de Franklin J. Schaffner. 1981. U.S.A. 1h58. Avec Lesley Anne Down, John Gielgud, Maurice Ronet, Frank Langella.
FILMOGRAPHIE: Franklin J. Schaffner est un réalisateur et producteur américain, né le 30 Mai 1920 à Tôkyô, décédé le 2 Juillet 1989 à Santa Monica. 1963: Les Loups et l'agneau. 1964: Que le meilleur l'emporte. 1965: Le Seigneur de la Guerre. 1967: La Griffe. 1968: La Planète des Singes. 1970: Patton. 1971: Nicolas et Alexandra. 1973: Papillon. 1976: l'Île des Adieux. 1978: Ces Garçons qui venaient du Brésil. 1981: Sphinx. 1982: Yes, Giorgio. 1987: Lionheart. 1989: Welcome Home.
Echec commercial et critique lors de sa discrète sortie en 1981, Sphinx fait aujourd'hui office de rareté oubliée chez les cinéphiles. D'ailleurs, il suffit de surfer sur le net pour s'apercevoir qu'aucune critique n'eut été commentée afin de nous éclairer sur sa potentielle valeur cinématographique. On comprends aussi la raison de son échec public puisque la même année sort sur les écrans internationaux l'immense succès populaire Les Aventuriers de l'Arche perdue ! Avec un réalisateur aussi briscard et réputé derrière la caméra (Franklin J. Schaffner) et des acteurs de renom (la présence inopinée de Maurice Ronet se partageant la vedette parmi Frank Langella !), nous étions en droit d'escompter un film d'aventure homérique éventuellement inspiré des vicissitudes bondissantes d'Indiana Jones ! Le premier point positif est d'avoir osé confier le rôle principal à une jeune actrice des années 70, la charmante Lesley Anne Down. Sans faire preuve d'une grande persuasion, faute d'un jeu outré, la comédienne possède surtout un atout physique attrayant pour incarner une égyptologue à la fois vaillante et pleutre dans sa conquête inespérée d'un mystérieux tombeau.
Là où le bas blesse, c'est dans la confection du scénario d'une platitude exaspérante. Tout le film se résumant à une chasse au trésor monotone par l'entremise de discrètes péripéties auquel des espions (et traîtres) criminels sont lancés à ses trousses. En prime, les nombreuses maladresses de son pitch sporadique, le caractère peu crédible des situations (les incessants aller-retour de l'héroïne égarée sous les grottes) et la pauvreté des dialogues acheminent l'entreprise vers une inévitable bisserie. Seule, la beauté esthétique des décors pyramidales du Caire en passant par la vallée de Louxor, ainsi que le caractère haletant de sa première demi-heure, laissent en éveil notre timide attention. Si le film se révèle donc indubitablement raté, faute d'une réalisation peu inspirée et d'un scénario aseptisé, le charme rétro qui en émane inspire néanmoins une futile sympathie, rehaussée de l'élégance sensuelle de Lesley Anne Down. Enfin, les vingts dernières minutes vigoureuses laissent place à une action gentiment spectaculaire, et ce juste avant de nous stupéfier lors d'une révélation finale onirique.
Avec ces défauts techniques et narratifs compromettants, Sphinx s'érige en nanar maladroitement conçu par un vétéran du cinéma en l'occurrence peu motivé (Patton, la Planète des Singes, Papillon et le méconnu Ces Garçons qui venaient du Brésil). Pour les amateurs de raretés introuvables, il reste malgré tout à découvrir d'un oeil aussi curieux que distrait.
27.03.13
Bruno Matéï