mercredi 31 août 2011

Les Yeux de la Terreur / Night School / Terror Eyes. Prix Spécial du Jury à Avoriaz 1981.


de Ken Hughes. 1981. U.S.A. 1h28. Avec Leonard Mann, Rachel Ward, Drew Snyder, Joseph R. Sicari, Ncholas Cairis, Karen MacDonald.

Sortie en France le 13 Mai 1981. U.S: 24 Avril 1981

FILMOGRAPHIE: Ken Hughes ou Kenneth Hughes est un réalisateur, scénariste, producteur et romancier né le 19 janvier 1922 à Liverpool, Royaume-Uni, décédé le 28 Avril 2991 à Los Angeles de la Maladie d'Alzheimer. 1955: Piège pour une canaille. Portrait d'une aventurière. Les Trafiquants de la nuit. 1964: l'Ange pervers. 1967: Casino Royale. Arrivederci Baby. 1969: Chitty, chitty, bang, bang. 1970: Cromwell. 1975: Aftie Darling. 1978: Sextette. 1981: Les Yeux de la Terreur


Pour son dernier film, le réalisateur de Casino Royale tire sa révérence en 1981 avec un psycho-killer vaguement inspiré de La Lame Infernale (classique du Giallo préfigurant l'accoutrement vestimentaire du tueur à moto). Les Yeux de la Terreur révèle en outre pour la première fois au public la plantureuse Rachel Ward, future star de la célèbre série  Les Oiseaux se cachent pour mourir. Auréolé d'une belle réputation à l'époque de sa sortie Vhs et précédé d'une critique estimable (notamment auprès de son Prix Spécial du Jury à Avoriaz), ce psycho-killer fort bien mené semble aujourd'hui déprécié chez certains sites internautes. Faute de ces amertumes tranchées, je me suis donc décidé à lui rendre hommage si bien qu'à mon sens subjectif Les Yeux de la Terreur fait parti des psycho-killers les plus attractifs des années 80. Le pitchA Boston, un mystérieux tueur accoutré d'un casque de moto et muni d'un sabre perpétue ses crimes en tranchant la tête de ses victimes selon un ancien rituel. Judd Austin, détective de renom épaulé de son adjoint tentent de mener cette enquête inhabituelle alors qu'un anthropologue volage en devient le principal suspect. Les nostalgiques des années 80 ayant été bercés durant leur adolescence par cette bobine horrifique n'ont guère oublié son prologue meurtrier des plus incisifs. Une institutrice et une écolière assises sur un tourniquet attendent la mère de cette dernière avant la fermeture de l'école. Après que la fillette eut rejoint sa maman et que le dernier employé eut quitté l'enceinte de l'école, l'éducatrice aperçoit un mystérieux individu à moto s'approchant placidement d'elle. Subitement, l'inconnu s'empresse de faire pivoter le manège, de manière à ce que la victime ne puisse s'en détacher. La plate-forme tournant toujours plus vite, l'individu masqué s'empresse alors de l'alpaguer pour la décapiter d'un coup de sabre !


Des séquences chocs de cet acabit, les Yeux de la Terreur en regorge d'autres aussi sauvages, sans toutefois jamais verser dans l'outrance gore que Ken Hughes réussit habilement à déjouer passé l'expectative du suspense ! Les apparitions spectrales du tueur dans sa noire défroque s'avérant également accentuées d'une bande son stridente afin d'exacerber le caractère spectaculaire de ses horribles méfaits ! Le scénario linéaire ne brille pas par sa substantialité et se révèle honnêtement peu surprenant quant à la révélation du meurtrier (le choix est uniquement établi en fonction d'un anthropologue infidèle et de sa maîtresse possessive). Mais le cinéaste parvient malgré tout à instaurer une réelle efficacité dans sa structure narrative, notamment auprès des motivations insolites du meurtrier Spoiler !!! militant pour l'émancipation féminine Fin du Spoil. Pour cause, ce criminel s'inspire d'un ancien rituel asiatique selon lequel des chasseurs de tête perpétrèrent la décapitation de leurs rivaux en guise d'omnipotence. Ils baignaient ensuite la tête du défunt sous l'eau afin de chasser les mauvais esprits et ainsi rendre la pureté de leur âme. Par le biais de cette mise à mort barbare, Ken Hughes y injecte habilement certains traits d'humour noir lorsque, par exemple, une tête tranchée dévalera lentement au fond d'un aquarium alors qu'une mamie horrifiée découvrira avec stupeur cette apparition crapoteuse. Il y a aussi ces deux maçons venus déguster une soupe de ragoût dans un snack bar alors que l'un d'eux s'apercevra avec dégoût qu'une mèche de cheveux s'est égarée dans son assiette. L'épilogue en rajoutera notamment une dernière louche dans la dérision avec le "potentiel" retour du tueur revenu d'outre-tombe !


Scandé du score lancinant de Brad Fiedel oscillant avec des accents tonitruants inversement frénétiques, Les Yeux de la Terreur conjugue suspense et estocades horrifiques autour des thèmes du rituel, du désir possessif et de l'émancipation féminine. Si ce psycho-killer bien ancré dans son époque s'avère si attachant et efficacement rythmé, il le doit aussi à la bonhomie du duo de flics badins ainsi qu'à la relation vénéneuse des amants en étreinte (dans une posture charnelle, Rachel Ward laisse en  mémoire une scène de douche anthologique). D'ailleurs, quitte à le répéter, les membres du jury d'Avoriaz ne furent pas insensibles pour l'ovationner d'un trophée.

