lundi 27 février 2012

THE ARTIST. César et Oscar du Meilleur Film 2012.


de Michel Hazanavicius. 2011. France. 1h40. Avec Jean Dujardin, Bérénice Bejo, John Goodman, James Cromwell, Penelope Ann Miller, Missi Pyle, Beth Grant, Joel Murray, Malcolm McDowell, Ed Lauter, Jen Lilley.

Sortie en salles en France le 12 Octobre 2011. U.S: 23 Novembre 2011

Récompenses: Meilleur Film, Meilleur Acteur, Meilleur Réalisateur, Meilleurs Costumes et Meilleure Musique de film aux Oscars 2012.
César du Meilleur film, de la meilleure actrice pour Bérénice Béjo, Meilleurs Décors, Meilleure Photo et Meilleure Musique.
Prix d'interprétation masculine pour Jean Dujardin et Palme Dog (Uggie) à Cannes 2011.

FILMOGRAPHIE: Michel Hazanavicius est un réalisateur, scénariste et producteur français, né à Paris le 29 mars 1967.
1992: Derrick contre Superman (télé-film). Ca Détourne (télé-film). 1993: Le Grand Détournement.
1994: C'est pas le 20H (série TV). 1996: Les films qui sortent le lendemain dans les salles de cinéma (série TV). 1999: Mes Amis. 2006: OSS 117: Le Caire, Nid d'espions. 2009: OSS 117: Rio ne répond plus. 2011: The Artist. 2012: Les Infidèles.
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Auréolé d'une pluie de récompenses et de critiques élogieuses à travers le monde, The Artist tente de ranimer la flamme de l'âge d'or du cinéma muet, juste avant l'essor contemporain du parlant. Une gageure audacieuse entreprise par le producteur Thomas Langmann et son réalisateur Michel Hazanavicius qui auront tenté de reproduire avec souci d'authenticité une romance fébrile entre deux stars du cinéma à l'aube des années 30.

En 1927, à Hollywood, George Valentin est une star de renom dans l'univers cinématographique du muet. Un jour, il tombe sous le charme d'une jeune figurante, Peppy Miller, qu'il réussit à enrôler auprès de son réalisateur. Alors que l'industrie du cinéma est entrain d'adopter la technique sonore du parlant, George refuse de se laisser influencer par cette nouvelle mode novatrice. Tandis que la novice Peppy va rapidement accéder à la notoriété pour devenir l'étoile montante d'Hollywood !
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Quel pari insensé de vouloir faire renaître de ces cendres l'entreprise aphone du muet aux prémices du cinématographe ! Alors que le mélodrame était souvent privilégié pour narrer avec simplicité des récits dramatiques favorisés par la gestuelle et les mimiques des comédiens, Michel Hazanavicius entreprend la même démarche pour tenter de séduire son public actuel tributaire du cinéma parlant. Réalisé dans un noir et blanc épuré afin de respecter l'esprit vintage des années folles (1920-1929), la reconstitution de cet univers obsolète nous ait subitement ravivé par le soin alloué aux décors et costumes alors que nos comédiens peignés de brillantine endossent leur numéro avec un naturel imperturbable.
Avec une trame futile discourue sans prétention, le réalisateur réussit l'exploit de nous régénérer les premiers émois de nos ascendants cinéphiles, préalablement fascinés par la féerie visuelle de métrages artistiques dénués de paroles. Romance, humour et poésie sont donc les maîtres mots pour tenter de nous séduire au rythme soutenu de mélodies symphoniques, pendant que nos héros gesticulent et miment leur prestance avec une aisance épidermique !


On peut aussi et surtout féliciter le talent incroyable de chaque comédien mis en exergue dans une expressivité extravertie pour valoriser leur contrariété ou leur fougue échevelée. Et pour incarner George Valentin, Jean Dujardin est absolument irrésistible de spontanéité en gentleman charmeur  dans le rôle anachronique d'une star sur le déclin, incapable de pouvoir se plier aux nouvelles exigences du cinéma dit parlant. Par sa posture hautaine au magnétisme surnaturel, on croirait voir réapparaître sous nos yeux d'anciennes gloires légendaires du cinéma d'avant-guerre comme Clark Gable ou Douglas Fairbanks ! On peut en dire autant de sa compagne Bérénice Bejo tant elle accorde autant de malice candide, de séduction ténue pour nous charmer et attendrir de son idylle compromettante avec une égérie déchue du 7è art. Enfin, le chien prénommé Uggie pourrait voler la vedette à Milou tant il rivalise de ruse et adresse pour "jouer" un héros canin particulièrement fidèle et vaillant afin d'honorer son maître.


Avec modestie et une bonne dose de fraîcheur, The Artist nous offre une comédie romantique au charme nature et à la bonhomie vertueuse. C'est dans cette simplicité revendiquée que le réalisateur  réussit à accomplir son défi tout en rendant un vibrant hommage à la magie ancestrale des premiers émois du cinéma muet. A travers les personnages chimériques et adulés de George et Peppy, The Artist traite également des effets pervers de la gloire et de la défaite. De ces héros vieillissants dépassés par la modernité d'un monde fluctuant, refusant d'affronter l'accroissement de nouvelles technologies imposées. Hymne à la création et à la quête de la reconduction, The Artist accomplit en dernier acte sa devise amoureuse par l'innovation d'une leçon de claquette enchanteresse !

27/02/12
Bruno Matéï


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