jeudi 10 mai 2012

La Maison des Damnés / The Legend of Hell House

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de John Hough. 1973. Angleterre. 1h34. Avec Clive Revill, Roddy McDowall, Pamela Franklin, Gayle Hunnicutt, Roland Culver, Peter Bowles.

Sortie salles France: 17 Avril 1974

FILMOGRAPHIE (Info Wikipedia): John Hough est un réalisateur anglais, né le 21 Novembre 1941 à Londres. 1969: Wolfshead : The Legend of Robin Hood. 1970: Eyewitness. 1971: Les Sévices de Dracula. 1972: l'île au Trésor. 1973: La Maison des Damnés. 1974: Larry le dingue, Mary la garce. 1975: La Montagne Ensorcelée. 1978: Les Visiteurs d'un Autre Monde. 1978: La Cible Etoilée. 1980: Les Yeux de la Forêt. 1981: Incubus. 1982: Le Triomphe d'un Homme nommé Cheval. 1986: Biggles. 1988: Hurlements 4. 1988: American Gothic. 1989: Le Cavalier Masqué (télé-film). 1990: A Ghost in Monte Carlo (Télé-film). 1992: Duel of Hearts (télé-film). 1998: Something to Believe In. 2002: Bad Karma.

 
L’histoire de ce film, tout en étant fictive, expose une suite d’événements et de phénomènes psychiques non seulement plausibles, mais qui pourraient fort bien être vrais.
Tom Corbett – Doué de clairvoyance, extralucide britannique renommé.

Dans la mouvance de La Maison du Diable et bien avant la saga Amityville, John Hough s’empare en 1973 du thème de la demeure hantée avec La Maison des Damnés, livrant là sa plus belle réussite - œuvre forte d’une carrière aussi passionnante que fluctuante, épaulée ici par un solide scénario du maître Richard Matheson.

Le pitch : quatre convives sont mis à l’épreuve pour participer à une expérience paranormale dans l’ancienne demeure du tyran Belasco. Cinq jours durant, ils seront les témoins d’événements surnaturels, tâcheront d’écarter l’idée d’une supercherie, et tenteront, peut-être, d’approcher une preuve de l’au-delà.

Adaptée d’un roman de Matheson, La Maison des Damnés est une œuvre ambitieuse, mue par une volonté acharnée de renouer avec une ambiance gothique dépouillée d’effets-chocs gratuits. À l’instar du modèle du genre, La Maison du Diable, Hough exploite avec justesse le décor anxiogène d’un manoir ancien, théâtre de phénomènes étranges observés par un groupe d’experts en parapsychologie. D’un côté, deux médiums émérites, Miss Tanner et Benjamin Fischer, persuadés que des forces invisibles provoquent les drames historiques de la maison Belasco. De l’autre, le Dr. Barrett, scientifique rigide, cartésien, accompagné de son épouse - tous deux hermétiques à l’idée d’une puissance maléfique.

Ensemble, ils s’efforcent de découvrir la vérité, entre science et occultisme, jusqu’à tenter d’exorciser la maison grâce à un appareil révolutionnaire. Barrett, convaincu que le corps humain émet une forme d’énergie invisible, avance l’hypothèse que la maison aurait absorbé un champ de radiations électromagnétiques, vestige d’une force aveugle, sans but. Pour lui, la demeure serait un accumulateur géant - et le renversement de polarité, l’unique solution pour dissiper l’ombre.

Mais bien avant cette tentative d’exorcisme peu commune, John Hough nous confronte, avec une précision glaçante, à une succession d’événements troublants et violents. Objets projetés dans les airs, portes claquant d’elles-mêmes, chat noir subitement possédé, pulsions charnelles incontrôlables... Autant d’agressions aussi viles qu’inquiétantes, mises en scène avec une rigueur géométrique, jamais risibles — et portées par la sobriété des acteurs, une tension palpable, un score monocorde, envoûtant.

Esthétiquement, la maison irradie d’un charme étrange. Pièces ornées de velours pourpre, salon azuré au mobilier aristocratique, longs corridors sépia... Mais c’est dans l’opacité d’une chapelle dissimulée, antre mystique d’un secret inavouable, que se cache l’âme du récit. Côté interprétation, la fascinante Pamela Franklin incarne, à mes yeux, l’énergie la plus magnétique : médium imperturbable, elle s’impose avec une détermination presque tranchante, refusant de céder à la raison. À ses côtés, Roddy McDowall, Gayle Hunnicutt et Clive Revill (aux faux airs de David Warner !) renforcent la crédibilité du drame avec une présence aussi élégante que troublée.

 
"Belasco, maître des lieux, tyran des âmes".
D’un gothisme rutilant à damner un saint, La Maison des Damnés s’impose comme un chef-d’œuvre d’épouvante : angoissant, étrange, mais profondément captivant. Les agressions du Dr. Barrett, l’attaque du chat noir, le final révélé dans la chapelle… autant de moments puissants et inoubliables. Ici, l’ombre pèse davantage que le sang, et l’angoisse psychologique l’emporte sur le gore. Toujours aussi ensorcelant aujourd’hui, ce film s’impose comme un classique absolu, laissant, bien après le générique, son empreinte obscure sur nos esprits.

— le cinéphile du cœur noir

Un grand merci à Filesdrop.com
10.05.12. 
23.11.23. 5èx


1 commentaire:

  1. Ok un john Hough a decouvrir alors ... la cible étoilé je kiff au passage et larry le dingue excellent

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