lundi 15 juillet 2013

Halloween de Rob Zombie

                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site newageamazon.buzznet.com

de Rob Zombie. 2007. U.S.A. 1h50. Avec Scout Taylor-Compton, Malcolm McDowell, Tyler Mane, Danielle Harris, Kristina Klebe, Daeg Faerch, Brad Dourif, Sheri Moon Zombie, Hanna Hall, Dee Wallace Stone.

Sortie salles France: 10 Octobre 2007. U.S: 31 Août 2007

FILMOGRAPHIE: Rob Zombie est un chanteur, musicien et réalisateur américain, né le 12 Janvier 1965 à Haverhill, dans le Massachusetts. 2003: House of 1000 Corpses. 2005: The Devil's Rejects. 2007: Werewolf Women of the S.S. (trailer). 2007: Halloween. 2009: Halloween 2. 2012: The Lords of Salem.


Deux ans après sa horde sauvage contemporaine (The Devil's Rejects) Rob Zombie s'attelle en 2007 à la conception d'un préquelle/remake du chef-d'oeuvre inoxydable, Halloween. En s'attardant à l'enfance meurtrie de Michael Myers lors de sa première partie, Rob Zombie nous transcende le portrait glaçant d'un psychopathe juvénile dénué de conscience et de moralité, faute d'une cellule familiale corrompue. Avec une dose d'ultra violence à la sauvagerie tranchée, le réalisateur adopte une démarche explicite pour illustrer les exactions d'un enfant tueur raillé et molesté, délibéré à passer à l'acte vindicatif (le premier meurtre émis sur son camarade de classe en est une preuve éprouvante). D'ailleurs, avec sa bouille innocente au regard impassible, on peut saluer le jeu diaphane du jeune Daeg Faerch dans une prestance austère alternant accalmie / éclairs d'agressivité sans pouvoir l'anticiper. Son goût fétichiste pour les masques afin de se rejeter son apparence humaine est notamment une idée judicieusement exploitée par le réalisateur. Enfin, pour incarner le Dr Loomis, le rôle attribué au vétéran Malcolm Mc Dowell n'est pas aussi probant que l'icone Donald Pleasance mais il parvient toutefois à insuffler une présence solide dans sa fonction de psychologue indécis. Puisque incapable de décrire la véritable personnalité et les motivations de Michael, il le symbolise donc à l'entité du Mal. 


A contre courant de l'horreur suggérée donc et du suspense lattent magnifiés dans son modèle initial, cet Halloween 2007 mise sur l'action cuisante et les péripéties échevelées avec une hargne, une sauvagerie, une cruauté brute de décoffrage. Sans concession et avec un désir de provoquer le spectateur à travers une horreur graphique, Rob Zombie dépoussière le mythe de manière hyper frontale et beaucoup plus réaliste en mode crapoteux. Et bien que la première partie se révélait toute à fait convaincante après nous avoir illustré l'enfance galvaudée d'un Michael Myers solitaire et perturbé, le second segment cède à la convention du remake sans souci de se démarquer de sa narration usuelle. Si bien qu'après s'être échappé de sa cellule, notre tueur devenu adulte décide de renouer avec les liens familiaux pour la reconquête de sa soeur. On se retrouve alors dans un psycho-killer aussi insolent que dégénéré d'y enchaîner les meurtres cinglants à rythme alerte sous l'impulsion d'un réalisme cru que n'aurait renié "Massacre à la Tronçonneuse" auquel Rob Zombie rend hommage à moult reprises. Ainsi, avec une provocation assumée, véritable pied de nez au modèle tranquille de Carpenter, cette seconde mouture parvient à tétaniser de par la vigueur d'une mise en scène très efficace, la posture terrifiante du molosse inébranlable et surtout l'impact foudroyant des meurtres hardcores déployés en roue libre. A titre d'originalité, on notera par ailleurs la démarche louable de Rob Zombie d'avoir modifié une ligne de conduite majeure puisque en l'occurrence Michael n'a point ambition d'assassiner sa soeur mais de la préserver sous sa propre garde. 


Impitoyable, nihiliste, enragé et terrifiant auprès de ses 2 segments horrifiants où le Mal semble nous observer droit dans les yeux, Halloween parvient avec une grande efficacité et beaucoup de savoir-faire à trousser des séquences de terreur incisives qui laissent pantois de vérisme escarpé. D'une audace décomplexée à désacraliser sans rougir Michael Myers, bourreau du Mal des temps modernes, à renfort d'ultra violence inarrêtable, Halloween 2007 ébranle jusqu'à plus soif en nous offrant une déclinaison à la fois sanguinaire, furibonde, insolente du chef-d'oeuvre de Carpenter. Tout bien considéré, une référence en totale contradiction avec le matériau d'origine mais qui réussit toutefois à remodeler une  figure du Mal autrement bestiale, mortifère et primitive.   

La critique d'Halloween 2: http://brunomatei.blogspot.fr/…/halloween-2-directors-cut.h…

*Bruno
09.03.25. 3èx. Vost
15.07.13. 

                                        

1 commentaire:

  1. FAN !
    Les deux opus sont évidemment à voir dans leurs versions director's cut...

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