mardi 17 mars 2020

De si gentils petits monstres / The Children

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site t411.me

de Max Kalmanowicz. 1980. U.S.A. 1h33. Avec Gil rogers, martin shakar, gale garnett, Clara Evans, Jephta Evans, Julie Carrier, Sarah Albright, Nathanael Albright.

Sortie salles France: 24 Août 1983.

FILMOGRAPHIE:  The Children est le premier film de Max Kalmanowicz, réalisateur américain qui s'illustrera une seconde et dernière fois avec Dreams Come True, un film d'aventures datant de 1984 et distribué par la firme Troma.


"Nous revenons de l'école... une chose terrifiante est arrivée ! Nous sommes devenus de... De si gentils petits... Monstres !"

Exploitant le thème de "l'enfant maléfique" (Le Village des Damnées, les Révoltés de l'an 2000, l'Autre, l'Exorciste, la MalédictionThe Children, Esther, etc...), De si gentils petits Monstres (dénomination plus ironique que son homologue ricain) fit les beaux jours des vidéophiles des années 80 fascinés par sa flamboyante jaquette imprimant dans le centre du cadre, et sur fond rouge, 3 visages de bambins au rictus diablotin. Et ce sans omettre l'accroche de sa tagline à l'humour aussi sardonique surlignée plus haut ! 

Le pitchDans la bourgade de Ravensback, un car scolaire transportant des enfants passe sous un épais nuage jaune. Après son passage, l'autocar garé à proximité d'un cimetière est épargné de ses occupants. Au même moment, une maman inquiète part à la recherche de son enfant quand tout à coup elle entend une voix enfantine faisant écho au cimetière avoisinant. Arrivé au lieu dit, elle tombe sur le cadavre du chauffeur, retrouvé calciné près d'une tombe. Un bambin se rapproche alors d'elle, les bras tendus vers sa direction. Mais au moment de l'enlacer, elle se met à brûler aux contacts des petites mains vitriolées. 

Plaisir innocent bisseux comme il en pullulait lors des années 80, De si gentils petits monstres dégage un charme flagrant aussi mineur soit son contenu à la fois prévisible, frivole, bricolé, incohérent en diable. Le réalisateur empruntant l'efficace méthode du survival à suspense lorsqu'un flic et un paisible citadin finissent par unir leurs forces pour retrouver les enfants disparus après l'abandon de leur car scolaire. Et ce avant de bifurquer vers le traditionnel huis-clos cauchemardesque lorsque ces derniers tentent de repousser la menace (avec une violence étonnamment tranchée quant à y sacrifier des bambins face écran ou hors-champs, il fallait oser !) au sein du foyer domestique de l'un d'eux.


Ainsi, de par son concept incongru (des enfants se mettant subitement à occire leurs parents après le passage d'un nuage radioactif) émaillé d'astuces saugrenues (les fameux ongles noirs sur leurs doigts, la manière insensée de les exterminer en leur tranchant les mains, son épilogue sarcastique présageant une redite), De si gentils petits monstres s'avère fort plaisamment bonnard. Tant auprès de ses péripéties horrifiques fertiles en visions grand-guignolesques (l'état décrépit des victimes comparables à des steacks saignants) que de la sympathie des acteurs de seconde zone multipliant les expressions d'appréhension, de stupeur et de terreur avec un attachant surjeu. Or, ils y croient dur comme fer si bien que l'on peut également y voir derrière leur déraison comportementale renforcée de dialogues erratiques un discours social (volontaire ou pas ? !) sur la démission et l'irresponsabilité parentale. Surtout quant on se rend compte que certains d'eux (la mère droguée et son amant culturiste) n'accordent que peu d'intérêt pour le sort de leur progéniture ! Plusieurs séquences risibles flirtant dautres part avec l'humour involontaire, à l'instar de ses 2 rednecks venus prêter main forte à un adjoint policier en se raillant grivoisement de la petite amie de ce dernier. Mais revenons à sa facture horrifique somme toute artisanale, les FX parvenant à créer leur petit effet de fascination lorsque les victimes se voient consumées par l'épais nuage d'acide, leur chair noire et sanguine craquelant de toutes parts après y avoir enlacées leurs chérubins. Outre l'aspect ludique de ses scènes chocs parfois même envoûtantes, oniriques et tantôt angoissantes, voires carrément flippantes pour la posture inquiétante des bambins déambulant la nuit à l'instar de zombies affectueux, De si gentils petits monstres est notamment soutenu du score d'Harry Manfredini aux sonorités  fortement semblables au futur Vendredi 13 tourné cette même année. Pour un peu, on penserait entrevoir par moments Jason en personne derrière un fourré si bien que la majeure partie de l'action se déroule dans un cadre bucolique ensoleillé avant de se fondre dans le crépuscule.


Atomic College (priez le ciel de ne jamais les rencontrer !)
Réjouissante série B macabre de Samedi soir de par son ambiance malsaine émanant de la posture inquiétante d'impassibles marmots étonnamment charismatiques, De si gentils petits monstres demeure un must du genre sous couvert d'une inlassable traque assez alerte et pittoresque. Ainsi, la génération 80 éprouvera  même sans doute encore plus de plaisir à le redécouvrir aujourd'hui, nostalgie aidant de cette époque hélas révolue.  

*Bruno
14.08.24. Vostfr. 4èx
17.03.20
27.01.11. 359 v

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