vendredi 6 janvier 2023

Revoir Paris

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Alice Winocour. 2022. France. 1h45. Avec Virginie Efira, Benoît Magimel, Grégoire Colin, Maya Sansa, Amadou Mbow 

Sortie salles France: 7 Septembre 2022

FILMOGRAPHIE: Alice Winocour, née à Paris le 13 janvier 1976, est une réalisatrice et scénariste française. 2012 : Augustine. 2015 : Maryland. 2019 : Proxima. 2022 : Revoir Paris. 


Revoir Paris et mourir serein.
Il y a des films qu'on attend pas qui emportent tout. Il y a des intuitions qui ne trompent pas quand on est notamment fan d'une actrice aussi forte (de caractère) et talentueuse que Virginie Efira (bon sang, comme j'aimerai lui déclarer à voix ouverte: "je t'aime pour toujours"). Et puis il y a des oeuvres qui sont destinées à nous ébranler sans émotion programmée. Aussi rude, épeurant et grave soit son sujet bateau parfois générateur d'émotions à gros bouillons de la part de cinéastes mal intentionnés. Sauf que de la part d'une réalisatrice aussi lucide que pétrie d'humilité pour aborder scrupuleusement sa thématique d'actualité, Revoir Paris nous bouleverse, nous enivre, nous attendri même, de par son humanisme écorché vif où la retenue demeure pourtant le maître mot afin de ne pas chavirer le navire vers un pathos de mauvais goût. Les victimes d'un attentat (avec une allusion à celui du Bataclan) essayant ici de se reconstruire passée l'agression en se prêtant mutuellement main forte auprès de leurs confidences (entre victimes et psychiatres à l'écoute), quand bien même Mia (Virginie Elfira) s'efforcera de retrouver la mémoire en interrogeant l'entourage meurtri tout en dépistant ensuite celui qui lui offrit la main en guise d'entraide et d'espoir la nuit du drame.

Superbement photographié au sein d'un Paris presque tranquille, avec un travail rigoureux sur l'éclairage (à la limite de la féerie sans s'y complaire), Revoir Paris demeure autant une introspection immersive de rude haleine à travers le cheminement moral de Mia en quête d'exutoire, qu'une balade presque romantique entre une ville en mutabilité et un amant estropié en quête éperdu de main secourable. On peut d'ailleurs aussi prôner le jeu si naturel de Benoit Magimel insufflant une force de caractère plutôt altruiste et décomplexé quant à ses rapports rapprochés avec Mia ballotée entre ses sombres réminiscences, sa culpabilité biaisée faute des accusations d'une mythomane inconsolable, et sa perplexité à se réfugier dans les bras de son amant absent le fameux soir de l'attentat. Ainsi, à travers le jeu extrêmement persuasif des comédiens (sans aucune diction théâtrale, à l'exception d'un petit second-rôle féminin), Revoir Paris s'entoure d'une splendide bande-son envoûtante d'une justesse imparable pour susciter l'émotion contenue alors que son prologue estomaquant de réalisme suggéré joua la carte d'une terreur aussi couarde qu'animale lors d'une séquence imparable intelligemment concise.


Les Fantômes du Passé
Moment de cinéma en apesanteur au gré d'une émotion à la fois fébrile et chétive transie de pudeur, de sagesse et d'humilité (quel exemple de tolérance et d'éducation à travers le personnage de Mia !), Revoir Paris rend hommage aux victimes des attentats, tant auprès des morts sacrifiés que des vivants-morts déambulant tels des fantômes errants dans leur requête d'une seconde naissance. Illuminé de la présence candide de Virginie Elfira en bout de femme égarée en proie au sacre de l'existence, Revoir Paris touche en plein coeur par sa faculté innée à nous immerger dans l'intimité de ces personnages névralgiques au sein d'un climat urbain à la fois épuré, fantasmagorique, feutré, naturaliste. Si bien que l'on en sort autant émerveillé et rassuré que troublé et commotionné. 

