vendredi 13 septembre 2024

Roar

                                                 
                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Noel Marshall. 1981. 1h35. Avec Tippi Hedren, Noel Marshall, Rick Glassey, Melanie Griffith, Jerry Marshall, John Marshall 

Sortie salles France: 29 Août 1984. Australie: 30 Octobre 1981

FILMOGRAPHIENoel Marshall, né le 18 avril 1931 à Chicago, Illinois, mort le 27 juin 2010 à Santa Monica, Californie, est un producteur américain. 

"Le film le plus dangereux de l'histoire du cinéma" dixit sa tagline. Et on peut affirmer que Roar n'a point usurpé sa réputation de métrage complètement cintré eu égard des 70 incidents qui eurent lieux sur le tournage s'étalant sur une durée de onze années si bien que l'actrice Tippi Hedren se cassa la jambe, Mélanie Griffith subit une chirurgie réparatrice, le chef-op Jan De Bont fut scalpé pour subir ensuite 120 points de suture alors que son réalisateur Noel Marshall attrapa la gangrène après voir été mordu par un lion. Des fauves (tigres, lion, guépards) et éléphants réunis par centaines pour l'occasion d'un tournage de tous les dangers (pour ne pas dire inconsidéré) lorsque l'on tient également compte qu'ils n'étaient qu'apprivoisés à défaut d'être dressés faute d'absence de dompteur que Tippi Hedren et son époux réalisateur et producteur Noel Marshal remplacèrent de par l'amour porté pour eux. Ainsi donc, dénué de scénario (une famille rend visite à leur père réfugié dans un ranch en Afrique), Roar se décline en documentaire animalier sur la cohabitation entre l'homme et l'animal au sein d'un récit d'aventures totalement débridé. Avec toutefois, en filigrane, un louable réquisitoire contre le braconnage alors que certains animaux furent hélas sacrifiés au moment du tournage lors d'un incendie (en dépit de la contradiction de son carton d'avertissement au moment du générique).

Noel Marshal cumulant sans interruption aucune les séquences de confrontations et d'agressions entre nos héros et les fauves au sein d'un ranch exigu puis dans la nature environnante magnifiquement photographiée. Et si une inévitable redondance s'y fait fatalement ressentir durant ce périple exotique, les folles séquences d'agressions sont si insensées et impactantes, si couillues et incongrues que l'on reste rivé au siège les yeux écarquillés. Au point de perdre pied avec notre réalité de spectateur confortablement assis sur son fauteuil. Noel Marshal relançant louablement l'action cintrée pour éviter la lassitude en oscillant les décors (domestiques / naturels) et les véhicules (jeep, moto, barque) que nos héros arpentent avec une appréhension (parfois paranoïde) non simulée. Bref, certain(e)s semblent même au bord de la panique face à l'omniprésence inhospitalière de ces monstres à poil ! Car il faut les voir accourir tous azimuts la mine contractée (pour ne pas dire grimaçante !) au sein de leur huis-clos délabré puis en externe (dans la jungle mais aussi sur l'eau) en s'efforçant de se fondre dans leur corps martyrisé avec un réalisme fébrile infiniment communicatif. Et c'est ce qui fait l'intérêt constant de cette improbable aventure confondant réalité et fiction depuis l'influence du mondo initié par les frères Jacopetti d'aligner en métronome des séquences anthologiques à deux doigts de sombrer dans l'incident du direct eu égard des risques disproportionnés entamés sur le tournage comme nul métrage n'osa l'envisager. 

Et si cette expérience cinématographique d'un budget de 17 millions de dollars se solda par un échec commercial retentissant (il n'en rapporta que 2), le bouche-à-oreille ahurissant qui se propagea au fil des décennies voua Roar à l'aura de culte. Tant il laisse en mémoire des séquences estomaquantes vues nulle part ailleurs faute de l'inexpérience d'une équipe transie d'irresponsabilité. En 7 mots: il faut le voir pour le croire. 

*Bruno

Ci-joint Roar en video: https://www.facebook.com/1616051879/videos/1975820812839673/

mardi 10 septembre 2024

Les 3 Fantastiques

                                           
                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Michaël Dichter. 2024. France. 1h36. Avec Diego Murgia, Emmanuelle Bercot, Raphael Quenard, Jean Devie, Benjamin Tellier, Maxime Bailleul.

Sortie salles France: 15 Mai 2024

FILMOGRAPHIE: Michaël Dichter est réalisateur et acteur. 2021: Boys Feels: I Love Trouble. 2023: Les 3 Fantastiques. 


