de Peter Jackson. 2013. Nouvelle Zélande/U.S.A. 2h41. Avec Martin Freeman, Ian McKellen, Richard Armitage, Ken Stott, Graham McTavish, Aidan Turner, Dean O'Gorman, James Nesbitt, William Kircher, Stephen Hunter, John Callen, Peter Hambleton, Mark Hadlow, Jed Brophy, Adam Brown, Orlando Bloom, Evangeline Lilly.
Sortie salles France: 11 Décembre 2013. U.S: 13 Décembre 2013. Nouvelle Zélande: 12 Décembre 2013
FILMOGRAPHIE: Sir Peter Robert Jackson est un réalisateur, producteur et scénarise néo-zélandais, né le 31 Octobre 1961 à Pukerua Bay, North Island (Nouvelle-Zélande).
1987: Bad Taste. 1989: Les Feebles. 1992: Braindead. 1994: Créatures Célestes. 1995: Forgotten Silver. 1996: Fantômes contre fantômes. 2001: Le Seigneur des Anneaux. 2002: Les Deux Tours. 2003: Le Retour du Roi. 2005: King-Kong. 2009: Lovely Bones. 2012: Le Hobbit: un voyage inattendu. 2013: Le Hobbit: la Désolation de Smaug. 2014: Le Hobbit: Histoire d'un aller et retour.
Après une première friandise faisant office de récréation infantile, La Désolation de Smaug joue la carte de la sobriété avec une narration beaucoup moins échevelée et des personnages au caractère plus affirmé, voir aussi équivoques. Je pense à la relation ambiguë qu'entretient Thoron avec Bilbon, quand bien même ce dernier semble épris du pouvoir de l'anneau et de l'arkenston (une pierre précieuse planquée sous le trésor de Smaug). L'enjeu majeur s'avère également beaucoup plus drastique pour accéder au fameux sommet d'Erebor parmi l'hostilité du dragon. Thorin, Bilbo et leurs comparses vont tenter de parvenir à la montagne solitaire pour récupérer leur trésor et le partager avec la population de Lacville. Mais l'inévitable monstre ailé, Smaug, veille sur son trône ! Avant cela, nos héros vont devoir se confronter à l'hostilité des elfes depuis leur intrusion dans la forêt noire. Néanmoins, ils vont devoir communément s'allier afin de combattre l'armée des orques commandée par Azog. Pendant ce temps, Gandalf se prépare à sillonner le repère du nécromancier.
Ce bref résumé émaillé d'ellipses représente la topographie que Peter Jackson s'est entaché à respecter. Exit le côté ultra jouissif des morceaux de bravoure invoqués dans le premier volet ainsi que l'esprit infantile qui planait durant toute la croisade des nains, La Désolation de Smaug s'avérant ici beaucoup plus posé, car beaucoup moins fertile en rebondissements trépidants. Le réalisateur privilégie donc la dimension noble ou cupide de ces personnages avec un sens psychologique plus mature. Une large place est notamment accordée à leurs relations conflictuelles, à l'instar des rapports houleux entrepris entre les elfes et les nains, mais aussi ceux des villageois de Lacville, plutôt méfiants envers l'intrusion de l'étranger depuis leur déroute avec Smaug. Il fait notamment intervenir de nouveaux protagonistes comme l'elfe Tauriel, éprise de romance avec Legolia et Tauris, ou encore Bard, un batelier avenant venu aider la troupe des nains. Inévitablement, ce second volet ne manque pas de coordonner quelques séquences de bravoures vertigineuses (l'attaque des arachnides dans la forêt et la poursuite en tonneau sur la rivière s'avèrent étourdissants de fluidité technique dans le sens véloce des affrontements) avant l'ampleur de son final homérique culminant dans les sombres galeries du dragon (l'immensité de la scénographie laisse pantois et les attaques du monstre redoublent de mesquinerie !). Avec un sens du spectacle lyrique déployant un environnement crédible au sein d'une nature fantasmagorique, Peter Jackson recrée un univers d'héroic fantasy sans jamais calquer sur ses antécédents modèles. Ce qui prouve une fois de plus sa capacité à transcender un esthétisme formel dans la variété des décors insolites (le village de Lacville situé sur l'eau, le repère tentaculaire du dragon, le palais des elfes et enfin les sombres ruines du nécromancier). Enfin, avec l'iconographie du fameux dragon de feu, le cinéaste iconise un monstre ailé terriblement impressionnant dans son charisme écaillé, d'autant plus pourvu d'un langage guttural pour intimider ses adversaires.
