Sortie salles France: 10 Janvier 1996 (int - 12 ans). U.S: 22 Septembre 1995 (Int - 17 ans)
FILMOGRAPHIE: Paul Verhoeven est un réalisateur néerlandais, né le 18 Juillet 1938 à Amsterdam. 1971: Business is business. 1973: Turkish Delices. 1975: Keetje Tippel. 1977: Le Choix du Destin. 1980: Spetters. 1983: Le Quatrième Homme. 1985: La Chair et le Sang. 1987: Robocop. 1990: Total Recall. 1992: Basic Instinct. 1995: Showgirls. 1997: Starship Troopers. 2000: l'Homme sans Ombre. 2006: Black Book. 2016: Elle. 2021: Benedetta.
« Showgirls a certainement ruiné la carrière d'Elizabeth Berkley. Il m'a aussi rendu la vie difficile, mais pas autant qu'il l'a fait pour Elizabeth. Hollywood lui a tourné le dos. S'il y avait quelqu'un à blâmer, cela aurait dû être moi parce que c'est moi qui pensais qu'il serait intéressant de la montrer comme cela ». La carrière du réalisateur en sera également chamboulée : « Je ne sais pas si c’était la bonne chose à faire, mais je l’ai fait, et quand le film est sorti cela n’a pas du tout été apprécié. Les gens ont haï ça, le public comme les critiques, et j’ai mis un certain temps à m’en relever, ça a presque détruit ma carrière, d’ailleurs peut-être que ça me nuit encore aux Etats-Unis… » Paul Verhoven.
Sans être un chef-d'oeuvre ni le navet qu'il se coltine depuis sa sortie tant décriée (tant critique que public), Showgirls est un excellent pamphlet vitriolé dévoilant l'envers des paillettes du Showbizz à travers le portrait corrompu d'une jeune danse néophyte rêvant d'accéder à la notoriété. Elizabeth Berkley se dévoilant (à nu) corps et âme à travers un défilé de séquences torrides ultra érotiques, notamment par l'impulsion de son déhanché résolument tranché. Celle-ci crevant l'écran (euphémisme !) dans des rôles successifs d'effeuilleuse et de showgirl avec une force de caractère et un franc-parler lui attirant une rivalité auprès du personnage modèle de Cristal (endossée par la sulfureuse Gina Gershon plutôt à l'aise d'aplomb, décomplexée d'assumer sa fonction vénale de showgirl à la fois autoritaire, tranquille et respectée).
Ainsi, à travers sa mise en scène clinquante illustrant de rutilants spectacles de danse lascives au sein d'une scénographie sciemment tape à l'oeil, Paul Verhoven nous propose une galerie de personnages peu recommandables à tenter d'accéder à la gloire et à la célébrité sans faire preuve de vergogne. Quand bien même le personnel masculin exploite ses jeunes danseuses en tant que femme-objet en tentant de profiter de leur corps auprès d'hommes de pouvoir. L'intérêt de l'intrigue émanant du récit initiatique de Nomi (Elizabeth Berkley) s'efforçant de respecter son corps et sa morale contre l'emprise d'une hiérarchie machiste où comptent l'apparence et la performance du corps pour empocher la mise alors que celle-ci finira par se corrompre pour accéder au podium avant de se remettre en question et conquérir la rédemption.
Volontairement provocateur par son érotisme couillu où les actrices talentueuses osent se dévoiler comme jamais, cynique et insidieux à travers ses profils licencieux (hommes et femmes compris) corrompus par le sexe, l'argent et le pouvoir, Showgirl dégage au fil de son spectacle pailleté une aura de souffre au sein du parcours moral de Nomi s'efforçant de préserver sa dignité avant de la perdre et de la retrouver après avoir saisi les tenants et aboutissants d'une industrie érotique biaisée.
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