Avant toute chose, attention à la confusion de son affiche particulièrement fallacieuse suggérant un teen movie à la fois désinhibé et frétillant alors que nous avions affaire à la gravité du drame social sur la perte de l'innocence bifurquant à mi-parcours vers le thriller à rebondissements dépendant de l'intrigue. Si bien que les 3 fantastiques (titre nullement gratuit puisque justifié auprès des ambitions des personnages) pourrait déconcerter les non avertis comme je le fus malgré moi. Première réalisation de Michael Dichter entouré du second-rôle Raphael Quenard (révélé dans le splendide Chien de la Casse), les 3 Fantastiques parvient à nous immerger dans les tourments en perdition de trois adolescents campés par de jeunes comédiens amateurs épatants de naturel, d'implication autonome auprès de leur évolution morale déclinante. Particulièrement Diego Murgia endossant le rôle de Max avec une innocence expressive à la fois empathique, pure, poignante, car sévèrement contrariée eu égard de sa condition désoeuvrée à tenter de sauver son grand frère tout juste libéré de prison. 


Il faut dire que le scénario qui se ramifie autour des agissements du trio amical surprend fréquemment quant aux circonstances d'actes frauduleux perpétrés pour le compte d'un enjeu humain désespéré. Celui de tenter de sauver une âme perdue en lui évitant à nouveau la case prison quitte à se brûler soi-même les ailes de l'illégalité auprès du sens du sacrifice fraternel. Ainsi, les 3 Fantastiques adopte une tournure dramatique davantage anxiogène, cruelle, sans échappatoire, notamment en abordant en filigrane l'épineux problème du harcèlement scolaire que l'un d'eux subit particulièrement du fait de sa fragilité timorée. Or, ce qui interpelle lors de leurs actions davantage irresponsables émane de leurs implications personnelles à tenter de s'extraire de l'infortune avec un héroïsme solidaire à la fois suicidaire, hésitant et désemparé. Le réalisateur prenant soin de ne pas prendre de sentiers balisés pour mieux nous surprendre lors d'improvisations détonantes. A l'instar de certaines répliques tellement drôles et naturelles (j'évoque la première partie autrement légère du récit) qu'elles semblent impromptues au moment du tournage (on sait d'ailleurs que Raphael Quenard est un poète qualifié pour son amour immodéré des mots d'esprit).


Le grand frère.
Nanti d'une fragilité sensible jamais démonstrative pour tenir lieu d'une crise sociale au sein de la cellule familiale (le rôle de la mère à la fois mutique et dépressive en est éloquent), les 3 Fantastiques touche au coeur et à la raison avec une amertume déconfite eu égard de la dramaturgie galopante qui se dessine autour des personnages meurtris rongés par le sentiment d'injustice, la peur de l'échec, l'absence d'estime de soi, notamment faute du tableau dérisoire imparti à la démission (mono)parentale. Une première oeuvre fort réussie donc qui sonne juste et frappe fort quant aux valeurs de l'amitié et de la famille (au passage superbe rôle sentencieux pour Emmanuelle Bercot) volant ici en éclat à la suite de revirements moraux irréversibles. Avec une judicieuse maîtrise de sa formidable BO, de sa réalisation attentive et de sa photo plutôt bien éclairée que l'on n'a point coutume de rencontrer dans le paysage du cinéma français indépendant en l'occurrence stylisé.  

*Bruno

Eclosion / They nest. Prix du public lors du festival Fantastic'Arts 2001.

                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

de Ellory Elkayem. 2000. U.S.A. 1h30. Avec Thomas Calabro, Dean Stockwell, John Savage, Kristen Dalton, Tom McBeath, Mark Schooley 

Sortie salles U.S: 25 juillet 2000. Sortie video France: 18 avril 2001 

FILMOGRAPHIEEllory Elkayem est un réalisateur néo-zélandais né le 12 août 1970 à Christchurch. Without a Paddle: Nature's Calling. 2009. Return of the Living Dead: Rave to the Grave (2005). Return of the Living Dead: Necropolis (2005). Arac Attack, les monstres à huit pattes (2002). Éclosion (2000). 

Gentiment sympa et agréable à suivre, principalement grâce à l'attachement des personnages plutôt convaincants, Eclosion est toutefois carrément gâché par ses effets-spéciaux numérisés absolument déplorables pour nous convaincre de l'invasion de ses blattes indignes d'un mauvais dessin animé. Alors qu'à d'autres moments certains effets spéciaux mécaniques parviennent à provoquer l'effroi escompté à travers des visions morbides, sanglantes, mutantes autrement viscérales.

