mercredi 20 juillet 2011

LIMITLESS


de Neil Burger. 2011. U.S.A. 1h45. Avec Abbie Cornish, Andrew Howard, Anna Friel, Bradley Cooper, Johnny Whitworth, Robert De Niro, Robert John Burke, Tomas Arana.

Sortie en salles US: 18 Mars 2011, France: 8 Juin 2011.

FILMOGRAPHIE: Neil Burger est un réalisateur et scénariste, né en 1964 dans le Connecticut.
2002: Interview with the Assassin
2006: L'Illusionniste
2008: The Lucky Ones
2011: Limitless

                              

Hommage subjectif d'un puriste amateur (high-tech).
Trois ans après le méconnu The Lucky Ones, sympathique road movie émouvant et attachant, Neil Burger s'inspire d'un roman d'Alan Glynn, The Dark Fields, publié en 2001, pour façonner son nouveau long-métrage traitant de la réussite professionnelle par l'entremise d'une drogue synthétique atypique.

Eddie Mora est un jeune écrivain sur le déclin, faute d'une ambition desservie par son caractère ombrageux et d'une idylle fuyante. Après la rencontre fortuite avec son ex beau-frère, celui-ci lui offre gracieusement un comprimé, le NZT, une drogue surpuissante capable de décupler de 20% de l'utilisation de notre cerveau à 100 % pour combler nos facultés intellectuelles.
Rapidement, Eddie devient omniscient, loquace, érudit, apprend à une vitesse furtive et accède enfin à la notoriété en exerçant diverses stratégies spéculatives afin de devenir un leader sur le marché de la finance à Wall Street. Son rival, Carl Van Loon, un puissant homme d'affaire inflexible reste fasciné par l'intelligence hors normes du jeune écrivain. Mais une bande de tueurs attirés pas les effets prodigieux du NZT reste à ses trousses alors que des effets secondaires ne vont pas tarder à se manifester pour le sujet devenu fatalement addict.

                           

D'une idée de départ passionnante et savoureusement utopique, Limitless mise plus sur la forme d'un  thriller high-tech aux effets techniques clinquants et imaginatifs plutôt que le fond dénué d'ambition conceptuelle. Comme ce plan séquence virtuose entièrement tourné en CGI en guise de générique introductif. Une maîtrise bluffante que Neil Burger va régulièrement exploiter à bon (voir mauvais !) escient pour enjôler et accentuer les effets visuels fantasmatiques de la drogue décuplant notre intelligence à sa quintessence.
La première partie du film nous illustrant l'ascension d'un nouveau prodige de la finance, via l'entremise d'une drogue dépendante, amuse et fascine le spectateur, s'imaginant lui même dans cette situation héroïque où tout serait alors envisageable et imaginable afin d'exaucer ses ambitions personnelles pour devenir nanti. La thématique de l'accoutumance à la drogue illusoire peut-être facilement comparée à un produit illicite substantiel et notoire, la cocaïne. Une drogue chic et bon genre que le milieu indocile de la bourgeoisie et du showbizz connaissent bien pour mieux chiader leur potentiel artistique au détriment de la peur et la timidité. Mais à quel prix ?
Après que notre héros ait pris conscience du danger létal du NZT par ses crises de dépendances, son entourage tributaire de ses dons intellectuels va rapidement le rappeler à la raison pour lui permettre de continuer sur sa lancée révolutionnaire et ainsi façonner leur ambitieux projet.
Alors qu'un puissant homme d'affaire va progressivement s'affilier avec Eddie, des tueurs sont déterminés à le faire chanter pour s'accaparer et produire ce nouveau remède miracle en quantité illimitée. Contraint de ne pouvoirs endiguer sa prise quotidienne de NZT beaucoup trop fructueuse pour son quotient intellectuel, sa nouvelle devise sera d'affronter et combattre ses criminels tout en essayant de devancer son supérieur, le puissant Carl Van Loon. Voilà pour le scénario classiquement convenu juste avant un point d'orgue déroutant (équivoque ?) assez audacieux.

                            

La nouvelle star montante Bradley Cooper doit énormément au caractère sympathique et ludique du film qui en découle. Sa prestance spontanée, son regard bleu scintillant d'esprit lucide et sa personnalité incisive pleine d'aplomb renforcent largement le côté attachant et haletant de ses exactions professionnelles insensées. Notre monstre sacré Robert De Niro apporte pour sa part une discrète et sobre contribution dans celui du magnat fortuné difficilement domptable dans les négociations financières. Modeste et mesuré, l'acteur notable ne fait que transparaître un personnage fascinant et téméraire.

                         

Hormis un scénario mal exploité qui ne fait que survoler une idée astucieuse, Limitless est un bon divertissement agréablement mené, même si la seconde partie révèle bien peu de surprises avant son épilogue cynique inopinément amoral. La présence magnétique de l'excellent Bradley Cooper, le score musical en connivence avec l'ambiance high-tech hallucinogène et la forme esthétique exploitée de façon inventive permettent d'apprécier un spectacle ludique gentiment naïf.

Dédicace à Caroline Masson.
21.07.11.
Bruno Matéï.
                         

2 commentaires:

  1. un film inutile à mes yeux. Qui soulève cependant la fatuité des valeurs modernes : le fric, les femmes...
    Une idée de départ plutôt sympathique, un traitement affligeant...

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