rutger Hauer (mâchoire serrée et regard brut furieusement renfrogné à l'appui !) accompagné de la charmante Molly Dunsworth. Alors que l'ambiance irréelle baigne dans un esprit marginal volontairement saugrenu, à situer quelque part entre le Justicier de New-York et The Toxic Avenger. Ajoutez à cela une entraînante BO pop rock typiquement eightie et vous obtenez un cocktail survitaminé de délire scabreux irrésistiblement jubilatoire.
*Bruno
13.04.11
ca m a lair de bouillave!mais cxa fait beaucoup penser a machetenen plus serieux...moins branleur...
RépondreSupprimerpuis rutger hauer quoi...
sté le corse
ce que "Machete" aurait du être : un bordel jouissif et hardcore qui y va à fond!
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