Prix du public lors du festival Fantastic'Arts 2001.

*Bruno
2èx

lundi 9 septembre 2024

City of Darkness

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com


de Soi Cheang Pou-soi. 2024. Hong-Kong. 2h05. Avec Louis Koo, Sammo Hung, Richie Jen, Raymond Lam, Terrance Lau, Philip Ng 

Sortie salles France: 14 Août 2024

FILMOGRAPHIE: Soi Cheang Pou-soi (chinois simplifié : 鄭保瑞 ; pinyin : Cheang Pou-soi), né le 11 juillet 1972 à Macao, est un réalisateur hongkongais. 2000 : Diamond Hill. 2001 : Horror Hotline... Big Head Monster. 2002 : New Blood. 2003 : The Death Curse. 2004 : Love Battlefield. 2004 : Hidden Heroes. 2005 : Home Sweet Home. 2006 : Dog Bite Dog. 2007 : Coq de combat. 2009 : Accident. 2012 : Motorway. 2014 : The Monkey King. 2015 : SPL 2 : A Time for Consequences. 2016 : The Monkey King. 2018 : The Monkey King 3. 2021 : Limbo. 


Top 2024.

Un modèle du film d'action hyperbolique qui accorde autant d'atouts aux fulgurances vertigineuses qu'au traitement des personnages anti-manichéens. 

Avec ses airs de fin du monde, les décors délabrés de la citadelle font office de second-rôle stylisé en exploitant notamment à merveille ses corridors et chambres tentaculaires que les adversaires arpentent avec un héroïsme stoïque suicidaire. 

En ce qui concerne son imagerie belliqueuse, tout est évidemment outré, improbable, comme le souligne d'ailleurs son final irrationnel avec ce méchant littéralement increvable. Mais c'est tellement hyper réaliste, surtout chorégraphié avec une fluidité hors pairs, que l'on adhère sans réserve à ses prouesses martiales issues d'un autre temps. 

Celle aussi d'un cinéma à l'ancienne, l'action se situant justement dans les années 80, avec ce que cela sous-entend comme parti-pris émotif pour mieux s'attacher aux personnages compromis aux enjeux compétitifs. Mélancolie, sensibilité, rancune et tendresse se télescopant auprès des valeurs de la fidélité et de l'amitié gangrenées par une vendetta de longue haleine.


*Bruno

samedi 7 septembre 2024

Underwater

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de William Eubank. 2020. U.S.A. 1h35. Avec Kristen Stewart, Vincent Cassel, T. J. Miller, Jessica Henwick, Mamoudou Athie, John Gallagher Jr.

Sortie salles France: 8 Janvier 2020

FILMOGRAPHIEWilliam Eubank est un réalisateur, scénariste et directeur de la photographie américain né le 15 novembre 1982 à Holyoke dans le Massachusetts. 2011 : Space Time : L'ultime Odyssée (Love) (également scénariste). 2014 : The Signal (également scénariste). 2020 : Underwater. 2021 : Paranormal Activity : Next of Kin. 2024 : Land of Bad. 

Il m'aura fallu 3 visionnages pour l'apprécier à sa juste valeur et ce fut un réel bonheur. 

Je remercie aussi ceux qui m'y ont incité d'y refaire un tour (youtube entre autre). 

Une valeur de modeste série B tirant parti de son charme et de son intensité auprès de sa forme flamboyante soucieuse du moindre détail technique afin de mieux nous immerger dans une station sous-marine sujette aux catastrophes les plus préjudiciables. 

C'est donc spectaculaire, intense et claustro en diable sans que les effets numériques n'y viennent décrédibiliser l'action en pagaille soumise à un équipage en instance de survie. 

Outre la présence inattendue de Vincent Cassel assez convenable en capitaine autoritaire dénué d'orgueil, j'ai beaucoup apprécié la présence sensuelle de Kristen Stewart d'autant plus anti-potiche car imposant sobrement une fonction héroïque digne de mérite et d'humanisme quant à la dramaturgie de son final aussi couillu que libérateur. 

Et si le scénario étique, quasi inexistant, est largement compensé par son expérience visuelle résolument fascinante (notamment auprès des apparitions monstrueuses toute à fait réalistes dont une dantesque), il y émane fructueusement en filigrane un discours écolo sur le sort de nos océans que l'homme cupide exploite de manière irresponsable. 

