Sortie salles U.S: 16 Octobre 2014
FILMOGRAPHIE: Alfonso Gomez-Rejon est un réalisateur et producteur américain, né à Laredo, Texas. 2014: The Town that dreaded sundown. 2015: Me and earl and the Dying Girl.
Inscrit dans la mouvance des psycho-killers de commande, le film tire pourtant honorablement son épingle du jeu grâce à une réalisation stylisée à couper le souffle – on croirait du Bava contemporain – sublimée par sa photo flamboyante et inventive. On pourrait intituler l'écrin "le Fantôme sous la lune de sang". C’est sans doute sa plus grande force : un foisonnement de trouvailles visuelles, de cadrages tarabiscotés et obliques, et cette faculté du cinéaste à façonner des séquences surréalistes, imprégnées d’un onirisme crépusculaire. La poursuite nocturne dans les champs sous la lune, l’agression dans la décharge ou celle en extérieur d’hôtel restent gravées comme des visions hallucinées, poétiques.
Le scénario, s’il se contente d’une trame d’investigation rythmée par deux meurtres incisifs, convainc par l’ambiguïté de sa filiation, cet héritage durable que souhaite imprimer le mal, alors que son twist final aussi surprenant que ludique est un clin d’œil assumé aux thrillers des années 80 et 90. En pratiquant la mise en abyme, Alfonso Gomez-Rejon rend donc un hommage lucide et habité au film original : projections dans un drive-in, visionnages domestiques, visite du fils du cinéaste entouré d’affiches et de souvenirs. Le fantôme de Charles B. Pierce hante littéralement la pellicule, interrogeant notre fascination pour ces tueurs mythifiés par le cinéma, icônes morbides d’une société réfugiée dans le déni pour donner sens à sa propre peur, à sa hantise traumatique.
Le montage, d’une dextérité sidérante, épouse des mouvements de caméra amples et de longs travellings circulaires à n'en plus finir. L’impact des meurtres, brutal sans sombrer dans la surenchère, frappe par l’audace visuelle d'une sauvagerie tranchée.
D'une beauté brune plutôt naturelle, l'actrice Addison Timlin incarne une héroïne singulière : anti-potiche lucide, survivante en devenir, figure de résilience. Sa douceur brune, son flegme rassurant contrastent avec la violence du monde qui l’entoure. Elle traverse le récit comme une chrysalide, fragile puis affirmée, jusqu’à incarner la liberté conquise au cœur du cauchemar qui semble subsister dans l'ombre d'une ruelle.
— le cinéphile du cœur noir




ok ben je tente ca plus tard ton avis éveil ma curiosité
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