*Bruno
31.08.11. 6èx



10 commentaires:

  1. Toujours injustement oublié (ou bloqué pour cause de droits) par les éditeurs DVD. Suis toujours à la recherche d'une bonne copie tirée des rares passages télé. Dans "Terror Eyes", on retrouve le motif du psychopathe motard qui zigouille à l'arme blanche, présent dans deux gialli : "La polizia chiede aiuto" (La Lame Infernale - 1974) et "Nude per l'assassino" (1975). J'aime beaucoup ce slasher. La présence de Rachel Ward influence beaucoup ma considération !

    RépondreSupprimer
  2. Toujours pas vu, vais devoir y remédier !

    RépondreSupprimer
  3. Je viens de mettre en ligne ma critique Adam.

    Je te remercie de ton soutien pour ce film aujourd'hui déprécié par la majorité des critiques (hier, en faisant mes recherches,je me suis rendu compte avec stupéfaction à quel point ce slasher était vilipendé à tort !). Je suis donc touché et rassuré de savoir que je ne suis pas seul au monde à avoir beaucoup d'affection pour ce p'tit slasher plein de charme. J'ai vraiment une tendresse particulière pour cette série B qui m'a encore hier soir ému pour la 6è fois ! (oui, Rachel Ward doit également être mise en cause par mon enthousiasme !)

    RépondreSupprimer
  4. Ah , ben moi je l'ai vu dans une version VHS qui ne
    comportait plus que l'ombre de la musique ,donc inutile de se faire un idée d'ensemble dans ce genre de cas.
    Mais le scénario est sympathique et les acteurs sont investis.Mais je me demande s'il
    existe t il une version Uncut de ce film?
    Car ce film était sur la liste des vidéos nasties à l'époque,cela ne veut pas dire pour autant qu'il comportait des scènes atroces.
    du moins je n'en ai pas vu.

    RépondreSupprimer
  5. C'est la question que je me posais hier Lirandel ! Car les meurtres vus dans cette version sont sauvages et se permettent même une certaine verdeur alors qu'au moment fatal, le hors champs est exigé. Pourtant, le réal n'hésite pas à filmer le sang abondant sur les vêtements des victimes. Il y a aussi une scène au ralenti qui censure au dernier moment le tranchage d'une tête ! Bizarre.

    Au cinéma, le film était interdit au moins de 13 ans (j'y étais !), sur le cable il passe à 16 alors qu'il n'y pas de raison équitable de l'interdire aussi drastiquement !

    Enfin, ce n'est pas non plus le dernier video nasties, injustement considéré à tort comme malsain ou extremement violent !

    RépondreSupprimer
  6. C'est malheureusement le sort de beaucoup de films et de slashers en particulier. On en a surestimé certains comme "Halloween" car le réalisateur et le casting étaient meilleurs (ou plus prestigieux) et dévalorisé, ignoré un très grand nombre qui était souvent aussi bons et même supérieurs. Je suis content que tu mentionnes la musique de Brad Fiedel dont le thème a eu du mal à quitter ma cervelle après avoir vu le film en salle ! Un score toujours inédit en cd, tout comme ce satané film !!! Je n'ai jamais compris aussi le peu de succès qu'à rencontré la british Rachel Ward. C'était tout de même une bombe ! Après avoir été remarquée par Burt Reynolds qui lui a donné un rôle important dans un de ses films "L'Anti-Gang", elle a connu une certaine notoriété avec la série lacrymale "Les oiseaux se cachent pour pourrir", une petite consécration avec le génial "Les cadavres ne portent pas de costard" ("I could be your reinemachefrau" !), le médiocre remake de "La Griffe du Passé" : "Contre Toute Attente" et puis...ffuitt, téloche et quelques longs-métrages sans grand intérêt. Dommage, elle avait une grande présence et quelque chose d'un peu rétro dans son physique, qui a d'ailleurs bien été exploité par Carl Reiner.
    Oui, la copie anglaise est coupée de 1 minute 16 dans les scènes de meurtre (source IMDB). Je ne sais pas si c'est cette copie qui a été diffusé sur des chaines du câble comme "CinéFX" en France, mais le master video est bien meilleur, plus clair, que la copie charbonneuse que l'on a eu en location.

    A propos des copies cut / uncut, voici un lien très intéressant :
    http://www.movie-censorship.com/report.php?ID=281733
    Même si "Terror Eyes" n'y figure pas encore !

    J'ajouterais juste que le vétéran Ken Hughes, qui avait déjà joliment dénudé Kim Novak dans les années soixante, avait soixante piges quand il a tourné "Terror Eyes" ! Côté climat et effets, il n'avait pourtant rien à envier aux petits jeunes qui réalisaient les slashers de cette époque. Enfin, la blonde Holly Hardman (Kathy) s'est essayée un peu à la mise en scène par la suite.

    Eh bien, mon cher Bruno, si nous n'arrivons pas à créer une demande suite à ta très bonne critique, je pense qu'il n'y a vraiment plus rien à faire ! Nous n'aurons plus qu'à créer le "Club des Cinq Amateurs de Terror Eyes" !

    RépondreSupprimer
  7. As tu déjà compter Dagobert dans le club?

    Merci pour le lien Adam Eterno.

    Il est illusoire d'esperer une liste exhaustive des films non encore édités.
    Ce serait pourtant un veritable régal de pouvoir la parcourir et pourquoi pas de voter pour leur réeditions.

    cela fait du bien de rêver tout de même.

    RépondreSupprimer
  8. Excellent Adam ton hommage pour Rachel Ward.

    Merci.

    RépondreSupprimer
  9. C'est bon je l'ai trouvé. Vais pouvoir regarder ça prochainement ^^

    RépondreSupprimer
  10. Rhaaaaaaa, je l'ai enfin vu ! J'écrirai un article prochainement mais en attendant j'ai été très agréablement surpris !

    RépondreSupprimer