Un très bon spectacle du Samedi soir donc parvenant même à distiller un charme innocent dans son format de série B fastueuse.

P.S: A titre subsidiaire son budget s'évaluant entre 50 et 65 millions de dollars, il en remporte 40 pour devenir un échec. 

Box Office France: 319 390 entrées

*Bruno
3èx. Vostfr. 4K

vendredi 6 septembre 2024

Atomik Circus, le retour de James Bataille

                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site fan-de-cinema.com

de Didier Poiraud et Thierry Poiraud. 2004. France. 1h31. Avec Vanessa Paradis, Jean-Pierre Marielle, Benoît Poelvoorde, Jason Flemyng, Venantino Venantini, Vincent Tavier, Bouli Lanners, Jacky Lambert.

Sortie salles France: 21 Juillet 2004

FILMOGRAPHIE: Didier Poiraud est un réalisateur et scénariste français. Thierry Poiraud est un réalisateur et scénariste français né à Nantes. 2004 : Atomik Circus, le retour de James Bataille. 2014 : Goal of the dead. 2015 : Don't Grow Up. 2017 : Zone blanche (téléfilm), co-réalisé avec Julien Despaux. 2022 : Infiniti

Première réalisation des Frères Poiraud, Atomik Circus, le retour de James Bataille (quel titre prometteur à l'esprit BD) est une tentative jubilatoire d'y proposer un divertissement politiquement incorrect dans le paysage stérile du cinéma français. Et ce même si le mauvais goût parfois sardonique pourra probablement faire grincer des dents auprès des non initiés (les maltraitances du chien mélomane par son maître arriéré bien que l'animal n'est heureusement qu'un effet spécial mécanique afin de désamorcer la torture intolérable au profit du rire). Série B incroyablement jouasse, pour ne pas dire antidépressive par excellence, menée tambour battant autour de situations tantôt polissonnes (les avances de Poelvoorde auprès de son assistante durant leur périple routier et de Vanessa Paradis en chanteuse underground), tantôt macabres (le redneck erratique vivant reclus avec sa mère empaillée), l'intrigue simpliste mais quasi irracontable (en gros des extra-terrestres envahissent une paisible bourgade forestière quand bien même James Bataille s'évade de prison pour retrouver sa dulcinée) n'est qu'un prétexte d'aligner à rythme sans faille moult situations incongrues sous l'impulsion de personnages lunaires évacués d'une dimension parallèle. Tant l'ambiance insolite, à la lisière d'un onirisme fantastico-écolo se prête naturellement à l'évolution des personnages vivant en communauté au sein de cet havre tranquille bientôt malmené d'une présence meurtrière sans pitié ! Autant dire que les têtes tranchées vont tomber à renfort d'FX réalistes aussi spectaculaires que formellement stylisés. Du vrai plaisir régressif. 

Les Frères Poiraud bougrement inspirés par leur vilain petit canard misant avant tout sur l'extravagance de ces personnages déjantés s'en donnant à coeur joie dans les postures saugrenues, et sur la photogénie herbeuse de cet environnement bucolique (on se croirait pour un peu en Louisiane) au grand dam du scénario somme toute modeste. Ainsi, on prend énormément de plaisir d'y côtoyer d'illustres seconds-rôles parmi lesquels s'y bousculent la présence amiteuse de Jean-Pierre Mariel en tenancier bourru (qui remplaça Jean Yanne suite à son décès prématuré), la participation machiste de Benoit Poelvoorde en imprésario égrillard pétri d'orgueil et le charme ultra sexy (mais nullement provocant) d'une délicieuse  Vanessa Paradis aussi sémillante que lascive en chanteuse en herbe d'un naturel inné tant elle prend plaisir à participer à l'aventure en faisant fi de la caméra. Si bien qu'elle crève l'écran en espérant la retrouver dans la prochaine action prédisposée aux rebondissements davantage inquiétants, pour ne pas dire alarmistes. Ce qui nous amène à son final vrillé aussi fun que cocasse de par son invention visuelle homérique (le carnage festif d'un assaut extra-terrestre au sein d'un bar en plein concert), à l'instar de ce gore festoyant éclaboussant les personnages tous azimuts. Quand bien même sa conclusion déroutante, sciemment nonsensique nous émerveille la vue auprès d'un décorum baroque probablement influencé de la Planète des Singes, toutes proportions gardées, avec toutefois une vision personnelle agréablement contradictoire.