Moins généreux en terme d'action mais beaucoup plus substantiel dans l'étude caractérielle, La Désolation de Smaug renoue une fois encore avec le spectacle épique en accordant plus d'importance à la présentation des personnages et leur parcours personnel. On sera par contre terriblement frustré du dénouement inachevé, puisque contraint d'attendre le 3è volet pour escompter une confrontation belliqueuse des plus tragiques. En cinéaste avisé, toujours aussi délibéré à transfigurer l'archétype de l'Heroic-fantasy, Peter Jackson ne perd rien de son éloquence pour imposer sa nouvelle trilogie. Une saga plus modeste car moins guerrière et intense, mais toute aussi captivante dans ses enjeux établis, ses personnages mythologiques et son sens du merveilleux.
Bruno Matéï
Effectivement épisode plus sombre aux enjeux plus posés, mais néanmoins quel rythme, quelle masse d'informations à traiter en si peu de temps pour PJ. Dramatiser le scénario original du Hobbit, approfondir un monde aussi vaste que la Terre du Milieu, rendre les personnages plus substantiel en les distinguant (Gandalf n'est pas vraiment le même, Legolas non plus), se dépêtrer d'une intrigue sentimentale entre un nain et une elfe de la manière la plus candide qui soit en magnifiant la nature stellaire des elfes opposée à celle plus terrestre des nains (Il n'y a que PJ qui sait faire ça car je crois qu'il ne connait pas le cynisme !), explorer de nouvelle manière gérer l'action sur l'écran (vivement le prochain Tintin) et rester le même auteur malgré tout ( un trublion aux accents rabelaisiens) : Peter t'es né avec une caméra dans le coeur !
RépondreSupprimerVu une nouvelle fois malheureusement pas en H.F.R (inconnu par chez moi).
RépondreSupprimerUne deuxième vision qui a pour mérite de balayer les éventuelles frustrations et permet surtout de mieux cerner les enjeux (les atouts) de la mise en scène ainsi que de clarifier certaines choses.
Bref un spectacle total, généreux, magnifique, dans un univers qui arrive à être à la fois familier et surprenant en particulier grâce à son écriture cinématographique: les déplacements horizontaux et verticaux sur de grandes distances sont introduits par des plans aériens en mouvement, on ne sort d'un monde souterrain que par la fuite..etc..
Et c'est en partie parce que cette syntaxe du mouvement est si bien gérée et nous est désormais si familière qu'on peut se balader d'un bout à l'autre de cette terre immense où chaque lieu est à la fois emblématique et symbolique avec tant d'aisance. On espère franchement que notre prochain voyage vers Pandora nous donnera cette même impression.
On se dit que Le passage dans la ville du lac, que d'aucun trouve un peu longuet, gagnerait même à être développé. On s'attendrait presque à y croiser Errol Flynn, Steward Granger ou Charles Laughton tant on y retrouve cette ambiance digne des anciens films d'aventure.
Une deuxième vison qui permet également de réévaluer la représentation de la fameuse idylle prétendument impossible entre Tauriel et Kili pour constater tout simplement que ce n'en est pas une. Des émotions qui jusqu'à présent semblaient inconcevables s'éveillent chez ces deux personnages : c'est présenté d'une manière très simple et c'est réellement touchant pour qui a gardé un peu de sensibilité.
Les audaces de mise en scène sont beaucoup plus nombreuses qu'il y parait, certains plans d'effets spéciaux à défaut d'être parfaits, sont vraiment osés : la bagarre entre les orcs et Legolas dans Lacville avec sa caméra mouvante qui change d'axe !
Enfin le cliffhanger final passe beaucoup mieux et m'a même soulagé parce qu'après 2h40 d'un tel déferlement d'images, de sons, d'émotions j'étais littéralement ailleurs ! Eh quoi, il y a une vie en dehors des salles de ciné tout de même !
Ce film, et celui qui arrivera fin 2014, seront de futurs grands classiques du cinéma au même titre que ceux que je voyais dans l'émission "La dernière séance" quand j'étais môme.
Et puis pour terminer, je tiens à te remercier Bruno de publier régulièrement mes coms sur ton blog(des jours j'ai vraiment l'impression d'être un squatter).
salut
Tu es toujours le bienvenu Laurent et tu t'exprimes librement autant que tu veux sur mon blog ;)
RépondreSupprimerAllez hop et une troisième séance ! C'est vrai quand on aime, on aime toujours trop, assez d'accord avec toi à ce sujet, Bruno.
RépondreSupprimerJanvier n'est pas encore terminé, je vais jamais tenir jusqu'à Noël à ce rythme là...
Avec tous ces personnages dévorés par l'ambition, la convoitise et le pouvoir et ceux qui fabriquent de vrais liens..le troisième épisode risque d'en faire chialer plus d'un..
Et puis ces combats (en mocap, perfcap où je ne sais quoi)...je ne m'en lasse pas !
Bon ce soir je vais mettre " A la merveille de Terence Mallick " histoire de décompresser.
Salut à toi