lundi 6 mars 2017

EXTREMITIES

                                                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site imdb.com

de Robert M. Young. 1986. U.S.A. 1h29. Avec Farrah Fawcett, James Russo, Alfre Woodard, Diana Scarwid, Sandy Martin

Sortie salles France: 11 Mars 1987. U.S: 22 août 1986.

FILMOGRAPHIE: Robert Milton Young, plus connu sous le nom de Robert M. Young, est un scénariste et réalisateur américain, né le 22 novembre 1924 à New York. 1956 : Secrets of the Reef.
1960 : World Wide '60. 1967 : At the Winter Sea Ice Camp: Part 4. 1969 : J.T. 1970 : The Eskimo: Fight for Life. 1973 : Children of the Fields. 1977 : Short Eyes. 1977 : Alambrista! 1978 : NBC Special Treat. 1979 : Rich Kids. 1980 : One-Trick Pony. 1982 : The Ballad of Gregorio Cortez. 1982 : American Playhouse. 1986 : Saving Grace. 1986 : Extremities. 1987 : We Are the Children. 1988 : Nicky et Gino. 1989 : Triumph of the Spirit. 1991 : Talent for the Game. 1993 : Children of Fate: Life and Death in a Sicilian Family. 1993 : Roosters. 1995 : Solomon & Sheba. 1995 : Slave of Dreams. 1996 : Caught. 1997 et 1998 : Une sacrée vie. 2001 : Expédition panda en Chine. 2004 : Below the Belt. 2004-2009 : Battlestar Galactica. 2011 : The Maze coréalisé avec David Grubin.


Modeste série B réalisée avec simplicité, Extremities tire parti de son efficacité grâce à l'interprétation viscérale de Farrah Fawcett (nominée aux Golden Globes !) délivrant ses émotions à nu sans effet de manche, et à son concept inopiné d'un jeu de soumission auquel les rôles vont subitement interférer. A la suite d'une agression avec un motard à visage couvert, Marjorie porte plainte au commissariat sans pouvoir porter l'affaire au tribunal, manque de preuve et de l'identité du présumé coupable. Quelques jours plus tard, ce même agresseur décide de rendre visite à son domicile après lui avoir dérobé ses papiers d'identité. Mais au moment de sa nouvelle tentative de viol, Marjorie finit par se défendre et séquestre son ravisseur en attendant l'arrivée de ses 2 amies colocataires. 


Alternant le drame et le suspense parmi la juste mesure d'interprètes communément convaincants (notamment James Russo jonglant non sans charisme le jeu insidieux du bourreau et de la victime avec cynisme arrogant !), Extremities maintient la tension durant son cheminement vindicatif si bien que la victime profondément traumatisée de deux agressions devra hésiter d'épargner ou d'assassiner son bourreau sous l'influence de ses acolytes. C'est donc une épreuve psychologique que Robert Young nous relate efficacement au sein d'un huis-clos aussi étouffant que malsain et parmi le témoignage démuni d'un trio féminin en questionnement moral. Nanti d'un climat anxiogène perpétuel, tant pour sa 1ère partie assez éprouvante lorsque la victime encaisse humiliations et sévices avec un réalisme dérangeant, que de la seconde quant au sort éventuellement morbide du présumé condamné, Extremities parvient à provoquer l'émotion chez nos témoins féminins en constante remise en question d'une telle extrémité. Abordant les réflexions sur le laxisme du système judiciaire (les agresseurs sexuels trop rapidement lâchés dans la nature après y avoir purgé leur peine et leur libre arbitre de continuer à menacer leurs victimes) et l'auto-justice, Robert Young nous interpelle sur notre instinct primitif et rebelle lorsque nous avions la possibilité de séquestrer notre agresseur et juger de son sort après un traumatisme moral.


Simple, efficace et intense, Extremities aborde la tentative de viol avec l'intelligence d'un contexte retors auquel victime et témoins devront mesurer leur indulgence pour tolérer ou non l'auto-justice au risque d'y perdre leur âme. Pour parachever, rien que pour la prestance éprouvante de Farrah Fawcett (franchement poignante en condition soumise dans son visage marqué de larmes), le film mérite que l'on s'y attarde. 

Bruno Matéï
3èx

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