*Bruno

lundi 2 janvier 2023

Showgirls

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Paul Verhoeven. 1995. U.S.A/France. 2h11. Avec Elizabeth Berkley, Kyle MacLachlan, Gina Gershon, Glenn Plummer, Robert Davi, Alan Rachins 

Sortie salles France: 10 Janvier 1996 (int - 12 ans). U.S: 22 Septembre 1995 (Int - 17 ans)

FILMOGRAPHIE: Paul Verhoeven est un réalisateur néerlandais, né le 18 Juillet 1938 à Amsterdam. 1971: Business is business. 1973: Turkish Delices. 1975: Keetje Tippel. 1977: Le Choix du Destin. 1980: Spetters. 1983: Le Quatrième Homme. 1985: La Chair et le Sang. 1987: Robocop. 1990: Total Recall. 1992: Basic Instinct. 1995: Showgirls. 1997: Starship Troopers. 2000: l'Homme sans Ombre. 2006: Black Book. 2016: Elle. 2021: Benedetta. 

« Showgirls a certainement ruiné la carrière d'Elizabeth Berkley. Il m'a aussi rendu la vie difficile, mais pas autant qu'il l'a fait pour Elizabeth. Hollywood lui a tourné le dos. S'il y avait quelqu'un à blâmer, cela aurait dû être moi parce que c'est moi qui pensais qu'il serait intéressant de la montrer comme cela ». La carrière du réalisateur en sera également chamboulée : « Je ne sais pas si c’était la bonne chose à faire, mais je l’ai fait, et quand le film est sorti cela n’a pas du tout été apprécié. Les gens ont haï ça, le public comme les critiques, et j’ai mis un certain temps à m’en relever, ça a presque détruit ma carrière, d’ailleurs peut-être que ça me nuit encore aux Etats-Unis… » Paul Verhoven.

Sans être un chef-d'oeuvre ni le navet qu'il se coltine depuis sa sortie tant décriée (tant critique que public), Showgirls est un excellent pamphlet vitriolé dévoilant l'envers des paillettes du Showbizz à travers le portrait corrompu d'une jeune danse néophyte rêvant d'accéder à la notoriété. Elizabeth Berkley se dévoilant (à nu) corps et âme à travers un défilé de séquences torrides ultra érotiques, notamment par l'impulsion de son déhanché résolument tranché. Celle-ci crevant l'écran (euphémisme !) dans des rôles successifs d'effeuilleuse et de showgirl avec une force de caractère et un franc-parler lui attirant une rivalité auprès du personnage modèle de Cristal (endossée par la sulfureuse Gina Gershon plutôt à l'aise d'aplomb, décomplexée d'assumer sa fonction vénale de showgirl à la fois autoritaire, tranquille et respectée). 

Ainsi, à travers sa mise en scène clinquante illustrant de rutilants spectacles de danse lascives au sein d'une scénographie sciemment tape à l'oeil, Paul Verhoven nous propose une galerie de personnages peu recommandables à tenter d'accéder à la gloire et à la célébrité sans faire preuve de vergogne. Quand bien même le personnel masculin exploite ses jeunes danseuses en tant que femme-objet en tentant de profiter de leur corps auprès d'hommes de pouvoir. L'intérêt de l'intrigue émanant du récit initiatique de Nomi (Elizabeth Berkley) s'efforçant de respecter son corps et sa morale contre l'emprise d'une hiérarchie machiste où comptent l'apparence et la performance du corps pour empocher la mise alors que celle-ci finira par se corrompre pour accéder au podium avant de se remettre en question et conquérir la rédemption.  

Volontairement provocateur par son érotisme couillu où les actrices talentueuses osent se dévoiler comme jamais, cynique et insidieux à travers ses profils licencieux (hommes et femmes compris) corrompus par le sexe, l'argent et le pouvoir, Showgirl dégage au fil de son spectacle pailleté une aura de souffre au sein du parcours moral de Nomi s'efforçant de préserver sa dignité avant de la perdre et de la retrouver après avoir saisi les tenants et aboutissants d'une industrie érotique biaisée. 

*Bruno
2èx

mardi 27 décembre 2022

TOP 14 / FLOP 15 2022 (film / série)

 1/


2/ 


3/


En vrac:













                       LES RECALES INMANQUABLES: 







LE DYPTIQUE OUBLIE: 


   
 TOP 15 SERIES 2022

1/
2/


3/ 
                       
En vrac: 









                         FLOP 15 FILMS 2022