Photo empruntée sur Google, appartenant au site Notrecinema.com
de Daniel Myrick et Eduardo Sanchez. 1999. U.S.A. 1h18. Avec Heather Donahue, Joshua Leonard, Michael C. Williams, Bob Griffith, Ed Swanson.
Sortie salles France: 28 Juillet 1999. U.S: 30 Juillet 1999
FILMOGRAPHIE: Daniel Myrick, né le 30 Novembre 1962 à Sarasota, Floride (Etats-Unis), est un réalisateur, scénariste, monteur, directeur de la photographie et producteur américain.
1999: Le Projet Blair Witch. 1999: Curse of the Blair Witch (Doc). 2004: The Strand. 2007: Believers. 2009: Ultimate Patrol.
Eduardo Sanchez est un réalisateur, scénariste et producteur américain d'origine cubaine, né le 20 Décembre 1968. 1999: Le Projet Blair Witch. 1999: Sticks and Stones: Investigating the Blair Witch (vidéo). 1999: Curse of the Blair Witch (Doc). 2006: Altered. 2008: Seventh Moon. 2009: ParaAbnormal. 2011: Lovely Molly. 2013: V/H/S 2 (segment: A ride in the Park). 2013: Four Corners of Fear. 2014: Exists.
Succès planétaire précédemment vanté par internet si bien que les réalisateurs ont eu l'habileté de répandre une fausse rumeur afin de nous faire croire qu'il s'agissait d'un vrai documentaire auquel les comédiens avaient réellement disparu (une idée juteuse inspirée par la combine de Deodato avec Cannibal Holocaust !), Le Projet Blair Witch reprend le concept du documenteur (prénommé aujourd'hui Found Footage, filon éculé jusqu'à la moelle !) avec une efficacité éprouvante ! A partir d'un pitch simpliste bâti sur la légende urbaine d'une sorcière, les réalisateurs Daniel Myrick et Eduardo Sanchez tentent de renouveler la peur sous pellicule grâce au procédé réaliste de la caméra portée à l'épaule. Si d'autres cinéastes avaient déjà emprunté avec succès cette méthode d'immersion au plus près du reportage (Punishment Park, C'est arrivé près de chez vous et l'inévitable Cannibal Holocaust), nos deux compères se sont ici surpassés pour provoquer la frousse avec leur budget dérisoire avoisinant 75 000 dollars.
Outre la véracité du jeu (improvisé) des comédiens en état de marasme, l'impact du Projet Blair Witch émane de sa scénographie forestière, environnement opaque de tous les dangers. La manière suggérée dont les réalisateurs s'y entreprennent pour insuffler un climat anxiogène découle notamment de l'attitude désemparée des protagonistes. Trois jeunes campeurs sans ressource, épuisés par la fatigue et la faim, se retrouvent désorientés, piégés au coeur d'une forêt lourde de secrets, essentiel antagoniste du récit ! Filmé en mode Vhs, la texture granuleuse et sépia de l'image doivent également beaucoup à l'effet d'immersion que le spectateur redoute avec une inquiétude toujours plus dérangeante. En jouant sur le mythe, la peur nocturne et les bruits suspicieux, à l'instar de chuchotements d'enfants ou d'un hurlement, mais en jonglant aussi sur les symboles du vaudou, Le Projet Blair Witch compte sur l'influence de la persuasion afin d'exacerber un sentiment de paranoïa. Au malaise diffus subtilement répandu, le spectateur semble, comme les protagonistes, aussi impliqué dans l'aventure et redoute la prochaine vision nocturne avec une fascination apeurée ! Quand bien même le fameux point de rencontre établi dans une maison insalubre, méandre délabré de l'inconnu, va atteindre son apogée de la terreur !
Avec une efficacité de suggestion et la persuasion viscérale des comédiens amateurs, Le Projet Blair Witch fascine, captive et éprouve avec une anxiété toujours plus redoutée. Rarement au cinéma une forêt n'aura été rendue aussi délétère, feutrée, malsaine et redoutablement mesquine. Pour preuve, et si vous en avez le courage, tentez d'aller faire un tour dans le fourré de votre région sitôt le générique écoulé !
BM
4èx
Récompenses: Prix de la Jeunesse en 1999
Prix de la meilleure première œuvre ayant un budget inférieur à 500 000 dollars, lors des Film Independent's Spirit Awards 2000.
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