lundi 28 avril 2014

Les Tueurs de l'Eclipse / Bloody Birthday

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site avoir-alire.com

de Ed Hunt. 1981. U.S.A. 1h24. Avec Susan Strasberg, José Ferrer, Lori Lethin, Melinda Cordell, Julie Brown, K.C. Martel, Elisabeth Hoy, Billy Jakoby

Sortie salles France: 26 Mai 1982

FILMOGRAPHIE: Ed Hunt est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né à Los Angeles.
1973: Pleasure Palace, 1974: Diary of a Sinner, 1976: Point of no return. 1977: L'Invasion des Soucoupes Volantes. 1979: Plague. 1981: Les Tueurs de l'Eclipse. 1986: Alien Warrior. 1988: The Brain.

Hit vidéo des années 80 paru sous la bannière d’Hollywood Video, Les Tueurs de l’Éclipse est une savoureuse bande d’exploitation fauchée, auréolée d’un capital sympathie indéniable grâce à la succession d’exactions meurtrières perpétrées par de simples bambins.

Le pitch : trois enfants, sans lien de sang, naissent le même jour, lors d’une éclipse. À l’aube de leurs 10 ans, sans explication rationnelle, ils déclenchent une série d’incidents mortels dans leur petite bourgade. En reprenant le thème de l’enfant tueur, Ed Hunt ne s’encombre ni de psychologie ni de cohérence, préférant illustrer frontalement les méfaits de ses chères têtes blondes. Le scénario enchaîne sans répit les stratégies criminelles qu’ils mettent en œuvre pour se débarrasser de leur entourage.

Avec sa réalisation classique, ses comédiens avenants – parfois cabotins, parfois apathiques (mention spéciale à Lori Lethin, dont le visage si timoré semble incapable de trancher entre la joie et la détresse lors des scènes dramatiques !) – et ses dialogues élémentaires, Les Tueurs de l’Éclipse aurait pu sombrer dans le nanar. Mais il est sauvé in extremis par le charisme diabolique de ses trois marmots, étonnamment convaincants.

Avec leurs bouilles faussement innocentes et leurs regards viciés, le trio fascine lorsqu’il s’adonne aux actes les plus crapuleux. Jouant sur l’efficacité de leurs exactions et le raffinement de leurs subterfuges (comme lors de la party d’anniversaire), le film insuffle un dynamisme réjouissant, et s’autorise même une violence frontale : coup de pelle, batte de baseball, balle dans la tête, flèche dans l’œil. D’autant plus percutante qu’elle est le fait d’enfants à peine âgés de 10 ans, rivalisant d’inventivité sadique pour piéger leurs proies – skateboard piégé sur une rampe d’escalier, fléchette jaillissant d’un placard, arme factice remplacée par une vraie dans la ceinture d’un flic, frigo mortel dans une casse automobile...

Entre deux exterminations, ils s’offrent aussi quelques parties de voyeurisme, comme ce regard glissé dans un trou de placard lors du strip-tease d’une potiche. Quant au final haletant, Hunt fait monter la tension lors de la séquestration d’une baby-sitter et de son petit frère, tous deux contraints de se rebeller contre cette autorité criminelle hors de contrôle.

  
"La farce rouge des écoliers".
Bis dans l’âme, à savourer à chaque révision, Les Tueurs de l’Éclipse est une farce macabre transcendée par son irrésistible charme bonnard. Grâce au charisme sardonique du trio infernal, à la vigueur de son rythme fertile en séquences-chocs, ce plaisir coupable et innocent divertit avec générosité, porté par l’attachante maladresse d’un Ed Hunt manifestement animé d’une sincère motivation. Un petit classique qui n’a rien perdu de son efficacité, et qui mérite haut la main sa place auprès des meilleurs films d’enfants meurtriers des glorieuses eighties. Sans prétention aucune.

* Bruno
5èx

2 commentaires: