"Quand on aime, on aime toujours trop". "Quand on aime on voit les belles choses".
vendredi 1 juillet 2011
J'AURAI TA PEAU (I, the Jury)
de Richard T. Heffron. 1982. U.S.A. 1h55. Avec Geoffrey Lewis, Armand Assante, Barbara Carrera, Laurene Landon, Alan King, Paul Sorvino, Judson Earney Scott, Barry Snider, Julia Barr, Jessica James.
Sortie salle en France le 4 mai 1983. Sortie US: le 9 Octobre 1982.
FILMOGRAPHIE: Richard T. Heffron est un réalisateur, scénariste, acteur et producteur américain né le 6 Octobre 1930 à Chicago, décédé le 27 août 2007 à Seattle.
1971: Prenez mon nom, ma femme, mon héritage (TV), 1972: Fillmore, Banacek (série TV), 1973: Toma (TV), Outrage (TV), 1974: The Morning After (TV), The Rockford Files (TV), Newman's Law, The California Kid (TV), Locusts (TV), 1975: The Honorable Sam Houston (TV), I will Fight no more Forever (TV), Death Scream (TV), 1976: Trackdown, Les Rescapés du Futur, 1977: Young Joe, the Forgotten Kennedy (TV), 1978: See How She Runs (TV), 1978: True Grit (TV), 1980: Rumeurs de Guerre (TV), Foolin' Around, 1981: A Whale for the Killing (TV), 1982: J'aurai ta peau, 1983: Le Crime dans le sang (TV), 1984: V, la bataille finale (série TV), Anatomy of an Illness (TV), The Mystic Warrior (TV), 1985: Nord et Sud (Série TV), 1986: Samaritain: The Mitch Snyder Story (TV), 1987: Reconnue coupable (TV), Coupable d'Innocence (TV), Napoléon and Joséphine: A love story (série TV), 1988: Broken Angel (TV), Pancho Barnes (TV), 1989: La Révolution Française (seconde partie: Les Années Terribles), 1991: Target (TV), 1995: Une petite ville bien tranquille (TV), 1996: Daniel Steel: un si grand amour (TV), Le Baron série TV).
Hommage subjectif d'un puriste amateur.
Réalisateur prolifique de télé-films et séries TV lucratives, Richard T. Heffron est appelé à adapter en 1982 un célèbre roman de Michael Spillane (I'am the Jury publié en 1947), largement réactualisé sous la plume du grand Larry Cohen. C'est d'ailleurs le notoire créateur des Envahisseurs qui devait à l'origine réaliser ce projet inspiré d'un James Bond pour adultes. Viré après une semaine de tournage par les producteurs, le modeste Richard T. Heffron est alors enrôlé pour mettre en scène l'intégralité de ce polar contemporain, J'aurai ta peau.
Pour les nostalgiques de l'époque, le film fut particulièrement encensé par la célèbre revue Starfix, créé par Christophe Gans et fut notamment estampillé comme le "Choc du mois" lors de sa sortie officielle en salles françaises !
Mike Hammer apprend la mort de son meilleur ami, ancien vétéran du Vietnam retrouvé mystérieusement assassiné dans sa demeure. Épaulé par sa fidèle secrétaire blonde et pulpeuse, son enquête va le mener auprès d'un établissement thérapeutique aux méthodes très particulières, érigé par une charmante directrice, Charlotte Bennett, mais tributaire des agissements sans vergogne de la C.I.A.
Avec J'aurai ta peau, on peut dire que le personnage du célèbre détective privé incarné par Mike Hammer est sacrément dépoussiéré en 1982 sous la houlette d'un réalisateur sans génie particulier.
Pourtant, ce polar parfois brutal conjuguant habilement le sexe et la violence avec une évidente efficacité s'en tire honorablement tant son récit orthodoxe peu innovant mais agréablement mené nous tient en haleine jusqu'au générique de fin.
Ce qui séduit de prime abord dans cette version adulte d'une enquête adulée d'un détective vétuste, c'est cette ambiance sulfureuse qui en émane. Dans un concentré d'érotisme charnel plutôt couillu et d'une certaine violence explicite parfois spectaculaire, J'aurai ta peau réussit sans peine à séduire et captiver son public embarqué dans un univers mafieux impliquant un drôle d'établissement médical aux méthodes thérapeutiques particulièrement lubriques. D'ailleurs, durant certaines scènes polissonnes illustrant avec sensualité le déroulement de la psychothérapie, le film joue harmonieusement avec ce climat sexuel effronté affichant une galerie de donzelles affriolantes s'exhibant langoureusement dans l'atmosphère fiévreuse de décors flamboyants. A ce titre, il y a une superbe séquence érotique révélant intégralement l'anatomie corporelle de la plantureuse comédienne Barbara Carrerra batifolant avec notre héros conquis, réunis communément dans une chambre à coucher incandescente.
A d'autres moments d'une tonalité âpre plus tendue, le polar sulfureux vire carrément au thriller horrifique dans le profil psychotique établi envers un tueur de jeunes femmes aguicheuses. Un psychopathe obsédé par une gente spécifique puisque ses victimes sont acculées de s'accoutrer d'une perruque de couleur rousse à apposer sur la tête, obligées de conjurer verbalement qu'elles idolâtrent leur tortionnaire par les mots laconiques: "je t'aime", juste avant de trépasser sauvagement poignardée !
Armand Assante (frère de Sylvester Stallone) se tire honorablement d'un rôle aussi factuel, célébré en 1958 par l'acteur Darren McGavin pour la première série TV portant le fameux homonyme du détective privé, ou encore dans celle des années 80, idolâtrée par l'illustre Stacy Keach. Facilement à l'aise et charismatique dans sa posture expéditive ou son influence sensiblement lubrique allouée à la luxure pour la gente féminine, il sait utiliser avec vigueur indocile et esprit finaud ses atouts pour appréhender ses rivaux délétères et affabulateurs. La très attrayante Laurene Landon (Maniac Cop) endosse avec une aimable conviction le rôle d'une secrétaire libertaire instinctivement sexy et attendrie pour son amant alors que la sublime Barbara Carrera envoûte et diabolise imparablement l'écran de ses talents perfides d'odieuse conspiratrice.
Rythmé, sexy, violent et nerveux, ce polar hot agréablement mené réussit haut la main à dévergonder une icône du petit écran rendue un peu trop docile dans son conformisme engagé. Et cela même si certains clichés pesants et un final extravagant dans ses péripéties débridées bondissantes sont à deux doigts de sombrer dans le ridicule.
Scandé par une partition musicale adéquate de Bill Conti, J'aurai ta peau saura largement séduire tous les amoureux de polars brut qui n'ont pas froid aux yeux, d'autant plus que l'inventivité des dialogues abondent en dérision sarcastique.
Note: Pour l'anecdote subsidiaire, c'est Clint Eastwood qui devait à l'origine endosser le rôle de Mike Hammer !
01.07.11
Bruno Matéï.
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