mercredi 18 juillet 2018

LA FILLE EN LAISSE

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site i.pinimg.com

"Pets / Sessoribelle" de Raphael Nussbaum. 1974. U.S.A. 1h42. Avec Candice Rialson, Ed Bishop, Joan Blackman, Teri Guzman, Brett Parker...

Sortie salles U.S: Février 1974

FILMOGRAPHIE: Raphael Nussbaum est un réalisateur, scénariste et producteur allemand, né le 7 Decembre 1931, décédé le 23 Février 1993 en Californie. 1989: Speak of the Devil. 1988 Private Road: No Trespassing (Video). 1987 W.A.R.: Women Against Rape. 1976 The Amorous Adventures of Don Quixote and Sancho Panza. 1973 Pets. 1968 Kommando Sinai. 1963 Der Unsichtbare. 1962 Vom Zaren bis zu Stalin (Documentary). 1960 Sables brûlants.


Pur produit d'exploitation symptomatique des films de Drive-in originaires des Seventies, La Fille en laisse (Femme en cage aurait été idoine !) demeure un sympathique divertissement dans son alliage hybride d'érotisme soft, de thriller gothique et de comédie polissonne. Après avoir échappée à son compagnon abusif et avoir failli être violée par une bande de blacks, Bonnie se lie d'amitié avec Pat, une afro-américaine rencontrée le lendemain de son agression. D'un commun accord, et après avoir été prises en stop par un jogger, elles décident de le kidnapper en guise de rançon. Torturé par Pat qui parvient à lui soutirer les clefs de sa demeure afin de dérober son argent, l'individu profite de son absence pour supplier à Bonnie de le laisser en vie. C'est alors que celle-ci, gagnée par sa soif d'indépendance, de revanche et de sexe, décide de le violer. Ah ah ah ! Tant mieux pour lui me direz vous ! Voici donc le condensé de sa première partie exploitant tous azimuts séquences d'humiliations plutôt dociles, sévices timorés, streap-tease aguicheur et viol sans brutalité sous l'impulsion ardente de Candice Rialson illuminant l'écran de sa fraîcheur charnelle.


L'actrice s'exhibant tantôt demi nue, tantôt en tenue légère (jarretelles en sus) avec une décontraction pleinement assumée. La seconde partie, toujours aussi niaise et cocasse à travers ses situations gentiment improbables (Bonnie hébergée par une étrangère au moment de chaparder une pomme dans un marché, le kidnappeur finissant dans le lit de cette dernière en guise de compensation sexuelle), continue d'exploiter avec une dérision toute frugale les vicissitudes de l'insolente Bonnie abordant des rencontres aléatoires férues d'autorité et de soumission. Et ce afin de distraire le spectateur voyeur et de nous réserver un cocktail de séquences saphiques auprès d'une lesbienne possessive et d'échanges SM auprès d'un misogyne sévèrement dérangé du bulbe (Ed Bishop tout à fait charismatique en magnat cossu au regard implicitement pervers). Superbement photographié à travers des nuances flamboyantes et étonnamment soigné au niveau de ses images oniriques (coucher de soleil envoûtant sur la berge), voir également auprès de ses décors gothiques (la dernière partie confinée dans un manoir), La Fille en laisse ne cède jamais à l'ennui tant Raphael Nussbaum parvient à maîtriser le second degré des situations (limite grotesques) avec une décontraction en roue libre. Le climat insouciant, gentiment polisson, étant notamment renforcé du jeu ironique (limite semi-parodique parfois) des comédiens se prêtant aimablement au jeu de l'obédience / soumission (sachant que les rôles s'inversent) avec une provocation distanciée.


Rareté bonnard fleurant bon le Grindhouse avec un second degré badin, farce underground militant pour l'émancipation féminine, La Fille en laisse (il fallait oser un titre aussi librement racoleur que l'on croirait estampillé X !) est à découvrir pour tous les amateurs de curiosité barrée, notamment auprès de son dernier acte phallocrate donnant tout son sens à son titre (légèrement) fallacieux. 

Remerciement à Cine-bis-art
* Gaïus

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