de Mario Bava. 1972. Italie/Allemagne de l'Ouest. 1h38 (Italie) / 1h30 (U.S.A.). Avec Joseph Cotten, Elke Sommer, Massimo Girotti, Rada Rassimov, Antonio Cantafora, Umberto Raho, Luciano Pigozzi.
Sortie salles Italie: 25 Février 1972
FILMOGRAPHIE: Mario Bava est un réalisateur, directeur de la photographie et scénariste italien, né le 31 juillet 1914 à Sanremo, et décédé d'un infarctus du myocarde le 27 avril 1980 à Rome (Italie). Il est considéré comme le maître du cinéma fantastique italien et le créateur du genre dit giallo. 1946 : L'orecchio, 1947 : Santa notte, 1947 : Legenda sinfonica, 1947 : Anfiteatro Flavio, 1949 : Variazioni sinfoniche, 1954 : Ulysse (non crédité),1956 : Les Vampires (non crédité),1959 : Caltiki, le monstre immortel (non crédité),1959 : La Bataille de Marathon (non crédité),1960 : Le Masque du démon,1961 : Le Dernier des Vikings (non crédité),1961 : Les Mille et Une Nuits,1961 : Hercule contre les vampires,1961 : La Ruée des Vikings, 1963 : La Fille qui en savait trop,1963 : Les Trois Visages de la peur, 1963 : Le Corps et le Fouet, 1964 : Six femmes pour l'assassin, 1964 : La strada per Fort Alamo, 1965 : La Planète des vampires, 1966 : Les Dollars du Nebraska (non crédité), 1966 : Duel au couteau,1966 : Opération peur 1966 : L'Espion qui venait du surgelé, 1968 : Danger : Diabolik ! , 1970 : L'Île de l'épouvante ,1970 : Une hache pour la lune de miel ,1970 : Roy Colt et Winchester Jack, 1971 : La Baie sanglante, 1972 : Baron vampire , 1972 : Quante volte... quella notte, 1973 : La Maison de l'exorcisme, 1974 : Les Chiens enragés,1977 : Les Démons de la nuit (Schock),1979 : La Venere di Ille (TV).
Non exempt d'incohérence (comment le baron peut-il changer à sa guise d'apparence physique ? N'était-il pas condamné à souffrir sous son visage difforme ?), Mario Bava parvient pourtant à maintenir un suspense sur l'identité du fantôme tout en continuant de fignoler à merveille l'ambiance crépusculaire d'un manoir gothique saturé d'éclairages surréalistes. Passé maître dans l'art d'y transcender une scénographie macabro-sensuelle, le cinéaste montre une fois de plus l'étendue de son talent dans un souci esthétique prégnant. En prime, il est amusant de contempler le faciès vérolé du fameux baron ressemblant à s'y méprendre à une tarte à pizza auprès de sa physionomie génialement putrescente rongée par les siècles de l'âge ! Soutenu d'un score rétro de Stelvio Cipriani typiquement latin, Baron Blood réussit donc à fasciner dans une certaine mesure et à entretenir l'intérêt à travers ce climat funèbre parfois endeuillé de morts brutales car émanant d'instruments de torture (le cercueil garni de pointes acérées faisant son petit effet de répulsion). Et si l'intrigue piétine un tantinet par quelques sautes de rythme vite pardonnables, la bonhomie attachante des personnages, le cheminement délirant du dénouement et surtout l'icone morbide du personnage du Baron permettent de nous distraire dans une facture Bis inhabituelle de la part du maître transalpin car d'un modernisme visuel et expressif aussi audacieux que singulier.
*Bruno
Indubitablement attachant, ludique et fascinant, tout du moins pour l'amateur éclairé, Baron Blood dégage un délicieux parfum vintage auprès de son icone torturée et de son architecture alambiquée quant au château autrichien faisant office de rôle à part entière, car filmé sous toutes les coutures avec un art consommé de l'inventivité baroque. Sans compter sa nature et ce village fantasmatiques (splendide poursuite nocturne nappée de brume) où plane par ailleurs l'entité d'une sorcière crevant l'écran par sa présence transie. A réhabiliter.
10.02.24. 4èx
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