Photo empruntée sur Google, appartenant au site kebekmac.blogspot.fr
"Tales of Terror" de Roger Corman. 1962. U.S.A. 1h29. Avec Vincent Price, Maggie Pierce, Leona Gage, Edmund Cobb, Peter Lorre, Joyce Jameson, John Hackett, Lennie Weinrib, Wally Campo, Alan DeWitt, Basil Rathbone, Debra Paget, David Frankham.
Sortie salles France: 12 Avril 1972. U.S: 4 Juillet 1962
FILMOGRAPHIE: Roger Corman est un cinéaste américain, né le 5 avril 1926 à Détroit, Michigan
1955: Day the World Ended. 1956: It's Conquered the World. 1957: Rock all Night. 1957: l'Attaque des Crabes Géants. 1957: Not of this Earth. 1957: Vicking Women. 1957: The Undead. 1958: War of the Satellites. 1958: She-Gods of Shark Reef. 1958: Swamp Women. 1958: Teenage Caveman. 1958: Mitraillette Kelly. 1959: Un Baquet de Sang. 1960: La Petite Boutique des Horreurs. 1960: La Chute de la Maison Usher. 1961: Ski Troop Attack. 1961: La Chambre des Tortures. 1961: Atlas. 1962: The Intruder. 1962: l'Enterré Vivant. 1962: l'Empire de la Terreur. 1962: La Tour de Londres. 1963: Le Corbeau. 1963: La Malédiction d'Arkham. 1963: l'Horrible cas du Dr X. 1963: l'Halluciné. 1964: Le Masque de la Mort Rouge. 1964: l'Invasion Secrète. 1965: Le Tombe de Ligeia. 1965: Not of this Earth. 1966: Les Anges Sauvages. 1967: l'Affaire Al Capone. 1967: The Trip. 1970: Bloody Mama. 1971: Gas-s-s-s. 1971: Le Baron Rouge. 1990: La Résurrection de Frankenstein.
Quatrième adaptation de Poe supervisée par le maître Roger Corman, l'Empire de la Terreur regroupe 3 anthologies auquel se télescopent harmonieusement les thèmes de la jalousie, de la vengeance, de l'adultère et du surnaturel. D'une durée écourtée de 22 minutes, le 1er sketch intitulé Morella illustre la vengeance d'une mère de famille morte en couche par la cause de sa fille. 26 ans plus tard, et pour se faire pardonner, cette dernière rend visite à son père au sein de sa poussiéreuse demeure. Mais celui-ci, passéiste et mélancolique, n'est pas prêt de lui accorder la rédemption. Si Morella s'avère inévitablement l'épisode le plus faible de la trilogie, Roger Corman parvient toutefois à maintenir l'attention grâce à l'esthétisme envoûtant d'une demeure sclérosée et à sa faculté de nous faire croire à l'improbable lorsqu'un fantôme vindicatif décide de prendre sa revanche sur son passé galvaudé. L'interprétation fort convaincante (Vincent Price en tête dans un rôle assez proche du personnage meurtri et solitaire d'Usher !) rehaussant l'intensité des enjeux humains compromis par les sentiments de remord, de rancoeur et de pardon.
Le second sketch, Le Chat Noir, constitue une savoureuse comédie horrifique lorsqu'un époux alcoolique se voit contraint de concurrencer un dégustateur de vin lors d'une soirée arrosée au sein d'une auberge. Epris d'amitié, Montresor invite le dégustateur Fortunato à son domicile, quand bien même ce dernier ne reste pas insensible aux charmes d'Annabel, épouse soumise au vieux machiste. Par le biais d'une intrigue charpentée émaillée de situations cocasses, Vincent Price et Peter Lorre s'en donnent à coeur joie dans le mimétisme outrancier pour nous livrer un irrésistible numéro d'acteurs. Je songe inévitablement à l'épreuve du vin que nos deux compétiteurs affrontent avec un cabotinage volontairement badin. Outre l'aspect fantaisiste de son intrigue et des péripéties que Montresor accuse lors de ses hallucinations d'ébriété ou de ses querelles avec un chat, l'esthétisme raffiné des décors gothiques (taverne chaleureuse, ruelles touristiques et foyer victorien) nous ensorcelle à nouveau si bien que Roger Corman nous immerge d'autant mieux dans son époque vétuste par le truchement d'une flamboyante photographie. On s'amusera également, et pour parachever, de son astucieuse chute sardonique que les amateurs connaissent sans doute sur le bout des doigts !
La dernière anthologie prénommée La Vérité sur le cas de M. Valdemar s'avère assurément la plus originale et captivante lorsqu'un hypnotiseur tente de percer les secrets d'une éventuelle vie après la mort avec l'accord de son patient moribond. Au centre de cette incroyable énigme, un triangle amoureux va sévèrement compromettre l'enjeu spirituel pour culminer une fois encore à une vengeance d'outre-tombe. Vincent Price, au jeu cette fois plus sobre, et le charismatique Basil Rathbone s'affrontant avec une autorité dandy, quand bien même la sublime Debra Paget (bon dieu, quelle déesse !) électrise l'écran de sa présence chétive sous la ténuité de son regard azur.
Conclusion: Sans atteindre les niveaux autrement plus ambitieux de la Chute de la maison Usher, du Masque de la Mort rouge et de La Tombe de Ligeia, L'Empire de la terreur constitue une fort sympathique série B sous la direction de Corman vouant à nouveau son amour au genre gothique avec une intégrité indéfectible.
Eric Binford.
2èx
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