samedi 13 août 2011

LA PLANETE DES SINGES: LES ORIGINES (Rise of the Planet of the Apes)


de Rupert Wyatt. 2011. U.S.A. 1h46. Avec James Franco, Tom Felton, Freida Pinto, Andy Serkis, Brian Cox, John Lithgow, Tyler Labine, David Hewlett, Sonja Bennett, Chelah Horsdal, David Oyelowo.    

Sortie en salles en France le 10 Aout 2011. U.S.A: 5 Aout 2011

FILMOGRAPHIE: Rupert Wyatt est un réalisateur et scénariste anglais né le 26 Octobre 1972.
2001: Subterrain. 2008: Ultime Evasion. 2009: Birdsong. 2011: La Planète des Singes: les Origines

                                       

ATTENTION !!! IL EST PREFERABLE D'AVOIR VU LE FIM AVANT DE LIRE CE QUI VA SUIVRE !

D'après le roman de l'écrivain français Pierre Boule, la saga La Planète des Singes fut un succès planétaire autour de cinq volets issus des années 70. Si au préalable, le chef-d'oeuvre de Franklyn J. Schaffner fut passé à la moulinette du remake (superficiel) par Tim Burton, Rupert Wyatt s'attelle à relancer la franchise avec cette préquelle dont les singes sont aujourd'hui digitalisés en performance capture. Un procédé numérique risqué mais toujours plus novateur de la part de l'éminente société Weta Digital de Peter JacksonDans un laboratoire scientifique, des chercheurs ont trouvé un traitement contre la maladie d'Alzheimer grâce à l'expérimentation d'une femelle chimpanzé. Les effets psychologiques sur l'animal sont stupéfiants, son activité cérébrale étant décuplée. Mais à la suite d'une violente rébellion d'avoir protégé la vie de son bébé, elle est abattue par le service d'ordre. Le chercheur Will Rodman décide d'éduquer en cachette le bébé primate en le ramenant dans sa demeure où loge également son paternel infirme. Rapidement, il s'aperçoit que le jeune chimpanzé est lui aussi doué d'une intelligence supérieure, ce qui l'amène à expérimenter en désespoir de cause le traitement sur son père souffrant d'Alzheimer. 

                                         

Après l'annonce prometteuse d'un trailer jouissif, voici la préquelle tant attendue par les fans curieux d'assister à l'insurrection de primates digitalisés. De prime abord, je tiens à acclamer l'exploit technique réalisé par la "performance capture" qui atteint ici un degré de réalisme aussi stupéfiant que le remake miraculeux de Peter Jackson, King-Kong ! La physionomie expressive des chimpanzés, gorilles ou orangs-outans, ainsi que la texture de leur fourrure poilue sont si réalistes qu'elle permettent "naturellement" de les humaniser avec une trouble acuité. La première partie illustrant la phase d'évolution de César éduqué par le chercheur Will Rodman (James Franco) face au témoignage médusé de son père, donne lieu à un florilège de séquences intimistes laissant libre cours à l'humanité craintive d'un chimpanzé doué d'intelligence supérieure. A titre d'exemple, sa manière de reluquer par la fenêtre de sa chambre la vie civilisée des êtres humains évoluant dans leur milieu urbain émeut le spectateur fasciné par son regard étrangement innocent et susceptible. Sa bonhomie altruiste de prêter main forte au paternel infirme (remettre à l'endroit une fourchette de table saisie à l'envers) ou encore les rapports affectueux entretenus avec son maître nous touche avec une vraie pudeur. L'empathie qu'il réussit à exercer à travers son comportement bienveillant nous captive irrémédiablement à chacune de ses apparitions. Durant le cheminement évolutif de César, le réalisateur va démontrer à quel point le sentiment d'injustice, la maltraitance et la soumission peuvent gravement concourir à changer un individu vers des pulsions vindicatives. Il démontre à quel point l'homme, instinctivement arrogant dans son estime de supériorité, souhaite dominer l'être inférieur au profit de sa cupidité et mégalomanie.

                                          

En ce qui concerne la révolte des singes, Rupert Wyatt nous entraîne dans une bataille frénétique à couper le souffle si bien que des centaines de primates pugnaces ont décidé de s'unir en force pour démontrer leur capacité physique et intellectuelle à s'opposer à notre dictature. Mais avant cet ébauche d'action, il y a les prémices où Caesar, belliciste, organise sa révolte par le langage des signes avec l'aide d'un orang-outan. A ce titre, il y a un moment clef particulièrement éloquent lorsque César dicte à ses confrères le premier mot vocal: "nooooooon" à l'asservissement ! Sa manière d'acclamer de façon virulente sa protestation contre le despotisme des hommes  (préalablement mis en cause par un gardien sadique) et d'engager une houleuse sédition se révèle aussi intense que poignante. Sachant que durant l'émeute, un accident mortel est (involontairement) perpétré à l'un des gardiens par Caésar, subitement conscient du dommage collatéral d'une riposte irréversible. Leur arrivée impromptue en pleine agglomération urbaine donne lieu à des séquences explosives incroyablement coordonnées chez la hiérarchisation des singes. Sans verser dans la violence brutale, ce point d'orgue très spectaculaire enchaîne des séquences d'actions virtuoses et nous suggère en sous-texte social un message pacifiste. Comme en témoigne l'épilogue auquel Caesar et ses comparses, à nouveau réfugiés dans la forêt, invoquent à Will leur désir de vivre en communauté au sein d'un environnement écolo, et donc à l'écart de l'homme et de leurs mégalopoles. Outre son excellente distribution, James Franco extériorise avec sensibilité un profond humanisme dans son affection allouée à la cause animale mais aussi à celle de son père atteint d'une maladie incurable. A moins de jouer aux apprentis sorcier pour tenter de le sauver d'Alzheimer ! John Litgow endossant le rôle de ce paternel infantile avec une vérité poignante dans sa conscience dégénérative.

                                     

Réflexion sur le pouvoir, sur l'instinct belliqueux de l'homme et sur l'inégalité des ethnies, La Planète des Singes: les Origines demeure un époustouflant spectacle homérique où l'émotion exponentielle est reine. Outre sa faculté à passionner le spectateur à travers ses thèmes profondément humanistes, il doit également sa réussite à des effets spéciaux ahurissants de réalisme afin de rendre crédible les singes numérisés. Du grand et beau cinéma d'une belle dignité et d'une intelligence mature au sein du Blockbuster habituellement lisse et formaté.    

13.08.11
Bruno Matéï.


Box-office:
Selon Box office mojo le film a réalisé 19,7 millions USD le premier jour d'exploitation et 54 millions de dollars pour son premier week-end. Il se classe premier devant Les Schtroumpfs et Cowboys vs Envahisseurs .
Au box office international pour son premier week-end, il arrive en 4e place avec 23,8 millions de dollars de recettes. En France lors de sa sortie il est premier avec 3 938 entrées devançant Green Lantern.
Il enregistre le 5e meilleur démarrage de 2011 devant pirate des caraïbes 4
Mondial: 120,790,607 US$

États-Unis : 77,375,919 $
International : 43,414,688 $
France: à Venir

 

2 commentaires:

  1. Ton évocation épique du film nous donne furieusement envie de courir en salle pour admirer ce spectacle dont on pensait déjà qu'il serait d’exception... Merci pour ce texte passionné qui, si besoin était, nous a convaincu, Laurie & moi, de trouver rapidement quelqu'un à qui confier les enfants pour la soirée !! ^^

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  2. Merci beaucoup Hugues, ça me touche beaucoup !
    Et merci de m'avoir lu ^^

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