de Richard Kelly. 2001. U.S.A. 1h53. Avec Jake Gyllenhaal, Jena Malone, Drew Barrymore, Mary McDonnell, Katharine Ross, Patrick Swayze, Noah Wyle, Holmes Osborne, Maggie Gyllenhaal,
Daveigh Chase, James Duval.
Sortie salles France: 30 Janvier 2002. U.S: 26 Octobre 2001
FILMOGRAPHIE: James Richard Kelly plus souvent appelé Richard Kelly est né le 28 mars 1975 à Newport News (Virginie, États-Unis). Il est réalisateur et scénariste américain. 2001 : Donnie Darko. 2006 : Southland Tales. 2009 : The Box.
Le jour de la fin de votre monde.
Film culte d'une génération célébré avant tout pour l'ossature de son scénario aussi inracontable qu'abscons, Donnie Darko s'inspire du cinéma de Lynch pour nous égarer dans un univers métaphysique (et spirituel) sensiblement envoûtant sous l'impulsion cérébrale de personnages énigmatiques parfois même ubuesques. Mais sans vouloir copier ou (involontairement) parodier son aîné, Richard Lynch possède son identité propre pour y cristalliser une oeuvre insolite lestement étrange, magnétique, hypnotique, ensorcelante, passionnante. Le spectateur à la fois constamment dérouté et fasciné ne pouvant s'empêcher d'observer l'errance morale du héros entraîné dans un dédale spatio-temporel parmi l'aura d'un climat baroque à l'indicible mystère. Et c'est ce qui fait la telle puissance de cet OFNI à marquer d'une pierre blanche au point de ne pas en sortir indemne, jusqu'aux larmes (bicéphales) de délivrance.
Le Pitch: Donnie est un ado instable et rebelle si bien qu'il consulte depuis quelques temps une psychothérapeute afin de canaliser ses angoisses et découvrir pour quels motifs il aperçoit lors de ses rêves et crises de somnambulisme un homme déguisé en lapin surnommé Franck. Avant que le réacteur d'un avion ne s'écrase dans sa chambre, Donnie est contraint de quitter son lit sous l'égide de son personnage irréel lui avertissant que la fin du monde aura lieu dans 28 jours. A partir de cet instant, sa vie semée de rencontres amicales et hostiles bascule dans une seconde dimension afin de lui révéler son incroyable destinée impartie au sens du sacrifice.
Ainsi, en traitant des thèmes du voyage temporel et de la spiritualité, des notions essentielles de peur et d'amour qui régissent notre existence, du mal-être adolescent et de l'abnégation, Richard Lynch redouble d'ambition, de passion, de brio pour y consolider une intrigue hermétique incroyablement originale si l'on parvient à déceler la plupart des tenants et aboutissants de la personnalité sinueuse de Donnie. (Car on est pas obligé de tout comprendre pour aimer, l'important c'est de rêver). Quand bien même ses témoignages amicaux auront un rapport commun avec ses actions personnelles vouées à un bouleversement de la fatalité. D'ailleurs, ceux qui craignent se triturer un peu trop les méninges sans en avoir saisi le dénouement, il vaudrait mieux se rabattre sur la version Director's Cut plus extensible de 20 minutes que Richard Lynch explique avec plus de fluidité quant aux indices et rebondissements savamment balisés. Mais au-delà de l'aspect obsédant de son histoire ramifiée (à l'instar d'un puzzle à reconstruire) faisant appel aux théories sur la fragilité de l'être et de l'existence et la prédestination, sa distribution disparate détonne d'autant mieux (on y croise Drew Barrymore, Mary McDonnell, Katharine Ross, Patrick Swayze et Noah Wyle pour le meilleur) de manière à renforcer le caractère déroutant de leurs agissements extravagants, interlopes, secrets. Enfin, Jake Gyllenhaal (dans un âge juvénile) endosse le rôle-titre avec un naturel fragile à la fois trouble et décomplexé dans sa posture schizo d'ado en résolution existentielle. Epaulé d'une jolie BO contemporaine qui ravira les amateurs éclairés, Donnie Darko se permet notamment en intermittence d'y composer de petits clips atmosphériques où l'émotion parfois dramatique finit par distiller une mélancolie palpable jusqu'au final bouleversant d'une sensibilité aigüe qu'on ne voit pas venir.
Une psychanalyse sur la schizophrénie ?
Ineffable, lestement électrisant et profondément trouble auprès de son climat de mystère davantage prégnant, Donnie Darko reste une référence du genre d'une richesse cérébrale infinie. Une expérience inclassable à savourer de préférence à tête reposée (restez attentifs aux moindres évènements qui irriguent l'écran), un chef-d'oeuvre émotif d'une intensité dramatique bipolaire qui vous hantera jusqu'à la prochaine révision. Car plus on redécouvre Donnie Darko, plus la porte du cellier s'ouvre à nous avec une faculté immersive surréaliste.
*Eric Binford
3èx. 17.04.24. Vost. 4K
Ainsi, en traitant des thèmes du voyage temporel et de la spiritualité, des notions essentielles de peur et d'amour qui régissent notre existence, du mal-être adolescent et de l'abnégation, Richard Lynch redouble d'ambition, de passion, de brio pour y consolider une intrigue hermétique incroyablement originale si l'on parvient à déceler la plupart des tenants et aboutissants de la personnalité sinueuse de Donnie. (Car on est pas obligé de tout comprendre pour aimer, l'important c'est de rêver). Quand bien même ses témoignages amicaux auront un rapport commun avec ses actions personnelles vouées à un bouleversement de la fatalité. D'ailleurs, ceux qui craignent se triturer un peu trop les méninges sans en avoir saisi le dénouement, il vaudrait mieux se rabattre sur la version Director's Cut plus extensible de 20 minutes que Richard Lynch explique avec plus de fluidité quant aux indices et rebondissements savamment balisés. Mais au-delà de l'aspect obsédant de son histoire ramifiée (à l'instar d'un puzzle à reconstruire) faisant appel aux théories sur la fragilité de l'être et de l'existence et la prédestination, sa distribution disparate détonne d'autant mieux (on y croise Drew Barrymore, Mary McDonnell, Katharine Ross, Patrick Swayze et Noah Wyle pour le meilleur) de manière à renforcer le caractère déroutant de leurs agissements extravagants, interlopes, secrets. Enfin, Jake Gyllenhaal (dans un âge juvénile) endosse le rôle-titre avec un naturel fragile à la fois trouble et décomplexé dans sa posture schizo d'ado en résolution existentielle. Epaulé d'une jolie BO contemporaine qui ravira les amateurs éclairés, Donnie Darko se permet notamment en intermittence d'y composer de petits clips atmosphériques où l'émotion parfois dramatique finit par distiller une mélancolie palpable jusqu'au final bouleversant d'une sensibilité aigüe qu'on ne voit pas venir.
Une psychanalyse sur la schizophrénie ?
Ineffable, lestement électrisant et profondément trouble auprès de son climat de mystère davantage prégnant, Donnie Darko reste une référence du genre d'une richesse cérébrale infinie. Une expérience inclassable à savourer de préférence à tête reposée (restez attentifs aux moindres évènements qui irriguent l'écran), un chef-d'oeuvre émotif d'une intensité dramatique bipolaire qui vous hantera jusqu'à la prochaine révision. Car plus on redécouvre Donnie Darko, plus la porte du cellier s'ouvre à nous avec une faculté immersive surréaliste.
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