Ofni musical télescopant les genres disparates avec une bonne humeur à la fois exaltante et gentiment décomplexée, Atomik Circus provoque un bonheur si galvanisant auprès de l'attachement de ces personnages bonnards se combinant à l'intrigue entre fraîcheur et insolence (qui frétille) eu égard de l'empreinte qu'ils laissent dans notre coeur parmi ce plaisir incontrôlé d'y répéter leur délire singulier en rembobinant la pellicule. A revoir d'urgence donc sans modération aucune, même si de toute évidence le spectacle éclaté ne pourrait convenir à toute la populace. 

*Bruno
3èx. 05.09.2024.
28.03.17

mercredi 4 septembre 2024

Magdalena l'exorcisée / Le cadeau du diable / Beyond the Darkness / Magdalena, Possessed by the Devil

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Walter Boos. 1974. Allemagne de l'Ouest. 1h22. Avec Dagmar Hedrich, Werner Bruhns, Rudolf Schündler, Elisabeth Volkmann...

Sortie salles France: 3 Septembre 1975 (Int - 18 ans). Allemagne: 22 Mai 1974

FILMOGRAPHIE: Walter Boos est né le 22 novembre 1928. Il était assistant réalisateur et monteur.. Il est mort le 22 novembre 1996. 1980: Suédoises dans l'île aux mille plaisirs, Collégiennes expertes (1980), Jeux d'amour à Alicante (1979); Die Schulmädchen vom Treffpunkt Zoo (1979), L'auberge des petites polissonnes (1978); Schulmädchen-Report 12. Teil - Wenn das die Mammi wüßte (1978); Schulmädchen-Report 10. Teil - Irgendwann fängt jede an (1976), Les collégiennes en folie (1975), Die Rache der Ostfriesen (1974), Dagmar Hedrich in Magdalena la Sexorcisée (1974), Charlys Nichten (1974); Slips en vadrouille (1973), Der Ostfriesen-Report (1973), Les contes galants du trou de la serrure (1973), Les voluptueuses (1973), Chaleurs profondes (1973), Les indécentes (1973), Les Savoureuses (1972), Bons baisers de Munich (1972), Pour vivre heureuses, vivons couchées (1972), Les provocatrices ou le sexe à l'école (1972).


Produit par l'Allemagne, cet ersatz de l'Exorciste sorti la même année est une semi-parodie involontaire à voir goulument pour tous les amateurs de comédie horrifique putassière beaucoup plus impayables qu'un Scary Movie irrespectueux du genre. Truffé de séquences érotiques où l'héroïne s'exhibe à tout va dans des postures obscènes involontairement hilarantes (certaines séquences anthologiques dépassant l'entendement !), Magdalena l'exorcisée doit beaucoup à la prestance de Dagmar Hedrich littéralement décomplexée car effrontée à endosser une possédée viciée affichant par la même occasion une aversion pour les mâles érotomanes. Regorgeant d'incohérences, notamment faute d'un montage elliptique se fichant éperdument de la psychologie perplexe des protagonistes (l'amant de la possédée totalement à côté de la plaque de témoigner sans broncher d'un cil des agissements menaçants de celle-ci à son égard éberlué !), Magdalena se clôture qui plus est de manière sciemment bâclée en illustrant une séquence horrifique aussi réaliste que surprenante. 

                                        

Et ce même si les fervents défenseurs de la cause animale risquent de se scandaliser d'avoir sacrifier gratuitement face écran un reptile écrasé par le pied d'un des protagonistes lorsque notre possédée semble se libérer de la mainmise du diable. Mais l'aspect constamment ludique (à 1 ou 2 redondances près) de cette improbable ersatz germanique de l'Exorciste émane également de la conviction des comédiens prenant leur rôle tant au sérieux qu'ils demeurent pour la plupart convaincants, à contre emploi de n'importe quelle série Z transalpine (en écartant toutefois la perle du genre l'Antéchrist de Martino) au jeu souvent risible, amateur, maladroit, inexpressif. Or, ici la plupart des interprètes se fondent dans le corps de leur personnage gogo avec une fraîcheur spontanée inédite pour le genre bisseux quant aux séries Z les plus alimentaires. A découvrir donc parmi la curiosité d'un oeil jouasse aussi voyeur que badin. Il faut le voir pour le croire.


Remerciement chaleureux à Patrick Fredj Haouzi

*Bruno
vf.